Avis de tempêtes #26
Publié le , Mis à jour le
Thèmes : Actions directesEconomieGuerreMédias
Lieux : Partout
Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°26 (février 2020) vient de sortir.
Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 20 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :
https://avisdetempetes.noblogs.org
« Cette rupture-là, il nous la faut. Ces dernières années, elle germe d’ailleurs un peu partout dans ce maudit Hexagone, bien sûr de façon chaque fois différente. Las de courir derrière l’énième mouvement social et de se retrouver à la merci de néo-blanquistes en tout genre, des anarchistes, des anti-autoritaires, des nihilistes, des individus singuliers agissent, attaquent, tentent d’intervenir depuis quelques années dans la réalité de mille façons différentes à travers le territoire, selon leurs propres temporalités et en toute autonomie. D’où un foisonnement d’actions directes se déroulant, qui plus est, dans un contexte social (peu importe qu’on l’apprécie plus ou moins) agité où on voit aussi émerger des réflexions et des pratiques nouvelles, parfois confuses sans doute, mais au moins non enrégimentées dans les cadres étroits de la « mobilisation sociale » et de ses cohortes de militants. C’est pour cela que nous voulons inviter, suggérer à présent une réflexion sur ce qui a été nommé la « projectualité ». »
Allez, on se dépêche, ce maudit bulletin anarchiste vient encore de sortir un nouveau numéro. Envoyons donc très très vite comme chaque mois trois autres zines pour qu’il disparaisse aussitôt de notre vue sur indy nantes et bascule dans les archives-zine dont beaucoup ignorent même l’existence !
Si toi aussi tu veux participer à ce mesquin concours de trollage mensuel, voici comment faire : pioche trois zines dans le stock d’infokiosques.net -juste trois, pas un de plus-, si possible le jour et les heures qui suivent la sortie d’Avis de tempêtes ou dès le lendemain, puis envoies-les. Voilà, le mauvais tour est joué, ce bulletin anarchiste que tu détestes tant disparaîtra automatiquement des radars d’indy nantes en plus ou moins 48 heures.
Et si tu crois encore au hasard statistique, voici quelques exemples réels de ces derniers mois (les modos pourront vérifier en remontant plus loin que les quinze derniers zines que le site archive). Comme Avis de tempêtes est régulier – tous les 15 sur papier et jamais les mêmes jours suivants sur indy nantes -, et qu’en moyenne 6/7 zines seulement sont proposés chaque mois, c’est assez facile à constater. Les dates et heures sont celles, publiques, de leur proposition à publication sur ce site :
* 0 zine proposé depuis une semaine, puis :
Avis de tempêtes #24, mardi 17 décembre 2019 à 05:35
1er zine, mardi 17 décembre 2019 à 13:59
2e zine, mardi 17 décembre 2019 à 15:15
3e zine, mercredi 18 décembre 2019 à 23:48
…et à nouveau 0 zine proposé pendant une semaine
* 0 zine proposé depuis deux semaines, puis :
Avis de tempêtes #25, dimanche 19 janvier 2020 à 06:32
1er zine, dimanche 19 janvier 2020 à 07:27
2e zine, dimanche 19 janvier 2020 à 13:24
3e zine, dimanche 19 janvier 2020 à 13:26
… et à nouveau 0 zine pendant deux jours
* 0 zine proposé depuis trois semaines, puis :
Avis de tempêtes #26, dimanche 16 fév 2020 à 12:59
1er zine, lundi 17 fév 2020 à 02:01
Allez, encore un effort, haut les coeurs, plus que deux autres pour effacer ce dernier numéro d’Avis de tempêtes à peine sorti !
On a remarqué aussi que sur les dernières publications elles passaient vite hors de la page d’acceuil. C’est un peu un problème de ce site de n’avoir que 3 zines en page d’acceuil, et qu’on ne puisse pas remonter loin dans les publication de zines. Pour une future version du site on a pris ça en compte, en attendant on essaiera de faire que des zines publiés aient un peu de temps sur la pag d’acceuil.
Le texte sur le politicien Quadruppani est excellent.
Le temps ne fait rien à l’affaire.
Le 3 février 2020 au théâtre de L’Echangeur (Bagnolet) se tenait une rencontre autour de textes publiés par le magazine culturel du lundi matin. Cette fois, c’est l’inénarrable Serge Quadruppani qui s’y est collé, pour expliquer A quoi sert l’ultragauche ? aux petits soldats du parti. Trois hypothèses nécrologiques sur l’intérêt des amis de l’autorité d’avoir ressorti le cadavre de sa boîte.L’urne funéraire. Hier partisan revendiqué du bordiguisme, seul courant de l’ultra-gauche qui s’est accroché à la conception léniniste du Parti, notre intellectuel de service a fini par candidater aux élections municipales d’Eymoutiers en 2014 sur la liste Des communes en commun. Un parcours assez long pour édifier des clients en quête de vérités à consommer et une belle illustration que tous les moyens sont bons pour se rapprocher du pouvoir, des manœuvres de Parti jusqu’à la bonne vieille liste électorale à la campagne, en passant par la légalisation d’une ZAD dans des couloirs de préfecture.L’égout de la politique. Hier mercenaire stipendié pour répandre les ultimes pensées de Margaret Thatcher (1993 et 95), notre tâcheron a fini par traiter les anarchistes d’action de « cinglés », d’ « imbéciles » ou de « larbins de Ciancabilla » contre un peu d’oseille dans une de ses dernières traductions dont il n’est pas peu fier (Errico Malatesta, ed Lux, 2018). Mais qu’importe le contenu, quand on vit de la valorisation de son petit capital-nom, entre une tribune dans Libé et un article pour Le Monde diplomatique. Pour-quoi la plume ne pourrait-elle alors pas s’activer le matin pour encenser une sanglante chef d’Etat, l’après-midi pour insulter les plus farouches ennemis de ce dernier, et le soir pour décorer de ses chroniques judiciaires la vitrine des néo-blanquistes ? Une bien belle illustration de l’art de la politique face à tous les compagnons assez « imbéciles et cinglés » pour y opposer l’éthique et le refus de parvenir.Le curé des luttes de territoire. Hier serveur de soupe qui dénonçait les Blacks Blocs du contre-sommet gênois comme des infiltrés policiers et la « débilité de la plupart de leurs objectifs » (2001), notre complotiste voit aujourd’hui 15|derrière les premiers sabotages en Val Susa la main d’une « extrême-droite côtoy[ant] les services secrets » qui aurait voulu empêcher la « formation d’un sujet collectif » aussi beau que « l’alliance des femmes qui prient Padre Pio… et des jeunes des centres sociaux » (Le monde des Grands Projets et ses ennemis, ed. La Découverte, 2018). Sûr qu’entre les prières collectives adressées au crapaud de Nazareth devant un chantier, et des sabotages individuels diffus contre les intérêts qui dévastent la vallée, il n’y avait pas photo ! Attribuer aux fascistes cette vague de sabotages anonymes qui a coûté aux anarchistes deux assassinats d’Etat, afin de bâtir contre elle une vaste composition, a été le sale travail mené sur place par des politiciens variés pendant une décennie, réussissant finale-ment à vider cette lutte de toute portée subversive. En leur apportant aujourd’hui son onction, notre pieux compositeur de paix sociale n’a rien à envier à ses nouveaux amis qui ont fait eux-mêmes le boulot en normalisant la ZAD de Notre-Dame-des-Landes avec l’Etat. Mais lui n’y a bien sûr vu que « prise de décision sans hiérarchie », « victoire historique » et « expansion de la communisation » (ibid.). Une bien belle illustration de l’art de la manipulation intéressée, contre les individus qui avaient généreusement pris au pied de la lettre l’attaque du « et son monde » des deux côtés des Alpes.Avec ce genre d’ultragauchiste en car-ton-pâte, le temps ne fait vraiment rien à l’affaire, comme le disait la chanson. Et c’est donc tout naturellement que notre rédacteur d’une « lettre d’auto-dénonciation » revendiquant en 2015 avoir écrit L’insurrection qui vient a fini homme de paille pour l’un de ses véritables auteurs, Mathieu Burnel. Ce der-nier, amateur de tréteaux et pompier volontaire comme lui, s’adonne également à la signature de pétition en compagnie du gratin militant de gôche, par exemple pour réclamer l’amnistie des gilets jaunes à grand coup d’ « honneur de la France » et autre « rendre au pays l’apaisement » (LM#174, 2019).Chez ce duo qui s’était déjà donné en spectacle lors d’une première représentation en avril 2016 au micro de Nuit Debout à Paris, ne demeure à présent qu’une seule question sérieuse : quel est le bouffon qui sert l’autre, du politicien autoritaire ou de l’autoritaire politicien. Mais cela ne nous regarde pas.
« Hier mercenaire stipendié pour répandre les ultimes pensées de Margaret Thatcher (1993 et 95) », c’est-à-dire ?
@je n’ai pas compris
…en traduisant ses « mémoires ».
Une possibilité provisoire avant une refonte du site laissant au moins 5 zines visibles en page d’accueil, pourrait par exemple être de laisser chaque zine proposé en « attente » quelques jours avant validation.
Cela donnerait alors environ une semaine minimum de « visibilité » à chacun d’entre eux avant de disparaître (qqlques jours en attente + qqlques jours validés) plutôt que 48h, lorsque se produisent les petites manœuvres trollesques décrites plus haut.
Beaucoup de personnes ne passent pas tous les jours sur indy nantes, mais une à deux fois par semaine -et heureusement-, parce que la vie est ailleurs, hors du net.
Pour être un peu plus sérieuse, je ne comprends pas comment une pure dénonciation de Serge Quadruppani sur 4 pages peut laisser de côté son passage dans les recoins de l’ultra-gauche qui puent le négationnisme, et ses blagounettes d’aujourd’hui (après des dizaines d’années de repentance) sur la question. Je n’aime pas la dénonciation, parce que c’est toujours vraiment de la politique. c’est toujours très faible en fait, et très calculé. Du coup quoi ? Serge Q. est un politicien ? Les appellos font de la politique ? Quel scoop ! Il y a bien mieux et plus à dire, autrement sans doute. C’est un peu comme « A nos clients », c’est très superficiel pour finir.
Lui non plus n’en n’a pas parlé à l’échangeur, alors que si l’ultra gauche peut servir à quelque chose, c’est bien à s’éviter ces ornières dégueulasses…
Comme quoi, il y a sans doute toujours moyen de se mettre d’accord quand on partage un champ politique commun, les uns avec leur petite radicalité dénonçant les autres avec leurs petites compromissions, droite et gauche du même hémicycle en somme.