Policier infiltré dans des mouvements antifascistes à Madrid
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeInfiltrationSurveillance policièretaupe
Lieux : Madrid
Une histoire hallucinante d’infiltration policière dans le milieu antifasciste madrilène durant 9 ans vient d’être publiée par le Movimiento Antirrepressivo de Madrid. https://twitter.com/AntirrepreMad/status/1699316935215694304
Je vous fait un résumé :
En 2015, Sergio Botana, policier sous couverture, établit un premier contact avec une banque alimentaire, qui lui permettra de rejoindre le collectif de jeunesse antifasciste « Distrito 14 »
Personne ne connaît son adresse exacte, il n’est pas originaire du quartier et il vit avec un oncle que personne n’a rencontré. Des soupçons apparaissent, mais il gagnera la confiance des militants au fil des années, effaçant tout doute à son égard.
Il participe à de nombreuses actions : occupation de banques, manifestations antifascistes et pour l’autodétermination de la Catalogne… Sergio en vient même à habiter avec d’autres militants, jusqu’à avoir une relation sur plusieurs années avec une d’entre eux.
La confiance acquise au fil des ans lui a permis de s’engager trois ans plus tard dans le « Movimiento Antirrepresivo de Madrid » (MAR).
Une répression immense s’abat sur le collectif à partir de 2021 sans que l’on sache si c’est lié à cette infiltration. Il prend par la suite ses distances avec le groupe en prétextant vouloir devenir pompier.
Plusieurs éléments ont permis de découvrir des mois plus tard que Sergio Botana se nommait en réalité Sergio Gigirey Amado et qu’il était policier. Tout part d’une photo d’une course à pied dans laquelle son vrai nom apparaît.
Après quelques investigations, le MAR retrouve une seconde photo de Sergio passant son concours de policier en 2014. Enfin, l’entreprise dans laquelle il était censé travailler a confirmé au MAR qu’aucun Sergio ne travaillait à cette époque-là.
Le MAR conclut en affirmant que ce sont en tout six « taupes » qui ont été découvertes ces quinze derniers mois au sein des mouvements sociaux espagnols.
Si vous lisez l’espagnol ou le catalan je vous invite à lire l’histoire de deux des cinq autres infiltrations : https://directa.cat/una-policia-sinfiltra-tres-anys-en-els-moviments-populars-de-girona/
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à la lecture des différents profils d’infiltré-e-s grillés en catalogne :
La plupart des infiltré-e-s dans la gauche indépendantiste catalane, les libertaires, les écolos, les syndicats paysans et syndicats agricoles catalans, étudiant ou antifa etc sont des diplômé-e-s de criminologie et / ou formation de policier-e.
Ils et elles se mettent souvent en couple/ ou ont des relations sentimentalo/sexuelles dans les milieux qu’iels infiltrent (parfois sur des périodes longues).
Les fausses pièces d’identité ou « prétendues cartes d’identité », comme nommées dans le langage des organes répressifs et forces de sécurité Étatique, ne peuvent être délivrées que par le secrétaire d’État à la Sécurité sur ordre du ministre de l’Intérieur (actuellement, Fernando Grande- Marlaska) ou à la demande du CNI, aujourd’hui commandé par la ministre de la Défense, Margarita Robles.
Les nationalistes catalans (dits indépendantistes) avouent à demi-mot, qu’iels feront pareil s’iels arrivent au pouvoir ……..
Ils et elles ont tatouages/percings.
leurs profils de réseau sociaux « disparaissent ».
la plupart ont utilisation de faux noms mais utilisent des fois de vrais prénoms. Parfois les initiales utilisées sont identiques.
Ils prennent des amendes, arrestations ou détention lors d’action.
iels militent sur diverses causes intersectionnelles
précision supplémentaire :
dans au moins un des cas, une application de rencontre (okcupid – les modos peuvent masquer ceci) a été utilisé pour cibler une femme qui y affichait son orientation politique.
Ce commentaire ne respectait pas la charte.