Un local de rétention administrative a-t-il été créé à Lorient ?
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Catégorie : Local
Thèmes : CraImmigration/sans-papierEs/frontieresRépression
Lieux : LorientMorbihan
Fin octobre, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, indiquait vouloir rendre « impossible» la vie des réfugié·es soumis·es à une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Il intimait l’ordre aux préfet·es d’accélérer les OQTF.
Depuis, il fait des réfugié·es ses cibles prioritaires de son futur projet de loi sur l’immigration et demande aux préfectures «d’exercer une véritable police du séjour». Le monde incarné par Darmanin chasse, agresse, expulse, discrimine, surexploite et divise sur la base de l’origine, la couleur de peau, la nationalité, ou la religion !
Dans le département du Morbihan, son discours a trouvé écho. Le 1er décembre dernier, un arrêté préfectoral portant sur la création d’un LRA (Local de Rétention Administrative) «provisoire» était ordonné dans un établissement hôtelier voisin du port de pêche de Lorient avec une capacité d’accueil de deux personnes. Le choix de ce lieu par la préfecture ne semble pas être anodin…
En avril 2019, l’établissement avait déjà accueilli, Nathalie Loiseau, ex-candidate aux élections étudiantes 1984 de Sciences-Po Paris, sous l’étiquette du syndicat d’extrême-droite UED (Union des Étudiants de Droite), né sur les cendres du GUD (Groupe Union Défense).
Désormais pantin de la macronie, elle officie en tant que députée européenne pour le compte du groupe Renew Europe (Renaissance, ex-LREM).
Pour revenir au LRA, ce n’est autre que le petit frère des Centre de Rétentions Administratives (CRA). Ces lieux d’enfermement permettent d’y maintenir les réfugié·es qui font l’objet d’une décision d’éloignement.
Ils sont surveillés par les forces du désordre et peuvent avoir des conséquences graves et irréversibles, sur la santé physique et psychique des enfants. Les adultes souffrent aussi de l’enfermement, qui peut durer jusqu’à trois mois. D’autant plus que ces dernières années, la durée moyenne d’enfermement a augmenté, et avec elle les surpopulations, les tensions, les violences, les actes d’automutilation et les suicides.Les conditions des CRA anxiogènes cerclées de murs et de barbelés ne cessent de se dégrader et les décès se banalisent pour l’État français !
La préfecture du Morbihan justifie la création du LRA en expliquant : «que la nécessité qu’il existe de créer un local de rétention administrative afin d’y maintenir les ressortissants étrangers faisant l’objet d’une mesure d’éloignement en raison de circonstances particulières (…), notamment la saturation du centre de rétention administratif de Saint-Jacques-de-la-Lande (35), de son éloignement géographique et du peu de places disponibles dans les autres centres de la région parisienne».
Pour Darmanin, l’ancien d’«Action Française», il incarne un monde dont les réfugié·es sont le problème et l’ennemi. Un monde qui souhaite enfermer toujours plus, en annonçant n’importe où la création de nouveaux CRA et LRA (dont celui de Lorient). Ne soyons pas dupes, en faisant cela, il cherche à plaire aux droitard·es extrêmes et aux fascistes, mais Darmanin oublie une chose. Nous sommes des millions d’étranger·ères à son monde. Ensemble, devenons son problème, notre monde s’appelle Solidarité.
Contre la loi immigration, la double peine, les CRA/LRA, la criminalisation de solidarité et pour la régularisation des Sans-Papiers, la liberté de circulation, l’égalité des droits, mobilisons-nous partout sur le territoire !
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