La solidarité est une arme…
Catégorie : Local
Thèmes : Anti-répressionArchives
Lieux : Nantes
encore faut-il qu’il y ait un peu de monde pour l’utiliser !
Alors que les feux des cités s’apaisent provisoirement, les feux médiatiques s’éteignent, mais les flammes de la justice se déchainent contre celles et ceux qui se sont fait choppé-e-s.
Ne laissons pas les inculpé-e-s et leurs familles seul-e-s face à la machine à broyer judiciaire.
La solidarité s’exprimera donc par un rassemblement mercredi 23/11 à 14h00 devant le palais de justice de Nantes pour dénoncer la justice d’abattage et l’état d’urgence.
A la manif du 26/11 à Nantes, une opération vin chaud va être organisée pour récolter de l’argent pour aider les inculpé-e-s et condamné-e-s à payer les avocats et/ou pour leur permettre de cantiner en taule.
Un peu plus tard, le 03/12, une bouffe de soutien va être organisée pour récolter des fonds.
Nous lançons donc à un appel à prolonger la mobilisation au delà des premiers rassemblements qui ont pu se tenir cette semaine.
Comité Anti Répression
Dans le cas présent, cette solidarité est une arme à double tranchant. Si elle se comprend dans l’absolu, et notamment par rapport aux conditions dans lesquelles la justice s’exerce, on ne peut pas communiquer sur une solidarité qui n’irait que d’un seul coté ; et oublier facilement qu’environ 8000 personnes, résidentes des quartiers gjettoïsés pour la plupart, ont vu un bien utilitaire détruit. Cette destruction-là, les gouvernants s’en fichaient pas mal : ils ont “laissé filer” la casse pendant de nombreux jours, non qu’ils n’avaient pas les moyens de l’arrêter, mais plutôt par crainte de nouvelles bavures de la part d’une force policière assez incontrôlable. Toutefois, ces mêmes gouvernants auraient probablement accepté le coût politique d’une certaine violence policière, dès lors que des émeutiers se seraient attaqué massivement aux voitures des beaux quartiers.
Cette brève analyse pour rappeler qu’il y a donc deux sortes de victimes dans ces émeutes : celles qui s’y sont fait prendre, et qui sont désormais dans le cadre d’une justice d’exception ; et celles qui l’ont subi. Le tout-médiatique se porte évidemment au secours de ces dernières victimes, avec une compassion hypocrite et intéressée : mais c’est un terrain qu’il ne faut pas déserter, bien au contraire. La solidarité ne doit pas se diviser ; et il convient de construire le discours, voire les actes, qui la manifestent dans son entier.
JCS