Septembre, lettre ouverte à la police
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Qui sommes-nous ?
D’où venons-nous ?
OU ALLEZ-VOUS ?
D’aucun nous accusent de gauchisme évoquant les morts du goulag pour discréditer un mouvement qui ne s’est jamais revendiqué que de la vie.
Nous ne tomberons pas dans le piège tendu de la fastidieuse et sordide comptabilité des morts d’un camp à l’autre, l’un plombé du poids des victimes des soviets ou de la Chine, l’autre qui ne peut se délester des horreurs du Chili ou de Guernika.
NOUS POSONS : Il n’est de camp que chez ceux qui doivent trouver une justification à la haine. L’Etat se sert de cette haine, de ces passions basses et de ces peurs archaïques
L’Etat fabrique des camps.
Nous ne ferons pas le jeu de ceux qu’arrange la division entre une gauche qui ne serait qu’extrême et les zélotes d’un libéralisme qui ne trompe plus que ses clients.
Nous ne porterons notre choix ni sur les ghettos de Soweto, les favelas de Rio pas plus que sur la misère en campagne chinoise.
NOUS POSONS : l’Etat relaie les antagonismes systématiquement usinés par l’hyperbourgeoisie autoproclamée dirigeante (Public/Privé, col bleu/col blanc, manuel/intellectuel, hommes/femmes et après ?). L’Etat ne nous contraint qu’à des choix minimalistes.
Ceux qui d’ordinaire se réclament du pragmatisme et ce faisant croient justifier l’ ultra libéralisme ne font que consentir à ce que chaque jour passé sous sa férule s’accompagne de son lot de victimes collatérales. 10000 enfants meurent de malnutrition tous les jours, le SIDA ne ferait pas tant de victimes si les compagnies pharmaceutiques relayées par les Etats collaboraient à ce qu’il soit endigué. Au lieu de quoi par des motifs de petite envergure partout ce n’est que misère, mort et désarroi.
NOUS POSONS : Quiconque entendrait circonvenir son auditoire en réfutant ce constat à la manière révisionniste s’emplirait la bouche de cadavres. Vous n’avez pas le monopole du pragmatisme.
L’Etat possède la radio et la télévision et un parlement à sa main. Nous allons nous expliquer dans la rue, dans les supermarchés, nous allons pratiquer une politique de démocratie directe. Nous ne retenons de nos pairs de 68 que ce que nos pères y ont abandonné : « Tant qu’il y aura d’un côté des manifestants, et de l’autre côté des policiers. Nous serons du côté des manifestants et nous n’en sortons pas. » A septembre !
NOUS POSONS : messieurs les gouvernants, messieurs les chefs, mesdames les madames, méfiez-vous de serviteurs à qui vous pourrez toujours interdire l’action, mais pas la réflexion. La désinformation dont vous vous faites les relais d’abord et surtout dans votre petit mais trop luxueux cadre privé n’est jamais que la fait de « serviteurs d’élite » que vous ne saurez jamais payer assez cher pour travailler contre leurs propres enfants.
NOUS NE DEPOSERONS QUE DES ARMES.
LES VOTRES.
IL NE S’AGIT PAS D’AMENAGER LA BARBARIE, MAIS DE LA SUPPRIMER
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