Éducation : dégageons blanquer ! grève 10 novembre 2020
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Education
Contre un ministre autoritaire, en roue libre !
Non content de jouer au chef de pacotille, multipliant les coups de menton inefficaces et hors de propos, Blanquer montre surtout son incompétence et l’impréparation totale de la deuxième vague. L’imbroglio des consignes ministérielles du week-end de la rentrée a littéralement sidéré les personnels. L’hommage à Samuel Paty au rabais, la mise en insécurité et le mépris pour les personnels, un protocole à mettre en place dans l’urgence, tous ces éléments provoquent un véritable choc dans le monde de l’éducation…
Aux lycéens et lycéennes se mobilisant pour interpeller les pouvoirs publics sur leurs conditions de scolarité (classes bondées, cantines clusters, bahuts transformés en fort Knox…) la seule réponse du ministre est : coups de matraque, lacrymo et garde à vue. La répression frappe aussi les personnels. Mercredi 4 novembre, nous apprenions les lourdes sanctions infligées aux 4 collègues de Melle, suite aux mobilisations du printemps, en dépit des décisions des CAPA disciplinaires.
Face à cette violence et à l’insécurité organisée par l’État et l’administration, la démission du ministre s’impose !
Pour un protocole sanitaire renforcé !
Pour les personnels, il est évidement impératif de maintenir le lien éducatif avec les élèves mais si Blanquer lâche du lest sur les lycées c’est que les conditions ne sont absolument pas réunies pour travailler sans exposer les personnels et les élèves au COVID, mettant en danger la santé publique. Le système scolaire n’est pas hermétique au virus et le protocole dit renforcé n’est pas à la hauteur, à l’image du ministre. Le mettre en place « si possible » signifie ne pas l’appliquer dans bien des cas ! Comme il était prévu dans le plan de “continuité pédagogique”, il faut une adaptation immédiate du système scolaire à la circulation intense du virus avec une organisation en jauge réduite et des demi-groupes qui ne se brassent pas entre eux. Pour sortir de la cacophonie ambiante, ce protocole doit être applicable à tout le système scolaire !
Pour l’investissement dans l’éducation !
Nous dénonçons toujours l’impréparation matérielle et l’absence d’anticipation pour la continuité pédagogique dans des conditions restreintes d’accueil : pas d’embauche massive pour permettre l’accueil en petits groupes (au contraire, des postes en moins dans le secondaire), pas de mesures particulières, en lien avec les collectivités pour améliorer les conditions matérielles (sanitaires, tables individuelles…), un investissement informatique limité à 2000 ordinateurs pour la « continuité pédagogique ».
Les difficultés actuelles sont le résultat des attaques passées contre le service public d’éducation. Nous nous heurtons depuis des années à l’austérité budgétaire, les attaques contre l’École nous ont considérablement fragilisé·e·s : face à l’imprévu l’édifice est au bord de l’écroulement ! Un plan d’urgence pour l’éducation est urgent !
Le 10 novembre notre réponse doit être collective ! La fédération CNT-SO Éducation et Recherche demande :
• Dédoublement de toutes les classes avec emploi du temps adapté soit l’application immédiate de la phase 1 du plan de continuité pédagogique sur tout le territoire et de la phase 2 (fermetures des établissements), dans les zones les plus affectées par l’épidémie
• Renforcement du protocole sanitaire national
• Distribution gratuite et port du masque pour tous les élèves dès le primaire
• Fourniture de masques FFP2 pour les personnels de santé et AESH
• Plan de recrutement massif de personnels
• Plan d’investissement matériel pour les établissements, en lien avec les collectivités
• Plan d’équipement informatique pour les élèves et personnels
• Campagne systématique de dépistage préventif des personnels
• Télétravail ou ASA de droit pour les personnels vulnérables, sur avis médical
• Suppression du jour de carence
• Indemnisation à 100% du congé garde d’enfant, de droit, pour les parents
Une grève d’un jour ? Pour établir un rapport de force avec l’État ??? Pour obtenir tout ça, alors que des grèves longues mais isolées comme en 2003 n’ont rigoureusement rien obtenu ?
Décidément, les syndicats continuent à nous prendre pour des truffes et à faire leur travail de sabotage des luttes !… Si c’est pour montrer que les profs ne sont pas contents des décisions ministérielles, pas la peine de se fatiguer : le ministre est parfaitement au courant !
Grâce aux syndicats, avec qui il « discute » régulièrement…