Le collectif Stop Carnet anime la lutte contre le projet de zone industrielle sur l’Estuaire de la Loire, dont les travaux doivent commencer cet automne. La journée du 17 juin a marqué l’intensification des actions de résistance.

 

Au sud de la Loire, plus précisément à Frossay et sur le site du Carnet, se joue une nouvelle lutte locale de grande ampleur afin d’empêcher la construction d’une zone industrielle destinée aux “technologies vertes” en bord de Loire. Ce projet industriel du Carnet fait partie des 12 premiers sites industriels clés en main offerts par Macron à 180 patrons de multinationales du monde entier le 20 Janvier à Versailles. Le collectif Stop Carnet organise la résistance et cherche à sensibiliser la population locale et l’opinion publique.

Il y a 20 ans, un projet de centrale nucléaire sur ce même site avait déjà été évité grâce à la forte mobilisation locale. Le site du Carnet, c’est 395 ha d’espace naturel riche et diversifié, classé Natura 2000, une mosaïque d’habitats sableux sur une zone humide classée d’intérêt national (OZNH) au niveau d’un couloir migratoire précieux pour la région (zone ZNIEFF) et pas moins de 116 espèces protégées. 110 ha de cet espace sont concernés par un projet d’extension du port maritime de Nantes Saint-Nazaire, censé accueillir une zone industrielle destinée aux énergies dites « renouvelables », soutenue par les grandes entreprises du port comme Total, Cargill, Yara, Alstom, Engie…

La zone industrielle est destinée notamment à la fabrication d’éoliennes qui nécessiteront l’exploitation de métaux rares et leur acheminement par voie maritime sur la Loire. Or le site est en zone inondable et donc sujet à des risques de submersions avec l’augmentation du niveau de la mer.

Une nouvelle vitrine verte

« Ce projet est dévastateur pour le site et la région, mais il est aussi dangereux, antidémocratique, et symptomatique d’un modèle de société qui continuer d’organiser l’exploitation du vivant et des ressources derrière une nouvelle vitrine verte. C’est tout ça que nous voulons dénoncer avec ce collectif ! » selon Yoann, membre du collectif Stop Carnet ainsi que du collectif Terres Communes qui lutte contre les petits et grands projets inutiles et imposés. À l’heure où le Covid 19 a démontré le lien entre la destruction de la biodiversité, des habitats naturels, de la faune et la flore et la propagation des virus mortifères, la bétonisation de 110 ha de zone naturelle est une aberration.

Des friches industrielles sont pourtant disponibles partout en France pour accueillir un tel projet. Les actions de lutte contre le projet industriel du Carnet s’intensifient puisque les travaux doivent démarrer à l’automne. Le 17 juin dernier, le site a été investi par des militant·es écologistes lors de la journée de mobilisation nationale contre la réintoxication du monde. Un week-end de lutte aura lieu les 29 et 30 août pour afficher la détermination du collectif et sympathisant·es à empêcher le projet et sensibiliser aux conséquences néfastes du capitalisme vert.

Béné, membre de Stop Carnet et sympathisante de l’UCL

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