face aux calomnies, nous soutenons le strass et les droits des travailleuses du sexe
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Encore une fois, une tribune diffamant le Strass (Syndicat du Travail Sexuel) paraît, dans l’Humanité [Dans l’édition du 28 juillet]. Nous réaffirmons notre soutien à ce syndicat et l’impérieuse nécessité d’un plaidoyer passant par la parole à la première personne, pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe. Nous réaffirmons un féminisme qui ne laisse personne sur le bas-côté, en raison de son origine, de sa classe sociale ou de son activité professionnelle.
Le confinement a considérablement dégradé la situation sociale des travailleuses du sexe, déjà précaires. Le Strass, Acceptess-T, et quelques rares organisations se sont auto-organisées pour survivre et aider. Ce sont ces mêmes associations qui aujourd’hui sont endeuillées par une série de morts violentes, de suicides : les signataires de la tribune de l’Humanité ne s’en sont pas ému·es, n’ont nullement réagi et rajoutent au mal-être de la communauté.
Bien loin de « promouvoir le viol », comme l’affirme ce texte, le Strass œuvre à prévenir toutes les violences faites aux travailleuses du sexe, aide et participe à la prise en charge de ces victimes. Le syndicat le fait par exemple à travers son partenariat avec le projet Jasmine, mis en place par Médecins du Monde (organisation aussi visée par les signataires), qui permet notamment alertes et échanges d’informations sur de potentiels agresseurs.
La tribune de l’Humanité fait croire que toute relation dans le cadre du travail du sexe serait un viol tarifé, et que protéger les travailleuses du sexe par le biais d’un syndicat reviendrait donc à « promouvoir le viol ». Et pourtant, comme elles sont nombreuses à l’expliquer, elles savent très bien faire la différence entre un viol et une relation consentie dans le cadre du travail. Les accuser de « promouvoir le viol », c’est nier leur vécu, leur expertise et leur dignité. C’est aussi contribuer à une mauvaise prise en charge des violences effectives.
Ces violences, viols, coups, menaces, rackets, parfois aussi de la part des forces de l’ordre, le Strass les prend au sérieux, nous les prenons au sérieux. Ces violences ne sont pas inhérentes au travail du sexe, mais elles sont favorisées par les stigmates portées contre celles et ceux qui l’exercent, ainsi que par l’exclusion sociale et la répression entretenues par des lois et les institutions.
Il a été confirmé par plusieurs rapports d’évaluation1 de la « loi de pénalisation des clients » de 2016, que ce texte, encore défendu par les signataires dans L’Humanité, malgré les preuves multiples de ses conséquences dramatiques, a augmenté les violences et la vulnérabilité au VIH et autres IST. Il est urgent de l’abolir, et assimiler mensongèrement cette demande à une complicité avec du proxénétisme ou de la traite ridiculise celles et ceux qui se permettent une telle insulte. Dès la page de présentation de son site, le Strass est très clair : « Nous exigeons que les travailleurSEs du sexe, en particulier étrangères et en situation irrégulière, soient efficacement protégées contre le travail forcé, la servitude et l’esclavage ainsi que la traite à cette fin, en application du droit commun. Les enfants doivent également être effectivement protégés contre l’exploitation sexuelle. »
On ne peut agir politiquement sur un sujet sans les premières concernées. Vouloir faire taire les voix des travailleuses du sexe et leurs organisations par le mensonge et la diffamation, demander aux médias de ne plus recueillir leur parole, militer pour un traitement journalistique unilatéral de la prostitution sont non seulement des revendications ou méthodes illégitimes en démocratie, mais dangereuses pour les combats d’émancipation, de protection sociale, de luttes contre les violences et pour la santé de personnes exclues et précarisées, que l’ État français menace, lorsqu’elles sont sans-papier, d’expulsion du territoire au lieu de les protéger. Les signataires de ce texte publié dans l’Humanité le savent.
Signataires
Organisations
-
Acceptess-T
-
Act Up-Paris
-
Act Up Sud-Ouest
-
Aides
-
Arcat
-
Art en Grève Paris-Banlieues
-
Art en Gouine
-
Autres Regards
- Cabiria
-
Le Claq
-
Les Dévalideuses
-
Fédération Parapluie Rouge
-
Collectif Féministes Révolutionnaires
-
Festival SNAP
-
Frisse
-
Grisélidis
-
Collectif Les Irrécupérables
-
L630
-
Marseille Féministe
-
Collectif Martine (Montpellier)
-
Paloma (Nantes)
-
La Permanence
-
Le Planning Familial
-
Nta Rajel
-
Rainbow Cité
-
Les Roses d’Acier
-
Sidaction
-
Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence – Couvent de Paname
-
Woman’s March Paris
Individus
-
Élodie Lavoute, juriste et activiste
-
Mylène Juste, ex-secrétaire générale du Strass
-
Jérôme Martin, ancien président d’Act Up-Paris
-
Amar Protesta, travailleuse du sexe et membre du Strass
-
Anaïs de Lenclos – Travailleuse du Sexe et porte-parole du Strass
- Awen/Osmose, Travailleur du Sexe et activiste virtuel sur le compte instagram @tds_vs_grindrr
-
Elsa Aloisio
-
Sam Bourcier, sociologue
-
Esther Kooiman , travailleuse du sexe
-
Tan Polyvalence
-
Bertoulle Beaurebec, travailleuse du sexe, artiste-performeuse et autrice
-
Misungui Bordelle, travailleuse du sexe
-
Charlotte Peronne (Moon), travailleuse du sexe en virtuel.
-
Guillaume Vivier-Jalade, partenaire de vie d’un-e tds et allié de la cause des travailleur-se-s du sexe
-
Nosfell, allié, artiste
-
Eve Rose, travailleuse du sexe
-
Orion Ghezali, allié et ex-travailleur du sexe
-
Alice Amy Bonny, alliée
-
Elena, travailleuse du sexe
-
Myriam Pharabod, alliée et présidente fondatrice de Qwinz
-
Myah, Travailleuse du Sexe
-
Ellena, alliée
-
Lucie Santarelli, alliée
-
Raphaël Frugier, allié
-
Théa Artaud, alliée
-
Agathe W., alliée, Collages Féminicides Paris
-
Marianne Chargois
-
Gwen Fauchois, activiste lesbienne
-
Awa Von K, journaliste
-
Nicolas Sergeant, militant de la lutte contre le VIH et pour les droits LGBTQI+
-
Maureen Auriol, Journaliste
-
Coline Clavaud-Mégevand
-
Juliette Lopez, historienne de l’art, bénévole association Paloma
-
Gianfranco Rebucini, anthropologue, chargé de recherche au CNRS, EHESS-Paris
-
Emmanuelle Mallet, artiste peintre, militante au NPA
-
Océan, comédien et réalisateur.
-
Casey fabries millitant act up-paris
-
Olga Volfson, journaliste et militant•e LGBTQI
-
Rossana Di Vincenzo, journaliste indépendante
-
Pauline Londeix, activiste
-
Josselin Tricou, chercheur
-
Rachel Easterman-Ulmann, autrice
-
Isayie Moreira Da Silva, activiste
https://blogs.mediapart.fr/merome-jardin/blog/040820/face-aux-calomnies-nous-soutenons-le-strass-et-les-droits-des-travailleuses-du-sexe?fbclid=IwAR2QSJq-OBM6Yx2pb_H7-DICkb0_L2dgoTLEcJPmG_7yhplTThOtVvAyQn0
est ce que les pétitions de médiapart ont vocation à échouer ici ?
Le STRASS est certainement le seul syndicat en France affirmant défendre les travailleuses tout en… SYNDICANT LES CLIENTS ET LES PATRONS.
Donc quand je lis ça « Nous réaffirmons un féminisme qui ne laisse personne sur le bas-côté, en raison de son origine, de sa classe sociale ou de son activité professionnelle. », ça me rappelle que le féminisme peut aussi être récupéré par ceux qui ont des intérêts mascus et capitalistes à défendre
Rappel salutaire que malgré son nom, le STRASS est bien une association et pas un syndicat.
Une source ou un texte qui montre que le strass syndique les clients et les patrons ?? Plutôt qu’une affirmation sans preuve.. Stop désinformation
Ce texte a plus vocation à être publié sur indymédia que son opposé, car il est signé par de nombreux collectifs féministes et par aucun parti, contrairement à l’autre qui est une publication de l’humanité organe du parti communiste.
Et ce ne serai pas la première fois qu’un texte avec signataire soit publié sur indymédia.
ce texte est une bonne réponse au texte calomniateur contre le strass, par les intéressées elles mêmes, ça nous change des procès d’intention
Le concept de premières concernées est une arnaque en ce sens que toutes les femmes sont concernées par la prostitution, toutes sont jugeables, traitables et considérables comme des « putes » dans le système patriarcal. Comme le disait déjà Kate Millet dans les années 70, toutes les femmes savent qu’au fond, si les choses vont mal, elles peuvent être poussées à la prostitution, poussées par la misère, au travail, par leurs conjoints, etc.
Le problème c’est encore les hommes et les clients et tant que les associations et « syndicats » des tds refuseront de considérer les clients comme le problème, il ne pourra y avoir d’avancer. Le fait que le strass considère plus aimablement les clients que les féministes en dit long sur leurs objectifs, en définitif, cette asso défend le droit des mecs de baiser quand et comme ils veulent.
Par ailleurs, il est absurde de parler de diffamation, que ces assos, qui ne sont pas sans audience, portent plainte si il y a diffamation et puis c’est tout. Sinon inutile d’utiliser ce mot.
Faudra m’expliquer en quoi le strass ou d’autres associations ne considèrent pas le comportement de certains clients comme un problème… S’opposer à la loi de pénalisation des clients, ce n’est pas pour défendre les clients mais les TDS et victime de la prostitution forcé. Criminalisé les clients cela sous entend criminalisé les TDS et victime de la prostitution forcé. Puisque cela pousse les personnes à s’isoler de plus en plus et donc à être à la merci des clients violents. Et ça c’est un fait, comme le montre médecin du monde :
https://www.medecinsdumonde.org/fr/actualites/france/2020/07/07/travail-du-sexe-le-rapport-devaluation-de-la-loi-de-2016-par-les-associations
» La loi ne protège pas les victimes de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. Rien ne permet non plus d’affirmer que la loi aurait eu un impact bénéfique sur la lutte contre la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, l’exploitation des personnes étant multifactorielle, notamment intrinsèquement lié au contexte de la migration.
Le parcours de sortie est une réponse inadaptée aux besoins des personnes qui souhaitent arrêter d’exercer le travail du sexe.
La santé des travailleuses du sexe s’est détériorée non seulement parce qu’elles sont moins en mesure d’imposer le port du préservatif, parce que l’accès à la prévention et aux outils de réduction des risques est rendu plus compliqué par l’isolement, mais également parce qu’elles travaillent plus et plus longtemps pour gagner moins, ce qui les place dans une grande précarité économique et fragilité.
Les violences à l’encontre des travailleuses du sexe ont augmenté, en quantité et en intensité. »
Et à aucun moment ces associations ne défendent le droit des mecs à défendre comme ils veulent et quand ils veulent. Renseigne toi réellement sur les revendications de ces collectifs et tu verra que tu es complètement à coté de la plaque…
Quand à ta proposition de porter plainte c’est pareil en dehors des réalités vu le prix que coûte une procédure judiciaire, surtout pour des petites assos.
On reproche aux gentes d’écrire sans donner de sources, alors qu’on pourrait les chercher soit-même :
-Pour les clients syndiqués, un exemple :
https://next.liberation.fr/sexe/2013/01/04/marcel-nuss-touchable_871738
-Pour les patrons syndiqués, fallait regarder un épisode de « on n’est pas couché », ya plusieurs années, où une tenancière de maison close en Suisse expliquait être syndiquée au STRASS. Et non, je ne chercherai pas la « référence » pour votre bon plaisir.
Sinon, « le strass c’est pas un syndicat, c’est une association », vous avez pas mieux comme argument pour justifier la confusion entre « on prétend lutter pour les travailleuses » et « on s’organise avec les exploiteurs » ?
Dans « Grisélidis courtisane » de JL Hennig:, Grisélidis, égérie du STRASS, donne un aperçu de ce métier super cool qu’on souhaite à toutes les femmes:
L’amour selon cette néoféministe:
« Neuf ans de malheur, neuf ans de passion. Quand il a bu, il vous casse la figure à presque vous tuer trois fois par semaine, eh bien, c’est dur! »
« En général, ces mecs là se vengent si possible sur la femme qui les aime. Parce qu’ils savent très bien qu’elle ira pas aux flics. Elle va tout encaisser, elle va sangloter, et puis après ils vont se réconcilier sur l’oreiller ».
Sympa aussi les rapports avec les collègues:
« Il y a une sorte de règlement plus ou moins sous entendu: quand vous avez un certain âge, vous ne prenez pas de clients en dessous du prix, vous les prenez pas sans préservatifs, vous ne les gardez pas trop longtemps… Une jeune femme de 18 ans, si elle commence à faire des clients à 40, 50, 60 F suisses, les vieilles de 60 ans et plus, qu’est-ce qu’elles vont faire elles? (…) Quand j’aurai 70 ans, eh bien, peut-être je les ferai à 30 F, à 20 F.
– Vous les ferez pour rien?
– Oh! Jamais de la vie! »
« Nos clients nous aiment »:
« Les clients se disent voilà, il y a 5 petites de vingt ans qui m’ont toutes dit que ça coûterait 100 F avec un préservatif. En voilà une qui est beaucoup plus vieille bon mais elle elle me ferait sans préservatif, et peut-être qu’elle me ferait un rabais de 20 F? »
« Et les autres femmes?
– Vous montez un client, elles veulent savoir combien de temps vous êtes restée avec lui, ce que vous avez fait, combien il vous a payé. Elles minutent, et après, ce sont insultes, des bagarres à n’en plus finir. « Toi, t’es restée 5 mn de trop! et tu baisses les prix! c’est mon client, pas le tien! »
« Alors, comme vous êtes totalement amorphe, presque vidée de toute votre substance, vidée de toute votre force, eh bien vous êtes tellement malléable, tellement douce, tellement agréable, que c’est comme ça que tout va le mieux. »
« Parce qu’une femme qui est mariée avec un homme, elle va le faire jouir pendant longtemps, mais de temps en temps, elle voudra quand même bien prendre son plaisir. Donc quand vous allez chez une vieille pute qui est comme une vieille amie, eh bien vous n’avez aucun problème. Parce qu’à cette vieille pute tout ce que vous allez demander c’est de faire semblant de jouir ».
Plus cette ode au viol conjugal, parce qu’il n’y a pas de raison qu’il n’y ait que les prostituées qui subissent le sexe sans désir:
« Voyez, si les femmes mariées pouvaient comprendre qu’en suçant gentiment la queue de leur mari, en leur mettant avec amour un petit peu ledoigt dans le cul, eh bien, ils n’auraient plus besoin d’aller aux putes, ça serait tout ça de gagné pour elles! » « Moi il y a combien de clients qui me disent ma femme veut pas me sucer, ne veut pas m’enculer… »
Et je vous passe les clients bourrés qui la volent, les coups, les menaces de mort, celui qui lui pisse dans la bouche par surprise…
Je ne vois pas de « métier » qui soit plus horrible que ça. Et tout ça c’est pas la faute des abolitionnistes. Dans les pays où on réprime les prostituées ne sont ni plus ni moins précaires, les clients ne sont pas plus salauds, il n’y a pas plus de morts.
Toute cette horreur s’arrêtera quand les hommes ne pourront plus envisager de faire l’amour sans désir réciproque. Ce qui signifiera pour de bon la fin du système prostitutionnel. Si on devait en finir avec le sexisme avant d’en finir avec le capitalisme, ça voudrait dire que la prostitution ne rapporterait plus un rond: plus de revenus pour celles qui sont « volontaires », mais aussi plus de proxénétisme, plus de trafic d’êtres humains.
La répression n’est jamais une solution, contre aucune sorte de violeurs, même si dans le cas des clients il n’est pas question de prison mais d’amendes.
Pourquoi les prostituées même « volontaires » – comme si le travail en général était volontaire – seraient-elles mises « davantage en danger » par une loi qui réprimerait les clients?
Selon le STRASS « La santé des travailleuses du sexe s’est détériorée non seulement parce qu’elles sont moins en mesure d’imposer le port du préservatif, parce que l’accès à la prévention et aux outils de réduction des risques est rendu plus compliqué par l’isolement, mais également parce qu’elles travaillent plus et plus longtemps pour gagner moins, ce qui les place dans une grande précarité économique et fragilité.
Les violences à l’encontre des travailleuses du sexe ont augmenté, en quantité et en intensité. »
Autrement dit ces clients « comme les autres » d’un commerce « comme un autre » profitent de la précarité des prostituées pour leur imposer le sexe sans préservatif, pour les brutaliser davantage (« les violences ont augmenté », ça veut bien dire que les violences existaient déjà avant cette loi, ce que tout le monde sait parfaitement).
Pourtant le STRASS ne cesse de répéter que les prostituées ne sont pas des victimes.
Voir les statistiques 2015 des violences subies par les prostituées. 51 % disaient avoir subi une ou des violences physiques. 38 % avaient été victimes de viol au cours de leur vie.
https://fr.statista.com/statistiques/896553/part-des-personnes-prostituees-selon-le-type-de-violence-subie-france/
J’aimerais bien comprendre un certain nombre de points obscurs dans le discours du STRASS.
Donc les prostituées seraient mises en danger parce que les clients sont plus rares.
Pourquoi les clients apeurés par les amendes seraient-ils forcément les « bons clients »?
L’isolement: par définition une passe doit avoir lieu à l’abri des regards avec un homme inconnu et anonyme.
Ce qui explique que les prostituées ont toujours été beaucoup, beaucoup plus victimes de violences que l’ensemble des femmes.
En même temps toujours par définition le racolage ne peut avoir lieu dans un endroit trop isolé, sinon aucun client ne pourra trouver de prostituée.
Et si ces lieux même « reculés » sont connus des clients, ils seront forcément connus de la police. Les clients bons ou mauvais ne seront donc pas du tout à l’abri d’une amende et ils ne peuvent l’ignorer.
Ce que le STRASS oublie également de préciser, c’est que de nos jours la prostitution a de moins en moins lieu dans la rue et de plus en plus sur Internet, et pas seulement parce que les femmes comme les hommes qui les achètent risquent moins d’avoir affaire aux flics.
On ne viendra sûrement pas à bout du problème en pénalisant les clients, mais de là à prétendre que le problème c’est les anarchaféministes abolitionnistes?
La prostitution tue. Parce que la violence est inhérente à la prostitution.
Regardons les chiffres dans d’autres pays. Déjà en 1985, un rapport canadien sur la prostitution et la pornographie concluait que les femmes prostituées avaient un taux de mortalité 40 fois plus élevé que la moyenne nationale. En Allemagne, où l’industrie du sexe a carte blanche, où les bordels sont légalisés et les proxénètes des « entrepreneurs », 57 meurtres ont été répertoriés depuis 2002, commis par des « clients » ou des personnes du milieu. Depuis janvier 2018, ce sont déjà 5 meurtres ou tentatives de meurtre qui ont été commis sur des personnes prostituées. En Espagne, la culture du « puticlub » (légalisée grâce au lobby des patrons de clubs) s’est accompagnée du meurtre de 31 femmes prostituées entre 2010 et 2015, 22 de la main des « clients ». Aux Pays-Bas, les chiffres indiquent environ 28 meurtres de personnes prostituées depuis la loi dépénalisant le proxénétisme. En France, avant l’adoption de la loi abolitionniste, une simple revue de presse nationale permettait d’établir qu’en moyenne, plus de trois personnes prostituées étaient assassinées chaque année. Pour la seule année 2014, les associations de terrain comptabilisaient a minima 8 meurtres de personnes prostituées ; à chaque fois que le meurtrier a été identifié, il s’agissait d’un « client » de la prostitution. Et tous ces chiffres ne tiennent évidemment pas compte des actes de violence innombrables auxquelles les personnes prostituées doivent faire face.
Les prostituées ont toujours été plus exposées aux violences. Le STRASS affirme que c’est lié à la pénalisation des clients. Le rapport de cause à effet est loin d’être démontré. Parmi les cas récents mis en avant par le STRASS, Jessica, transgenre fauchée par une voiture au bois de Boulogne. Le bois de Boulogne a toujours été un lieu connu de prostitution, ce n’est donc pas en raison de son « isolement » que Jessica a été tuée. Fin 2018, dans ce même bois de Boulogne, Vanessa Campos a également été tuée d’une balle dans le thorax. Toujours aucun rapport avec la pénalisation des clients. En décembre 2019 Olivia est tuée par un client. L’enquête démontre que le meurtre a eu lieu dans la voiture de ce client. Est-ce qu’avant la pénalisation des clients les prostituées ne montaient jamais dans les voitures d’un client? Est-ce qu’elles avaient toutes la possibilité de demander à une collègue de noter le numéro de la voiture? En quoi la loi de pénalisation des clients empêcherait-elle les prostituées de continuer à s’entraider, même dans un endroit moins exposé que par exemple, le bois de Boulogne?
En février 2020
Si on examine un par un les meurtres de prostituées après la loi pénalisant les clients on ne voit pas le rapport entre cette loi et ces meurtres.
En février 2020, une jeune prostituée est sauvagement assassinée dans son appartement à Montpellier. Le coupable est son ancien proxénète. En octobre 2019 à Lyon une escort girl est retrouvée dans le Rhône. Elle ne se rendait pas dans des « endroits reculés » mais prenait RV via une plateforme d’escort girls et recevait ses clients chez elle. Comme elle l’aurait sans doute fait si la loi n’était pas passée. La loi ne l’a pas protégée, mais elle n’est pas non plus la cause directe ou indirecte de sa mort, ou alors il faut expliquer plus clairement pourquoi.
S’il existe d’autres cas d’assassinats de prostituées qui démontrent un rapport avec cette loi, serait-il possible d’en avoir plus précisément connaissance?