Si vous n’êtes pas antispéciste, vous n’êtes pas de gauche
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Catégorie : Global
Après des décennies de militantisme, l’antispécisme n’est toujours pas une évidence dans la gauche radicale, et c’est une honte. Qu’un⋅e droitard⋅e, qui pense que le monde n’est qu’une vaste guerre où les fort⋅es n’ont qu’à dévorer les faibles, n’ait rien à faire du sort des animaux, on pouvait bien s’y attendre. C’est dégueulasse mais ça va bien ensemble. Par contre, si vous vous dites de gauche et que vous n’êtes pas encore antispéciste, c’est seulement par une ignorance volontaire, complaisante et complice que vous vous cachez à vous même vos propres contradictions. Vous pensez que les plus faibles devraient être protégé⋅es contre la violence des fort⋅es. Mais les animaux sont faibles et vous ne les protégez pas car les plus fort⋅es c’est vous.
• Vous êtes contre la détention de personnes innocentes, contre les conditions indignes de détention, les couloirs de la mort, peut-être contre la prison tout court, et vous n’avez rien à dire contre l’élevage intensif et les abattoirs ?
• Vous êtes contre le viol, et vous n’avez rien à dire contre les inséminations forcées à répétition des vaches laitières ?
• Vous êtes contre les violences policières, et vous n’avez rien à dire contre les vraies nasses où des millions de poissons meurent étouffés les uns contre les autres ?
• Vous êtes contre l’exploitation, contre le travail forcé, peut-être contre le travail tout court, et vous n’avez rien à dire contre le travail des animaux, qu’aucun droit n’a jamais encadré ?
• Vous êtes contre la colonisation qui détruit les territoires et les cultures des peuples autochtones et les parque dans des réserves, et vous n’avez rien à dire contre la destruction des territoires et des cultures des communautés de cétacés, et leur relocalisation dans des sanctuaires ?
CE NE SONT PAS LES MEMES CHOSES.
Mais si vous ne voyez pas leurs ressemblances c’est que vous êtes spéciste.
Et si vous voyez ces ressemblances et que ces choses vous choquent, mais que vous ne faites rien, vous êtes spéciste aussi.
Les différentes formes d’oppression ont chacune leur signification spécifique. Mais de quelque manière qu’on tourne la chose le spécisme est aujourd’hui de très loin la première cause de souffrance dans le monde, et cela aussi a une signification.
Remuez-vous ! Renseignez-vous !
apres le texte dégueu de l’autre jour ça fait du bien de lire ça, merci :)
après selon moi on peut aussi se dire que même les vegans les plus veners seront specistes potentiellement, comme les mecs sexistes ect, mais le but c’est de l’être le moins possible, et c’est à la portée de plein de gens ;)
Quid des antispécistes de droite ?
L’antispécisme est transversal au champ politique. Comme l’écologie.
Puis franchement on s’en fout pas mal de la gauche, autoritaire et étatiste (donc entre autre pro flics, pro taule, pros armée, pro justice…) à 99,99%.
Le vieux clivage bourgeois gauche/droite n’est plus si net qu’au 18e siècle, et les tendances politiciennes ont « évolués ». Il ne l’a jamais été, la gauche a toujours été poreuse aux idées dites de droite…
C’est une erreur stratégique de se définir « de gauche » en 2020. Moi je déteste tous les pouvoirs, y compris de gauche, populaire, constitutionnelle, démocratiquement directe et communiste libertaire. A bas la gaucje, la démocratie, vive l’anarchie individualiste totale !
NOUS VOULONS DÉTRUIRE LA GAUCHE
Texte sur la nécessité d’en finir avec la gauche pour en finir, par exemple, avec le capitalisme…
Nous voulons la mort de la gauche pour aider la lutte, nous voulons la mort de la gauche tout autant que celle de la droite et du capitalisme.
Nous voulons détruire la gauche car elle empêche toute prise de conscience collective, elle freine toute initiative de renversement d’une société que nous rejetons tous : toute initiative révolutionnaire.
Non, ce texte n’a pas pour but de s’attaquer aux partis déjà haïs de la gauche plurielle. Car nous savons déjà que cette gauche est critiquable de par ses positions, de par ses actions, et de par le simple fait d’exister en tant que partis politiques, par le simple fait de réclamer le pouvoir.
Ce texte a été écrit pour critiquer la gauche, quelle qu’elle soit. Son existence même. La gauche telle qu’elle est en 2003, dans ses partis, dans ses mouvements (l’altermondialisation pour n’en citer qu’un). La gauche qu’elle soit institutionnelle ou non. Pas seulement celle qui expulse les squatteur- euses et les sans- papier- e- s, qui se fout des travailleurs, qui pactise avec le Medef, qui lutte pour le pouvoir, qui use de tous les artifices de la société capitaliste.
Toute la gauche. Celle qui milite. Celle qui réclame, qui proteste gentiment, qui veut réformer le capitalisme… Celle qui se dit libertaire, qui se complait dans le tourisme militant et dans ses revendications…
Cette gauche est à détruire par le simple fait qu’elle plait, qu’elle séduit dans son fonctionnement actuel.
Nous savons que les rassemblements militants de la gauche, d’Evian au FSE, en passant par le Larzac ne mènent à rien. Nous savons tous que les manifestations ponctuelles, les grèves d’un jour n’apportent rien. Et nous savons aussi que cet état de fait est en grande partie dommageable aux partis, aux syndicats et aux organisations de gauche.
Ces organisations qui ne souhaitent pas la disparition d’un système qui les fait vivre ; tout autant que les collectifs qui se complaisent dans l’attente du grand soir. Pourtant, malgré cela, la gauche arrive toujours à créer l’illusion d’un changement possible. Un changement qui devrait passer par elle.
La gauche récupère. La gauche phagocyte tout mouvement, d’où qu’il vienne. La gauche récupère volontairement, de par son fonctionnement même. Et involontairement de par son existence, de par la façon dont elle est perçue par le reste du monde.
Un drapeau de la LCR dans un mouvement suffit pour que ce dernier y soit entièrement associé par les médias bourgeois (ou non). Actuellement tout mouvement DOIT être associé à la gauche. Sinon il perturbe. La gauche est associée aux mouvements car elle est active.
Oui la gauche est active. La gauche critique ceux qui ne sont pas actifs. Mais tout en restant impuissante. Pourtant il ne suffit plus de montrer aux gens cette impuissance de la gauche. Il faut détruire la gauche, en commençant par détruire la vision qu’ont les gens de la gauche. Car par son activité débordante, qu’on ne peut nier, la gauche nuit à toute initiative révolutionnaire.
La gauche est un grand canalisateur, un grand abrutisseur. La gauche est la télé, la religion des gens qui se sentent éveillés. Ces gens n’ont plus besoin de bouger, de vouloir. Leur activité militante leur suffit.
Certain-e-s se laissent mener par la gauche. N’agissent que par elle. Mais qu’illes se laissent guider complètement ou non par la gauche, illes pensent toujours que leur activité, que leur appartenance à la gauche sert à quelque chose. Et c’est ce qui rend la gauche dangereuse.
Pour détruire la gauche commençons déjà par ne plus être la gauche. Cessons de reproduire les schémas que nous critiquons. Cessons de revendiquer et de s’activer. Cessons de nous chercher des noms. Cessons de penser à notre image. Seule l’action compte. Maintenant il faut agir.
Cessons de soutenir inconsciemment la gauche, cessons de participer à leur activité, il faut arrêter de cultiver cette image de gauche utile.
Enfin empêchons la gauche de jouer ce rôle de récupérateur et de canalisateur.
Systématiquement, la gauche doit devenir inexistante dans un mouvement qu’elle n’a pas insufflée. Commençons par détruire tout symbole de la gauche qui pourrait s’immiscer dans une lutte et qui participe à un phénomène de récupération, parfois inconscient mais inexorable.
Quand la contagion de la gauche sera maîtrisée, il n’y aura plus qu’à la détruire, cesser l’aliénation. Pour que l’individu- e qui lutte existe en tant que tel, pour qu’une lutte ne soit plus associée qu’à sa cause et non à ceux qui la maintiennent. Pour que les gens ne se complaisent plus dans une activité militante inefficace.
Le changement se fera sans la gauche ou ne se fera pas.
Catta
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ANARCHISME ANTI-GAUCHE : CHASSER LE GAUCHISME DANS L’INTENTION DE LE DETRUIRE
En partant de l’évidence de l’économie, la critique marxiste décrypte peut-être le fonctionnement du système de l’économie politique, mais en même temps, il le reproduit comme un modèle. Il n’y a pas de mode de production, ni de production dans les sociétés primitives. Il n’y a pas de dialectique ni d’inconscient dans les sociétés primitives.
Le marxisme est la projection de la lutte des classes et du mode de production sur toute l’Histoire; il est la vision d’une « liberté » future basée sur la domination consciente de la nature. Ce sont-là des extrapolations de l’économie. Dans la mesure où elle n’est pas radical, la critique marxiste est vouée malgré elle à reproduire les racines du système de l’économie politique.
— Le miroir de la production
Le gauchisme n’est pas seulement mortel de par sa monotonie, il est littéralement mortel dans sa pratique et sa mise en œuvre. Au XXème siècle, l’Union Soviétique a massacré près de vingt à quarante millions de personnes lors de la création de son empire communiste (certaines estimations dépassent les cinquante millions, mais sont difficilement vérifiables car lorsque les personnes étaient envoyées dans les camps, les soviétiques effaçaient souvent toutes traces de leur existence) ; le « Grand Bond en avant » de Mao Tsé-Toung en Chine (largement reconnu comme la plus grande catastrophe causée dans la tentative de construire une économie centralisée) aurait fait environ quarante millions de morts ; et les Khmers rouges cambodgiens ont massacré deux millions de personnes (un quart de la population cambodgienne) dans les Champs de la Mort – au nom d’une « forme égalitaire du communisme ». Les régimes communistes du siècle dernier ont tous eu une évolution incontrôlée et leurs utopies scientifiquement conçues ont toutes finies sous la forme de camps de la mort. En substance, le communisme n’est qu’une autre forme de gestion (particulièrement violente) de la civilisation – à l’instar du féodalisme – et est dévoué à un modèle social industriel basé sur la production avec une ferveur encore plus religieuse que le capitalisme.
Alors on pourrait penser que les anarchistes, plus que quiconque, seraient hostiles au caractère intrinsèquement totalitaire et collectivisant des idéologies gauchistes – comme le communisme et le socialisme – mais à ce jour, un grand nombre de prétendus anarchistes continuent d’exprimer leur sympathie envers les objectifs et l’épistémologie communistes, et l’analyse de classe marxiste – et se laissent embobiner et tromper par des euphémismes comme « communiste anti-étatique », « marxiste autonome », ou encore le préféré du moment du hispter urbain : « communisation ». Les anarchistes qui s’extasient devant ces conneries vénèrent l’autel d’une mare stagnante et restent attachés à une tradition politique d’autoritarisme et de charniers – quelle que soit la terminologie mise à jour ( la fine rhétorique de la « communisation » a atteint de nouveaux sommets d’ennui avec les écrits tendances des fumistes hypocrites comme Tiqqun et les gargouillements imbéciles de Applied Nonexistence : tous deux des groupes de cocos fourbes qui se spécialisent dans le charabia postmoderne, en substituant le langage élitiste et masturbatoire à la parole réelle, et en étouffant les malheureux lecteurs avec un air fétide et sans rêve – un peu comme comme celui qui s’échappe des poubelles sans couvercle).
Nous sommes depuis longtemps fatigués par ce dialogue et cherchons à donner de nouvelles combinaisons de couleurs anarchiques aux déchets politiques qui engloutissent nos vies. Le verbiage fallacieux de la Gauche a trop longtemps étouffé notre imaginaire, en gelant notre énergie et en dissimulant l’essence de la lutte pour l’Anarchie, ses qualités fondamentales et intrinsèques, derrière des idéologies factices et prétentieuses qui étouffent l’action de la pensée et du rêve dans une attente pénible et unidimensionnelle. Toutes les idéologies sont des entraves à l’Esprit Libre, mais les idéologies qui ne reflètent pas le chaos, l’absurde fantaisie et le rire hystérique de la vie – comme le gauchisme – sont des entraves particulièrement ennuyantes pour l’expression incontrôlée de la rébellion autonome et sauvage. L’Anarchie verte – ou la critique de la civilisation – est une analyse de classe qui ne fait pas les choses à moitié, qui ne reste pas piégée dans la logique capitaliste (comme c’est le cas du communisme) et qui attaque l’aliénation, la domestication et la division du travail à leurs racines… A leurs racines civilisées. La gauche est profondément ancrée dans l’ordre civilisé, et tant que nous lutterons contre cette horrible obscurité empoisonnée qui nous entraîne vers un effondrement universel, il nous incombe de lutter les yeux ouverts.
Warzone Distro, 2018
[Traduit de l’anglais, septembre 2018]