[nantes – justice pour steve] soutien aux interpellés devant le commissariat waldeck
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Catégorie : Local
Thèmes : CarilaLegal teamRépression
Lieux : NantesWaldeck
La police a arrêté beaucoup de monde aujourd’hui : 15 personnes avant 18h, puis des interpellations dans la soirée.
Comme à chaque fois, il y a un appel qui tourne pour aller devant le commissariat soutenir toutes les personnes arrêtées et attendre leur sortie ce lundi 22 juin.
Il y a aussi eu un véhicule et du matériel de saisi, ainsi que l’arrestation du conducteur. Un appel du Collectif des insoumis (collectif de Sound-Systems) tourne sur les réseaux sociaux. Iels appellent à venir devant Waldeck à 11h : https://www.facebook.com/CollectifdesInsoumis/posts/3058787024234894
Si vous avez été témoin d’une interpellation, contactez la Legal Team et donnez leur les informations suivantes : lieu et heure de l’interpellation, description de la personne. Ne pas donner de nom, ni d’informations sur des délits éventuellement commis. 06 75 30 95 45. N’oubliez pas de prévenir la Legal Team quand les personnes sortent de contrôles ou gardes à vue. Si un·e de vos proche a été arrêté·e, vous pouvez aussi contacter ce numéro (pareil, pas de noms, pas d’infos sur des délits…) pour vous aider à organiser le soutien
APPEL AU SOUTIEN DEVANT LE TJ DE NANTES, 14h.
La fête de la musique 2020 à Nantes s’est soldée par une répression invraisemblable. Le conducteur du char sonorisé se retrouve aujourd’hui en comparution immédiate pour nous avoir fait danser et risque la prison. Pour montrer à la machine judicière que la solidarité est maître mot, pour montrer à notre camarade que nous sommes derrière lui…
SOYEZ PRÉSENT.ES, VENEZ NOMBREUX.SES DEVANT LE TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES.
Vu le nombre d’interpellations ce soir là (25 d’après la presse), il est fort possible que d’autres que le conducteur passe en compas. Des gens qui dansaient (il en faut), des gens qui n’ont meme pas pu approcher le rassemblement à cause des fouilles préventives. C’est dommage de ne parler que du conducteur.
FÊTE DE LA MUSIQUE : UNE EXTENSION DU DOMAINE DE LA LUTTE MALGRÉ ELLE
Un an après la mort de Steve à Nantes, la fête de la musique a une nouvelle fois été attaquée par la police et la gendarmerie. A Paris, la police semait la terreur en évacuant la rue de Lancry, sans hésiter à user de la matraque sur les fêtards, pendant qu’à Nantes la gendarmerie noyait le cortège festif sous les lacrymos.
S’il est un signe que nous sommes entrés dans une nouvelle ère, en voilà un de plus. Toujours un de trop. En France, la police frappe les fêtards. En France, l’Etat met en danger de mort la population lorsqu’elle sort simplement danser sur son sol, sur son territoire. En France, on argue d’un risque du Covid pour des fêtes en plein air, mais on s’accommode des municipales en lieu clos. La science établit des liens entre municipales et contagion, mais c’est dehors à l’air libre, dans l’espace populaire, que règne l’interdiction et la répression.
A Nantes hier, chacun a pu assister à une drôle de fête. A une fête de résistance. Les interdictions proclamées par le Préfet Claude d’Harcourt, déjà en place quand Steve est mort, ont été bravées. Comme un peu près toutes les interdictions de manifestations en France ces dernières semaines.
A la manière de ce camion sono emportant un bon millier de personnes en cortège festif hier à Nantes, la multitude d’individus présents a su inventer, a su oser. Comme par un geste naturel qui ignore les entraves qu’on s’apprête à lui mettre, le dispositif de gendarmerie a pendant un bon moment été balayé, ignoré. Méprisé comme il se doit. Au nom de quelque chose de vital. Au nom d’un droit écrit nulle part comme tel, celui de vivre et s’exprimer à nombreux quand c’est interdit, surtout quand c’est interdit.
La liberté a cependant fini par être rattrapée. La fête de la musique 2020 à Nantes était en cavale hier. On n’aurait jamais cru possible d’écrire “cavale” et “fête de la musique” dans la même phrase, mais c’était sans compter le climat répressif et brutal qui sévit en France avec Macron et ses préfets criminels. Le camion et son conducteur ont ainsi été rattrapés. Le conducteur toujours en garde à vue risque gros et de payer à titre d’exemplarité car le pouvoir n’aime pas être défié. Le conducteur va avoir besoin de soutien très vite.
Nous n’avons d’autres choix que de rentrer en résistance et de se serrer les coudes, car la fête est maintenant devenue malgré elle un espace où il faut lutter. On n’oubliera pas qu’avant cela, celles et ceux qui faisaient vivre la fête libre comme Steve Maia Caniço étaient déjà depuis longtemps les cibles de la répression.
En France en 2020, l’Etat transforme officiellement la joie libérée en comportement criminel. Soyons fortes forts et solidaires pour savoir briser les chaines qui se resserrent. Non loin de Nantes, dans le bocage, il y a la Zad. Et là bas, on avait coutume de dire : Nous sommes la nature qui se défend. Cette phrase vaut maintenant partout.
Pour soutenir le conducteur du camion son et les autres inculpé.es de la soirée du 21 juin, pour ne pas laisser la répression se déchaîner sur eux sans réactions, les proches recherchent des témoignages sur les violences policières ce soir là, des vidéos, du soutien financier. Il est possible de leur écrire à :
soutienrepression21nantes@riseup.net
« Non loin de Nantes, dans le bocage, il y a la Zad. Et là bas, on avait coutume de dire : Nous sommes la nature qui se défend. Cette phrase vaut maintenant partout. »
il y AVAIT la zad, elle est morte, les gens qui y vivent maintenant nous ont pour la plupart négocié avec la préfecture, celle qui nous tue, celle qui nous mutile…
la concordance des temps est importante
Après presque 2 jours en cellule, le conducteur du camion sono de la fête de la musique passait en comparution immédiate hier après-midi au tribunal de Nantes. Il a refusé d’être jugé immédiatement.
Le procès aura lieu le 11 septembre pour « violences avec arme sans ITT ». « L’arme » est le camion, et les « violences » n’ont pas blessé qui que ce soit. Si les « violences » consistent à passer de la musique, alors elles ont fait danser des milliers de personnes. A un tel niveau de mensonge judiciaire, on peut presque parler d’art.
Le dossier est vide, et repose sur la plainte de deux policiers. D’ici le procès, vous êtes invités à envoyer vos témoignages, photos et vidéos à cette adresse : soutienrepression21nantes@riseup.net
Rappel des faits
Depuis vendredi la ville était en état de siège. Dès la marche d’hommage à Steeve, leur présence proche était provocatrice. Première charge sans sommation à 21 heures place du Bouffay. La foule dansante s’éloigne du dispositif pour gagner le marché de la petite Hollande. Elle est rejointe par un camion sono. Immédiatement, le rond-point est noyé sous les gaz. Le cortège festif reflue vers la Loire. Une fois hors de portée des tirs policiers, le cortège danse dans une ambiance bon enfant. Pour éviter la ligne de gyrophares qui l’attend plus loin, et la réitération d’un drame comme l’an dernier, la fête mobile quitte les quais et s’engage rue des Olivettes. Très vite, à chaque intersection, les gendarmes cherchent à nasser le cortège dansant. La police noie le quartier sous les gaz. La foule suffoque, de nombreuses personnes tombent au sol. Quelques-unes s’évanouissent. Arrivé au carrefour du CHU, le camion sono contourne le dispositif en roulant au pas, pour s’extraire du cortège festif et s’éloigner des gaz. Tout au long de la soirée, celui-ci n’a fait que passer de la musique en cherchant à éviter les provocations policières.
Communiqué de Presse
Dans un contexte marqué par une émotion internationale générée par les violences policières, la fête de la musique à Nantes a de nouveau été le théâtre de violences policières inacceptables. La préfecture a choisi délibérément, une fois de plus, la stratégie de la tension : interdictions préfectorales, dispositif ahurissant et disproportionné. Alors qu’il fait déjà l’objet d’une procédure pour mise en danger de la vie d’autrui pour la fête de la musique de l’année dernière, le préfet récidive. Tout cela pour empêcher la jeunesse nantaise de danser ! Hier soir, la police a arrosé la foule de gaz lacrymogènes et procédé à de nombreuses arrestations, dont celle du chauffeur du camion sono. Celui-ci a fait plus de 36 heures de garde à vue pour avoir fait danser une foule gazée et matraquée par les autorités ! Il a été relâché et comparaîtra au tribunal le 11 septembre prochain. Que l’État brandisse la menace du COVID pour justifier l’interdiction d’une fête est cocasse à l’heure où la population est tous les jours rassemblée en intérieur dans les bars, les restaurants, les écoles, les centres commerciaux, et bien sûr sur les lieux de travail. Jusqu’ici, il n’y a pas eu de clusters lors de rassemblement en plein air. La politique de la préfecture est incompréhensible, comme si tout était fait pour que la fête de la musique devienne chaque année le prétexte à un déchaînement de violences policières. Le 21 juin 2020 marque une étape de plus dans la dérive du maintien de l’ordre à la nantaise. Nous restons mobilisés et vigilants contre la criminalisation du droit à la fête, l’atteinte aux libertés et la politique de la matraque.
Signataires : Média’son, Attac 44, Solidaires 44, Ensemble 44, France Insoumise 44, UCL Nantes, NPA, NDDL Poursuivre Ensemble, Maison du Peuple de St-Nazaire, des habitant-e-s de la ZAD, La Cagette des Terres _ »Réseau de ravitaillement des luttes en pays nantais »_
Ce dimanche avaient lieu plusieurs hommages à Steve, décédé dans la Loire suite à une intervention policière sur le Quai Wilson à la fête de la musique il y a un an jour pour jour. Ce soir là, la police a chargé des fêtards à grands renforts de LBD et de lacrymogènes alors qu’ils écoutaient un dernier morceau. A l’heure actuelle aucun responsable n’a été désigné. Trois instructions sont bien en cours, mais une concerne une plainte des forces de l’ordre contre les fêtards pour « violences volontaires avec arme, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Un retournement incroyable !
Un premier hommage émouvant des proches de Steve rassemblant plusieurs milliers de personnes a eu lieu l’après midi et s’est déroulé sans accrochage. La foule s’est rendue jusque sur le Quai Wilson, devant la fresque hommage désormais emblématique. Cependant, les autorités avaient prévu de bloquer l’accès aux ponts amenants au centre ville à la fin du rassemblement.
Puis, jour de fête de la musique oblige, un camion avec une sono commence une déambulation dans les rues de Nantes à grand renforts de tekno. Après tout, pourquoi les bars pourraient faire jouer des DJ et bonder des rues alors que c’est interdit pour les autres ? Une façon de dire :
Nous aussi on veut notre fête de la musique, la free party veut rendre un hommage à Steve à sa manière !
Le cortège est joyeux, les gentes dansent avec entrain et scandent des « Justice pour Steve » ou « Tout le monde déteste la police ». Les forces de l’ordre tentent plusieurs fois d’arrêter le cortège mais il fait autant de détours que nécessaire et une partie de Snake géant démarre, exaltant tout.es ces danseureuses . Certain.es diraient « Rien n’arrête un peuple qui danse », et effectivement ce dimanche soir la joie et l’ivresse de la fête retrouvée ne semblaient avoir aucune limite. La Tekno autonome reprend ses droits sur la ville, non pas pour aller à l’affrontement, mais simplement pour fêter la musique, celle que nous aimons, celle pour laquelle nous vivons. La fête comme seul et unique but, se rassembler après des mois de privation : l’essence même des êtres humains d’où qu’ils viennent. Cependant les grenades lacrymogènes pleuvent dans chaque rue où le cortège s’engouffre, les premiers échangent violents commencent.
Le camion et les participant.es continuent leur route et se retrouvent face à plusieurs keufs qui veulent les arrêter. Les flics arrivent à intercepter le camion et ses occupant.es, le conducteur est menotté, les autres sorti.es du véhicule pour une fouille complète. Voyant que la foule revenait vers elleux, les flics rechargent tout ce petit monde comme du bétail à l’arrière du camion et les empêchent de sortir du véhicule. Un des flics prend le volant en direction du commissariat de Waldek, conduisant dangereusement pour les occupants enfermés à l’arrière se trouvant avec la sono et du matériel qui commencent à leur tomber dessus.
A l’arrivée, après une prise d’identité tout le monde est relâché, sauf le camion et son conducteur qui est mis en garde à vue pour « violences avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique », l’arme étant le camion, puisqu’il aurait accéléré pour forcer le barrage devant lui selon les flics. Il est passé en comparution immédiate aujourd’hui, fort heureusement le report demandé par l’avocat a été accepté, mais le conducteur risque toujours une peine de prison. Pourtant les témoignages semblent unanimes pour dire que les policiers n’étaient pas arrivés au véhicule et étrangement les vidéos de la police concernant ces 2 minutes ont disparues…
La répression féroce qui s’est abattue ce soir là n’a rien à envier à celle qui a tué Steve l’année dernière. Les effectifs énormes déployés par le préfet d’Harcourt témoignent d’une envie de réprimer et interdire une fête de la musique, pendant que d’autres en France avaient lieu, de manière habituelle.
L’année dernière un mort ! Cette année la répression judiciaire pour faire taire celleux qui souhaitent fêter la musique !
Nous sommes indigné.es par le traitement qui est réservé à une culture festive qui souhaite rendre hommage à une personne de sa communauté décédée. Et nous sommes révolté.es que l’on puisse aller en prison pour avoir voulu faire danser des gentes. Nous n’acceptons pas la politique ultra sécuritaire menée par le gouvernement, qui fait fondre nos libertés aussi vite que le pôle nord.
Personne ne doit mourir ou être emprisonné pour avoir dansé ou fait danser !
La culture de la Free Party doit se soulever contre ces injustices, dans la lignée des collectifs de défense des victimes des forces de l’ordre. Pourtant habitué des violences policières, notre mouvement est de nouveau fortement réprimé, à l’instar des mouvements sociaux ou des banlieues.
Ce week-end, au moins trois saisies ont eu lieu en France. D’autres fêtes ont été arrêtées, des participant.es verbalisé.es pour non respect des règles de distanciation, des organisateurs vont passer en procès…
La police est raciste, la police est intolérante, la police est violente. Abolissons là !
Nous suivrons cette affaire de près et apportons tout notre soutien aux inculpé.es ainsi qu’à leurs proches. Ces derniers recherchent d’ailleurs activement des témoignages ou des vidéos (la vidéo surveillance de la ville n’ayant pas les images de ce qu’il s’est passé puisque le disque dur a été…effacé) prouvant l’innocence du conducteur. Vous pouvez les contacter à soutienrepression21nantes@riseup.net.
Parfois saisis, toujours debout, toujours libres, jamais soumis !
Le Collectif des Insoumis.
Que ce fameux conducteur de camion est aussi l’une des 5 personnes concernées par une enquête pour une histoire de répression sur la ZAD, où une personne a finit dans un coffre après avoir été pourchassée. Une « mesure » qui ne parait pas moins répressive que l’action de la police. Je précise parce qu’il est important de savoir qui l’on soutient (ou pas).
au collectif des insoumis:
« Personne ne doit mourir ou être emprisonné pour avoir dansé ou fait danser ! »
Par contre, pour tout le reste, foncez! on vous donne carte blanche!
Sinon, merci au dernier commentaire pour cette précision.
C’est vrai que quand on voit la signature du « communiqué commun de différentes collectifs et orgas »: Média’son, Attac 44, Solidaires 44, Ensemble 44, France Insoumise 44, UCL Nantes, NPA, NDDL Poursuivre Ensemble, Maison du Peuple de St-Nazaire, des habitant-e-s de la ZAD, La Cagette des Terres _ »Réseau de ravitaillement des luttes en pays nantais »_,
çà met la puce à l’oreille et çà mérite des éclaircissements.
Le collectif des Insoumis n’a absolument jamais prétendu que les gens qui ne dansent pas sont légitimes à se faire tuer. C’est franchement grave de dire ça, vous ne connaissez pas l’histoire des personnes qui composent ce collectif, vous ne pouvez pas savoir si certain-e-s ont des proches qui ont été tués par la police par exemple. Leur communiqué est situé dans un certain contexte, d’où les précisions qu’il apporte. Ce type de commentaire ne devrait pas être accepté, car il constitue une véritable accusation politique qui n’a aucun fondement. Je suis tentée de dire que c’est de la diffamation, mais ça m’ennuie un peu d’utiliser un vocabulaire juridique. En tout cas, il porte une accusation politique grave, à savoir que ce collectif soutiendrait la police dans tous ses meurtres sauf ceux perpétrés dans les fêtes de la musique. C’est à la fois grave de dire ça, et aussi tout à fait ridicule. Jamais les Insoumis n’ont soutenu les crimes de la police, faut arrêter de dire n’importe quoi.
Peut-être que ça n’était qu’une façon pas très diplomatique et d’un peu mauvaise foi de dire qu’on peut aussi lire ce communiqué de cette façon, et que c’est dommage du coup de ne pas avoir parler de la répression plus largement, ce qui aurait éviter ça, et montrer des solidarités ? Après tout y’a des personnes qui n’ont même pas besoin de danser pour se faire tanser par la police. Et pour ces personnes, bon, ce communiqué risque de leur passer un peu au dessus de la tête.
Tout d’abord, et encore une fois, je ne vois absolument pas en quoi le collectif des Insoumis, dans son communiqué, oublie les autres personnes touchées par la répression.
« Cette année la répression judiciaire pour faire taire celleux qui souhaitent fêter la musique! »
« Nous n’acceptons pas la politique ultra sécuritaire menée par le gouvernement, qui fait fondre nos libertés aussi vite que le pôle nord. »
« La culture de la Free Party doit se soulever contre ces injustices, dans la lignée des collectifs de défense des victimes des forces de l’ordre »
« La police est raciste, la police est intolérante, la police est violente. Abolissons là ! »
« Nous suivrons cette affaire de près et apportons tout notre soutien aux inculpé.es ainsi qu’à leurs proches. »
Voilà quelques extraits du communiqué des Insoumis qui montrent sans ambiguité qu’ils et elles se positionnent contre la répression et pour l’abolition de la police.
Pourquoi laisser entendre alors qu’ils et elles ne seraient pas solidaires des personnes réprimées d’une manière générale?
Si une bonne partie du texte évoque la question de la fête et de la danse, c’est parce que c’était le contexte il se trouve, et le communiqué explique les faits pour être compréhensible. Si une personne est mutilée dans un stade, il s’agira de parler de la façon dont la répression s’abat dans les stades. Sans omettre bien entendu qu’il n’y a pas que dans les stades que la police joue avec ses armes.
Ce type de commentaire qui prétend faire dire à des personnes ce qu’elles n’ont pas dit ni pensé me fait l’effet d’une sorte de police du militantisme: si tu ne dis pas exactement ce qu’il faut au moment où il le faut, on te le fera bien sentir et on t’expliquera que ce que tu penses c’est de la merde et qu’il faut penser comme ça et pas autrement. C’est quoi ce contrôle de la parole (écrite en l’occurrence) là? Par ailleurs, d’autres personnes auraient pu expliquer ici combien il y a eu d’arrestations et pour quel motif, s’il y a des procès à venir etc. Ca n’a pas été fait, dommage.
Enfin, dire « Après tout y’a des personnes qui n’ont même pas besoin de danser pour se faire tanser par la police. Et pour ces personnes, bon, ce communiqué risque de leur passer un peu au dessus de la tête. », c’est laisser penser que dans le collectif des Insoumis, dans les personnes qui ont écrit ce communiqué, personne n’aurait subi la répression à d’autres moments de sa vie. Tu en sais quoi? Comment peux-tu sous entendre que dans les Insoumis, il n’y a aucune personne racisée qui s’est tapé des contrôles au faciès bien violents? Comment peux-tu sous-entendre que dans les Insoumis, il n’y a aucune femme qui s’est faite palper par un keuf mec? Comment peux-tu sous-entendre que dans les Insoumis, il n’y a aucune personne homosexuelle qui subi l’homophobie tous les jours? Comment peux-tu sous-entendre que dans les Insoumis, personne ne connait un proche tué par la police? Comment peux-tu savoir si des gens des Insoumis ont été mutilés ou blessés par la police? Et j’en passe. Tu n’en sais rien. Pour toutes les personnes membres des Insoumis qui se mangent des oppressions et de la répression, ton commentaire est une insulte et constitue une négation de leur existence. C’est débectable, et ça n’a pas sa place dans des espaces où justement on essaie de faire attention à ce genre de choses.
Nantes est fête, Nantes est revendications, Nantes est insoumise.
La musique fait partie intégrante de l’héritage culturel des nantais.es, rythmant leur vie et tentant d’apporter des réponses aux questions les plus essentielles. La fête libre résonne alors comme une évidence sur ces terres fertiles à la liberté, comme le meilleur moyen de se rassembler autour des valeurs qui nous unissent. Cependant ce droit à la fête est loin d’être reconnu à sa juste valeur par les instances gouvernementales, créant un clivage qui s’accentue toujours un peu plus avec les personnes ressentant ce besoin de liberté.
Le 21 juin revêt une importance particulière à Nantes depuis la création de la fête de la musique. Cette date permet de jouir de cette liberté d’écouter la musique que l’on désire sans peur, ou presque, de tomber sous le joug d’une répression qui s’accroît toujours plus sur les amateurs.trices de musique tekno. Depuis des années, les teuffeurs.euses convergent le 21 pour exprimer leur amour des valeurs véhiculées par le mouvement free party ; depuis des années, les forces de l’ordre sont de moins en moins clémentes avec les sound systems et les artistes tekno qui viennent se produire devant leur public ; la fission est consommée.
Cependant l’irrémédiable ascension de cette répression n’était pas encore arrivée avant le 21 juin 2019, point culminant d’un système policier aveuglé par sa xénophobie. L’intervention des forces de l’ordre tue. La Tekno, la Fête Libre, Nantes ; toutes viennent de perdre un camarade à jamais. Son tort ? Aucun.
Un an après, la violence et l’impunité policière sont exacerbées. Une partie de la conscience collective remet en question la construction de la société autour d’une autorité armée censée protéger pendant que celle-ci continue ses exactions sans être inquiétée.
Il est alors nécessaire d’agir pour rendre un hommage festif à toutes les personnes décédées lors de drames impliquant les forces de l’ordre ; et plus particulièrement, en ce 21 juin, à Steve.
Un mouvement festif et pacifique est alors annoncé pour la fin de journée. Un premier rassemblement se forme quai de la fosse et les force de l’ordre font preuve de violence pour évacuer les lieux. Toutefois la rage de liberté est comparable au phénix, quelques heures plus tard, une fanfare ainsi qu’une enceinte mobile font renaître un mouvement musical à Bouffay, et le public, nombreux, résiste sans affronts face aux mesures autoritaires mises en place par la préfecture pour nous museler.
La foule finit par se mettre en marche et dans une ambiance calme et chaleureuse elle rejoint la place de la petite Hollande, où un camion léger sonorisé parviendra à se mêler au défilé. Le cortège prend la route plein de détermination, faisant croître la pression des force de l’ordre qui déploient des moyens drastiques pour étouffer le mouvement; c’est le début d’une fuite effrénée vers la liberté.
Le camion sonorisé aura déambulé près de deux heures escorté d’un millier de fêtards hurlants de joie; un instant de vie essentiel après des mois de repli et de peur, et ce malgré les attaques répétées des force de l’ordre. Il finira par s’écarter pour ranger le matériel. Le conducteur roule alors à une dizaine de km/h. Le cordon de CRS présent à cet endroit n’aura pas été assez rapide pour bloquer l’accès au camion; il finira néanmoins encerclé par la police, le pilote menotté est placé dans une voiture, les participant.e.s resté.e.s quant à eux.elles dans le coffre du camion en sortent avant d’être contraint.e.s d’y retourner. Un agent prend alors place à l’avant, les conduisant à Waldeck en adoptant une conduite dangereuse et mettant de ce fait la vie des individus enfermés à l’arrière en péril.
Sur place, le conducteur est placé en garde à vue durant plus de quarante heures; il se verra proposer une comparution immédiate qu’il refusera.
Le procès est prévu le 11 septembre 2020
La mobilisation de la fête libre pour cette date devra être totale !
Nous tenons à remercier toutes les personnes présentes pour nous soutenir tout au long de cette action. Grâce à votre mobilisation, nous avons pu véhiculer un message fort d’insoumission. Votre détermination et votre énergie à défendre le char nous ont énormément touché.e.s. Nous vous attendons de pied ferme le 11 septembre. Un grand bravo également à toutes les personnes n’ayant pas pu être présentes mais qui se bougent tous les jours pour tendre vers une société bienveillante et tolérante à travers de nombreux combats et engagements.
FREE PARTY FOR FREE PEOPLE
FIGHT AGAINST REPRESSION
FIGHT FOR STEVE