Kill your local king : l’affiche!
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Une affiche DIY sans ordi quasi, pour s’donner de la force pour défoncer l’autorité dans les relations intimes / proches / affinitaires. Parce que si on veut crâmer le pouvoir alors il faut s’y attaquer par les deux bouts, de l’intime au très loin. Et puis ça vient tellement faire écho au texte sur indy “crève le pouvoir!” alors big up à la personne qui l’a écrit!
à diffuser dans la rue, dans ton squat, lieux de vie et lieux militants tout ça
P.S: aucune photo du collage n’a été “volée”, les personnes qui y apparaissent ont mis leur trognes à la télé ou sur papier glacé de leur propre gré
J’ai mon petit stock de photos, de leur amis notamment…
The only king we love is DragKing <3
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-jean-brunacci-ce-revolte-bien-eleve-c99187fa-0fa9-11ea-b250-548f3137351c
“Y a pas de liberté tant qu’on est mené par d’autres que soi”. Personnellement me mener moi-même m’épuise et il s’agit d’une injonction de notre société libérale à nous créer nous-même, à devenir les entrepreneurs de notre personne. Je pense au contraire que la vraie liberté est dans une posture critique qui s’autorise d’adhérer à des collectifs et à des organisations qui nous dépassent individuellement et qui renforcent notre sentiment d’appartenance et notre capacité d’action. La liberté individuelle est une valeur historiquement construite par le capitalisme moderne qui l’a fait coïncider avec le langage de l’épanouissement et du développement personnel. En outre, on peut être leader, charismatique, stylé sans complexe si cela correspond à un mandat explicite de nos mouvements qui peut nous être retiré à n’importe quel moment. En tant que responsable associatif au RSA, je donne mon temps, mon énergie et mes angoisses à une organisation qui ne correspond pas à 100% de mes valeurs. Et malgré mes appels du pied, mes techniques autogestionnaires et ma volonté de délégation, je crains de ne pas voir émerger des personnes qui veulent prendre des responsabilités. Tout ça pour dire que le monde n’a pas besoin d’ermite retiré du pouvoir qui jouisse de leur indépendance mais bien de personne qui s’approprie le pouvoir pour le transformer en outil de lutte. L’anarchisme individualiste reste une doctrine bourgeoise qui s’accommode avec l’idéal de tranquillité. Ce n’est pas forcément ce qui était visé dans l’affiche mais c’est une des conséquences que certaines personnes tirent : si le pouvoir est partout, moi je me retire de tout.
Que vient faire là cette pseudo critique de l’anarchisme individualiste, t’es hors sujet là!
“Ce n’est pas forcément ce qui était visé dans l’affiche mais c’est une des conséquences que certaines personnes tirent : si le pouvoir est partout, moi je me retire de tout.”
Que veut tu dire pa là? Qui sont les “certaines personnes”?
Non la liberté individuelle n’est pas une valeur historiquement construite par le capitalisme moderne. Je pense aux mouvements millénaristes qui ont émaillés et secoués le moyen-âge (en europe) et à tous les mouvements de révoltes (individuels ou collectifs) qui ont toujours existé face à la civilisation, aux impérialismes, à l’esclavagisme etc. C’est tellement euro-centré de dire que c’est une valeur du capitalisme moderne que ça en est affligeant.
La notion de liberté individuelle est en effet récupérée par le capitalisme pour promouvoir le développent personnel et donner l’illusion qu’il y a de la place pour la liberté dans cette société, mais à chacun.e de ne pas en rester là et de chercher ailleurs ce que ça signifie de se libérer de l’autorité, de donner du sens à la question de la liberté individuelle dans ce monde.
Et puis aussi les leaders charismatiques ne sont pas changés si facilement une fois qu’iels ont atteint le haut du panier, c’est une illusion de croire que démocratiquement on change le mandat quand il y a besoin. Combien de cheff.e.s qui durent et qui deviennent indéboulonnables ? Combien de groupes qui centralisent sur une ou quelques personnes les décisions et qui ne savent plus faire autrement pour continuer ? Les rapports de pouvoir sont dans nos tronches et c’est très illusoire de ne pas voir leurs conséquences pratiques. Ou de résumer la question à « on va résoudre ça collectivement en repensant le mandat ».
« En tant que responsable associatif au RSA, je donne mon temps, mon énergie et mes angoisses à une organisation qui ne correspond pas à 100% de mes valeurs. » tu as l’air d’oublier ce que toi ça te rapportes cet engagement, c’est souvent un discours des « responsables » : je dois bien le faire car personne d’autre ne le fait sinon. Un truc de don de soi qui cache tout ce que tu retires de reconnaissance, de sens à ta vie, de pouvoir. Tu oublies de voir qu’est-ce qu’il se passe d’autres quand les personnes centrales se barrent, tout ce qu’iels ne voient en général pas ou qui ne comptent pas à leurs yeux car ça à l’air moins efficace.
Ça m’a l’air bien plus engageant et difficile de se retirer d’un groupe alors qu’on y a du pouvoir, d’accepter que les choses se fassent sans soi mais plus lentement (voir pas du tout), de laisser une vraie place à d’autres pour être à l’initiative. Et de mettre ses propres enjeux en retrait. Pour moi ça c’est de la mise en jeu alors que se suffire d’être un chef et de râler sur son propre sort m’a l’air tout à fait normée comme situation.