C’est pourquoi ce gouvernement ordonne uniquement la fermeture des écoles en lançant le message (pour se déculpabiliser) : les enfants sont des porteurs sains, des armes virales invisibles !
Laissant « les parents » en face à face avec les entreprises cyniques qui se désintéressent bien de l’épidémie et n’envisagent « la solidarité » que comme le soutien aux chiffres.
Comment imaginer que des Thénardier soient « solidaires », sinon avec leur profit !
Et le discours de PR sonne terriblement pétainiste : générosité apparente mais rusée, charité bourgeoise de façade et derrière la curée, business as usual !
Car la décision forte pour contenir l’épidémie, c’est l’interdiction de bouger (à la chinoise !) ou, du moins, d’interrompre tous les transports.
Fermeture du métro, ce réacteur épidémique ! Arrêt des trains, des avions, des camions, de tous ces vecteurs « rapides » de propagation.
Fermeture des entreprises (disons de plus de 2 salariés), ces plateformes d’expansion virale et de croissance épidémique.
Comment imaginer qu’un gouvernement de « guerre économique » (et de guerre intérieure contre « son peuple »), gouvernement qui a mobilisé, par force et par la force, toute la population pour la guerre austéritaire (lire l’article sur Panique boursière en temps de coronavirus) change soudainement d’orientation ? À 180°, U turn archéo-communiste !
Il faut continuer, avec des mesures partielles (et sous le regard méfiant des Allemands), on verra bien !
IL FAUT SAUVER L’ÉCONOMIE

Panique boursière en temps de coronavirus

Comme il existe de très bons articles factuels décrivant les multiples aspects de cette nouvelle crise [1]

[1] Recommandons comme introduction factuelle l’excellent…

[1] Recommandons comme introduction factuelle l’excellent…

[1] Recommandons comme introduction factuelle l’excellent…

[1] Recommandons comme introduction factuelle l’excellent…

, crise précipitée par l’infection virale, par un choc exogènes aléatoire, mais mettant en pleine lumière l’instabilité du système économique, nous allons tenter de prendre quelque recul et de proposer une vue plus englobante.
Et, justement, le point de départ de notre cheminement devrait être « la globalisation ».
Il est immédiatement nécessaire de revenir sur ce thème (éculé) car il fait l’objet de tant de travestissements de propagande qu’il en devient incompréhensible (mais c’est cela le but !).
D’abord, dogmatiquement, la globalisation a été liée à la libéralisation (et non pas à la libération !) et, par projection idéologique, au libéralisme (économique).
Le dogme était : mondialisation = extension du libéralisme (économique), le libre-échange.
Mais, en fait, la globalisation a plus renvoyé au mercantilisme qu’au libéralisme ; à supposer que cette séparation de propagande, inventée par Adam Smith, ait un sens ou à supposer qu’il y ait jamais eu de libéralisme ou de libre-échange ! [2]

[2] Pour simplifier, Adam Smith pose que le mercantilisme…

[2] Pour simplifier, Adam Smith pose que le mercantilisme…

Enfonçons, du reste, immédiatement le clou auquel il faut s’accrocher : on peut dire que le capitalisme, depuis le milieu du 18e siècle physiocrate, a toujours été « mercantiliste », dans le giron de l’État (même s’il s’agit d’un État entièrement soumis aux impératifs de l’économie – un État néolibéral, pourrait-on dire). Il faudrait ajouter que ce mercantilisme est la meilleure définition du néolibéralisme, le gouvernement par les amis du capitalisme pour la prospérité du capitalisme.

Nous disons alors : la globalisation a été l’effet de la politique mercantiliste des États-Unis.
Politique mercantiliste qui a utilisé comme moyen du pouvoir global la libération financière, libération décidée par l’État américain pour maintenir (ou tenter de maintenir) la suprématie économique américaine (Wall Street back again). Les américains ayant copié, au 20e siècle, la politique impérialiste anglaise menée au 19e siècle et fondée sur le libre-échange dirigé par la puissance hégémonique. La libération financière, comme le libre-échange, n’étant concevables que parce que l’État « libéralisateur » est en position de domination politique et de domination économique (ou de concurrence faussée) et cherche par cette libéralisation à maintenir son hégémonie financière. La libéralisation est donc une stratégie offensive conduite par l’État.
Il n’y a donc de libéralisation financière et de globalisation que pour des objectifs de puissance nationale (cela même que l’on nomme mercantilisme).
Il n’y a même de libéralisation que financière ; il n’y a pas d’autre libéralisation, en particulier des mouvements de population, qui, cependant, en bonne logique économique, auraient dû être nécessaires comme contrepartie des mouvements financiers [3]

[3] Rappelons que l’unification économique nationale s’est…

[3] Rappelons que l’unification économique nationale s’est…

 ; les mouvements de population étant (et de plus en plus) interdits.
Finalement, la globalisation doit s’entendre comme une restructuration économique au profit des États-Unis et, secondairement, de l’Europe.
La globalisation est configurée comme une énorme machine à pomper les ressources du monde, ressources d’abord financières, mais également énergétiques (voir la copulation des États-Unis et de l’Arabie Saoudite).
Apparaît donc une nouvelle division internationale bien connue (et qui n’est pas un libre-échange mais une organisation centralisée et planifiée, voir note 3, Michalet – thèse du marché comme technique de planification).
Nouvelle organisation globale (néo ou post coloniale) avec son trait saillant : l’externalisation des fonctions industrielles ou du secteur secondaire, la désindustrialisation du centre (et, encore une fois, sans mouvements de population compensateurs, en intégrant directement les marges coloniales).
Avec le projet grandiose :
Au centre le commandement financier, Wall Street, la City et les seconds couteaux de Francfort ; et, contrepartie, la désindustrialisation, la tertiarisation des nations dominantes (ex colonisatrices).
À la périphérie l’absorption des industries (polluantes) minières ou métallurgiques, comme appendices « externalisés » des économies centrales (la grande externalisation).
Avec, pour les processus concrets, l’usage d’entreprises géantes, multinationalement implantée mais toujours liées aux centres (néo) colonialistes ; ces multinationales (bien ancrées nationalement) étant les nouvelles compagnies coloniales.
Arrive ce que l’on nomme « la chinamérique » ; avec la Chine comme « atelier du monde » et les États-Unis comme le donneur d’ordres.
Et l’on connaît bien les problèmes que cette globalisation a induits :
Au centre une dualisation de l’économie comme conséquence de la désindustrialisation, la fameuse fracture sociale et l’accroissement des inégalités – dont l’insurrection des Gilets Jaunes est une manifestation.
Et à la périphérie la constitution de nouveaux espaces coloniaux gérés par des bourgeoisies compradores corrompues ; comme l’Arabie ou l’Afrique, ou même la Russie post-soviétique.
Ou l’arrivée de nouveaux capitalismes subalternes ; le cas de la Chine étant emblématique d’une reconversion d’une industrialisation accélérée (de type soviétique) en industrie du sous traitement des produits industriels consommés au centre (les biens salariaux made in China) mais « abandonnés » (pour leur production) aux marges, pour des raisons politiques, économiques, sociales et écologiques tout à la fois ; les nations périphériques étant plus disciplinées et servant à cacher les pollutions ; une des solutions de « l’ingouvernabilité » passant par cette externalisation, désindustrialisation, déplacement industriel vers des nations où les syndicats sont contrôlés ; et, cerise, mise en concurrence des salariés des pays du centre avec ceux de la périphérie (le syndrome roumain ou bulgare).
Trump est le nom de ce nœud de contradictions que recelait la globalisation.

Insistons donc : ce qui est essentiel pour analyser la crise, contrairement à ce qu’ont pu marteler les thuriféraires de « la mondialisation heureuse », de droite, avec la supposée généralisation du libéralisme (pourquoi pas de l’anarchisme ?), ou de gauche, avec l’illusion à la Negri de la destitution de « cette merde d’État nation », la globalisation n’a jamais consisté en une dissolution des États nations ; bien au contraire, la globalisation est un projet national américain (qui a pu mal tourner !), projet « utopique » (mais d’utopie concrète !) qui avait pour but de renforcer l’État national américain (et certainement pas les autres !).
Il faut donc dire : maintenant comme toujours, l’économie se déploie sur la base d’entités globales, les nations, ou les pseudo-nations comme l’Europe, divisée en nations concurrentes.
La globalisation est un phénomène national de nations concurrentes (retour à la fin du 19e siècle).
Concurrence des systèmes nationaux, légaux, fiscaux, scientifiques, universitaires, etc., voilà ce que désigne la globalisation.
Un système inter-national de concurrence, voilà le mercantilisme relooké !
Il est alors facile de voir que, dans cette nouvelle division conflictuelle, et bientôt antagoniste (toujours l’avant-guerre de 14), les nations sont mobilisées pour la guerre économique.
Autre élément mercantiliste essentiel, au cœur de la globalisation : la guerre économique (euphémisée sous le nom de concurrence des systèmes).
Concurrence, compétition, espionnage, blocus (les américains maniant cette arme avec tant de facilité), lutte pour les parts de marché.
Avec un indicateur central, qui est un indicateur mercantiliste, « la balance des payements ».
Apparition conflictuelle des nations excédentaires (comme l’Allemagne, le champion déflationniste) et des nations déficitaires (comme les États-Unis, cependant en grand bonheur, puisque la globalisation leur permet, par pompage financier, de rester indéfiniment déficitaires – la grande gloire du dollar).
Pour comprendre le conflit souvenons-nous de la manière dont les États-Unis ont traité le Japon (ex pays excédentaire), ramené à son rang de vaincu, et la manière dont Trump compte s’y prendre pour ramener l’Allemagne à sa place subalterne de pays occupé militairement (en obligeant les Allemands à acheter le gaz de schiste américain en place du gaz russe – ce qui est un coup de billard contre les Russes).

Voilà donc un point clé : la globalisation est le nom euphémisé donné à la guerre économique qui fait rage ; mais qui est rendue invisible.
Guerre économique qui peut, à tout moment, dégénérer en guerre ouverte, le cas de l’Iran.
Maintenant, cette guerre économique nationale ou des nations les unes contre les autres (même au sein d’une union douanière et monétaire comme l’Union Économique Européenne), cette guerre exige une organisation interne autoritaire et de type militaire, une hiérarchie militaire qui se trouve et dans les entreprises (les armes du combat) et dans l’État nation (le sujet de la lutte).
Encore une fois les thuriféraires de « la mondialisation heureuse » avaient affirmé que cette mondialisation produirait une grande égalisation, presque l’anarchie réalisée, en tout cas l’enrichissement général et la fin des inégalités (thème de propagande typique du capitalisme ou du libéralisme).
Mais la globalisation a eu l’effet inverse [4]

[4] Renvoyons ici à…

, quoique bien prévisible.
Dès que l’on comprend que la globalisation est le nom utilisé pour masquer la guerre, tout devient plus simple.
La guerre exige la hiérarchie militaire.
Et qui dit hiérarchie dit inégalité [5]

[5] Il est possible de démontrer qu’une structure…

.
Et même des inégalités démultipliées.
La guerre économique exige la répression salariale, la désinflation compétitive, les bidasses au trou !
Et produit une immense division de la société, la fracture sociale, encore.
Supposons, pour simplifier le schéma, que la société soit divisée en deux, lors de sa mobilisation pour la guerre économique :

(1) Les officiers dirigeants offensifs gagnants, mais posés comme sans cesse soumis à « la menace » [6]

[6] Les nations de la globalisation, nations en guerre…

 ;

(2) La piétaille (en gilets jaunes ?) des perdants défensifs et qu’il faut malheureusement « protéger » à un coût insupportable pour l’offensive de concurrence (heureusement que Macron va corriger tout cela et remettre en ligne les tire-au-flanc).

(1) Ceux qui participent au grand jeu ;
(2) Ceux qui sont hors-jeu, les parasites du grand jeu.

Cette division pouvant parfaitement s’appliquer à des entités abstraites ou géographiques, comme les métropoles.
Chaque groupe (1) et (2) pouvant lui-même être subdivisé, stratifié, classé, évalué.
Apparaît, par exemple, une division entre les riches et les hyper riches.
Et une graduation monétaire de toute la société, des perdants pauvres aux gagnants riches.
Cette hiérarchisation forcenée, cette division ou même cette fragmentation, n’est évidemment pas une catégorie positive ; c’est une catégorie stratégique, diviser pour régner, gérée par l’État pour mener la guerre (cette splendide époque Macron étant l’illustration complète de la pensée de la guerre économique).
Le cadre de toutes les actions économiques est la guerre économique.
Exportations, parts de marché, innovations de rupture, dumping fiscal ou social, austérité interne, concurrence des austérités, voilà le peuple économique mobilisé par le pouvoir mercantiliste.
Et, encore une fois, ce qui aggrave l’instabilité, la menace ou la paranoïa, la compétition multidimensionnelle des nations est ce qui vient juste avant la guerre ouverte qui s’annonce par les affaires iraniennes, russes ou turques. Toujours le retour à « la Belle Époque » !
Le mercantilisme est une pensée de l’économie où l’économie est posée comme jeu de forces ou de puissances. Le cas des États-Unis, puissance encore dominante, étant emblématique de ce mercantilisme (là-bas nommé néoréalisme néoconservateur).
Il faut donc partir du sujet national : les États-Unis, voilà une puissance principale en voie d’effacement ; et qui « réagit » à cette menace.
Ainsi la libéralisation financière (après 1970) était un moyen de casser l’ancien ordre monétaire (de Bretton Wood) qui était devenu néfaste pour les États-Unis. La globalisation financière étant le résultat de la réaction américaine pour tenter de garder le pouvoir financier.
Le monde est ainsi devenu un immense circuit (de circuits) financier(s) avec des pompes centralisées, New York ou Londres.
Et, ce qui est essentiel, cette constitution de circuits étant le résultat d’une guerre qui se poursuit sans cesse, cette constitution ne pouvait être qu’erratique (on peut en raconter l’histoire très chaotique).
Le système économique globalisé (sous direction nationale conflictuelle) est erratique.

Les guerres récurrentes du pétrole rentrent dans ce même schéma mercantiliste de conflits nationaux permanents. Le pétrole est un objet stratégique, c’est un objet militaire ou militarisé.
Le pétrole ne peut donc se penser en dehors de la guerre économique et des nations mobilisées.
Encore une fois le blocus de l’Iran est un bon exemple. Mais l’influence saoudienne aux États-Unis en est un autre. Comme le conflit autour du gaz de schiste américain (pour ruiner les compagnies américaines). Dès que les américains se sont réveillés comme de très grands producteurs d’énergie, cette fois-ci de gaz de schiste, immédiatement ils sont repartis à l’offensive. Comme celle de la tentative d’assécher la Russie en utilisant l’État subalterne de l’Allemagne, en l’obligeant à acheter le gaz de schiste américain et en diminuant la consommation de gaz russe.
En résulte une guerre complexe, imprévisible ; mais la guerre du pétrole a toujours été surprenante.

La caractéristique du système économique est donc l’instabilité chronique et l’imprévisibilité (alors que la gouvernance économique cherche à toute force à faire régner la stabilité et la prévisibilité).
Imprévisibilité radicale : tout ce que détestent les financiers !
On pourrait montrer, pour aller plus loin dans le chaotique, que l’inégalité complète (ou potentialise) l’instabilité ; inégalité et instabilité formant système.
Un tel système instable, en crise permanente, est alors très sensible aux « menaces », aux chocs imprévus ; comme le choc coronavirus qui déstabilise le semblant de continuité de l’ordre économique.

Il est, alors, possible d’approfondir cette idée d’instabilité permanente en en venant à l’aspect financier de la globalisation.

Nous l’avons dit, la libéralisation a été essentiellement financière et dans l’objectif de restaurer la puissance américaine.
Lions alors finance, crédit, monnaie et bourses, marchés financiers divers et variés.
Dans la tentative de maintenir la prééminence de Wall Street, les États-Unis ont ouvert le coffre de Pandore.
Un système financier repose sur l’émission de monnaie, émission massive de dollars pour percer toutes les forces adverses.
Toute banque produit de la monnaie en ouvrant des lignes de crédit. Mais ces monnaies « privées » doivent être coordonnées ; et, idéalement, soumises ou convertibles en dollars.
La production monétaire fragmentée doit être structurée.
C’est là qu’interviennent les grandes banques centrales.
Nous ne pouvons, ici, insister sur les différences entre la Réserve Fédérale américaine et la Banque Centrale Européenne (BCE) ; mais les deux ont des obligations politiques cruciales.
En particulier, la Réserve Fédérale américaine doit veiller à la prépondérance mondiale du dollar (et maintenir la dollarisation de nombreuses économie nationales subalternes).
La globalisation est essentiellement un problème de finance ; et, précisément, le problème de savoir « qui » va contrôler cette finance (à son profit) ; le « qui » va contrôler désignant une souveraineté étatique en croisade (comme les États-Unis).
De même qu’il est impossible de concevoir « le marché » (le capitalisme, l’économie) sans les États nationaux, il est impossible de penser la finance globalisée en dehors des luttes politico-économiques de ces mêmes États nations (repensons à l’affaire japonaise et à l’ordre américain de faire monter le yen).
Regardons les interventions juridiques américaines, extra-territoriales, toute personne ayant un dollar en poche étant soumise à la justice américaine (l’affaire Alstom [7]

[7] Frédéric Pierucci, Le piège américain, L’otage de la…

), regardons ces coups pour nous rappeler le substrat conflictuel de la finance.
Les États, à travers des banques centrales plus ou moins « indépendantes », ont le contrôle de l’émission monétaire, publique bien sûr, mais aussi privée, indirectement au moyen des interventions de ces banques centrales.
Méditons les instructions de Trump au président de la Réserve Fédérale ; ou l’accointance louche des président(e)s de la BCE avec les États (organisés dans l’Eurogroupe, instance opaque devenue si célèbre grâce à Varoufakis).

Quel est alors le point clé ?
Le système économique financier est très instable.
Il ne peut être maintenu en fonctionnement (chaotique) que par des shoots de plus en plus importants de crédits : la masse monétaire augmentant vertigineusement.
Mais cette masse énorme, cette manne énorme est très inégalement distribuée.
L’hélicoptère à monnaie est très sélectif.
Et pour résumer ce point : à travers divers processus, la monnaie produite en masse sert l’enrichissement des riches. Étudier l’explosion du nombre des milliardaires est très instructif. Correspondant à cela se développe un énorme marché du luxe : immobilier de luxe (la fortune de Trump), yachts de plus en plus gros et luxueux (le yacht étant l’emblème de la sécession des riches), œuvres d’art – encore une fois, Trump est le résumé de cet enrichissement, jusqu’au point où les gouvernements sont devenus des gouvernements pour les riches (et parfois, toujours Trump, par les riches ; mais comptons le nombre de millionnaires dans le gouvernement Macron, sans parler des représentant des familles capitalistes).
Insistons sur le mécanisme : « en même temps » que la masse des crédits, ou de l’endettement, augmente, l’inégalité augmente et l’instabilité croît.
Il y a une sorte de course entre la croissance de l’endettement (les pyramides de dettes) et la croissance de l’inégalité (la pyramide hiérarchique) ; ne rappelons que le montant catastrophique de la « dette étudiante » aux États-Unis et la menace financière que représente cette « bulle ».
Un tel système de fuite permanente (une pyramide de Ponzi au niveau mondial) et en situation d’instabilité permanente ne peut qu’être hyper sensible aux « risques » d’interruption de la course.
Comme le risque d’une guerre ouverte, dans le prolongement « impérialiste » des guerres commerciales (entre la Chine et les États-Unis par exemple) ou des guerres du pétrole (entre la Russie et les États-Unis), le risque économique que représente l’épidémie de coronavirus, épidémie qui pourrait bloquer la machine productive et ainsi mettre en danger le système financier, ces risques mettent tous les opérateurs financiers en état de « crise de nerfs », crise psychologique (peur) qui est le reflet de la crise permanente qui définit le capitalisme et sa marche en avant, sans recul possible, marche dopée au crédit.
La bourse, comme épiphénomène ou comme commutateur financier, ne peut qu’enregistrer les soubresauts du monde globalisé.
La volatilité des cours (la variance qui manifeste l’inégalité) exprime l’instabilité du système.
L’erratisme radical (les sauts violents, les discontinuités) des cours (qui sont des prix monétaires sur un marché spécifique) est l’image du chaos fondamental du système.
Chaos tenu sans cesse, comme un plasma dangereux.
Arrive l’horreur : comment assurer la sécurité des placements (qui représentent les patrimoines des riches) ? À l’heure où « la sécurité » (policière, domestique, médicale) devient incertaine, malgré les déploiements des forces de sécurité, banques centrales incluses (ou à cause de ce déploiement).
Pour comprendre la « crise de nerfs » actuelle (les discontinuités des cours) il est absolument nécessaire d’insister, toujours et encore, sur le côté instable du système financier ; et sur le côté inégalitaire de l’économie (instabilité et inégalité formant un couple siamois).
Contre l’idée de propagande de la finance optimisante, et optimiste, finance qui permettrait une allocation optimale des ressources au niveau mondial, il faut sans cesse insister (montrer et démontrer) le caractère instable de la finance (depuis les pyramides de dettes jusqu’aux pyramides hiérarchiques de l’inégalité).
Généralement instabilité et inégalité sont observées séparément ; or il s’agit du même phénomène, vu de deux manières (en parallaxe).

Le côté instable ou inégalitaire peut être présenté d’une autre manière, en une autre terminologie, celle de « la grande inflation ».
Nous sommes, au moins depuis la libéralisation (sous volonté américaine) de 1970, en période de grande inflation.
Certes l’inflation doit être définie avec des termes plus spécifiques que ceux de « la théorie quantitative de la monnaie ».
La masse monétaire, la montagne des crédits, croît sans cesse. Et pourtant, tous les prix (et les revenus) n’augmentent pas. Mais il y en a qui augmentent, de manière folle (les revenus des riches et les biens de luxe associés).
On retrouve, d’une autre manière, l’inégalité et l’instabilité associée.
La répression salariale et le contrôle, en résultant, des prix des biens accessibles à ces salariés (les biens salariaux d’importation chinoise), ces deux répressions cachent l’inflation. Les gouvernements des riches martelant « qu’il n’y a plus d’inflation » pour renforcer encore la répression austéritaire (cercle supposé vertueux, du contrôle des salaires et des revenus).
Mais rappelons que les cours de bourse sont des prix comme les autres (comme ceux du pain) ; et ils ont beaucoup augmenté, même si leur mouvement est chaotique. Mais, plus essentiellement, il y a une inflation des profits, l’objectif de cette contre révolution austéritaire étant la hausse tendancielle des profits, une inflation des patrimoines et des prix des biens de luxe. Ah, le luxe ! Cette image de la France ! Cette image directe de l’inégalité !
Observons les salles des ventes de tableaux de peintres célèbres (on s’arrache les Monet !).
Et si l’on remarque qu’une bourse n’est qu’une salle des ventes comme une autre (un peu plus sensible aux courants d’air), on s’aperçoit que tout ce qui touche « la richesse des riches » (ou des très riches) est « en inflation ».
Mais il est interdit, là, en ce domaine de la richesse extrême, de parler d’inflation (l’inflation c’est pour les pauvres ! Et il faut la combattre « rigoureusement », c’est-à-dire qu’il faut combattre les pauvres, et non pas la pauvreté !).
L’inégalité fondamentale qui caractérise l’économie (en économie tous les hommes sont inégaux) pouvant, exemple à méditer, s’exprimer par l’opposition entre « les petits porteurs », toujours impactés par l’erratisme boursier, et « les grands fonds » qui peuvent jouer à la baisse (comme à la hausse) et profiter d’un crash boursier (cas typique d’enrichissement).

Résumons.
L’économie globalisée est instable ou fortement inégalitaire (ceci énoncé contre le chant des adulateurs de la mondialisation bénéfique).
Instabilité ou inégalité étant des manifestations de la guerre économique qui définit cette économie ; avec ses structures hiérarchiques (ou militaires) qui forment autant de processus chaotiques.
Cette économie ne tient que par sa fuite en avant, par sa fuite sans fin (impossible d’imaginer une quelconque décroissance qui ne soit pas vue comme une catastrophe, que les syndics gouvernementaux de la copropriété des riches devraient au plus vite corriger).
Ce qui exige que ces gouvernements (du capitalisme) des États centraux alimentent régulièrement, subventionnent sans cesse (et d’autant plus que la crise s’aggrave) la course aux profits, en accentuant l’austérité et l’inégalité – cercle vicieux de la crise permanente [8]

[8] Recommandons la lecture de l’article de Romaric Godin,…

.
Cet état de crise met sous pression tous les systèmes financiers et, bien sûr, tous les opérateurs financiers et leurs donneurs d’ordres ; tous étant shootés à la croissance infinie des crédits et, maintenant, aux taux d’intérêt très bas, menacent d’être pris d’une crise de manque.
Le moindre accroc, politique, géopolitique, social, pétrolier ou carrément aléatoire, comme un virus pandémique qui arrive pour mettre de l’ambiance, déstabilise le système fortement instable.
La re-stabilisation implique l’intervention d’une autorité centrale (souveraine), banque centrale ou État national (ou les deux) ; action régulatrice qui n’aura jamais d’autre fonction que de permettre au système de « persévérer en son être drogué au crédit » (ou en son être inflationniste, mais à inflation biaisée).
Imaginer que ces interventions du service de secours aient pour objectif de corriger les inégalités (pour limiter l’instabilité) ou d’améliorer « l’orientation » du système vers des buts écologiques, par exemple, est simplement de l’ordre du fantasme (bien intentionné).
Le système est incorrigible !
Et on ne peut même pas imaginer, de manière para-marxiste, qu’une nouvelle « grande crise » change quoi que ce soit : la révolution n’est pas au bout de la crise !
L’erratisme inégalitaire du système montre qu’il n’y aura jamais « de crise de trop », puisqu’il y en a sans cesse.
La seule fin imaginable (et est-ce sûr ?) serait celle d’une grande guerre ouverte, guerre ouverte désormais possible et plus, probable. Guerre qui pourrait ouvrir à la révolution (mais sans doute à la révolution des cadavres).
Et là, encore, il ne faut pas prendre l’espoir pour une libération.
Et comme il est répété : il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme !
Il faut donc prôner la sécession communiste contre la sécession des riches.

[1] Recommandons comme introduction factuelle l’excellent article de Martine Orange, L’économie mondiale entre dans des eaux inconnues, Médiapart du 9 mars 2020.

Quelque temps après la rédaction, la rédaction et non pas la publication, de cet articulet, Frédéric Lordon a publié, sur son blog, une analyse sur ce même sujet de « la panique à bord ».
Renvoyons à cet article de Lordon, Coronakrach, blog de Frédéric Lordon du 11 mars 2020, La pompe à phynance, Le Monde Diplomatique.
Article que nous recommandons de lire, mais après avoir lu l’article juste précité de Martine Orange, sur Médiapart.
L’article de Lordon est un travail d’analyse technique, comme disent les financiers, travail qui ne se situe pas du tout sur le même plan que le nôtre.
Nous ne jouons pas dans la même division (voir juste après les gradations de l’analyse critique).
Il ne nous a donc pas semblé nécessaire de modifier notre articulet pour faire référence à Lordon, sauf en cette note additive (et sans doute trop longue).
L’article de Lordon est situé quelque part dans les limbes entre l’économie et sa critique. Notre articulet ne se situe pas dans cet espace de transition essentiellement technique ou économique.
Car, curieusement, Lordon ne déploie pas une analyse politique (ou biopolitique) de l’économie, analyse pourtant classique depuis, au moins, 1970 – Renvoyons à Aglietta d’avant la chute ! Mais, sans doute, la jeunesse de notre ami explique son manque de pugnacité.
L’analyse critique de « l’économie politique » et, exactement, l’analyse politique de l’ordre économique (au chaos) peut se faire en suivant une gradation :
Économique, critique de l’économique, économie générale, anti-économie, non économie, la non économie consistant dans le déplacement de l’analyse vers la politique, disons, pour limiter la casse, déplacement politique de l’économique.
Notre articulet est radicalement non économique. Et toute analyse intéressante de l’ordre économique (chaotique) doit, pour tout objet économique, comme les marchés financiers ou les entreprises ou la production ou la consommation, etc., pour toutes les notions qui encadrent la pensée économique, toute analyse doit « dégager », opération phénoménologique ou de déconstruction, « dégager le grand jeu » qui entraine ces idées (idéologiques).
Le grand jeu : la guerre de colonisation permanente, la guerre biopolitique que l’on peut nommer (référence au grand ancêtre) « accumulation primitive permanente », sans cesse recommencée (l’institution des institutions par la guerre intérieure, et à l’intérieur de tous les humains).
Pour cette guerre intérieure permanente, nous renvoyons à de très nombreux articles de Lundi Matin (LM). Avec le dernier article indispensable, sur la Chine, Depuis la Chine, LM 233, du 11 mars 2020. Mais il faut lire TOUT LM.

Sans l’idée martelée que le système économique n’est jamais un système technique, de production, d’allocation, de consommation, de distribution, etc., MAIS est une « formation coloniale de capture », une formation de domination, aucune critique n’est possible ou ne reste qu’une pseudo critique « embarquée » dans le mirage économique (et un mirage est un bombardier stratégique).

Alors, plutôt que lire la note de blog de Lordon, que nous recommandons cependant, il vaut mieux méditer l’article d’Agamben, Coronavirus et État d’Exception, Il Manifesto du 26 février 2020 ; lien internet dans l’article de LM, Le coronavirus et l’état d’exception en chacun, LM 232, 2 mars 2020 ; il est nécessaire de lire Agamben pour en arriver à une analyse critique de l’économique (et de l’économie, dont l’économique est l’apparat dogmatique).

[2] Pour simplifier, Adam Smith pose que le mercantilisme correspond à un interventionnisme étatique alors que le libéralisme serait une sorte d’anarchisme éliminant tout État. Évidemment cette opposition est purement idéologique, imaginaire, car il n’existe pas d’économie (de marché, de commerce) sans État ; l’anarchisme capitaliste est une invention de propagande ou un projet utopiste « totalitaire », le totalitarisme de marché.

Parmi la masse des ouvrages ayant traité ce sujet idéologique (du libre-échange anarchiste) ne renvoyons qu’à l’ouvrage d’un grand historien de l’économie, Paul Bairoch, Victoires et déboires, Histoire économique et sociale du monde du XVIe siècle à nos jours.

[3] Rappelons que l’unification économique nationale s’est justement réalisée grâce à d’importants mouvements de population, des zones économiquement dépressives vers les zones à fort potentiel économique.
Indiquons que le libre-échange des marchandises, dans le cadre de la globalisation, a été fortement organisé, planifié, dans le cadre d’une division internationale gérée par des entreprises de grande taille (les multinationales, mais nationalement soutenues comme « champions nationaux »). Nous reviendrons sur ce faux libre-échange.

Renvoyons à Charles-Albert Michalet, Qu’est-ce que la Mondialisation ?
Et à Yanis Varoufakis, The Global Minotaur (livre absolument à lire).

[4] Renvoyons ici à Piketty.

[5] Il est possible de démontrer qu’une structure hiérarchique, une pyramide de revenus, se représente par une loi de distribution des revenus qui est une loi de Pareto. Rappelons qu’une telle loi de l’inégalité, déployée en dynamique génère des trajectoires erratiques.
L’inégalité est liée à la crise, à l’instabilité.

[6] Les nations de la globalisation, nations en guerre donc, sont « orwelliennes » ; rappelons que le cadre orwellien du mensonge généralisé et déconcertant est celui de la guerre à l’infini.

[7] Frédéric Pierucci, Le piège américain, L’otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique témoigne ;
Ou, sous forme romancée, Dominique Manotti, Racket.
Les américains étant les rois du racket au niveau mondial.

[8] Recommandons la lecture de l’article de Romaric Godin, Face à la crise, Bruno Le Maire à côté de la plaque, Médiapart du 9 mars 2020.
Mais le pauvre Bruno (Le Maire) peut-il être autre part qu’à côté ou, plutôt en accompagnement de « soins intensifs » à toujours donner à l’économie (des riches et pour les riches) ?