Caen : déambulation contre le chômage et la précarité
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Retraites 2019
Lieux : Caen
ÇA VA FINIR PAR SE VOIR !
ÇA VA FINIR PAR SE VOIR qu’avec cette nouvelle réforme des retraites, ce gouvernement poursuit, à la suite de ses prédécesseurs de droite comme de gauche, son travail pour accentuer les profits des plus riches et exploiter les plus pauvres. Pour notre part, la retraite, ça fait des plombes que l’on a renoncé à la toucher. De tafs de merde, en périodes de chômage, il nous en faudrait un paquet de trimestres à trimer et accepter toutes leurs sales conditions de travail au rabais, harcelés par les mêmes logiques managériales, poussé-e-s à vivre leurs modes de vie mutilés, le tout pour toucher une misère. C’est bien là l’objectif de cette nouvelle attaque du capital et de l’Etat : nous faire bosser toujours plus et plus longtemps, réduire les salaires, mais également les salaires indirects comme la retraite ou l’assurance chômage, réduire également le temps où l’on échappe à l’emprise du travail. Dans la même veine, les conditions d’indemnisation de l’assurance chômage ont été drastiquement réduites et la chasse aux chômeurs et chômeuses a été ouverte. Il faudra dorénavant travailler plus longtemps pour être indemnisé-e, tout en touchant moins et moins longtemps. Dans le même temps, Pôle emploi finit de dessiner sa fonction véritable : criminaliser les chômeur-ses. Alors que les agences diminuent leur nombres de conseiller-e-s, elles recrutent dans le même temps des contrôleur-se-s fliquant toujours davantage les sans emplois. Et même si les quelques 300.000 emplois non pourvus ne peuvent pas absorber les millions de chômeurs et chômeuses, Etat et patronat continuent de nous culpabiliser, et de nous diviser. Travailleur-se-s, il nous est demandé de bosser plus longtemps dans des conditions de plus en plus précaires. Chômeur-se-s de réduire nos indemnisations et d’accepter des tafs de merde payés des miettes, et de faire pression au passage sur ceux et celles qui taffent. Quelque soit notre condition, c’est la même logique qui fait son sale turbin. Et la bourgeoisie peut quant à elle concentrer toujours plus de profits.
CA VA FINIR PAR SE VOIR que, bon gré mal gré, les directions syndicales accompagnent le processus. De manifs traine-savates en refus de risquer de se faire déborder, les centrales entretiennent la résignation. On sent bien qu’en coulisse Martinez et Berger négocient la longueur de la corde qui va nous pendre. Berger et la CFDT sont même de sacrés habitués, qui ont déjà négocié et soutenu la plupart
des précédentes « réformes » de l’assurance chômage ou des régimes de retraites. On a même pu voir cet été Laurent Berger, secrétaire de la CFDT, et Thierry Lepaon ex secrétaire de la CGT, participer aux universités d’été du MEDEF. Rien d’étonnant donc de voir l’intersyndicale organiser des balades inoffensives, de surprendre le Service d’ordre de la CGT imposer un vide sanitaire entre la manif officielle et tout départ en cortège sauvage comme lors de la manifestation du 07 décembre. Il est même à prévoir que si la base s’énerve, l’intersyndicale organisera des blocages inoffensifs de zones industrielles sur un temps négocié, permettant aux camions de partir avant ou après les blocages, comme en 2010. Ca va finir par se voir que les syndicats ne participent parfois même plus aux difs’ de tracts organisées aux abords du CHU ou d’autres entreprises.
ÇA VA FINIR PAR SE VOIR que nous avons besoin de nous auto-organiser. Nous sentons tous et toutes que notre colère ne peut qu’étouffer si elle ne trouve pas d’espace où s’exprimer. Au moment des Gilets jaunes, avec nos contradictions et nos limites, nous avons réussi par moment à reprendre souffle. Si nous voulons le retrouver, il va falloir renouer avec les blocages, les sabotages, mais également trouver le moyen d’étendre le mouvement sans attendre les syndicats. Nous avons choisi de répondre, à notre modeste mesure, à cette série d’attaques en rendant visible par une action l’un des acteurs de la précarisation de nos conditions de vie, et ainsi rendre manifeste cette intensification de l’exploitation et de la domination.
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