Nantes : vendedi noir pour amazon
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Themes: Actions directes
En cette journée de Black Friday, Attac 44 et le GIGNV ont mis « Hors service » 4 Amazon Lockers de Nantes. Le premier, prêt de l’arrêt de tram Tertre, dans une station Totale, a été bâché, afin de le rendre inutilisable. Le slogan «Un locker disparait, une libraire renait », faisant référence à la concurrence déloyale d’Amazon envers les librairies. Le second, à la station Total près de l’arrêt de tram Faculté, fut enchainé et habillé par de nombreux messages, dont le « Hors service ». Puis un troisième dans l’Intermarché de Saint-Mihiel, redécoré avec messages rappelant les conséquences écologiques de la politique d’Amazon, comme la destruction des invendus, 3,2 millions d’objets détruits en 2018. Enfin, un quatrième Amazon Locker mis « hors service » à la gare SNCF, en rappelant les conditions de travail et la destruction des emplois chez Amazon. Car Amazon, c’est 2 emplois détruits pour un emploi créé !
D’autres slogans comme « Au lieu d’aller sur Amazon, j’achète dans ma zone », ou encore « Amazon paye tes impôts ! » étaient présents sur ces Lockers mis « hors service ». Cette action fait suite à la publication d’un rapport accablant pour Amazon et répond à un appel visant à transformer le Black Friday en un Vendredi noir pour Amazon.
Préparée à coups de publicités massives et de promotions extrêmes, le Black Friday incite les consommateurs à se ruer sur des millions de produits dont ils n’ont pas forcément besoin. Il est un des vecteurs de la stratégie de prix cassés et de vente à perte qui a permis à Amazon de devenir le premier distributeur de textile et d’électronique en France. Cette vision du monde est en totale contradiction avec l’aspiration à une vie décente sur une planète vivable.
Plus de 110 personnalités avaient rendu public un appel à transformer le Black Friday en un Vendredi noir pour Amazon (https://www.stop-amazon.fr/). Des dizaines d’actions ont lieu aujourd’hui en France et dans le monde pour s’opposer à la première multinationale de la planète, qui incarne un monde dont nous ne voulons pas.
Le rapport qu’Attac, les Amis de la Terre et Solidaires viennent de publier (https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports/article/nouveau-rapport-impunite-fiscale-sociale-et-environnementale-immersion-dans-le) montre notamment que :
– Amazon pratique une évasion fiscale massive qui lui permet de dissimuler 57 % de son chiffre d’affaires réalisé en France. Non seulement les recettes fiscales des États où est présent Amazon en sont affectées, mais cette pratique contribue à renforcer la position dominante d’Amazon vis-à-vis de ses concurrents qui payent, en proportion de leurs activités, davantage d’impôts.
– Le monde selon Amazon n’est pas viable : d’après nos calculs, Amazon Web Services a émis 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal ; les pratiques de la firme occasionnent un gaspillage considérable : 3 millions de produits neufs ont été détruits par Amazon en France en 2018.
– Amazon développe sa présence en France en faisant travailler majoritairement des personnes ayant des contrats précaires, notamment en intérim, qui s’épuisent dans des entrepôts gigantesques de plus en plus robotisés. En mesurant l’impact net d’Amazon sur l’emploi aux États-Unis, on constate que pour 1 emploi créé, 2 emplois sont détruits. Il semblerait qu’à peu près le même ratio puisse être appliqué à la France.
Amazon et les autres multinationales ne doivent plus pouvoir balayer d’un revers de main les droits sociaux et environnementaux. Les participant.e.s à l’action affirment qu’il est urgent que les pouvoirs publics prennent la mesure des problèmes sociaux, écologiques et fiscaux générés par Amazon et les autres multinationales, en mettant fin à l’implantation de nouvelles infrastructures d’Amazon et d’autres entreprises du e-commerce.
Nous appelons toutes celles et ceux qui le souhaitent à nous rejoindre pour poursuivre et amplifier les actions en faveur du développement d’une économie locale créatrice d’emploi, génératrice de lien social tout en étant compatible avec les impératifs climatiques.
“Nous appelons toutes celles et ceux qui le souhaitent à nous rejoindre pour poursuivre et amplifier les actions en faveur du développement d’une économie locale créatrice d’emploi, génératrice de lien social tout en étant compatible avec les impératifs climatiques.”
On est sacrément loin du “et son monde” vanté par Attac. Cette économie locale élimine-t-elle a misère et l’exploitation ? Le même genre de campagne est lancée sur Caen, avec les mêmes accents réformistes…