J’ai personnellement, et bien plus modestement que Charles Gardou, travaillé la question de « l’inclusion », de « l’école inclusive » dans un master recherche en sciences de l’éducation, entre 2008 et 2010, en reprise d’étude après avoir été longtemps AVS (aujourd’hui on dit AESH). Ma perspective était sociohistorique, historique avec les outils de la sociologie (la sociologie conflictualiste). Mon travail portait sur l’histoire des relations entre les éducations scolaire et spécialisée, de 1880 à 2005, pour expliquer et rendre intelligible l’émergence d’un poste de travail quel que celui d’AVS (si ça vous intéresse, vous pouvez me contacter via l’adresse électronique jointe). Je parle de mon travail passé car je vais parfois m’appuyer dessus dans cet article, suivi de ces deux lettres : RP pour réf.perso.

 

Charles Gardou commence par exposer son parcours intellectuel. Ses lectures les plus marquantes : C. Levi-Strauss, M. Foucault (« Histoire de la folie à l’âge classique »), R. Murphy (« Vivre à corps perdu »), E. Goffman (« Stigmates », « Asiles »), H-J Sticker (« Corps infirmes et société »). J’ai lu presque tous ces livres et je reconnais là des références qui sont aussi très importantes pour moi.

 

Il expose aussi la façon dont l’économie générale de son travail se déploie dans le temps :

1- aller chercher des savoirs qui nichent chez les personnes qui vivent les situations de handicap, des savoirs intimes, corporels, vécus. Il associe ce mouvement au concept de « visage » de Derrida.

2- aller chercher à l’international sur ces mêmes questions, comment tout ça se vit selon les contextes socio-historiques : la/les « culture.s ».

3- Pour dépasser la compassion, importante mais insuffisante, s’appuyer sur des savoirs (anthropologie, sociologie, psychologie, etc.) : « le savoir ».

 

Gardou veut nous parler de la société inclusive. Il commence par situer l’ensemble de ce qu’il va dire au-delà de la seule géographie du handicap, « au cœur de la question de la diversité humaine », c’est à dire qu’il affirme que ses mots concernent aussi l’ensemble des humains qui connaissent la désaffiliation (R.Castel, « la métamorphose de la question sociale ») : précaires, migrants, vieux et vieilles, en général toutes les personnes qui ne produisent pas, qui subissent l’implacable couperet de « l’improductivité ».

 

J’insiste sur ce point car d’abord j’ai été extrêmement heureux d’entendre ça. En effet, le point commun des personnes désaffiliées ou auxquelles on ne reconnaît pas de droits est bien qu’elles ne contribuent pas à la croissance, qu’elles ne produisent pas : enfants et ados (mineurs), vieilles personnes, sans emploi, sans logis, etc.

Elles sont, pour reprendre un terme issu d’un débat parlementaire du début du 20ème siècle, où les députés n’euphémisaient pas ou beaucoup moins qu’aujourd’ui, des « non-valeurs sociales » (RP, un article de Francine Muel-Drefyus, 1975)). La question du handicap rejoint celle de la question sociale, à mon sens, j’y reviendrais. L’affirmation liminaire de Charles Gardou (CG) me comble, en premier lieu, mais va ensuite me mettre en rage, deux heures après, j’y reviendrai aussi.

 

CG commence par parler du contexte d’émergence et de diffusion de la notion de « inclusion », qui postule une société ouverte, conçue pour toutes les personnes, qui postule de « faire société ». [en moi je me dis : en ce moment, on fait société anonyme, merci Macron et Cie.]

Un contexte « aussi obscur que lumineux, troublé et troublant », dit-il. Il veut dire que c’est le « manque partagé » qui explique l’émergence de la notion, c’est parce que ce qu’elle désigne n’existe pas/plus : on fait de moins en moins société, l’accaparement et l’exclusivité prédominent. Ambivalence entre un discours qui consacre l’inclusion et la réalité du social qui se délite, entre « un temps qui prône l’égalité mais qui hiérarchise les vies au regard de leur productivité ».

« Malgré un apparent consensus de lutte contre l’exclusion, des îlots de confort côtoient des océans d’empêchement. […] La planète est petite mais on ne vit pas la même ».

Il cite un rapport d’Oxfam, qui rend compte du creusement des inégalités, un autre des OMS et Banque Mondiale qui met en avant le fait que 1 humain sur 7 vit une situation de handicap. « L’époque se perd dans des idéaux de puissance et de performance. » Il parle de l’ambivalence de la fortune du mot « accompagnement » alors même que « les plus vulnérables vivent souvent un sentiment de désaffiliation ». Il y a « confusion entre autonomie et indépendance, […] aliénation à des exigences normatives qui ne cessent de croître ». Il évoque ce que j’appelle la folie de la reproduction de même (RP), « l’écrasement de la diversité dans les représentations et les imaginaires ».

 

Une première gêne chez moi : CG refuse manifestement de nommer le pouvoir, les personnes qui l’exercent, le groupe social qui l’accapare, il parle et parlera exclusivement « du temps », de « l’époque », d’un « on », d’un « nous » général, il affirme ne vouloir accabler personne. Il y a dans ce refus d’examen de la géographie des responsabilités un premier motif de colère pour moi.

 

CG affirme la nécessité d’un « horizon inclusif », l’horizon étant une ligne imaginaire jamais atteinte mais qui est désirable et qui mobilise. Il affirme « l’infinité d’aspérité, de défaut de lissité » de l’humanité, ce qui amène selon lui à refuser la frontière tracée entre handicap et normalité, les « handicaps » étant juste partie des aspérités humaines que tout le monde connaît.

 

Je pense à ce moment aux origines du mot handicap qu’a si bien décrites H.J. Sticker (RP) : il vient du turf, du monde des courses de chevaux. Peu de personnes savent qu’il s’emploie depuis très récemment, les années 60, et qu’avant on utilisait « l’inadaptation », les « inadaptés » (cf. M. Chauvière « Inadaptation, l’héritage de Vichy ») et encore avant « l’anormalité », les « anormaux » (cf. F. Muel, « l’invention de l’enfance anormale »), etc. Il y a une histoire des dénominations de « l’infinie bigarrure » du ‘handicap’ (Sticker), une généalogie du terme « handicap » qui est extrêmement intéressante.

En sciences sociales, on nomme « naturalisation » le processus qui conduit à ce qu’un groupe humain ne s’interroge plus sur les origines et le sens d’un mot (ou d’une institution, ou plus généralement d’un objet au sens anthropologique), qui rentre comme dans une boîte noire : « handicap » est naturalisé.

 

CG insiste sur le mot de « singularité ». Il dit que « sitôt qu’on naît, on est asssez âgé pour mourir. […] La fragilité rassemble, la force divise ». Il cite Mary Douglas : « ce que l’on sculpte dans la chair humaine c’est une image de la diversité ».

CG se moque (et j’en suis ravi) de l’expression « issu.e de la diversité » : « nous sommes tous issus de la diversité humaine, cette expression n’a aucun sens ». « Il y a une illusion qui se pense raison : que des êtres seraient situés dans la normalité, d’où découlent d’autres illusions : il faut normaliser les anormaux, adapter les inadaptés, etc. »

Il affirme que les catégories « permettent d’accéder au savoir mais elles gomment les dimensions biographiques originales, les ‘visages’ ». Il conclut cette partie avec cette affirmation très importante : « le handicap n’est pas une nature ».

 

Lire les débats parlementaires de la loi de 2005 en France et constater que encore aujourd’hui, des députés, souvent médecins, sont capables de dire dans l’hémicycle « le handicap est avant tout un état ». Misère de la représentation nationale. [RP]

 

Qu’est-ce qu’être inclusif ? Pour CG, « ça requiert un répertoire terminologique clair et conséquent. […] Les mots et les concepts sont la toile de fond de ce que nous faisons. » Il cite George Orwell : « Ce qui importe, c’est que le sens gouverne le choix des mots et non l’inverse. » Je souscris absolument. CG enchaîne : « on nous a dit : on va remplacer ‘intégration’ par ‘inclusion’. » Puis (et là je suis vraiment agacé) : « on ne va accuser personne ».

Encore ce refus (ou cette incapacité due à l’ignorance ?) de désigner, de localiser les responsabilités. Puis CG enchaîne une série d’évocations étymologiques concernant le mot « inclusion » pour justifier sa prise de position : « je n’utilise plus jamais le mot ‘inclusion’ ».

 

Dans mon travail de 2010, j’avais élaboré une critique (incomplète et insuffisante) de ce terme (qui, étymologiquement, signifie « enfermé à l’intérieur ») et de sa consécration très rapide comme catégorie d’action publique – ce d’autant plus que cette nouvelle catégorie d’action publique s’articulait avec plusieurs épithètes, comme « scolaire », « sociale », « professionnelles », etc.

Ma critique s’appuyait sur des travaux sociologiques des années 70 portant sur le terme « exclusion » (avec lequel « inclusion » s’emboîte dans une opposition parfaite, ce qui explique en partie son succès), qui à l’époque était déjà venu rendre invisible les responsabilités et effacer la conflictualité sociale : parler des « exclu.e.s » est différent que de parler des « exploité.e.s », des « dominé.e.s » ou des « oppressé.e.s ». [RP]

Je souscris donc absolument au refus et à la méfiance vis à vis du terme « inclusion », avec CG.

 

« On peut être mis dedans et exilé à l’intérieur ». [me fait penser à un article de P.Bourdieu : « les exclus de l’intérieur »]. « Les institutions complètement fermées sur elles-mêmes se disent faire de l’inclusion… ça n’a aucun sens ». (suivez mon regard).

 

En lieu et place de ‘inclusion’, CG propose l’adjectif « inclusi.f.ve ». D’abord parce que l’opposition est « exclusi.f.ve » et qu’elle est intéressante : ce qui est « exclusif » est accaparé, réservé, destiné à un petit groupe identifié. Alors même que, par exemple, « l’école est un patrimoine commun, elle ne peut être pensée exclusive ».

Il cite S.De Beauvoir : « ce qui est scandaleux avec le scandale, c’est qu’on s’y habitue ». On s’habitue, dit CG à ce que des pans entiers du patrimoine commun soit confisqué au profit d’un usage exclusif. « Notre société est truffée de territoires exclusifs. On ne le voit pas si on ne le ressent pas dans son corps ».

 

« Être inclusif ne consiste pas à placer un extérieur dans un intérieur, mais que chacun se déploie à sa mesure, à son potentiel, fut-il ténu. » *

Il parle de l’école : « il est dit que la scolarisation des enfants handicapés a augmenté de 80 % depuis 2006 mais la loi de 2005 impose l’inscription, pas la scolarisation, les chiffres sont donc faussés. » Charles Gardou affirme que « on prive souvent par les mots d’une dignité ontologique ». Il insiste sur une attention aux mots : « il y a des mots qui émancipent, et les autres ». Je ne peux qu’approuver.

 

Il poursuit : « l’institution dans nos imaginaires d’une sorte de coupure entre le dedans et le dehors, avec des tentations d’accaparement de ceux qui se voient dedans ». Il ajoute que « cette vision est organisée par nos institutions ». L’optique inclusive ? « on arrive difficilement », du fait du poids de l’histoire, de nos cultures localisées, de la naturalisation de nos institutions.

 

Charles Gardou parle de l’engagement de notre pays avec sa signature en 2007 de la convention de l’ONU sur le droit des personnes handicapées (https://www.un.org/disabilities/documents/convention/convoptprot-f.pdf), qui prime sur le Droit local, mais aussi de sa ratification en 2009.

Cette ratification scelle l’engagement de la France et permet à l’ONU de contrôler l’avancée concrète de cet engagement. C’est ainsi que cette année 2019, Catalina Devandas-Aguilar, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, a publié son rapport après sa visite en France (lisible ici :http://inshea.fr/fr/content/rapport-de-la-rapporteuse-sp%C3%A9ciale-sur-les-droits-des-personnes-handicap%C3%A9es-sur-sa-visite-en).

La convention a plusieurs propriétés, nous dit CG :

1- des personnes handicapées elles-même y ont contribué, elle rejette toute approche défectologique (centrée sur la déficience et l’individu qui la porte) et est affiliée au modèle social du handicap (OMS, CIF, 2001, qui postule que le ‘milieu’, l’environnement, peut considérablement réduire voire annuler les effets des déficiences/infirmités/incapacités, en y inscrivant les inventions et nécessités matérielles et immatérielles qui font office de ‘compensation’) ;

2- elle est très engageante (elle prime sur le Droit), elle implique des changements structurels extrêmement profonds, voire même « un changement culturel ». Pour lui, ce sont les programmes de formation initiale de beaucoup de métiers qui doivent intégrer ces nécessités : architecture, enseignement, travailleurs sociaux, etc. Il insiste sur les croisements nécessaire dans la formation des professionnels de l’école et ceux du médico-social.

CG affirme que « les changements à l’échelle d’une société ne sont pas à l’échelle d’une vie humaine ». Il dit que « nous [la France] n’avons pas réalisé la portée de ce texte » et que c’est la raison pour laquelle nous l’avons ratifié si vite (par comparaison, la Finlande l’a signée en 2014).

Une évidence, poursuit CG : « on ne peut pas changer une société sans changer la façon de la concevoir ». Pour lui « la fragilité est centrale dans la condition humaine. » De ce point de vue, il évoque l’archaïsme de notre organisation sociale, qui promeut force, performance, productivité.

 

Concernant l’école (RP), je défends l’option de travailler à en extraire complètement la notion de performance au travers de quatre axes majeurs de réorganisation, liés les uns aux autres :

1- cesser l’enseignement obligatoire par classe d’âge et la progression simultanée (ce que D. Calin nomme « le cursus-type ») et

2- concevoir collectivement (je veux dire : dans chaque équipe, hors pseudo-experts et pseudo-élite issus de l’ESEN ou autre DGESCO) la surface de la pratique de médiation des savoirs programmatiques autrement que centré sur la sécheresse mutilante du monopole de la didactique (redonner une palce centrale aux savoirs pour rêver, pour créer, pour faire des détours suivant ses désirs, ses centres d’intérêt, pas seulement pour accumuler des compétences pour devenir un salarié docile et employable, etc.)

3- donner du pouvoir (réel !) aux enfants et ados sur le déroulement de leur quotidien à l’école (ex. de l’institution de conseils, allocation de budgets, temps dédiés à l’exercice de cette citoyenneté concrète et non-invocatoire) et

3- prévoir dans chaque école des salles de ‘repli’, de repos, où il est possible, toujours en lien avec le savoir programmatique, de se retirer du flot commun pour souffler, se reposer, faire ce qu’on souhaite, dans une logique d’allers/retours avec les classes. (fi des Ref. Perso.)

 

Pour CG, il y a 5 piliers sur lesquels peut reposer une société inclusive. Comme une maison commune, un chez-soi pour tous. Comment la maison doit être aménagée.

1- « le pilier central : une remise en cause des exclusivités persistantes en matière de patrimoine culturel et social.

2- contester les normes culturellement établies, « surtout quand elles se font outils d’exclusion ».

3- Travailler « pour l’équité, non pour l’égalitarisme » : pas les mêmes solutions pour tout le monde, pas forcément tout le monde au même endroit ;

4- distinguer vivre et exister. Exister prime ! Se sentir membre d’une communauté hiumaine. « on peut continuer à vivre en cessant d’exister ». Il faut compter pour quelqu’un pour se sentir exister, il faut désirer. Différence entre le cure/le care.

5- Nous élever contre la hiérarchisation des vies.

Pour Charles Gardou, « chacun.e est responsable pour sa part de l’avancé vers cet horizon ».

 

La conférence se termine par une série d’échange avec le public. C’est là que mon corps parle et que la colère me prend.

L’ambiance devient douillettement flagorneuse, lisse et sans aspérités. C’est quand CG évoque des hauts responsables associatifs, « vraiment très bien,[…] très ferme sur toutes ces questions » ou Sophie Cluzel, secrétaire d’État, qu’il encense également, que j’atteins le point d’ébullition.

Sophie Cluzel fait partie des 12 millionnaires du premier gouvernement Philippe et son action n’est pas reconnue par les associations militantes.

La grosse association dont il encense le dirigeant concentre des souffrances de salarié.e.s et de personnes accueillies qui halètent sous le joug d’un management réifiant et méprisant qui détruit le sens du travail – tout comme d’ailleurs dans l’ensemble du champ du médico-social, qui subit comme d’autres champs qu’on peut rattacher à « l’État social » les assauts du néo-libéralisme (qui rappelons-le sommairement vise à détruire méthodiquement tout collectif pouvant s’opposer à la marchandisation).

 

Je suis donc très partagé, avec cette conférence.

D’un côté, il y a des éléments que je prends, très intéressants, nourrissants même, mais cette béance ! Cette absence de politique, ce point aveugle des logiques structurelles, macro-économiques, conflictuelles ! De mon point de vue, sans être articulée aux questions de où se niche le pouvoir, la prise de décision, comment les richesses sont réparties, quels choix les budgets traduisent-ils, etc, l’ensemble du discours se réduit à de l’invocation.

Pour conclure, je veux aborder cette particularité dont je ne sais si elle est spécifiquement française : la géographie du « handicap » concerne aussi dans notre pays des familles, des enfants, des jeunes qui en fait sont des humains en situation d’immense précarité, avec des manques énormes en terme de savoir parentaux par exemple, en clair : des pauvres.

J’ai travaillé en Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique (ITEP) et je peux affirmer que l’immense majorité des jeunes qui y sont « parqués » sont en fait des membres de la dite « classe dangereuse » comme la république bourgeoise la nommait à la fin du 19ème siècle.

Il faut pourtant une notification de la maison départementale des personnes handicapés (MDPH) pour rentrer en ITEP. Quel est cette étrange pays où on tamponne « handicapés » des enfants issus de familles pauvres ?

On a une catégorie pour eux, essentiellement des garçons : les « troubles du comportement ». C’est en particulier (et entre autres) dans cette zone un peu grise où le social se trouve en parti travesti en pathologique que la question du handicap rejoint l’urgence sociale.

C’est là que le travail social se meut en contrôle de la population, que les travailleurs sociaux remplissent si bien leur rôle de « corps intermédiaires », dans tous les sens du terme, entre les classes dangereuses et les classes dominantes.

A mon avis, il n’est pas possible ni sérieux de penser un horizon inclusif ni de le rendre désirable sans un moment ou un autre se coltiner les questions de la domination, de l’oppression, sans méthodiquement prendre en compte les orientations macro-économiques qui sur déterminent les cadres de nos vies.

 

Et c’est ce qui a pour moi cruellement manqué à la conférence de Charles Gardou : son travail est fructueux, intéressant et nourissant. Mais pourquoi ne tirer aucune conséquence politique de ce q’il affirme : « on hiérarchise les vies » ? Se réfugier derrière « le temps long » de l’anthropologie, n’est-ce pas une façon commode de ne pas faire de politique ? – j’entends « politique » au sens premier, comme je le fais ici, pas comme le font les élu.e.s nationaux devenu.e.s professionnel.le.s qui ont confisqué le pouvoir des gens sur leur propre vie.

Jacques Bouveresse, discutant avec son ami Pierre Bourdieu, avait bien raison d’affirmer avec ce dernier que « savoir est une chose, mais tirer les conséquences de ce qu’on sait en est une autre, qui n’a rien à voir ave l’intellect ».
(J. Bouveresse, « Bourdieu, savant et politique »)

 

 

 

 

 

<!– p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; }a:link { } –>