La section pénitentiaire du Front populaire pour libération de la Palestine a lancé un appel à participer à ces actions dans les villes, les camps et les villages de la Palestine occupée. Il a également demandé instamment « d’activer toutes les formes de soutien et de solidarité arabes et internationaux, notamment avec les prisonniers administratifs engagés dans une grève de la faim illimitée ». La déclaration appelle également à faire comparaître Gilad Erdan, ministre de la Sécurité publique, et d’autres responsables israéliens doivent être traduits devant « des tribunaux populaires et des cours internationales pour leurs crimes contre les prisonniers et le peuple palestinien dans son ensemble ».

La déclaration a également exigé que « le Comité international de la Croix-Rouge et d’autres organismes internationaux concernés assument leurs responsabilités envers les prisonniers. Ces institutions ne peuvent rester silencieuses sur les crimes commis contre les prisonniers ».

Huzaifa Halabiya, d’Abou Dis à Jérusalem, est emprisonné sans inculpation ni jugement sous le régime de la détention administrative israélienne depuis le 10 juin 2018. Il a entamé sa grève de la faim le 1er juillet pour demander sa libération. Sa santé est précaire, d’autant plus qu’il nécessite des soins médicaux spécialisés. Il a survécu à la leucémie et a subi de graves brûlures au cours de son enfance sur la majorité de son corps. Quand il a été arrêté par les forces de l’occupation, sa femme était enceinte. Aujourd’hui, il est le père d’une fille de six mois, Majdal, à qui il n’a pas été donné le droit de la rencontrer.

Il est rejoint en grève de la faim par Ahmad Ghannam, qui est sans nourriture depuis 39 jours. Il est également un survivant de la leucémie détenu sans inculpation ni jugement en détention administrative. De Dura, près d’Al-Khalil, il est marié et père de deux enfants. Sultan Khallouf, du village de Burqin près de Jénine, est en grève de la faim depuis 35 jours. Arrêté le 8 juillet, il a entamé sa grève immédiatement après que les autorités de l’occupation eurent annoncé son transfert en détention administrative.

Ismail Ali, également d’Abou Dis à Jérusalem, est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis janvier 2019; il a lancé sa grève il y a 29 jours pour demander la fin de sa détention administrative. Il a été emprisonné dans le passé pendant sept ans par l’occupation israélienne. Wajdi al-Awawdeh, 20 ans, est en détention administrative depuis avril 2018 et est en grève de la faim depuis 24 jours.

Tareq Qa’adan, éminent dirigeant à Jénine et ancien prisonnier qui a passé 11 ans dans les prisons israéliennes, a lancé sa grève de la faim il y a 20 jours. Il a été transféré en détention administrative au lieu d’être relâché à la fin de sa peine.

Deux autres prisonniers ont rejoint la grève : Nasser al-Jada, en grève de la faim depuis 15 jours, et Thaer Hamdan, en grève depuis 10 jours. Tous sont détenus sans inculpation ni jugement en détention administrative.

La détention administrative a d’abord été introduite en Palestine sous le mandat colonial britannique puis a été adoptée par l’État sioniste. Les Palestiniens peuvent être condamnés à des peines d’emprisonnement de six mois au maximum, sans inculpation ni jugement. Ces ordonnances étant renouvelables indéfiniment, les Palestiniens passent donc des années en détention administrative. Parmi les quelque 5 000 prisonniers politiques palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes, il y a environ 500 détenus administratifs. La fin de la détention administrative est une exigence majeure du mouvement des prisonniers.

Les détenus administratifs ne sont pas seuls. Près de 50 autres prisonniers ont lancé des grèves de solidarité afin de faire pression sur les autorités de l’occupation israéliennes pour qu’elles cèdent aux revendications des grévistes. De plus en plus de prisonniers s’engagent à rejoindre la bataille dans les prochains jours.

Les grévistes ont été transférés à plusieurs reprises de prison en prison, jetés à l’isolement et privés de sommeil pour tenter de briser leurs grèves. Leurs conditions de santé se sont gravement détériorées. Halabiya vomit de l’eau, souffre beaucoup dans tout son corps et doit se déplacer en fauteuil roulant. Ahmad Ghannam a perdu au moins 17 kg, a des difficultés à respirer et a une fréquence cardiaque élevée. Les avocats d’Addameer se sont rendus à Ismail Ali le 20 août et ont signalé qu’il avait perdu 14 kig et souffrait de douleurs articulaires graves ainsi que de mains et de pieds jaunes.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun exhorte tous les partisans et amis de la Palestine du monde entier à se tenir aux côtés de ces prisonniers courageux qui risquent leur vie pour la recherche de la liberté et la fin du système injuste de détention administrative. La solidarité internationale peut jouer un rôle important dans le soutien de leur lutte et les prisonniers palestiniens nous appellent à l’action. Toute notre participation, manifestations et pétitions peut jouer un rôle en les aidant à remporter la victoire de la justice et de la liberté.

Le 22 août, partagez votre soutien aux prisonniers palestiniens !

 

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra