Au sujet d’antonin bernados, »plus rien ne peut nous étonner »
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Catégorie : Global
Thèmes : Prisons / Centres de rétentionRépression
Le plus rien ne peut nous étonner peut s’appliquer pour tant d’autres exemple .Combien de militants politiques en prisons actuellement ? Combien de prisonniers politiques donc ?
Quant aux victimes des violences policières c’est toutes les semaines que la liste s’allonge .
Le 18 juin à 8h du matin,à Pavillon sous bois,Les municipaux tire sur un automobiliste violentà côté de l’école Jules Verne, juste au moment ou des gamines et des gamins sont devant leur école….
Ce jour là ,en allant à l’école les enfants auront appris ce qu’est la police.
Le 9 aout un flic en civil défonce la gueule d’un supposé dealer à St Ouen. C’est toute les semaines que les agents de la politique de la haine « travaillent » Et quand ils travaillent bien,ils sont décorés.
Juste la BANALITE de la dictature en marche
https://www.ouest-france.fr/ile-de-france/seine-saint-denis/seine-saint-denis-la-police-accusee-de-violence-lors-d-une-interpellation-6476726
Antonin Bernanos, 24 ans, subit une véritable persécution judiciaire. Le jeune militant parisien est sous les verrous depuis le mois d’avril. Sans preuve, ni procès, ni même élément à charge. Placé à l’isolement, dans une situation incertaine, il traverse, avec ses proches, un véritable cauchemar. Son seul crime ? S’opposer à l’extrême droite, et participer aux manifestations. Retour sur une affaire gravissime.
LES FAITS
Le 15 avril 2019, une bande de néo-nazis – baptisée « Zouaves Paris », se revendiquant ouvertement du Reich et du fascisme italien – parade en plein Paris. Une bagarre éclate, et deux néo-nazis sont malmenés. L’un d’eux se fait voler une chaussure Stan Smith bleu blanc rouge. Cette altercation plutôt anodine se transforme en tourmente judiciaire. Devinez qui est arrêté, enfermé et interrogé ? Ceux qui se sont opposés aux néo-nazis. Aucun militant d’extrême droite ne sera inquiété à un seul instant pour cette bagarre. La police et la justice se rangent immédiatement du côté de l’extrême droite. Une plainte est déposé. Antonin est accusé d’avoir donné un coup par un néo-nazi. Il est envoyé illico derrière les barreaux. Sans procès. Pourtant, la « rixe » a été filmée par les caméras de vidéosurveillance. Selon la police, Antonin n’est pas présent sur les images. Il reste pourtant en prison, présumé innocent. Sur demande du procureur et d’un juge très spécial. L’enfermement du militant est donc, évidemment, politique.
JUGE D’EXTRÊME DROITE
Le juge qui doit statuer, un mois plus tard, sur la remise en liberté d’Antonin, est un magistrat aux idées tranchées. Il s’appelle Charles Prats. Il s’oppose à toute libération du militant. Pour lui, « la détention est l’unique moyen d’empêcher une pression sur les témoins ou les victimes », et d’éviter « le renouvellement de l’infraction ». Ce juge est un militant d’extrême droite. Quelques mois plus tôt, il qualifiait ceux qui s’opposent aux fascisme, sur Twitter, de « nervis d’extrême gauche ». Une sortie droitière au milieu de nombreux autres messages haineux. Charles Prats est un habitué des médias. Il intervient régulièrement sur BFM mais aussi sur des sites d’extrême droite comme Boulevard Voltaire – fondé par le frontiste Robert Menard – ou TV Libertés, chaine liée au Front National. Dans son ordonnance de « rejet de la demande de mise en liberté » et de « placement en détention provisoire », Charles Prats se permet quelques commentaires inhabituels. « Les faits […] ont été d’une rare violence, commis lâchement par une bande s’étant attaquée à une personne seule, selon le mode opératoire habituel des “antifas” ». Tout est faux. Mais de tels propos prouvent la partialité de ce juge. Son engagement militant du côté de l’extrême droite.
RÉPRESSION MÉDIATIQUE
Une bagarre. Un enfermement « préventif » sans preuve ni procès. Un juge d’extrême droite. Pourquoi un tel acharnement ? Un article sur le site d’Europe 1, le 2 aout, révèle les raisons sous jacentes. Selon la journaliste, les services de renseignements estiment que « s’il était libéré, Antonin Bernanos pourrait mener la mobilisation des antifascistes parisiens lors du G7 prévu à Biarritz à la fin du mois d’août ». L’article explique que « la décision de justice [au sujet de sa libération] est scrutée de près par les autorités, car le jeune homme est l’un des rares à pouvoir organiser la mobilisation ». Un récit totalement fantasmé. Mais les faits sont là : la police politique fait pression pour maintenir un opposant en prison. Et pour cela, elle diffuse des informations anxiogènes dans les médias aux ordres.
ACHARNEMENT
En aout, après plusieurs mois de taule, un juge décide enfin de faire sortir Antonin sous bracelet électronique. Mais le parquet fait immédiatement appel, pour qu’il reste enfermé. Faux espoir, attente. Nouvelle audience : la réponse tombe le 12 aout. Antonin est maintenu en détention suite à l’appel du parquet, contre la décision de la juge des libertés. Il devra donc rester en cellule jusqu’en décembre prochain. Il aura donc fait 9 mois de prison ferme en « préventive ». Sans preuve. Sans jugement. Sans procès. Sur la base d’une accusation bidon d’un néo-nazi. Un cauchemar.
ILLUSTRATION DU RÉGIME
L’affaire d’Antonin doit nous interpeller tous. Elle ne concerne pas seulement une famille, aujourd’hui dans le désarroi. Elle est la preuve que l’Etat français s’acharne à détruire les opposants. L’affaire d’Antonin s’inscrit dans une actualité particulièrement sombre. Celle d’un régime qui noie des fêtards dans la Loire. Qui envoie la police piétiner des grands mères, et mettre à genoux des lycéens. Qui mutile des Gilets Jaunes. Et qui incarcère un militant qui a eu le tort de s’opposer aux nostalgiques du IIIe Reich.
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Un article sur le juge d’extrême droite en charge du dossier : https://www.streetpress.com/sujet/1563377190-antonin-bernanos-prisonnier-politique
Le 12 août, la présidente de la chambre d’instruction, Pascale Belin, a décidé de suivre les réquisitions du parquet signées par la procureure Françoise Chaponneaux et de rejeter la décision de la juge des libertés et de la détention, Isabelle Lemaire, qui s’opposait au renouvellement du mandat de dépôt d’Antonin, après quatre mois de détention provisoire.
Cette décision intervient dans un contexte particulier, où les autorités politiques s’inquiètent publiquement de l’éventuelle libération d’Antonin, comme l’atteste un récent article d’Europe 1. Ce dernier retranscrivait le récit policier délirant qui érige Antonin en « chef du black-bloc » susceptible d’organiser la mobilisation contre le G7 à Biarritz à la fin du mois. Derrière l’idée absurde qu’Antonin pourrait organiser une contestation à 600km de l’endroit où il serait assigné à résidence, c’est en réalité l’engagement politique qui justifie désormais l’enfermement.
Antonin subit un acharnement judiciaire avec un dossier vide et fera donc au moins huit mois de prison pour une simple affaire de bagarre, à laquelle il nie avoir participé, et ce parce qu’un membre de l’organisation raciste Génération Identitaire, Antoine Oziol de Pignol, a porté plainte contre lui, prétendant avoir reconnu « celui de l’affaire du quai de Valmy ». Les policiers lui ont d’ailleurs présenté Antonin avant le dépôt de sa plainte, ce qui est proprement illégal. Les policiers prétendent quant à eux avoir trouvé des traces de sang sur les chaussures d’Antonin mais refusent de verser au dossier les photographies qu’ils ont prises. Évidemment, puisque ces traces n’existent pas.
Le traitement réservé à Antonin est invraisemblable depuis le début de cette affaire. Rien ne lui est épargné : permis de visites accordés uniquement à sa famille après deux mois d’attente, rétention du courrier, placement en isolement à Fresnes, transfert surprise à la Santé alors que des dispositions venaient d’être prises pour qu’il puisse mener à bien ses études, menace de le déplacer hors d’Île-de-France pour le couper de ses proches…
La juge d’instruction Sabine Khéris n’a mené aucune investigation, n’a ordonné ni audition ni confrontation pendant quatre mois et a choisi d’ordonner une audition d’Antonin le jour même de l’appel du parquet, le 20 août, soit deux jours après la fin de son mandat de dépôt. Cette audition a été utilisée dans les réquisitions du parquet comme élément devant légitimer le maintien d’Antonin en détention pour qu’il reste à « disposition de la justice » dans le cadre de l’enquête.
Lors de l’audience d’appel du 12 août, la plaidoirie du procureur n’a reposé que sur des mensonges. Il ment sur l’affaire du Quai de Valmy en falsifiant largement les faits : Antonin aurait jeté un cocktail molotov sur les policiers qu’il aurait blessé grièvement. Antonin n’a jamais été condamné pour de tels faits – personne ne l’a été – et il a toujours clamé son innocence. Le procureur affirme ensuite qu’Antonin se soustrait régulièrement à la justice, puisque celui-ci aurait violé son contrôle judiciaire le soir des faits et qu’il ne se serait pas présenté à une convocation. C’est faux. Antonin n’était pas sous contrôle judiciaire le soir des faits. Il s’est toujours présenté aux convocations judiciaires, il n’y a aucune fiche de recherche à son encontre, et il a dûment respecté son dernier contrôle, comme le rappelle l’ordonnance de la juge des libertés et de la détention, Isabelle Lemaire.
Avant le début de l’audience, les gendarmes se sont permis d’empêcher aux proches, aux soutiens et aux journalistes l’accès au couloir devant la chambre d’instruction, faisant planer la menace d’un huis clos imaginaire. Pendant l’audience, des policiers en civil se sont permis d’entrer et sortir de la salle, se positionnant derrière les soutiens, afin de démontrer leur présence et d’exercer, de ce fait, une pression évidente. Les pressions policières pendant les audiences, à destination des soutiens et des juges, sont devenues une pratique courante, notamment lors de celles liées au mouvement des Gilets jaunes, comme le racontait récemment un article de Libération.
Tout cela paraît ahurissant. C’est pourtant le déroulement ordinaire d’une justice forgée dans la contre-Révolution française et le colonialisme. Ces traitements exceptionnels sont en réalité courants pour les non-Blancs des quartiers populaires. Rappelons-le, l’enfermement est une torture destinée à mater les pauvres, les non-Blancs et les opposants politiques.
Le traitement réservé à Antonin aujourd’hui est symptomatique du raidissement autoritaire du néolibéralisme et d’une crise de légitimité démocratique du bloc au pouvoir. Au cours des neuf derniers mois, l’État français a déployé une violence sauvage contre les Gilets jaunes. On compte les mutilations – éborgnements, membres arrachés, brûlures… – par dizaines. Les policiers humilient des collégiens, piétinent et tuent des vieilles dames, noient des fêtards et sont systématiquement blanchis par les pouvoirs publics. L’incarcération, et notamment celle d’Antonin, s’inscrit dans cette fuite en avant répressive. Ce qu’Antonin paye, c’est sa participation au mouvement des Gilets jaunes et le fait d’avoir contribué à rendre impossible l’amalgame entre ces derniers et fascistes.
Macron se pose souvent comme un rempart face à l’extrême-droite. Reste que son gouvernement joue un rôle déterminant dans la fascisation en cours des institutions. Tâchons de ne pas nous y-habituer. Parce qu’en France, aujourd’hui, on enferme les antifascistes.