Rochefort-en-terre : interpellation de vincenzo vecchi
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Contre-sommetsRépression
Lieux : Rochefort-en-Terre
Communiqué de presse
Comité de soutien « Vincenzo »: contre son extradition vers l’Italie
Vincenzo, ressortissant italien, a été arrêté le jeudi 8 Août.
Il avait été condamné en Italie à 12 ans d’emprisonnement avec comme chef d’accusation « dévastation et saccage ».
Les griefs qui lui étaient reprochés :
– participation à la manifestation contre le G8 à Gênes en 2001,
– participation à une manifestation anti-fasciste, non autorisée, à Milan en mars 2006.
Il n’était membre d’aucune organisation politique. Vincenzo avait choisi de fuir cette condamnation injuste et disproportionnée. Il vit depuis 8 ans sur notre territoire (Pays de Questembert) et s’est complètement intégré à la vie locale.
Nous nous opposons à ce que l’État français livre « Vincenzo »aux autorités italiennes, qui ne manqueront pas l’opportunité d’en faire un exemple.
Etant donné le contexte actuel en Italie, cette affaire nous apparaît éminemment politique et urgente. Il doit passer devant le juge le mercredi 14 Août. Il est actuellement incarcéré au centre de rétention de Vezin le Coquet, près de Rennes.
Nous sommes un collectif citoyen qui souhaitons rendre publique et se mobiliser contre une procédure d’extradition en cours.
Il serait inadmissible que notre gouvernement, se prévalant d’être le défenseur Européen de l’humanisme et des Droits Humains, cautionne cette discrimination politique.
Saint-Gravé, Morbihan, jeudi 8 août. Le compagnon anarchiste Vincenzo Vecchi a été arrêté par la police française sur demande de l’anti-terrorisme italien. Il a été condamné pour “dévastation et saccage” (un chef d’inculpation qui prévoit des très lourdes peines, pour l’exemple) pour les journées émeutières de juillet 2001 à Gênes (lors du sommet G8). Le 13 juillet 2012, étaient tombées les sentences définitives pour dix personnes, dont Vincenzo, condamné à 11 ans et 6 mois. Il est parti en cavale.
En plus de ça, il doit purger aussi une condamnation pour la manifestation antifasciste du 11 mars 2006, quand des affrontements avec la police et des lourdes dégradations avaient secoué la normalité du Corso Buenos Aires, à Milan, pour empêcher une manif’ du parti néofasciste Fiamma Tricolore.
Les flics italiens et français seraient arrivés à lui en suivant son ex compagne et sa fille, qu’il a récemment rencontré en Savoie. Les investigations sur les lignes téléphoniques ont ensuite permis aux chiens de l’État de le trouver.
Pour l’instant il se trouve dans la prison de Vézin-le-Coquet, près de Rennes, dans l’attente de passer, mercredi 14, devant un juge qui convalidera son arrestation, en vue de son extradition en Italie.
“J’ai l’honneur d’avoir participé, homme libre, à une journée de contestation de l’économie capitaliste” a été sa déclaration à la fin du procès en premier degré, en décembre 2007.
Genova brucia ancora !
Et n’oublions pas que Marina et Francesco sont encore en taule pour l’opposition au G8 de 2001. Marina est enfermée depuis juillet 2012, en train de purger une peine de 11 ans et 9 mois. Francesco, condamné à 14 ans, est parti en cavale lui aussi, mais a été arrêté en juin 2013 en Espagne.
Marina Cugnaschi
Seconda Casa di Reclusione di Milano – Bollate
Via Cristina Belgioioso, 120
20157 – Milano (Italie)
Francesco “Jimmy” Puglisi
Casa Circondariale Roma Rebibbia – Nuovo Complesso
Via Raffaele Majetti, 70
00156 – Roma (Italie)
https://attaque.noblogs.org/post/2019/08/12/sanit-grave-morbihan-vincenzo-arrete-apres-7-ans-de-cavale/
c’est plus à onzéro heure le rassemblement ?
c’est bien à 11h: https://www.comite-soutien-vincenzo.org/actions/proces-extradition/
La police française a toujours collaboreré avec les Etats faschistes, nazis et autres dictatures… Elle est mondialement célèbre pour sa spécialité à traquer et livrer leurs victimes aux assassins et autres tortionnaires qui les lui réclament. Elle en a rempli des trains et des trains par le passé… C’est là sa nature!
Elle attend patiemment l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en France, dont elle enrichit d’ailleurs les rangs d’une grande majorité de ses membres.
En lui accordant toujours plus de pouvoir, l’actuel gouvernement et ceux qui ont précédés glissent chaque fois plus profondément vers un Etat policier dans un silence médiathique complice.
Mercredi 14 août, au tribunal de Rennes, se tenait la première audience relative aux mandats d’arrêts européens délivrés à l’encontre de Vincenzo Vecchi, qui réside à Rochefort-en-Terre (Morbihan) depuis huit ans. Plus de 200 personnes étaient rassemblées devant le tribunal en soutien.
Ces mandat d’arrêts font suite à deux condamnations prononcées en Italie pour sa participation à la manifestation de Gênes contre le G8 en 2001, ainsi qu’à un rassemblement antifasciste à Milan en 2006. Si ces mandats attendaient d’être exécutés depuis de nombreuses années sans que quiconque ne s’en soucie vraiment, une récente « information anonyme » a alerté la police française de la présence de la femme de M. Vecchi en Savoie précipitant à quelques jours du G7 le zèle des autorités françaises.
[Pour d’avantage de contexte, lire notre article Arrestation d’un activiste italien en Bretagne- Avant le G7 de Biarritz, retour à Gênes. https://lundi.am/Arrestation-d-un-activitste-italien-en-Bretagne ]
Dans plusieurs médias, Vincenzo Vecchi est présenté comme un « activiste en cavale depuis dix-huit ans », ses dizaines d’amis, membres du comité de soutien, utilisent pourtant d’autres termes pour parler de lui. La vie du désormais quadragénaire, avant son arrestation le 10 août sur un chantier aux alentours de Saint-Gravé ne s’apparente en rien à la figure fantasmée de « l’anarchiste en cavale ». M. Vecchi compte de nombreux amis dans sa région d’adoption donne régulièrement des concerts en tant que musicien et participait à l’organisation du festival local de chorales A travers chants. D’autres habitants de Rochefort et des villages alentours le connaissent comme l’un des bénévoles du café associatif du village, et le décrivent comme quelqu’un de solidaire et serviable. D’autres encore, le présentent comme un amateur de pêche et de ballades en bateau. Si ses amis ne connaissaient pas son passé et n’avaient pas eu vent de ses condamnations en Italie, l’un d’eux tient à préciser que la participation de Vincenzo à une manifestation contre un groupe ouvertement fasciste en 2006 le rend encore plus sympathique à ses yeux.
Les amis de Vincenzo sont donc venus nombreux ce mercredi au tribunal et ils sont affables. Maître Catherine Glon, qui assure sa défense en compagnie de Maître Marie-Line Asselin, répond précisément aux questions des journalistes. Pour autant, personne n’oublie que les enjeux sont énormes, et le fait que l’avocate de Vincenzo ait dû négocier avec le juge pour éviter que l’audience ne se tienne à huis-clos rappelle le caractère spécialement politique de l’affaire. Pour sa participation à la manifestation de Gênes contre le G8 en 2001, Vincenzo Vecchi a été condamné à onze ans et six mois de prison, auxquels s’ajoutent quatre années de détention pour s’être rendu à un rassemblement s’opposant à une manifestation d’extrême-droite à Milan en 2006.
L’extrême lourdeur de ces condamnations n’a cependant pas impressionné les amis de l’italien, le soir même de son arrestation ils se lançaient dans une tournée de porte-à-porte pour informer l’ensemble des Rochefortais sur sa situation. Depuis, sur le marché de Questement, de nombreux étalent affichent leur soutien à Vincenzo, l’habitant du village voisin. Une solidarité qui renvoie à une définition exigeante des notions d’amitié et de communauté ainsi qu’à une méfiance diffuse vis-a-vis de certains discours publics et policiers, ainsi qu’à une connaissance partagée de l’histoire italienne récente.
Les amis de Vincenzo rappellent en effet que la principale violence lors de la manifestation de Gênes en 2001 fut celle de la police, qui tua Carlo Giuliani et blessa des milliers de manifestants. Le soir-même, une police italienne sûre de son impunité avait attaqué l’école Diaz, siège provisoire du Forum Social, et violemment tabassé tous les occupants. Dans le quartier de Bolzaneto, les cartes d’identité de personnes interpellées étaient détruites par des policiers hurlant « ici vous n’avez aucun droit, vous n’êtes personne ». Durant plusieurs jours, de nombreux manifestants arrêtés furent torturés dans les commissariats, pendant qu’étaient rédigés des procès-verbaux plus mensongers les uns que les autres.
Si de nombreux manifestants furent condamnés à de lourdes peines, aucun policier ne fut jamais jugé pour ces exactions et cela malgré la condamnation de l’Italie par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. En 2017, le chef de la police italienne admettait les « brutalités » et même les « actes de torture » commis ces jours-là par les forces de l’ordre.
Comme tant d’autres, Vincenzo Vecchi fut condamné grâce à une loi émanant du code Rocco établi en 1930 par le régime fasciste afin de réprimer toute subversion, et réactivée par Berlusconi en 2001, à l’occasion des protestations contre le G8. La condamnation en vertu du délit de « dévastation et saccage », passible de 8 à 15 ans de prison, n’implique pas nécessairement d’avoir commis une quelconque dégradation, mais seulement d’avoir été présent sur les lieux de la contestation, et d’avoir ainsi fait preuve d’une « complicité morale ». C’est ainsi qu’à Gênes, une femme fut inculpée pour avoir donné une bouteille d’eau à un émeutier…
Aujourd’hui, l’extrême-droite au pouvoir en Italie semble s’attacher au symbole que constituerait l’expulsion par la France de celui qui est présenté comme un « activiste anarchiste ». Comme le disent des membres du comité de soutien : « amener un antifasciste à un gouvernement fasciste, c’est du pain béni pour Salvini » et d’ajouter « L’extrême droite participe de plus en plus fortement au gouvernement italien. Vincenzo ayant été fortement engagé dans la lutte antifasciste, et les accusations prononcées contre lui étant liées à des actions antifascistes, il semble plus qu’évident qu’il servira d’exemple dans cette affaire. »
Après avoir mentionné face à la presse l’incroyable sévérité de la peine prononcée contre Vincenzo « qui n’a commis, à [sa] connaissance, aucune atteinte aux personnes », Maître Glon, son avocate, a insisté sur les conditions dans lesquelles il pourrait être détenu, et mentionne « des rapports récents sur le comité d’exécution des peines en Italie, parlant notamment de torture en détention et d’isolement total pour certains détenus ».
En outre, si Vincenzo avait été condamné en dernière instance par la Cour de cassation italienne, de nombreuses pièces semblent absentes des deux mandats d’arrêts européens. L’arrêt de la cour de cassation, et la spécification d’une remise de peine de 6 mois, avec annulation de la condamnation pour « transport et port d’armes », n’a par exemple pas été transmis. De cette annulation émerge pourtant la semi-reconnaissance d’une vérité. Il n’y avait pas de transport d’armes ni de préméditation de la part des émeutiers de Gênes, seulement une population en révolte, dont certains membres ont répondu comme ils ont pu aux attaques de la police. Les documents stipulant la relaxe de Vincenzo pour les accusations de violence relatives à la manifestation antifasciste de Milan ne font pas non plus parti du dossier. Il est pourtant clair qu’il fut seulement condamné pour sa participation à cette manifestation non-autorisée, face au rassemblement d’un groupe ouvertement fasciste, qui, lui, fut autorisé.
Pour toutes ces raisons, la défense de Vincenzo Vecchi a demandé ce mercredi 14 août un supplément d’information, estimant « que les autorités italiennes n’ont pas donné suffisamment d’informations sur les conditions dans lesquelles il a été condamné » : « le mandat d’arrêt européen n’est pas complet. Il manque des mentions précises sur les peines encourues, la présence ou l’absence lors des audiences. On ne nous spécifie pas nous plus si ses condamnations lui ont été notifiées. (…) Il faut entendre la complexité de cette affaire »
Si la veille face à la presse, l’avocat général Pascal Bougy insistait sur le fait que « le simple mandat d’arrêt peut permettre la remise de la personne » à l’Italie, lors de l’audience, il reconnaitra partiellement la validité des arguments de la défense. Dans un communiqué, le parquet général de Rennes informe que l’avocate de Vincenzo comme l’avocat général ont « demandé un complément d’information auprès des autorités italiennes en vue notamment de vérifier que la décision italienne a été rendue dans des conditions respectant le principe de contradictoire et de s’assurer que la peine n’est pas prescrite ».
Cependant, si le parquet reconnaît que le mandat d’arrêt relatif à la condamnation de Vecchi pour sa participation aux manifestations de Gênes est incomplet et donc inapplicable, le second concernant sa présence lors d’une manifestation antifasciste à Milan en 2006 lui paraît suffisant pour requérir la remise du jeune homme aux autorités italiennes, qui ne manqueront pas évidemment d’appliquer les deux condamnations.
La décision a été mise en délibérée au 23 août, à 10h. Si la chambre de l’instruction accepte la demande de complément d’information , la décision quant à la remise de Vincenzo Vecchi à l’Etat italien ne pourrait se faire qu’à l’issue d’une nouvelle audience. Ce n’est que suite à cela qu’une demande de remise en liberté pourra être examinée. En attendant, M. Vecchi reste incarcéré près de Rennes, à la prison de Vezin-le-Coquet. Les membres du comité de soutien, touchés par l’ampleur de la mobilisation pour Vincenzo, annoncent qu’ils restent mobilisés : différentes réunions publiques sont prévues prochainement.
https://lundi.am/Vincenzo-Vecchi-sera-t-il-remis-au-gouvernement-Salvini
Appel à création de comité de soutien à Vincenzo
Nous ne laisserons pas notre camarade devenir le trophée de chasse d’un ministre fasciste !
{…]
Nous voulons utiliser ce temps pour créer un rapport de force à l’avantage de Vincenzo et créer des Collectifs d’individus, où les organisations ont leur place.
Des collectifs se mobilisent déjà partout en Europe le lundi 19 Août à 18h00 pour la majorité devant leur mairie, pour créer leurs collectifs locaux.
Vous pouvez entrer en contact avec nous rapidement via le mail intercom.vinc@gmail.com ou sur le site https://www.comite-soutien-vincenzo.org sur lequel vous trouverez également toutes les informations et les tracts à imprimer.
Aujourd’hui, samedi 16 août, nous annonçons des rassemblements suivis de création de comités de soutien:
lundi 19 à ++ Brest ++ Morlaix ++ Rennes ++ Guingamp ++ St Brieuc ++ Fougères ++ St Malô ++ Rennes ++ Nantes ++ Langon ++ Auray ++ Lorient ++ Pontivy
soit 13 comités en Bretagne.
Auxquels s’ajoutent ++ Angers et ++ Paris rendez-vous à République,
pour les villes confirmées.
Beaucoup d’autres villes s’apprêtent à nous
rejoindre, en France et en Europe, l’Italie en tête bien sûr.
La mobilisation internationale a d’ors et déjà pris une dimension intercontinentale par le soutien du Réseau Syndical International de Solidarité et de Lutte qui affirme son soutien à Vincenzo.
Cette mobilisation n’est donc qu’à son commencement, et sera à la mesure de notre détermination.