A propos du « vêtement de la femme »
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : GenreRacisme
Ce billet contient la transcription intégrale d’un prêche de Nader Abou Anas intitulé « Le vêtement de la femme ». En introduction, j’explique pourquoi j’ai pris le temps de faire ce travail, puis je donne quelques clés de lecture du texte : présentation succincte du prédicateur, indications sur ses sources, règles adoptées pour la transcription, et traduction de quelques termes en arabes qu’il emploie de manière récurrente.
Pourquoi publier ce texte ?
Nader Abou Anas a acquis une certaine célébrité en septembre 2015, à l’occasion de sa participation à une édition spéciale du Salon musulman du Val-d’Oise intitulée « Salon au féminin ». Il était l’un des conférenciers invités à ce salon censé mettre « la femme à l’honneur » dont la présence avait suscité une polémique en raison de propos qu’ils avaient tenus dans des vidéos visibles en ligne. Ces propos avaient en particulier motivé une intervention des Femen, dont l’activisme féministe prend notamment pour cible les idéologues sexistes des religions monothéistes, une intervention à mon sens très bienvenue et parfaitement fondée quoiqu’on puisse penser de ses modalités concrètes.
Toutes les vidéos en ligne contenant les propos incriminés ont été supprimées : les prédicateurs en question ont mené une chasse efficace aux republications, obtenant leur suppression au titre du droit d’auteur. Sans préjuger de ce qui motive ce nettoyage scrupuleux, force est de constater que cela permet de les défendre en discréditant les personnes ayant dénoncé leurs propos. En effet, on peut ainsi prétendre qu’ils ont été rapportés de manière approximative, ou sortis de leur contexte de sorte à en tordre le sens, et la motivation de ces attaques prétendument malhonnêtes est ensuite toute trouvée : une xénophobie ou un racisme anti-musulmans qu’on nomme « islamophobie ».
C’est cette stratégie rhétorique qu’a employé Marwan Muhammad, directeur exécutif du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), pour prendre la défense de Nader Abou Anas et de Rachid Abou Houdeyfa, deux compagnons de route assumés du CCIF visés par la polémique.
Selon Marwan Muhammad[1], il s’agissait d’une polémique « pathétique », d’un « procès en règle » organisé par « [l]es mêmes islamophobes qui, à chaque fois que la lune est visible, doivent faire recette en trouvant une nouvelle façon de problématiser les musulmans ». Ironisant sur le « soudain » investissement féministe des détracteurs des « deux imams » et sur leur souci d’ « émanciper des femmes musulmanes qu’ils passent le reste de l’année à diaboliser », il prétendait que les deux prédicateurs « retransmett[ai]ent systématiquement sur internet toutes leurs conférences, tous leurs prèches, tous leurs discours », et regrettait que leurs propos soient déformés au moyen de « montages à charge ». Il regrettait également qu’on ne relève pas leur remarquable engagement en faveur des femmes (« ordonnant de les aider à accéder à l’éducation, de les traiter de la meilleure des manières, avec douceur et bienveillance »), et qu’on ait « recours à des moyens malhonnêtes pour diaboliser les boucs émissaires salafis à qui on demande en même temps d’être les travailleurs sociaux chargés d’éponger nos injustices ».
J’ai conservé certaines des vidéos dans lesquelles ces prédicateurs tiennent des propos pour le moins problématiques, en particulier parce qu’exactement comme ceux du pape Jean-Paul II, de ses successeurs et d’une bonne partie du clergé catholique, ils invitent à la fois au nom de Dieu et au nom de la nature à une révolution conservatrice profondément sexiste dont je scrute les développements depuis des années. Ce phénomène est bien identifié dans sa version catholique par les sociologues du genre, ainsi que par les militants féministes et LGBT, mais il tend à être minimisé par les mêmes dans sa version islamique : que ce soit par simple ignorance, par racisme bienveillant ou par peur de passer pour islamophobes, il est soit prêté aux seuls extrémistes dont les discours seraient anecdotiques, sans conséquences notables, soit au contraire jugé compatible avec un féminisme et un progressisme qui seraient « adaptés » aux personnes de culture musulmane.
Estimant qu’il est important de participer à la mise en lumière de ce phénomène, extrêmement irritée par l’immense malhonnêteté intellectuelle du CCIF et de la mouvance islamiste à laquelle il appartient, et effrayée autant par l’efficacité de leur propagande que par celle du discours de prédicateurs dont l’offre idéologique sait si bien répondre à la demande de nombreux jeunes, j’ai décidé de publier la transcription de ces vidéos afin de mettre à disposition une trace objective de leur contenu. C’était aussi l’occasion de mettre à profit ma connaissance de la langue arabe et de la culture musulmane certes modeste, mais néanmoins susceptible d’être utile à nombre de personnes qui prétendent respecter cette culture (voire qu’il faudrait m’enseigner son respect[2]) alors qu’elles l’ignorent à peu près complètement.
Constatant qu’aucune des vidéos qui avaient fait scandale n’était encore en ligne, j’ai réalisé que je risquais de voir mon effort réduit à néant par un autre argument parfois opposé aux détracteurs de ces prédicateurs : il s’agit de vieux prêches dont ils ont regretté la maladresse, qu’ils ont fait supprimer du web pour cette raison, et il est malhonnête de ressortir ces vieilles choses pour les discréditer alors qu’ils font un boulot irréprochable depuis des années. J’ai donc recherché d’autres vidéos toujours en ligne, publiées par leurs soins (et donc non susceptibles d’être des « montages à charge ») et ayant eu une diffusion notable.
[…]
=> Lire la suite : https://lmsti.wordpress.com/2017/02/20/a-propos-du-vetement-de-la-femme/
* * *
[1] Sur sa page Facebook le 12 septembre 2015, et le 14 sept sur le site Contre-attaques avec un lien hypertexte ajouté sur « pathétique et énième polémique à propos du « Salon de la femme musulmane » » pointant vers un article du Figaro relayant des propos d’Isabelle Kersimon et de Caroline Fourest.
[2] Voir le fil de commentaires sous cet article publié sur le blog de Christine Delphy : https://delphysyllepse.wordpress.com/2015/10/27/apres-charlie-plaidoyer-pour-tordre-le-baton-dans-lautre-sens/.
Un commentaire « troll » a été supprimé. Ca n’apporte rien de prophétiser que des trolls vont surement réagir à cet article.
« On nous vend depuis plusieurs mois un « nouveau féminisme » venu de l’Est via des groupes comme les Pussy Riot… et surtout les Femen, qui se sont implantées à Paris en septembre dernier. Egalement qualifié de « pop féminisme », ce regroupement serait plus « populaire » que les collectifs féministes existant déjà en France. En fait, il est surtout plus médiatique et médiatisé ; et son utilisation du corps féminin à cet effet (1) a déjà alimenté d’innombrables débats passionnés. Cependant, tandis que la critique des Femen gagnait en virulence ces dernières semaines, elle s’est élargie au mode de fonctionnement et aux idées défendues par leurs dirigeantes ; et, contre leur confusionnisme, de plus en plus de voix s’élèvent pour rappeler certaines vérités concernant la libération des femmes. » […]
« « Il y a plusieurs féminismes et le genre d’idées que défendent les Femen peut être dangereux », estiment à présent les TumulTueuses (12). Notamment parce que leur féminisme est essentialiste, basé sur l’instinct et la « nature » des femmes : en Ukraine, elles parlent de reconstruire « une image nationale de la féminité, de la maternité et de la beauté, basée sur l’expérience des mouvements de femmes euro-atlantiques » ; leurs positions sont moralistes (« développer les qualités intellectuelles et morales des femmes ukrainiennes »), nationalistes (« redorer l’image de l’Ukraine, pays plein d’opportunités pour les femmes ») et racistes (comme leur action devant l’ambassade de Turquie sous prétexte que les citoyens turcs seraient les touristes sexuels les plus actifs). Les Femen prétendent « libérer » les autres femmes en leur disant ce qui est bien et ce qui est mal ; et certaines de leurs actions stigmatisent, culpabilisent et infantilisent les femmes musulmanes ou les prostituées. En fait, LA Femme n’existant pas, il n’y a pas lieu de parler à la place des femmes, et celles-ci doivent se libérer par elles-mêmes, sans qu’on leur impose de modèle, soulignent les TumulTueuses avec justesse. Et de conclure : « Il n’existe pas de “nouveau féminisme” ni de “nouvelle femme”. Les courants féministes, leurs revendications et leurs modes d’action ont évolué, comme tous les mouvements politiques, mais nous ne partons pas de rien, nous avons une histoire. Il s’agit d’une lutte de longue date, qui n’a jamais cessé et qui se poursuivra tant que cela sera nécessaire. »
« Concernant le voile, Femen France a organisé en mars 2012, sous le slogan « Plutôt à poil qu’en burqa », une « opération antiburqa » devant la tour Eiffel en incitant « la France » à se déshabiller comme si cet acte était forcément libérateur. Plutôt que d’affirmer la supériorité de la nudité, mieux vaudrait défendre la liberté des femmes de s’habiller comme elles le souhaitent (13) et éviter de donner des leçons néocolonialistes. Mais, a déclaré I. Chevchenko à 20 Minutes, « on ne va pas adapter notre discours aux dix pays où s’est implanté le groupe. Notre message est universel »… […]
Enfin, si leurs actions ont un côté provocateur, leurs objectifs sont réformistes : elles revendiquent une meilleure intégration des femmes dans la société (les Femen d’Ukraine ont ainsi appelé à une grève du sexe, en mars 2010, pour protester contre l’absence de femmes dans le gouvernement)… et c’est là qu’elles rejoignent (la plupart ?) des collectifs féministes existant à l’heure actuelle en France. En effet, si une petite relève militante générationnelle (plutôt parisienne) s’y est effectuée à la fin des années 2000 concernant la lutte des femmes, l’objectif semble être surtout d’améliorer leur place dans la société existante en faisant admettre leurs « compétences (15) » qui sont aujourd’hui négligées : on le sait, les femmes réussissent mieux que les hommes dans leur scolarité et obtiennent davantage de diplômes, mais elles restent sous-payées et sous-représentées dans les hautes fonctions politiques et économiques par rapport à eux. L’idée n’est donc pas de créer une autre société, radicalement différente, sur les cendres de celle-ci, et bien plutôt de « crever le plafond de verre » par le biais de la parité, la dénonciation du machisme et du sexisme… Des revendications portées par des féministes institutionnelles et par des collectifs tels que La Barbe (apparu en 2008) ou Osez le féminisme ! (2009).
Cette orientation du féminisme actuel tient pour une bonne part au fait que le système patriarcal est contesté sans que le système capitaliste soit pris en compte, comme s’il ne constituait pas l’autre fondement de l’organisation sociale en place… et comme si cette dernière pouvait être modifiée sans qu’on touche à lui. A la vérité, patriarcat et capitalisme allant de pair, combattre l’un sans l’autre ne peut déboucher que sur le maintien des inégalités entre les sexes et entre les classes – avec des améliorations individuelles pour les femmes qui réussiront peu à peu à gagner les hauts niveaux de la hiérarchie… parce qu’elles se battent pour cela mais aussi parce que cette évolution s’inscrit dans la logique économique, en dépit de toutes les réticences masculines, car le maintien de l’ordre économique et social est à ce prix. Alors, plutôt que de draguer les médias ou de quémander des droits auprès des dirigeant-e-s, il vaudrait bien mieux « redécouvrir » les méthodes d’action directe d’un féminisme lutte de classes pour aller vers une réelle émancipation sociale. »
https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1348
Femmes, vous voulez vous faire entendre ? Une seule solution : déshabillez-vous ! En octobre 2012, en Allemagne, les réfugiés qui campaient devant la Porte de Brandebourg, au centre de Berlin, pour dénoncer leurs conditions de vie peinaient à attirer l’attention des médias. En colère, une jeune femme qui manifestait avec eux lança à un journaliste de Bild : « Tu veux que je me mette à poil ? » « Le journaliste acquiesce et promet de revenir avec son photographe. D’autres journalistes l’apprennent et voilà, la foule d’objectifs se réunit autour des jeunes femmes qui soutiennent les réfugiés. Elles ne se sont pas déshabillées, mais ont profité de l’occasion pour dénoncer le sensationnalisme des médias (4). »
Les Femen, elles, ont été plus pragmatiques. Lors de leurs premières actions, en Ukraine, en 2008, elles avaient inscrit leurs slogans sur leurs dos nus, mais les photographes ne s’intéressaient qu’à leurs seins. Elles ont donc déplacé les inscriptions (5)… Cet ordre des choses n’inspire pas d’états d’âme particuliers à Inna Chevchenko, l’Ukrainienne qui a exporté la marque Femen en France : « On sait de quoi les médias ont besoin, déclarait-elle en décembre à Rue89. Du sexe, des scandales, des agressions : il faut leur donner. Etre dans les journaux, c’est exister (6). » Vraiment ?
Lire l’article : https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-03-12-Femen
Un commentaire a été supprimé. Les insultent ne peuvent pas toujours remplacer les critiques argumentées.
Hey modo les insultes ce sont les personnes et les sites auxquels le troll islamophile renvoie. Des sites et des personnes qui ont collaboré avec des FACHOS et qui n’ont aucun rapport avec ce sujet contre des PREDICATEURS REACTIONNAIRES.
Islamophobie : vous avez dit contre-enquête ?
l devient de plus en plus difficile de nier que l’islamophobie se développe en Europe. De l’attaque contre des mosquées en Suède aux manifestations de « bons allemands » tous les lundis contre une prétendue invasion musulmane, chaque jour les preuves s’accumulent. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a consacré l’introduction de son rapport sur l’année 2013 à expliquer pourquoi elle acceptait finalement le terme d’islamophobie, ce que la plupart des grands médias se sont gardés de reprendre. Même l’inénarrable Caroline Fourest a dû finalement concéder, contrairement à ce qu’elle n’a cessé de répéter pendant une décennie, que le terme n’était pas une « invention des mollahs iraniens » pour freiner toute critique de l’islam.
Lire « Le mythe de l’invasion arabo-musulmane », par Raphaël Liogier, Le Monde diplomatique, mai 2014.Pourtant, il serait faux de penser que les tenants de ce rejet de l’islam aient renoncé. Ils se battent autrement. Certains, de manière radicale, comme Riposte laïque (les anciens comparses de Caroline Fourest, qui appellent à une manifestation en janvier contre les musulmans et pour la Reconquista). D’autres se veulent plus subtils, mais véhiculent le même message. Ainsi, dans l’introduction à leur livre Islamophobie, la contre-enquête (Plein jour, Paris, 2014), Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau écrivent : « Ce livre n’a pas pour objet de nier cette réalité ou de relativiser la gravité de ces actes (diverses attaques contre des musulmans). Tous sont à proprement parler islamophobes au sens où ils visent des personnes en raison de leur appartenance réelle ou supposée, à la religion musulmane… » Mais — car il y a un « mais » qui constitue le cœur de l’ouvrage : tout cela n’est pas vraiment grave, est largement exagéré, manipulé. Manipulé, au point pour un des auteurs de déclarer, dans une interview au site anticomplotiste, que la lutte contre l’islamophobie est un complot visant à « nous convertir aux vertus politiques du multiculturalisme ». […]
https://blog.mondediplo.net/2015-01-06-Islamophobie-vous-avez-dit-contre-enquete
Voir aussi :
Les faux amis : Caroline Fourest
http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article1083
je ne comprends pas, le texte d’origine retranscrit l’intégralité d’une vidéo où l’on y voit un gars qui tient des propos profondément sexistes et il y en a encore pour parler d’islamophobie? Mais merde, avez vous écouter la vidéo en question ? La misogynie devient intouchable lorqu’elle est exprimée par des musulmans?
Les commentaires plus haut sont juste HS (Evidemment que l’injonctition à se découvrir est sexiste, mais c’est juste pas le sujet en fait), et la modération semble très selective quant à ce qui est du « troll ».
C’est intolérable que des insultes restent, contrairement à ce qui est dit par modo un peu plus haut.
J’ai pas rêvé, dans ce texte, on fait référence à Caroline Fourest, à Isabelle Kersimon et aux Femen, oui ou non ? En quoi seraient-elles au-dessus de toute critique au même titre que les prédicateurs ? Est-ce que ce sont des islamophobes, oui ou non ?
On peut critiquer les prédicateurs mais pas avec n’importe qui, et surtout pas avec des islamophobes. Si on suit le raisonnement des trolls, si un prédicateur tient des propos sexistes, on n’a pas le droit de parler d’islamophobie, même si cette islamophobie est avérée. A ce compte-là, pourquoi ne pas publier les articles de Zemmour ou Le Pen contre les prédicateurs du moment qu’on peut pas remettre en cause QUI publie ces articles ?
Pour rappel, le site « les mots sont très importants » n’existe que pour s’attaquer au site « les mots sont importants » en prenant le contre pied systématique de toutes leurs luttes antiracistes et féministes. Tout ça dans la lignée des Ornella Guyet, Caroline Fourest, Philippe Val, Isabelle Kersimon ou Charlie Hebdo. Il est bon de rappeler que si Marwan Muhammad parle à la place des femmes, Fourest et Kersimon parlent à la place des féministes et ont été dénoncées par les féministes non-étatistes, ici-même, plusieurs fois.
Si LMSI et autres sites antiracistes dérangent, le mieux est d’aller voir sur place ce qu’ils disent sur le vêtement des musulmanes :
http://lmsi.net/Du-hijab-au-burkini-en-passant-par
http://lmsi.net/Lecons-et-consequences-d-un-ete
https://www.contretemps.eu/gauche-entre-soi-burkini/
Des commentaires qui avaient été cachés ont été rétablis
En réponse à no-god-no-master, je n’ai vu aucun commentaire qui dit que Nader Abou Anas n’est pas sexiste. Je pense que non-seulement il est sexiste, mais qu’en plus, il est PARTICULIÈREMENT sexiste.
L’article dit qu’il « a acquis une certaine célébrité en septembre 2015 ». C’est possible, je suis pas au courant de tout. Moi, personnellement, j’ai jamais entendu parlé de ce mec-là.
Du coup en lisant l’article, j’apprends qu’un gars – dont je n’avais jamais entendu parler avant – est vachement sexiste. Bah si on commence par là, des mecs vachement sexistes, il y en a un sacré paquet. Bon, je le connais pas, mais peut-être il est super-connu, au final ça change pas grand chose. Des grands mathématiciens hyper connu qui sont super sexiste, il doit en avoir un paquet. Ou des chanteurs ! Brassens, que parfois j’aime bien quand même, il fait des chansons pour romantiser le viol et d’autres trucs hyper craignos. C’est important qu’on dénonce ces gens là, les prédicateurs réactionnaires, les mathématiciens rétrogrades et les Georges Brassens.
Si vous trouvez qu’on est dans une société ou on dénonce les mathématiciens et les Georges Brassens, mais qu’on ne dénonce jamais les prédicateurs musulmans, c’est qu’on ne doit pas vivre dans la même société. Que se soit sur France-inter, dans Libé, au journal télévisé ou sur une bonne partie des sites internet militants, un espace important est laissé pour dénoncer les prédicateurs musulmans sexistes.
Le problème du racisme, c’est que c’est quelque chose de très insidieux. Des brochures analysent très finement les mécanismes du racisme. Un de ces mécanismes c’est la perception qu’on aura d’un.e individu.e assigné.e a une catégorie raciale dominée comme étant un.e représentant.e de sa catégorie.
Qu’est ce que les gens qui se donnent autant de mal pour écrire un article cherche a démontrer ? Qu’il y a du sexisme aussi chez les musulmans ? Il n’y a vraiment pas besoin de se donner tant de mal. Personne ne pense que le sexisme qui est présent partout épargne les musulmans. Ou alors l’article vise à prouver que certaines personnes par exemple Nader Abou Anas, je-ne-sais-quel-mathématicien ou Georges Brassens sont tout particulièrement sexistes. Si c’est le cas, je ne vois – a priori – rien d’islamophobe là-dedans. Bien-sûr si le but c’est de démontrer que les musulmans en général sont particulièrement sexistes, là, ce serait islamophobe, mais bon, admettons que ce ne soit pas le cas.
Mais par contre l’islamophobie existe. Il y a des gens qui, pour justifier les guerres de l’État français, le colonialisme et le post-colonialisme vont défendre l’idée que la France (blanche et chrétienne) est l’héritière de valeurs d’égalité, de liberté et d’émancipation alors que d’autres peuples (par exemple les peuples musulmans) sont rétrogrades, sexistes et homophobes. Et que la France doit les éduquer. C’est un discours de propagande qui existe réellement et qui a pour but de légitimer les politiques économiques et militaires de la France. Pour enraciner cette propagande, il y a besoins de gens pour observer pleins de musulman.ne.s et pour relever tout les faits qui iraient dans ce sens et qui légitimerai cette idée.
Ce qui est pratique avec ça, c’est que non seulement on renforce le système raciste, mais en plus on évite de questionner le sexisme français blancs en enracinant l’idée que le sexisme est surtout un truc d’étranger et de pas blancs.
Bien-sûr je m’égare, je ne veux pas faire de procès d’intention à l’auteure du texte. Je parlais ici, non pas de l’auteure du texte, mais des propagateurices conscient.e.s qui répandent volontairement le racisme et qui cherchent consciemment à empêcher de questionner le sexisme français blanc. Je pense que de tels gens existent (et je n’exclue pas non plus que l’auteure du texte en fasse partie)
Une fois qu’on sait que cette propagande existe et qu’on est contre le racisme et le sexisme. Je pense qu’il faut mettre la priorité pour dénoncer Brassens et les autres théoriciens blancs du sexisme plutôt que de faire un texte de 12 pages sur Nader Abou Anas. Sinon, que se soit notre but ou non, on participe à l’islamophobie.
Et puis, autre question, pourquoi ce texte est re-publié ici plus de deux ans après avoir été écrit ?
Je ne dis pas qu’il ne faut jamais dénoncer le sexisme des musulmans, je dis qu’il y a déjà bien assez de gens qui le font et qu’ils sont déjà plus dénoncés que les sexistes catholiques blancs. Pourquoi ? Parce que ça sert le système raciste et le système patriarcal français.
Le long commentaire précédent parle et conclu par une « priorité »…
On utilisera pas d’insultes …
En soumsoum’, on déduit de ce com’ que ne pas respecter cette priorité serait être « racissss’islamofob’ » …….
On ne marche pas dans ce truc, dans ce « chantage », dans cette « impasse » militante et limitante !
On n’a pas utilisé d’insultes mais ce n’est pas l’envie qui manqua
Bah oui en fait, il y a du racisme et ça mérite d’y réfléchir. C’est pas une question de priorité.
Par exemple est-ce que c’est raciste si je dis « Je connais un arabe qui vole des mobylettes » ?
Là je t’entends déjà répondre, révolté.e, insurgé.e « Quoi ??!!! Si on connaît un arabe qui vole des mobylettes, on a pas le droit de le dire !!?? Marre du politiquement correct, c’est une honte, on a plus rien le droit de dire !!!! »
Sauf que c’est pas du tout ce que j’ai dit. Si quelqu’un.e me dit « j’ai absolument besoin d’une mobylette et j’ai pas de tune, tu connais pas quelqu’un qui vole des mobylettes ? » et que moi je connais un arabe qui vole des mobylettes, je vais dire « oui oui, je connais quelqu’un qui vole des mobylettes » (je vais sans doute dire « quelqu’un » plutôt que « un arabe » parce que arabe ou pas, on s’en fout un peu mais bon).
Si, sur un site internet qui parle de pleins de sujets, quelqu’un.e se pointe et dit en dehors de toute conversation « je connais un arabe qui vole des mobylettes » ou « je connais un juif qui est riche et radin » bah là, oui, je vais dire que c’est raciste.
Question : Ah bon mais alors, si on connaît un arabe qui vole des mobylettes, on a pas le droit de le dire ??? C’est tabou ???
Réponse : Ta gueule, tu me saoules.
PS : Bon j’avoue c’est pas très fair-play d’inventer les dialogues des autres pour déformer et discréditer leur discours, c’est un peu facile et mesquin. J’avoue que c’est caricatural mais ça m’aide à illustrer mon propos. Excusez-moi.
T’es plusieurs, ou c’est pour faire croire ? En quoi c’est problematique de dire qu’il faut au moins aussi dénoncer le sexisme des cathos et de la société occidentale, pour éviter d’alimenter le discours raciste ?
En terme de saoulant-e, à la tienne !
Les évidences et sens communs, doxa etc on s’en carre
Militons et luttons contre tous et toutes les fascistes, sexistes, homophobes, royalistes, validistes, agistes, classistes etc quelques soient leurs couleurs, genres, origines, ethnies, religions, partis …
contre les priorités
pour l’émancipation
Ça confirme bien que ce site lmsti n’existe que pour répondre à lmsi et n’est qu’une variante qui prend le relais de sites islamophobes sous couvert de féminisme un peu trop connotés ici comme Conspiracy Watch, Confusionnisme Info, Prochoix, etc…
Le but est de démontrer que l’islam est le porteur de toutes les tares racistes et homomophobes pour en exonérer par comparaison notre belle civilisation occidentale, démocratiques et tellement tolérante…. Voir les magnifiques exemples de Caroline Fourest ou des Femen.
Voir à ce propos :
Quand des féministes soutiennent des lois racistes
http://lmsi.net/Quand-des-feministes-soutiennent
Michel Onfray : « On jongle avec des idées, mais pas avec la misère des gens. Et la misère des gens elle va où, aujourd’hui ? Elle va au Front National. Elle va au Front national qui est à peu près le seul parti qui parle à ces gens-là, en disant : « bon, ben nous on vous a pas oubliés ». Est-ce qu’aujourd’hui le silence du Parti Communiste sur la question de l’islam est défendable ? On dit rien sur l’islam. Y’a pas de problème ! Il n’y a pas plus antiféministe que l’islam, et est-ce qu’on continue, là dessus, en disant : « non non, c’est très bien, et cetera », alors qu’on nous dit effectivement que les femmes sont inférieures, qu’ils faut les voiler, et cetera ? Est-ce qu’on va continuer à laisser avancer ce sexisme, en nous disant : « non non, mais faut pas toucher à ce sexisme là, parce que c’est un bon sexisme » ? Non ! Y’a pas de bon sexisme, y’en a pas de bon ! Il faut simplement quelqu’un de courageux, il faut quelqu’un qui a des idées, il faut quelqu’un qui a envie de changer les choses… »
Il y a quelque chose de magnifique à ce que des gens qui n’en ont rien à foutre du féminisme, rien à foutre des droits des femmes en viennent à s’en emparer pour mieux taper sur l’islam. Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec un Eric Raoult, qui après avoir expliqué que les filles violées l’ont bien cherché, et avant de taper sur sa femme, dirige la commission burqa pour donner des leçons d’égalité à ces barbares.
Il faut comprendre que ces gens-là, ont tout de même bien conscience qu’il y a un problème avec les femmes. C’est pas que cela les empêche de se raser le matin mais, tout de même cela tire un peu aux encoignures quand on te rappelle les 50 000 viols par an, la violence conjugale ou l’inégalité salariale. On ne va pas pour autant entamer des réformes sociales d’importance, ou réfléchir à quoi que ce soit qui pourrait nous ôter une once de privilège donc coller le sexisme sur le dos des musulmans tout en payant des amendes sur la parité s’avère, au final, une technique assez confortable. Et quand cela ne marche plus, on explique aux femmes qu’elles l’ont bien cherché et le problème est réglé.
L’extrême-droite l’a d’ailleurs assez bien compris et l’on voit surgir, ça et là des articles nous expliquaient doctement que le viol est commis en Suède à 85% par des étrangers. Marine Le Pen n’a pas encore enfourché le destrier féministe – ses militants ne se sont pas encore remis du fait qu’ils sont dirigés par une femme, ils sont occupés à ramasser leurs couilles un peu partout – cela ne saurait tarder, rassurons-nous et on imagine très bien d’ici deux à trois ans, des chouettes affichettes défendant nos filles et nos compagnes contre les coups de boutoir vigoureux du sarrasin. C’est que le militant nationaliste a ses petites faiblesses et il n’aime rien tant que l’idée virtuelle de défendre ses fragiles femmes contre d’imaginaires agresseurs basanés.
Se servir du féminisme pour taper sur l’islam a un énorme avantage ; diviser les luttes. On part déjà du principe qu’islam et féminisme sont antinomiques. Un-e musulman-e ne peut pas être féministe et un-e féministe ne peut pas être musulman-e. On introduit doucement l’idée que l’islam est donc forcément contre la démocratie puisque l’égalité hommes/femmes serait garantie par ce régime (on y reviendra). Musulmans et féministes sont donc présentés comme deux groupes forcément antagonistes. Je vais ici présenter les deux groupes de manière séparée pour les besoins de ma démonstration mais qu’il soit entendu que je ne les oppose pas.
A chaque fois que le féminisme est instrumentalisé à des fins islamophobes et racistes, des féministes prennent la parole pour s’y opposer. Pendant ce temps, elles ne se préoccupent pas des droits des femmes et ne combattent pas les discriminations qu’elles subissent. Je prétends d’ailleurs que cette technique utilisée par le dominant est totalement consciente et sert à affaiblir les luttes. Face à l’instrumentalisation du féminisme, deux actions étaient possibles :
– tomber à pieds joints dedans et devenir à notre tour islamophobes ; certaines ne s’en sont pas privées au fil des années, ont perdu un temps fou à s’opposer à une autre minorité (minorité au sens de « qui ne bénéficie pas des privilèges du groupe dominant ») et n’ont plus combattu pour leurs droits.
– combattre cette instrumentalisation comme je le fais avec ce texte. Vous verrez d’ailleurs dans 2 ou 3 ans qu’on passera notre temps à devoir démontrer que le viol n’est pas le fait des étrangers. Pendant ce temps, on ne luttera absolument plus du tout contre le viol en lui même ce qui arrangera bien le groupe dominant.
Les musulmans, eux forcément, sont occupés à expliquer qu’ils sont pour l’égalité hommes/femmes. Ils sont habitués au phénomène. Dés qu’un musulman fait une saloperie dans le monde, l’opinion publique se jette sur le moindre musulman qui passe pour lui demander son avis.
« Monsieur Machin, un musulman hier à Ryad a découpé une enfant de 6 ans en 18 morceaux après l’avoir violée en groupe, pouvez-vous
1. nous dire à titre individuel et en tant que musulman que vous êtes opposé à cet acte
2. à titre collectif en tant que représentant de tous les musulmans du monde que vous condamnez le viol des enfants de 6 ans et leur découpage en morceaux »
3. nous sortir le passage du Coran qui dit explicitement que le viol des enfants de 6 ans et leur découpage en morceaux est interdit.
Et pendant qu’ils sont en train de se défendre sur ce point, on se doute bien qu’ils ne sont plus en train de parler des discriminations qu’ils subissent,plus en train de parler des agressions ou de l’islamophobie qui monte. Mieux : parler de l’islam forcément sexiste, permet d’évacuer une partie du problème islamophobe ; qu’y-a-t-il au fond de si grave à s’attaquer à l’islam par le truchement des femmes voilées par exemple, si on part du principe que cette religion est sexiste ? Hop la boucle est bouclée; rangez tout.
Je prétends que tous ces mythes – et ils sont légions et communs à tous les groupes dominés (dans le cas du féminisme, je ne compte plus les FAQ sur le féminisme, sur les mythes sur le viol) – permettent d’empêcher les minorités de parler des discriminations subies. Quand nous sommes occupées à déconstruire des mythes (« non toutes les féministes ne veulent pas tuer les hommes » « non les musulmans ne veulent pas interdire le porc en France », « non les féministes ne pensent pas que tous les hommes sont des violeurs » etc etc) nous ne sommes pas en train de lutter contre les discriminations. Nous passons notre temps à rassurer les dominants sur le fait qu’on ne leur veut pas de mal – curieuse inversion des rôles – et qu’on ne va pas trop le secouer dans ses certitudes. Ainsi je passe plus de temps à expliquer aux hommes que je ne les considère pas tous comme des violeurs plutôt qu’à lutter contre le viol. Ai-je le choix ? Pas vraiment c’est toute la magie de la chose ; l’égalité hommes/femmes (ou l’égalité musulmans/non musulmans en France) ne passera QUE par le terrain choisi par le dominant.
Alors je vous vois venir – pourquoi sens-je que c’est juste cette partie qui va susciter des commentaires – l’islam est sexiste allez-vous me dire car les religions sont sexistes. Scoop : oui. Re-scoop ; tous les systèmes politiques (je considère la religion comme un système politique au sens de la gestion de la cité) sont sexistes. Nous français vivons dans un si merveilleux système démocratique qui a instauré le « suffrage universel merde on a oublié les femmes » et qui arrive à produire 50 000 viols par an. Rien n’échappe au sexisme. Il n’y a pas un sexisme musulman qui serait par « nature » différent du sexisme tout court qui lui, serait un peu moins terrible, un peu moins sexiste. Un sexisme pas trop sexiste quoi. Re-scoop oui il existe des musulmans sexistes (mais c’est qu’on va inventer l’eau chaude dans trois minutes), qui, tous farauds, viennent nous dire que ne pas être voilée c’est bon pour les putes. Est-ce fondamentalement différent des dizaines de crétins qui sont venus ici même nous expliquer qu’une femme violée l’a bien cherché ? Qu’à se balader en jupe et faire les malignes, on récolte un peu ce que l’on sème ? Je lutte contre le sexisme. Le sexisme est universel et ne prend pas une gravité différente selon que c’est truc ou machin qui s’en empare. L’idée qu’une femme doit agir de telle ou telle façon pour ne pas « tenter l’homme » et « provoquer le troussage » est présente partout jusque dans la bouche d’un ministre.
L’instrumentalisation du féminisme permet donc de diviser deux groupes minoritaires et d’affaiblir leurs luttes. Occupés que nous sommes à nous assurer de notre solidarité mutuelle, nous ne nous préoccupons plus des actions discriminatoires menées contre nous. A nous de montrer que nous ne sommes pas dupes de ce jeu.
https://www.crepegeorgette.com/2013/09/13/islam-feminisme/
Ce n’est pas particulier à l’islamisme. D’ailleurs, la conclusion le dit. Seulement, là, c’est une analyse du sexisme du mouvement islamiste.
Libre à toi de compléter et d’enrichir l’analyse de l’évolution de cette mouvance ou d’autres.
Là, on dirait que tu t’en fous et que tu veux juste dire que c’est chiant (ou raciste ou islamophobe) que des gens publient des analyses féministes.
Bah en fait, ton avis, on s’en fout pas mal.