Réflexion sur la question appeliste
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Catégorie : Global
Thèmes : Contre-sommetsContrôle socialGuerreLibérations nationalesLogement/squatLuttes étudiantes/lycéennesMouvementRacismeResistancesZad
Un homme/ une femme peut être d’extrême gauche, autonome, lecteur.trice du comité invisible abonné.e à lundi matin et anti-appeliste. Il/elle peut être porté.e sur les théories révolutionnaires contemporaines, s’intéresser à l’autogestion, fin.e philosophe, et d’autre part, détester les appelistes. S’il/elle ne les aime pas, dit-on, c’est que son expérience lui a révélé qu’ils étaient mauvais, c’est que des évènements récents lui ont appris qu’ils étaient dangereux, c’est que des facteurs historiques ont influencé son jugement.
Ainsi cette « opinion » semble l’effet de causes extérieures et ceux qui veulent l’étudier négligeront la personne même de l’anti-appeliste.
Je dis que cette conception est fausse et dangereuse.
J’admettrai à la rigueur qu’on ait une « opinion » sur la pensée de l’appel, de Tikkun ou du comité invisible, qu’on se décide sur des raisons, à approuver ou à condamner telle ou telle stratégie, telle ou telle origine philosophique. Mais je me refuse à nommer « opinion » une doctrine qui vise expressément des personnes particulières et qui tend à les discriminer, les discréditer.
L’appeliste que l’anti-appeliste veut atteindre n’est pas un être schématique défini par sa fonction (comme un policier ou un juge) ; par sa situation ou par ses actes. C’est un appeliste reconnaissable à son vêtement, ses habitudes, ses pratiques et, dit-on à son caractère. L’anti-appelisme ne rentre pas dans la catégorie de pensée que protège le droit de libre opinion.
D’ailleurs, c’est bien autre chose qu’une pensée. C’est d’abord une passion. Sans doute peut-il se présenter sous forme de propositions théoriques. L’anti-appeliste modéré.e est un homme/une femme courtois.e qui vous dira doucement : « moi je ne déteste pas les appelistes. J’estime simplement préférable pour telle ou telle raison, de ne pas m’organiser avec eux. » Mais l’instant d’après vous aurez gagné sa confiance, il/elle ajoutera avec plus d’abandon : « il y a quelque chose chez les appelistes qui me gêne. »
Ici on remarque que c’est un engagement de l’âme mais si profond et si totale qu’il s’étend au physiologique, comme dans l’hystérie, et cet engagement n’est pas provoqué par l’expérience : J’ai interrogé plusieurs personnes sur les raisons de leur anti-appelisme. La première chose qui me frappe c’est la méconnaissance des textes « appelistes » et, dans certains cas, l’énonciation de raisons théoriques contradictoires : Ici on ne les aime pas pour leur refus des assemblées générales et là pour leurs caractères bureaucrates. La plupart se sont bornées à m’énumérer des fautes politiques inamissibles et pourtant structurelles concernant la population toute entière : « Je les déteste par ce qu’ils sont sexistes, racistes, autoritaires, élitistes ou bourgeois … »
– « mais du moins, en fréquentez vous quelques uns ? » – « Ah ! Je m’en garderais bien ! » Par ailleurs, l’appeliste semble être une substance si floue que, en ce qui concerne mes interlocuteurs, il est difficile de savoir s’ils ont réellement rencontrés ou même seulement côtoyés des appelistes. Une personne sans talent d’écriture prétend que les appelistes l’on empêché de publier son texte. Une autre me dit « J’ai eu des conflits insupportables à la ZAD avec des habitant.e.s. Et bien ils étaient tous appelistes » Mais pourquoi a-t-elle choisi de haïr les appelistes plutôt que les habitant.e.s ? Pourquoi les habitant.e.s ou les appelistes plutôt quel tel appeliste ou que tel habitant.e particulier ? C’est qu’elle portait en elle une prédisposition à l’anti-appelisme.
Loin que l’expérience engendre la notion d’appeliste, c’est celle-ci qui éclaire l’expérience au contraire ; si l’appeliste n’existait pas (existe-t-il ? la question reste entière) l’anti-appeliste l’inventerait.
J’ai noté tout à l’heure que l’anti-appelisme se présente comme une passion. Tout le monde a compris qu’il s’agit d’une affection de haine ou de colère. Mais à l’ordinaire la haine et la colère sont sollicitées : Je hais celui qui m’a fait souffrir, celui qui me nargue ou qui m’insulte. Nous venons de voir que la passion anti-appeliste devance les faits qui devraient la faire naître, elle va les chercher pour s’en alimenter, elle doit même les interpréter à sa manière pour qu’ils deviennent vraiment offensants. Et pourtant si vous parlez de l’appeliste à l’anti-appeliste il donne tous les signes d’une vive irritation. Il se met en colère, on doit convenir que l’anti-appeliste a choisi de vivre sur le mode passionné. Il n’est pas rare que l’on opte pour une vie passionnelle plutôt que pour une vie raisonnable. Mais à l’ordinaire c’est qu’on aime les objets de la passion.
Alors comment peut-on choisir de raisonner faux ?
C’est qu’on a la nostalgie de l’imperméabilité. L’homme sensé cherche en gémissant, il sait que ses raisonnements ne sont que probables, que d’autres considérations viendront les révoquer en doute ; il ne sais jamais très bien où il va ; il peut passer pour hésitant. Mais l’anti-appeliste est attiré par la permanence de la pierre. Il ne veut pas changer : où donc le changement le mènerait-il ? Il s’agit d’une peur de soi originelle et d’une peur de la vérité. Ce qui effraie les anti-appelistes, ce n’est pas le contenu de la vérité, qu’ils ne soupçonnent même pas, mais la forme même du vrai qui est un objet d’indéfinie approximation. L’anti-appeliste a choisi la haine parce que la haine est une foi ; il a choisi de dévaloriser les mots et les raisons. Comme elles lui semble futiles et légères les discussions sur les théories avancés dans l’appel : il s’est constitué d’emblée sur un autre terrain. S’il consent à défendre son point de vue, il se prête mais il ne se donne pas : il essaie simplement de projeter sa certitude intuitive sur le plan du discours. Les anti-appelistes savent que leurs discours sont légers, contestables mais ils s’en amusent, c’est leur adversaire qui a le devoir d’user sérieusement des mots ; eux ils ont le droit de jouer. Ils aiment à jouer avec le discours car, en donnant des raisons bouffonnes, ils jettent le discrédit sur le sérieux de leur interlocuteur ; ils sont de mauvaise foi avec délices, car il s’agit pour eux non pas de persuader par de bons arguments, mais d’intimider ou de désorienter.D’ailleurs, le sérieux lui-même est soupçonné d’être appeliste, le langage est peut-être appeliste, discuter avec l’anti-appeliste de son anti-appelisme c’est prendre le risque d’être considérer comme appeliste.
L’anti-appeliste reconnaît volontiers que l’appeliste est intelligent et que son discours est pertinent, il s’avouera même inférieur à lui sous ce rapport. Cette concession ne lui coûte pas grand chose : il a mis ces qualités entre parenthèses. Ou plutôt elles tirent leur valeur de celui qui les possède : plus l’appeliste aura de vertus plus il sera dangereux. Quant à l’anti-appeliste il ne se fait pas d’illusion sur ce qu’il est. Il se considère comme un militant moyen, de la petite moyenne, au fond comme un médiocre. Mais il ne faut pas croire que sa médiocrité lui fasse honte : il s’y complet au contraire. Que surtout aucune force sérieuse n’émerge du marasme militant. Face à toute puissance il prend encore la précaution de se baisser de peur de sortir du troupeau et de se retrouver face à lui-même. S’il s’est fait anti-appeliste c’est qu’on ne peut l’être seul. Cette phrase : « je déteste les appelistes » est celle que l’on prononce en groupe ; en la prononçant on se rattache à une tradition et à une communauté : celle des médiocres. Aussi convient-il de rappeler qu’on n’est pas nécessairement humble ni modeste parce qu’on a consenti à la médiocrité. C’est tout le contraire : il y a un orgueil passionné des médiocres et l’anti-appelisme est une tentative pour valoriser la médiocrité militante en tant que telle, un moyen de faire parti d’une élite des médiocres militants. Pour l’anti-appeliste, si l’intelligence est appeliste il peut donc la mépriser en toute tranquillité, si la stratégie est appeliste il peut passer outre, comme toutes les autres vertus que possède l’appeliste. Ainsi, le médiocre peut se considérer comme le vrai militant, enraciné dans sa lutte, porté par une tradition de deux siècles et guidé par des coutumes éprouvées, il n’a pas besoin de l’intelligence. C’est pourquoi l’anti-appeliste à un besoin vitale de l’ennemi qu’il combat : l’existence de l’appeliste lui permet de rester pure.
L’appeliste pour l’anti-appeliste est tout entier appeliste, ses vertus, s’il en a, du fait qu’elles sont à lui se tournent en vices, les ouvrages qui sortent de ses mains portent nécessairement sa marque. Pour l’anti-appeliste ce qui fait l’appeliste c’est la présence en lui de l’appelisme, un principe métaphysique qui le pousse à faire mal en toute circonstance. C’est un principe magique : L’appeliste est une essence, une forme substantielle et quoi qu’il fasse il ne peut la modifier, pas plus que le feu peut s’empêcher de brûler. C’est à cause de l’appeliste que ce reproduit dans le pur milieu militant, tout ce qu’il y a de plus mauvais dans la société : sexisme/racisme/classisme, tout lui est directement ou indirectement imputable. C’est parce que l’anti-appeliste à peur de découvrir que le monde est mal fait : car alors il faudrait inventer, modifier. Si la ZAD a été vaincu ce n’est pas pour des raisons politiques mais parce que l’appeliste était là pour trahir. Si dans le milieu squat la reproduction des dominations vont bon train ce n’est pas parce qu’elles sont inscrites jusque dans notre intimité c’est par ce que l’appeliste dirige … L’anti-appeliste est un manichéisme ; il explique le train du monde par la lutte entre le bien et le mal. Les avantages de cette position sont multiples. D’abord elle favorise la paresse d’esprit, à une entreprise de longue haleine, on lui préfère une explosion de rage. L’activité intellectuelle de l’anti-appeliste peut se cantonner dans l’interprétation : il cherche dans les évènements le signe de la présence d’une puissance mauvaise. De là ces inventions puérils et compliquées qui l’apparentent aux grands paranoïaques et autres complotistes. En outre l’anti-appelisme canalise les poussées révolutionnaires vers la guerre de chapelle, et il retourne la haine offensive contre un régime et son lot de dominations structurelles, en haine béguine contre des individus particuliers.
L’anti-appelisme se fonde sur un obscurantisme intrinsèque. C’est un sophisme détestable créant un lien absurde entre une pensée sans noms et sans partis avec des actions individuelles et des personnes particulières. L’appeliste, est le juif du milieu militant. L’anti-appeliste est la version militante de l’antisémitisme. (Bien que l’antiappelisme soit moins grave et ne prône pas l’extermination, il lui emprunte ces mécanismes) L’appeliste, cette figure fantasmagorique est crée par l’anti-appeliste lui même.
Si l’appeliste devait finalement exister, il saurait-être soit un appeliste authentique, c’est-à-dire qui, en se choisissant lui-même en tant qu’appeliste, pourrait échapper à la description que fait de lui l’anti-appeliste ou alors un appeliste inauthentique qui serait sa victime. A ce jour, je n’ai encore rencontré que des anti-appelistes essayant de me transmettre leurs ressentiments et me menaçant d’être marqué au fer rouge de l’appelisme si je persévérai dans mes recherches. Ce que j’en retiens c’est que l’appelisme (la pensée) est assez puissante pour faire peur y compris à ces potentiels sympathisants et que son analyse – d’un milieu militant apeuré à l’idée d’une force révolutionnaire et habitué à perdre – est d’autant plus pertinente qu’existe cette forme d’anti-appelisme.
Pourtant, l’appelisme (la pensée) c’est comme le marxisme, c’est cadeau. Elle nous appartient à tous.tes, à n’importe qui, pour le meilleur et pour le pire. Il ne s’agit pas de la réussite de quelques uns (comme on veut tant nous le faire croire) mais d’une chance théorique inespérée pour combattre le capitalisme néo-libérale.
Camarades, ne jalousez pas quelques passeurs mis en scènes par les médias dominants, ne boudez pas les vérités de l’époque par puritanisme, servez-vous de ces théories qui tombent dans vos mains (y compris avec votre esprit critique !), ce sont les vôtres, votre époque.
Jean-Paul Sartre.
Ce sont des appelistes qui ont expulsé (violemment comme le montre les vidéos) la route des chicanes de la ZAD de Nddl en janvier 2018 !
Les appelistes de cet endroit ont donc effectué un travail de police !
Les appelistes sont une police
Les appelistes sont autoritaires, opportunistes, élitistes, allié-e-s au pire (sous prétexte de stratégie) …
Les appelistes sont des ennemi-e-s
Tiqqun (et non tikkun)
Ce texte est une “parodie” de textes existentialistes
Dans la littérature appelos, note(s) sur l’ennemi int., P.I, C.I, etc le fait de toujours être masqué, flou, fuyant, fluide, liquide, confondu-e-s et non-identifiable ou non-réductible (mais pas au sens d’irréductible) tient une bonne part qui aura échappé aux critiques bourgeoises postmo mais pas aux autres (Sur le volcan, la chouette, Pierre-fronde, oiseau-tempête, bulletin critique, contretemps, des marxistes ultra-gauches, des anarchistes individualistes etc )
L’influence très très contraire des hermeunétistes (différentes religions) et d’Heiddeger fut aussi notée (différents auteur-e-s ou synthèse loupée ? )
Dans la littérature appelos, note(s) sur l’ennemi int., P.I, C.I, etc le fait de toujours être masqué, flou, fuyant, fluide, liquide, confondu-e-s et non-identifiable ou non-réductible (mais pas au sens d’irréductible) tient une bonne part qui aura échappé aux critiques bourgeoises postmo mais pas aux autres (Sur le volcan, la chouette, Pierre-fronde, oiseau-tempête, bulletin critique, contretemps, des marxistes ultra-gauches, des anarchistes individualistes etc )
L’influence très très contraire des hermeunétistes (différentes religions) et d’Heiddeger fut aussi notée (différents auteur-e-s ou synthèse loupée ? )
Des perspectives plus révolutionnaires existent dans le courant dit «nihilisme de genre et d’identité»
Même en étant probablement bien loin des positions de l’auteur (sans que ça enlève la possibilité de débattre), je n’aimerais pas enlever de l’importance à ce texte – qui critique justement certains des comportements et reflexes grégaires et irreflechis de la critique à « l’appelisme », souvent récupérées par des courants souvent aussi dangereux pour la lutte contre l’autorité (si organisés au point du fléau du Parti Imaginaire actuel), venants de partisans de l’extrême gauche (bien comme l’auteur il fait réfèrence au début de sa dissertation) comme des trotskistes, des “anarco” syndicalistes marxiens et certains démocrates de prétension libertaire, qu’on peut trés bien répérer dans les luttes écologistes (comme ceux qui ont visiblement propulsé aussitôt les procès de légalisation de la zad), sociales (syndicalistes, GJ’s – nottament des impulseurs du RIC -, et qui gèrent l’insertion des sans-papiers), qui ont practiquement le même but que les appelistes: prendre le pouvoir, pour le transformer à sa manière, selon leur doctrine, leur morale, leurs hypathéthiques congrès.
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Pour ça, entre les lignes sinueuses de l’incontrôlable, je voulais miser ici ces deux textes pour faire débat autour des positions soutenues par certains autres textes parus récemment sur lundi.am, notamment: ” 1er Mai: qu’attendre du BB”? “, sous la forme de “confidences de 3 émeutiers”, paru le 29 Avril, un funeste lundi matin.
Je ne peux pas que relever que ceux qui “confient” ce à quoi “s’attendre” du 1er Mai parisien sur cette page, ce sont probablement les mêmes qu’il y a deux ans relativiseraient positivements les attitudes des SO et l’utilité même des syndicats, ou les mêmes qu’il y a un an – pendant le premier mai et immédiatement avant et après sur les expulsions de la zad – voulaient consolider et faire du cortège de tête, ou des zadistes, “Une force politique” et, du coup, “partisanne”.
Maintenant, ils lancent à leurs foules lectrices leurs dessins illuminés qui n’apporteront rien à la manif sinon une certaine prévisibilité de leurs propres intentions: ce n’est plus une idée, ça devient des ordres, un commandement.
La dispersion des agissements d’attaque envers les structures de pouvoir et l’offensive contre l’autorité prend place de façon de plus en plus intempestive, sauvage et diffuse dans l’espace et parmi les individus
révoltés – et pas qu’en manif, mais partout. De façon non pas subconsciente , car la conscience à était un point fort dans le développement de la guerre social qui depuis toujours est latente, mais depuis 2016 Fait Rage, existe. Conscience qui, à la longueur du temps a laissé à la traîne partis écologistes sur les luttes environnementales, syndicats de masse sur les luttes sociales, ONG’s humanitaires dans la lutte contre les frontières et les expulsions, causes causeurs et petits chefs – autant parmi les GJ’s comme dans les partis les plus imaginaires et conscients possibles, sont mis en cause, et s’éloignent.
Sur ça, je vous lance (avec toute ma bienveillance) ce texte/innapelabletruc/affiche qui fête ce mois ci un an de publication:
” Préférer le « débordement qui manifeste à la manifestation qui déborde », c’est vouloir embrigader le débordement, c’est préférer l’ordre plus le pouvoir au désordre ingouvernable. ”
– Ce sera tout?, par D’Inappelables incontrôlés, paru sur PLI, mai 2018
https://paris-luttes.info/ce-sera-tout-10159
En suite, je vous suggére cette lecture avec 20 ans… je n’ai pas trop besoin de préciser des sujets pour la resortir, a part cette volonté de l’adresser à la généralité des codes des “milieux dits révolutionnaires”, que peut être un jour seront mis en cause par les formes que prendrait la révolte elle-même, si sauvage et incontrôlable, si révoltée comme un sentiment irréversible, que, peut-être, n’aura pas de berges qui pourront la guider.
” La politique est l’art de la médiation. Entre la totalité présumée et la singularité, et entre les individus.
Tout comme la volonté divine a besoin de ses propres interprètes et représentants terrestres, la Collectivité a besoin de ses propres délégués. Tout comme il n’existe pas dans la religion de rapports entre les hommes mais seulement entre les croyants, ce ne sont pas les individus qui se rencontrent dans la politique, mais les citoyens. Les liens d’appartenance empêchent l’union, parce que ce n’est que dans la différence que disparaîtla séparation. La politique nous rend égaux parce qu’il n’y a pas de diversité dans l’esclavage – égalité devant Dieu, égalité devant la loi. Au dialogue réel qui, lui, nie le pouvoir en niant la médiation, la politique substitue son idéologie. Le racisme est l’appartenance qui empêche les rapports directs entre les individus. Toute politique est une simulation participative. Toute politique est raciste. Ce n’est qu’en démolissant ses barrières dans la révolte qu’on peut rencontrer les autres dans leur et notre singularité. Je me révolte donc nous sommes. Mais si nous sommes, adieu révolte. ”
– Dix coups de poignard à la politique, in revue ‘A Corps Perdu I’, 2008, traduit de ‘Il Pugnale’ journal anarchiste à numéro unique, Italie, mai 1996
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Sinon, le texte publié sur Indymedia juste au dessus de celui-ci de JP Sartre, Tourner Autour, résume assez bien une critique affinée des textes du CI, d’un point de vue anti autoritaire sans compromis avec des nouvelles ou anciennes formes du pouvoir.
Et j’ajouterais bien ce texte qui démasque bien et de façon humoristique l’imposture appeliste “À propos d’anarchisme et (de crise) d’identité” : https://nantes.indymedia.org/articles/40023 , en réponse à une traduction d’un texte espagnol que lundi matin a publié histoire d’essayer de saborder les trublions anarchistes qui s’agitent un peu trop à sa gauche.
Moi qui en lisant le titre de ce texte m’attendait joyeusement à un nouveau texte qui pointerait les problèmes des postures et pratiques appelistes, on a juste affaire à un autre texte jargonneux (appeliste quoi) qui se plaint, comble de tout, d’être discriminé. Et en plus par des imbéciles qui n’ont rien compris à cette formidable nouvelle ancienne théorie rance que Lenine en son temps aurait tellement apprécié.
Déso-pas-déso JP, l’anti-appelisme se base sur des faits bien concrets, des vécus de gens les ayant (trop) cotoyés pour pouvoir encore les supporter.
C’est effectivement bien beau d’ironiser sur les “anti-appellistes”, c’est carrément nimp de les assimiler à des antisémites-en-moins-grave, en tout cas l’opération cherche à nous faire oublier que la détestation généralisée visant les appellistes est basée sur tout un tas d’expériences empiriques (je rappelle au passage qu’appelliste est une identité politique liée à une manière très partisane de faire de la politique-de-parti, ça n’a donc VRAIMENT RIEN À VOIR avec le fait d’appartenir ou d’être vu comme appartenant à une communauté réunissant des gens de différentes obédiences politiques, bref, appellos ne vous faites pas plus crétins-manipulateurs que vous ne l’êtes, merci).
Les exemples de crapuleries politiques lors de différentes luttes depuis au moins une quinzaine d’années sont pléthore, et si le plus récent exemple concret sur la zad de NDDL est certainement le plus ouf et le plus dégueu (expulsions par les appellos et leurs alliés de la route des chicanes en janvier 2018, tabassage-et-pire d’un mec quelques semaines plus tard par une partie de cette clique, négociations “stratégiques” avec la préf’ et les autorités locales pour se mettre bien aux dépens des “mauvais-es zadistes”, etc.), les exemples sont nombreux de manipulations au sein du mouvement autonome (et plus largement de tous leurs soutiens qu’ils n’ont cessé de prendre pour des débiles, cf. comités de soutien aux inculpé-es de Tarnac notamment), avec des attitudes opposées selon leurs positions de pouvoir (selon ce qui les arrange, en gros), d’une manif anti-prison à Poitiers (oct. 2009) lors de laquelle certain-es ont agi en loucedé en mentant aux organisateurices (des camarades libertaires) pour saccager la ville oklm sans se préoccuper des suites répressives, jusqu’à une manif plus récente à Nantes où à l’inverse en tant qu’organisateurices ils essayaient d’empêcher des casseur-es d’agir (celleux-ci étant pourtant bien moins hors-sol qu’eux-mêmes à Poitiers quelques années avant… et surtout, pas manipulateurs comme les appellos). Il y aurait aussi beaucoup à dire sur leurs sabotages d’initiatives offensives lors du camp VMC à Bure en 2015… Que dire de leurs connivences opportunistes avec des membres éminents du Parti Socialiste (Vallini, Hollande lui-même), des Verts (Voynet) et d’autres les semaines et mois suivant l’opération policière à Tarnac, leurs petits mensonges et gros foutages de gueule auprès de tou-tes, leurs communications auprès de tous les médias bourgeois après avoir tenu des discours ultra-radicaux contre les mêmes (médias, partis, politiciens, etc.). Ces gens-là ne sont pas seulement doué-es pour se camoufler dans des black blocs (c’est pas les seul-es à avoir ce savoir-faire, bien heureusement), on a là affaire à des as du retournement de veste ! Mais comprenez, tout est question de “stratégie” ! Elle a bon dos celle-là…
C’est bel et bien dans les luttes concrètes que les méthodes appellistes, que leur culture politique commune, mènent à des pourrissements, des clivages et des manipulations. Il s’agit bien d’une culture du PARTI. Et si certaines personnes sont arrivées sincèrement dans les luttes antiautoritaires via la découverte des écrits appellistes, s’il ne s’agit évidemment pas de rejeter toutes ces personnes (qui sont souvent sincèrement révolutionnaires), il me semble bien nécessaire de se méfier des pratiques/méthodes appellistes et de les critiquer sans concession quand elles se pointent. On a eu affaire à l’entrisme politicien des trotskystes jusqu’au début des années 2000. Les appellistes prennent le relais depuis une quinzaine d’années (de manière autrement plus efficace dans les mouvances autonomes). Méfions-nous. La lutte sera plus forte quand on aura pendu le dernier chef (manipulateur) avec les tripes du dernier politicien (appelliste).
Post-scriptum: ceci n’est pas un appel à un retour au spontanéisme béat, mais plutôt à s’organiser formellement de manière horizontale, sans gourou ni avant-garde.
– Avant-Garde & Mission… la Tiqqounnerie
https://infokiosques.net/spip.php?article847
– Tourner autour – Une critique de «L’insurrection qui vient»
https://infokiosques.net/spip.php?article1595
– «L’Insurrection qui vient», construction identitaire et alternative existentielle
https://infokiosques.net/spip.php?article766
a ce jour tu as bien de la chance si tu n’as rencontrer aucun appelliste ! tu veux vraiment des adresses ?
a savoir que les appello ne s’appellent eux même pas comme ça, c’est pas un comité invisible pour rien…
par contre que tu cherches et que tu ne trouves pas m’étonne grandement…
je deteste:
-certains habitants de la zad,
-casiment tout “copain 44”,
-ET TOUT les “appellistes” de la zad !!!
un appelliste peut être habitants, mais tous les habitants ne sont pas appellistes… tu vois le truc ?
je ne connais pas un appello a la zad ou ailleurs qui ne soit pas detestable dans ses pratiques !
mais je ne connais pas tous les appellistes non plus hein ! du coup peut être qu’il y a des gens se reclamant de l’appel, du comité invisible… et qui ne sont pas méprisable ?? mais ça n’en ferait plus un appello! car j’ai l’impression que se n’est pas compatible compatible, puisque tous ceux que je connais ont les même facheuses tendances qui semble aller avec, autoritarisme ou grande tolérance pour l’autoritarisme de leur potes, sexiste ou …, faisant passer la strategie avant tout ou …, considérant que la fin justifie les moyens ou ayant une grande tolerance… opportunistes… et pour finir pour certains comme sur la zad , réformistes et négociant avec l’etat ! c’est même ces facheuse tendance qui en font, en plus d’être du partie imaginaire, des appello.
pour moi, il s’agit d’un clan, il y a ceux qui en sont, ceux qui tournent autour, ceux qui s’organisent avec mais n’en sont pas ( ex sur la zad, les néo- ruraux-écolos des 100 noms ne sont pas des appello ou peut être quelques uns les ont “rejoins”??)
bref certe parfois je constate que des personnes utilisent le mots appelo pour des gens que je ne reconnais pas comme tel moi, mais globalement ceux faisant parti du « clan» du « parti » on les repere bien vite en les cotoyants, même si ça reste invisble aupres de ceux qui voit ça de loin. parfois a la zad les gens de passage confondent appello et cmdo ça se ressemble, s’entrecroise, est compatible mais c’est deux truc différents (mais il y a des appello au cmdo c’est clair) Mais globalement les gens qui les ont pratiqué les connaissent.
Bref les appello existent bel et bien
il s’agit de peu de personne en fait, ceux qui sont organiser autour de « leurs lieux dans certaines villes», et même là on fait vite la différence entre les sympathisants et les pures et durs, ceux qui en sont ! Et eux aussi il suffit de les écouter dire nous et vous, c’est tres parlant !
Donc par exemple a la zad les personnes de saint jean du traitre (saint jean cabanes) et leurs amis de la maison de la greve qui sont venu en force detruire lama faché a coup de pied de biche sont des appello et oui je les deteste c’est sur ! Mais d’autres ont aussi detruit cette cabane et ne sont pas des appello mais je les deteste aussi t’inquietes
Rien ne manque au triomphe de l’ambition.
Ni la stérilité intellectuelle, ni la mise en scène des affects.
Ni l’abandon du bon sens au profit des vérités théosophiques de notre époque, c’est à dire, le stimulus de l’intellect.
Désormais l’ambition a recouvert son voile funeste sur le monde. Il ne peut plus croitre. Il ne peut que s’approfondir.
Son agent pathogène est l’homme. L’homme au sens masculin du terme.
etrange titre qui laisserais croire que l’auteur veut parler des appellistes alors qu’il ne parle que d’anti-appellistes !!
ça ressemble a un texte ecrit par quelqu’un qui a essayé de parler appellisme avec un appelliste et qui s’en est laisser conter… ah ah ah ! tu t’es fait eu jean paul !
pour reconnaitre l’appellisme il ne faut pas seulement connaitre des appellistes, mais les avoir subit… quand les masque tombent devant toi, là tu vois ce qui est invisibles aux autres, même, (surtout) à leurs potes…
certains sur la zad de notre dame des landes (mais c’est le cas aussi ailleurs) devant les faits accomplis, de leurs methodes dégueulasses, n’en sont pas revenu, ont été sonné quelques temps…et soi sont partis degouté, soit on tenté de les confronté et ça été un carnage, soit se sont rapproché d’autres dans la lutte…
lire aussi :
https://carbureblog.com/2016/11/20/linsurrection-qui-vient-construction-identitaire-et-alternative-existentielle/
Texte abominablement mal écrit, pas la force de dépasser le tiers. Les appelos ne sont pas une nouvelle classe discriminée, quelle réthorique stupide. Des autoritaires de merde, des ennemis politiques, des services d’Ordre autogérés. Bourgeois, virilistes, hierarchistes, paternalistes, élitistes. Le regard condescendant sur l’ “hystérie émotionnelle” de celleux qui peuvent avoir subi les effets matériels de l’autoritarisme apelo (membres cassés par exemple) semble ne pas déceler le fait que la critique est d’ordre politique: on hait un appelo comme on pourrait haïr un fasciste.