Gilets jaunes : la politique revient dans la rue
Published on , Edited on
Category: Global
Themes: AntifascismeContrôle socialGilets jaunesRacismeRépressionResistances
Réduire les affrontements entre antifas et fascistes à une simple bagarre de rue entre bandes rivales relève soit d’une incroyable mauvaise foi soit d’une cécité précoce. Il est tout de même hallucinant qu’après un siècle passé à subir les Salazar, Franco, Mussolini, Degrelle puis les nouveaux fascismes composés pêle-mêle des Haider, Orban, Berlusconi et consorts, il faille toujours justifier le combat antifasciste alors que c’est l’affaire de tous et pas uniquement celui de celleux qui en font leur cheval de bataille.
Le mouvement des gilets jaunes est un combat politique au sens brut du terme, celui de gens qui se réapproprient le terrain de la rue, le terrain de l’expression publique sans avoir fait l’ENA ou Sciences-Po. Dire de lui que c’est un mouvement apolitique est tout sauf une réalité. N’en déplaise à certains, les gilets jaunes sont en train de se réappropier la politique dans des agoras où chaque jour sont redéfinis les moyens d’expression ainsi que les moyens d’action puisque la République n’offre plus la possibilité de le faire en dehors d’un suffrage moribond qui ne sert qu’à renouveler les élites bourgeoises et que, justement, les mouvances d’extrême droite confortent, jouant à fond leur rôle d’épouvantail.
Que le mouvement soit apartisan, en revanche, c’est certain. A l’écart des centrales de partis totalement prises au dépourvu et étouffées par une contestation à tel point qu’aucune d’entre elles n’osent se manifester pour tenter une récupération sous peine d’un retour de flamme qui s’avèrerait catastrophique, le mouvement se créé sa propre identité politique que l’appel de Commercy a tenté d’illustrer. Et là dedans, aucune référence à ce que pourraient revendiquer les fascistes. Penser qu’une personne développant des idées homophobes, autoritaires, racistes ou sexistes peut se diluer dans un mouvement qui (doit) revendique(r) le contraire, sous prétexte que ce dernier doit embrasser toutes les composantes de la société se trouve démenti tous les samedis par les assauts des milices d’extrême droite qui surgissent ponctuellement dans les cortèges démontrant par-là même leur volonté de ne pas y adhérer. Comment peut-on alors souhaiter établir un projet de société avec des pèlerins pareils ?
Quoi qu’on en dise, en refusant les modes de communication habituels, du moins ceux offerts par la démocratie représentative, les Gilets jaunes ont, ni plus ni moins, choisi la voie de l’insurrection : pas de représentant, blocage économique, occupation de l’espace public, vote à main-levée, démocratie directe, manifestations non-déclarées, tout ce qu’abhorrent les fascistes avec leur soif d’autoritarisme, de défilés au pas de l’oie et d’envie de race blanche. Et, inévitablement, en créant leurs conditions d’expression en dehors des clous, ils s’exposent à la violence de l’Etat qui a compris le danger de la non représentativité mais aussi à celle des identitaires en tout genre qui n’en veulent pas non plus. Contre ça, il n’y a aucune garantie à chercher dans les institutions, encore moins dans une justice qui a décidé de battre le record mondial de jugements lapidaires. En clair, il n’y a rien à attendre de structures contre lesquelles il faut se battre tous les jours. La seule alternative est la riposte.
l’insurrection avec des fafs comme Chouard, Eric Drouet, Maxime “Conspi Fly Rider” Nicolle NON MERCI
Dehors les contre révolutionnaire en jaune et leur RIC de merde
Bah oui, le mouvement des gilets jaunes est complexe et pose de nombreuses questions. Je comprends tes réticences et tu n’es pas le seul à les avoir.
Après, je ne vois pas l’intérêt de ton commentaire.
Le mouvement des gilets jaunes est un large mouvement populaire organisé depuis la base. Cette base est large et diverse et personne ne la contrôle. Je comprends également les gens qui ont envie d’y participer pour établir un rapport de force contre Macron et sa politique.
Ton commentaire, et comment tu le formules ne va probablement pas les convaincre de quitter les gilets jaunes et d’arrêter de relayer les infos qui les concerne.
Je ne pense pas non plus que ton commentaire est de nature à provoquer une réflexion nouvelle sur la question. Je pense que tout le monde est déjà au courant. Et dans ce cas, tu peux juste survoler l’article en te disant, “quelle bande d’idiot.e.s, je suis vraiment pas d’accord avec elleux”
Je vais reprendre à mon compte la phrase que tou.te.s les réacs affectionne, “qu’est ce que tu proposes ?” (désolé, moi non plus j’aime pas cette phrase)
Tu penses qu’il faut arrêter de participer aux Gilets Jaunes et de relayer leurs infos ? Je ne pense pas qu’un commentaire en bas d’un article d’indymedia va changer quelque chose à ça. En revanche, je trouve que ça contribue à mettre une mauvaise ambiance et à dessiner des camps de gens qui ne débattent plus ensemble.