L’institutionnalisation des luttes est une impasse. ouvrons un horizon émancipateur radical !
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Genre/sexualitésRacisme
Face à la recrudescence d’agressions et de violenceS sur les personnes trans, pédé, gouines, pansexuelles, intersexes, asexuelles, non binaires, face à la précarisation des Putes par l’Etat, face aux racismes et à l’islamophobie, à l’antisémitisme exacerbé.es , face à l’invisiblisation des personnes en situation de handicap, face aux discriminations grossophobes, et en solidarité avec les personnes psychiatrisées, ainsi qu’avec toustes les migrant.es avec ou sans papiers, nous rompons avec l’ordre hétérosexuel reproductif, exprimons notre solidarité et notre force et appelons à riposter contre les masculinités hégémoniques destructrices. Si l’un.e de nous est insulté.e, harcelé.e, violé.e, tué.e, incarcéré.e, nous le sommes toustes.
- Nous martelons notre volonté de résister hors des institutions qui régissent nos vies malgré nous et par-delà les frontières qu’elles nous imposent et dont nous ne voulons pas. Nous ne négocierons pas nos droits avec le pouvoir qui nous opprime et qui nous réprime.
Nous créons ensemble un corps agissant né de la rencontre de nos pluralités déviantes et flamboyantes. Nous apprenons ensemble à nous battre par et pour nous-mêmes et à nous défendre les un.es les autres. La prison n’est pas une solution, elle déplace et reproduit les violenceS. La prison est la clef de voûte du système punitif et l’un des instruments de terreur employé par l’Etat. A ce titre, elle apparaît bien plus comme un suppôt de la bourgeoisie à abattre que comme une solution réelle. La seule chose que permette la prison, c’est le maintien du statu quo, autrement dit, la pérennité des oppressions de tous ordres.
Pour nous, les murs de vos richesses sont déjà partout l’expression de notre asservissement et le consumérisme des un.es est partout l expression de l asservissement systématique des autres.
Nous sommes fièr.e.s, vénères, déter, et toujours plus organisé.e.s. La paix sociale n’a que trop duré.
Nous décidons de perpétuer et d’intensifier le rapport de force. Notre rage communautaire est sans frontières et elle est aussi féroce que notre coopération. Nous sommes partout. Puisque tout ou presque nous a déjà été retiré, puisque nous sommes constamment surveillé.e.s et contraint.es par la dictature de la normalité, nous clamons haut et fort : nous n’avons rien à perdre, nous prenons par la force ce qui nous revient de droit et nous construisons dès maintenant notre utopie sur les ruines de votre civilisation.
Fièr.e.s d’être des déserteureuses de la nation et de son régime hétérosexuel nécropolitique *
A bas la dictature de la normalité !
Signé : un jeune mec trans blanc et ses allié*es qui travaillent à conscientiser et refuser leurs privilèges
P.-S.
* Pour mieux appréhender le concept de » régime hétérosexuel nécropolitique » de Paul B Preciado, un texte de l’auteur a été joint
Lettre d’un homme trans à l’ancien régime sexuel Pour mieux appréhender le concept de » régime hétérosexuel nécropolitique » de Paul B Preciado
Pour aller plus loin, à propos d’inclusivité : https://transgrrrls.wordpress.com/2018/11/04/un-peu-de-solidarite-trans/
Si un écho résonne en toi à la lecture de ce texte, écris-nous à anarchxqueer@protonmail.com afin de pouvoir échanger !
Documents associés à l’article :
- Lettre d’un homme trans à l’ancien régime sexuel (PDF – 82.7 ko)
Dans tout ce catalogue des opprimé-e-s, les femmes ne sont mêmes plus citées… (tout comme les prolétaires d’ailleurs).
Si le « féminisme cis » est transphobe, le « féminisme trans » ne serait-il pas bassement misogyne (et aveugle aux questions de lutte des classes)?
Moi j’ai plutôt compris que le texte listait des oppressions qui s’ajoutaient et se croisaient avec l’oppression patriarchale que subissent les personnes « identifiées et/ou assignées femmes ».
Et donc, que la misogynie est le point de départ du texte.
Le texte refuse la hierarchisation des luttes à des fins « classistes ». Puis effectivement, il ne reparle pas d’oppression de classe plus tard. Ca ne me parait pas très grave.