Comment emmerder les anarchistes ?
Published on , Edited on
Category: Global
« Ces derniers temps, on sait pas vous, mais nous, on entend souvent un truc qu’avait pas cours avant. Une nouveauté en matière d’affirmation, pas piquée des vers. Accrochez vous bien… « Ni Dieu ni maître, c’est oppressif ! »
Paf ! C’est du lourd, hein !
Cela a d’abord constitué un outil de trollage (art de faire chier sur le Net pour se marrer et passer le temps), pratique assez répandue chez les anti-anarchistes en ligne. Mais, depuis quelque temps, c’est devenu un argument qui sort facilement lors de débats dans la « vie physique » et qui sonne comme une forme de négation du fondement historique de l’anarchisme.
Généralement, cela donne : « Tu ne peux pas dire “ni Dieu ni maître”, c’est oppressif. Tu ne peux pas obliger quelqu’un à être athée. » Or, dès cet instant, on se rend compte de l’entourloupe. Car il ne s’agit en rien d’imposer quoi que ce soit.
Explication. Lorsqu’une personne énonce « ni Dieu ni maître », c’est d’elle qu’elle parle. Si elle parlait d’une société donnée, ou de la société de ses rêves, elle dirait qu’elle la perçoit – dans le premier cas, qu’elle la veut –, dans le second – « sans Dieu et sans maître ». Référons-nous pour mieux comprendre la chose au slogan de Radio-Libertaire, « la radio sans Dieu, sans maître et sans publicité ». Ce slogan indique clairement que ses auditeurs et ses animateurs comptent bien évoluer dans un environnement radiophonique avec des caractéristiques particulières, précisément sans Dieu, sans maître et sans publicité. C’est clair, non ? C’est clair que, là, rien n’est imposé vu qu’on est pas obligé de causer dans le poste ni de l’écouter. Ça va ?
Revenons à « ni Dieu ni maître ». Le « ni » se rapporte clairement à la personne qui se montre à voir, ou plutôt qui se donne à entendre. Bref, à celle qui énonce. Elle dit d’elle-même ou parlant d’elle-même (ici, c’est la même chose) qu’elle n’a « ni Dieu ni maître ». Cette fois encore, il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit à quiconque. C’est juste une information claire, délivrée à celui ou à celle qui est en face. Quand on se plante face aux prieurs anti-avortement, par exemple, à gueuler « ni Dieu ni maître ! », c’est pour leur rappeler que nous n’entendons pas que leur Dieu guide notre conscience et que nous ne reconnaissons aucun maître pour régler notre existence. C’est une affirmation qu’on leur délivre. Qu’est-ce qui la motive ? C’est simple : nous ne les contraignons pas, les prieuses, à avorter tandis que les bigotes et les bigots veulent, eux, nous interdire l’IVG. Bref, nous partons et nous parlons encore une fois de nous-mêmes. Et qui d’autre que nous-mêmes peut dire ce dont nous sommes fait.e.s et ce dont nous voulons nous défaire, en l’occurrence : les dieux, les maîtres, l’interdiction de l’IVG ? Y a-t-il plus bel acte de raison ? Qui osera nous le reprocher ?
Et puis ; « oppressif », contre qui ? Contre Dieu qui n’existe pas ? Contre les maîtres que nous ne percevons pas comme des camarades ? N’est-ce pas faire preuve d’un minimum de cohérence que d’être « raccord » avec soi-même et avec la réalité sociale ? Pourquoi nous en faire grief ?
Nous serions oppressifs contre les croyantes et croyants, nous dit-on. Mais en quoi affirmer ce qui guide notre vie à des personnes croyantes serait plus oppressif que lorsqu’une personne croyante nous indique ce qui guide la sienne ? Ça va toujours ?
Lorsque vous vous démenez vaille que vaille avec cet argumentaire, votre contradicteur ne tarde pas à sortir sa botte secrète : « Hé, mais c’est même pas anarchiste ! » Ben ouais, Ni Dieu ni maître, c’était le journal de Blanqui, et Blanqui n’était pas anarchiste. Donc c’est blanquiste. Soit. C’est oublier un peu vite que l’on retrouve cette locution au temps des pirates, lors des révoltes passées, sous la monarchie ou la république naissante, etc. Et qu’elle est en filigrane des écrits de tous les penseurs de l’athéisme. Le fait que Blanqui en a fait le titre de son journal, en quoi cela rendrait cette devise inassimilable pour nous ? Dans ce cas-là, il nous faut très vite abandonner le mot « révolution », qui n’est après tout que le titre du livre programmatique de Macron ! Nous faut-il aussi renoncer au pinard au prétexte que les bourgeois remplissent leur cave de bouteilles millésimées ?
Ne soyons pas dupes. Ces attaques sont généralement le fait de gens ayant des liens soit avec des mouvements religieux, soit avec l’idée qu’un tribun gueulard ou un chef à poigne va les sauver. Pis, ce sont parfois les mêmes ! Rien de surprenant à les voir tenter d’exploser une expression aussi claire que « ni Dieu ni maître ». Après tout, cela fait plus d’un siècle qu’elle vient gratter leurs certitudes, s’y opposer, et qu’elle affirme haut et fort que l’on peut se passer de partis, d’État, de religions et autres autorités étouffantes. L’on peut même s’étonner qu’il ne soit pas davantage perçu comme fondamentalement bienveillant, notre cher slogan, de façon immédiate, spontanée.
Notons d’ailleurs que si pour eux « ni Dieu ni maître » est oppressif, il n’en est rien d’aller voter pour enrichir une caste dirigeante si peu attentive à leur misère, la perpétuant même, pour l’éternité – si l’on peut dire. Pauvres pécheurs, pauvres voteurs.
Sérieux. Dénier le droit qu’a chacun de diriger sa vie, d’exprimer pacifiquement comment il entend le faire et ne pas le faire, là est l’oppression. Celle que l’on cache en s’en prenant à un slogan libérateur. »
- SOURCE : Le Monde Libertaire
https://nantes.indymedia.org/articles/33814
http://www.alternativelibertaire.org/?Confus-Zanaz-L-impasse-islamique
Je suis assez d’accord avec l’article que le slogan “Ni dieu, ni maitre” n’est pas oppréssif en soi.
Mais je trouve que ça mérite quand même réflexion. Par exemple dans la chanson “je suis fils de marin”, un couplet dit “je ne veux pas de Dieu, je ne veux pas de maitre”. C’est vrai. Perso, je ne veux pas de Dieu, je ne veux pas de maitre. C’est pas juste moi, c’est tout les anarchistes, en tout cas, les anarchistes orthodoxe. Du coup, tout les anarchistes peuvent chanter cette chanson ensemble et ça donne de la force. Et on se sent une communauté avec un but commun.
Parfois, j’ai aussi envie de me sentir faire partie d’une autre communauté bien plus large, avec les anarchistes mais aussi avec tou.te.s les proscrit.e.s, les exploité.e.s, les opprimé.e.s parmis lesquel.le.s beaucoup ont des croyances religieuses. Et un slogan comme ni Dieu ni maitre dessine un “nous” dont beaucoup de gens ne font pas partie. Alors des fois c’est chouette, et des fois c’est dommage.
Ca fait bien longtemps que porter une critique athée est perçu comme oppressif. C’est pas nouveau, et ce n’est pas spécifique à l’anarchisme.
Lorsque je dis que dieu, quand même, c’est la plus géniale des entourloupes, et qu’il serait intéressant de s’en défaire, certaines personnes me tombent dessus.
“Ah mais comment, et toutes les minorités racisées, tu y as pensé ? Ah mais comment, espèce de laïciste qui veut opprimer celleux qui sont déjà à la merci des fachos !”
Outre le fait que ces personnes nient totalement l’existence de personnes racisées athées (coucou les copaines !), je me demande jusqu’où on doit canard pour “ne pas faire le jeu des fachos”. Est-ce que taire mon incroyance et mon désir de détruire dieu rendra les fafs moins racistes ? Je ne pense pas.
Bref, tout ça, c’est juste des gentes de gauche qui ont mal digéré des idées sur l’inclusivité et qui ne se rendent même plus compte qu’illes se tirent une balle dans le pied.
Je tiens à mon pied, je ne tirerai pas avec vous.
porter une critique athée N’EST PAS PERÇU comme oppressif !
ça c’est l’argument des racistes qui n’ont pas trouvé autre chose pour justifier leur racisme.
le racisme post-colonial prétend que les racisé-e-s n’existent pas et que les antiracistes sont des racialistes, bonne excuse pour réintroduire le mythe de la supériorité occidentale colonialiste qui aurait réussi à dépasser dieu alors que les peuples inférieurs n’ont pas réussi à le faire.
Vous n’avez pas supprimé dieu, vous l’avez remplacé par votre soit disant supériorité
Pour certaines et certains qui subissent la religion et la pression communautaire, loin du regard des médias même libres, ce n’est pas un combat abstrait mais vital.
Alors y pas 36 solutions, quand la pression religieuse qui s’accompagne souvent de pression communautaire devient trop forte et t’étouffe, il ne reste plus que la violence pour régler le problème. Et cette violence devra être un cran au dessus et avoir un effet de sidération sur celles et ceux qui veulent t’opprimer, pour ne pas finir suicidé ou séquestré. Cà peut même finir par une bastos, prenez en bien conscience.
Je comprends bien que çà vous chagrine que vous diplômes ne vous font pas monter aussi vite que vous voudriez les échelons de la société. Mais y a personne qui serait prêt à se suicider pour pouvoir faire la courte-échelle à quelques universitaires en mal de réussite.
Donc gardez vos discours dans vos amphis et sachez à quoi vous vous exposez en dehors.
J’ai écrit : “Outre le fait que ces personnes nient totalement l’existence de personnes racisées athées (coucou les copaines !… ”
Arguments de café du Commerce a écrit : “bonne excuse pour réintroduire le mythe de la supériorité occidentale colonialiste qui aurait réussi à dépasser dieu alors que les peuples inférieurs n’ont pas réussi à le faire”
Donc il me semble que PERSONNE n’a dit, dans cette conversation, qu’il y avait des “peuples” inférieurs ou supérieurs. Personnellement, j’ai dit qu’il y avait des individus athées, et que parmis ces individus il y a aussi des personnes racisées, et que ce fait est systématiquement occulté, ce qui me parait HAUTEMENT RACISTE.
Tu viens d’en faire une superbe démonstration, en passant au passage pour m’englober dans le grand groupe des racistes. C’est fort, mais c’est un peu l’arroseur arrosé.
“Outre le fait que ces personnes nient totalement l’existence de personnes racisées athées ”
Donc la réponse à ce mensonge est parfaitement méritée
Les Éditions libertaires sont souvent mieux inspirées (voir ci-dessous). Sans doute ont-elles senti qu’elles s’aventuraient en terrain glissant quand, avant même la publication de leur livre L’Impasse islamique, elles ont adressé à l’ensemble des éditeurs libertaires ou apparentés une sorte d’appel à soutien préventif. Ce que, à la lecture de l’opuscule, une bonne partie – Libertalia, Le Chien rouge (CQFD), Alternative libertaire, L’Altiplano, Ab Irato, Spartacus, Rue des Cascades, Acratie – ont illico refusé. D’où une lettre circulaire assez aigre accusant tout ce petit monde d’être « comme par hasard » des adeptes du « marxisme, du néomarxisme, du cryptomarxisme, du postmarxisme, du paramarxisme ». Ah, le grand complot marxiste – on avait failli l’oublier celui-là – explique bien des choses ! Plus sérieusement, les Éditions libertaires peuvent comprendre qu’on n’ait aucune envie de donner l’absolution à un livre confus, préfacé par le gaulliste de gauche Michel Onfray… Expliquons-nous.
AL n’a aucun problème pour faire la critique de l’aliénation religieuse. Mais elle reste improductive si elle ne s’applique pas à l’ensemble non hiérarchisé des religions, et si elle ne prend pas en compte les rapports sociaux. L’Impasse islamique, qui aimerait s’attaquer à la religion musulmane, est un ouvrage idéaliste et islamophobe souffrant de trois problèmes. D’abord il relève d’un essayisme vulgaire qui préfère substituer l’érudition lyrique à « l’analyse lourdement outillée » (page 4), n’hésitant pas à s’abriter derrière cette militante « de terrain » (sic) que serait la socialo-sarkozyste Fadela Amara. Ensuite l’auteur développe une vision où priment les abstractions conceptuelles, au détriment d’une analyse matérialiste. Enfin domine une perspective qui sacralise « l’Occident » et la « modernité » qui va jusqu’à prendre pour exemple des leaders autoritaires du type de Mustapha Kemal.
Le problème est pourtant moins l’islam que l’islamisme. Il n’est donc pas culturel mais politique. AL défend une conception rationnelle et scientifique opposée à la déraison des systèmes de domination existants, mais on ne peut pas empêcher par la contrainte les individus de faire groupe sur des bases religieuses, s’ils le font sans coercition. Or l’auteur fait une équation à la De Villiers, identifiant islam, islamisme et terrorisme.
Préférons les études sérieuses de Georges Corm, de François Burgat et d’Olivier Roy, à ce salmigondis célébrant un Occident fantasmé. C’est sûrement cette vision fantasmatique et anhistorique qui explique que l’auteur oublie opportunément d’en mentionner les tares – génocides, guerres impérialistes, destruction capitaliste des sociétés et de la planète. Toutes preuves d’une « modernité occidentale » bien réelle celle-là.
Les Éditions Alternative libertaire
Parlons en d’AL les pas libertaires pour une thune qui reviennent en quasi extase mystique de l’AG des gilets bruns de Commercy qui étaient truffée de rouge bruns, d’éco fascistes mystiques de conspis et d’adeptes de la secte fascisante des gentil virus de Chouard. A DÉGUEULER
C’est quoi les prochain thèmes des journée d’été d’AL “discutons et débattons de démocratie directe avec les fachos pour confronter nos idées”. Et oui les ducon lajoie il y a aussi des fafs qui tente de récupérer les notions de démocratie directe comme de Benoist ou Fiorile rencardez vous.
AL des “anars” qui acceptent de défiler avec des gilets bruns bardé de drapeaux tricolores beuglant ce chant de haine natio raciste la marseillaise, ces drapeaux tricolore dont les trois couleurs sont tachées du sang de camarades Anarchistes flingués et guillotinés
JULES, RAYMOND, VICTOR, ROSA ,BENOIT,EMMA, NOS CAMARADES ESPAGNOLS DE 36 REVENEZ VITES LES “ANARS” 2019 SONT DEVENUS BARGES