Francophonie: la dictature se conjugue au pluriel
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Xème sommet de la Francophonie: la dictature se conjugue au pluriel
Mi-août, Jacques Chirac célébrait le 60ème anniversaire du débarquement de Provence en présence de plusieurs dictateurs africains. Le 26 novembre à Ouagadougou c’est à nouveau entouré d’une nuée de despotes, que Jacques Chirac a inauguré le Xème Sommet de la Francophonie : les Bouteflika (Algérie), Compaoré (Burkina Faso), Biya (Cameroun), Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Guelleh (Djibouti), Bongo (Gabon), Ould Taya (Mauritanie), Déby (Tchad), Eyadema (Togo), Ben Ali (Tunisie), tous responsables de violations massives des droits de l’homme et du maintien des populations africaines dans la misère et sous le joug de la tyrannie, viendront comme à l’accoutumée s’assurer du soutien politique, économique et militaire de leur ancienne puissance coloniale.
A l’image des Sommets franco-africains, ce grand rendez-vous de chefs d’Etat n’est qu’un prétexte de plus pour afficher une « photo de famille » rassurante et mettre en scène, sourires forcés à l’appui, l’intemporalité des liens politiques (plus encore que linguistiques et culturels) unissant la France et ses anciennes colonies. Il est à parier que l’Afrique sera la mieux représentées par un casting impressionnant de chefs d’Etat se bousculant aux côtés du « Prince » Jacques Chirac et de son maître de cérémonie Blaise Compaoré (président du Burkina Faso) pour redorer un blason démocratique terni par des décennies de déni des doits de l’homme. La langue française est bien un dénominateur commun entre ces chefs d’Etat africains, pourtant il en existe un autre. A quelques (notables) exceptions près, c’est la pratique autoritaire du pouvoir qui les caractérise.
Depuis 40 ans la France n’a cessé de confisquer l’indépendance de ses anciennes colonies en y maintenant un système d’exploitation clientéliste, soutenant politiquement, économiquement et militairement des régimes « aux ordres ».
Alors, que l’on ne s’y trompe pas. La francophonie et donc le partage d’une même langue par différents peuples n’intéresse pas ces chefs d’état. Plutôt que de se servir du français comme un patrimoine commun favorisant un rapprochement des peuples et une harmonisation par le haut de leurs normes sociales et politiques, depuis les années soixante la France (avec la complicité de ses dictateurs-amis africains) a choisi d’utiliser son influence linguistique comme le voile d’une politique de domination lui permettant de pérenniser son emprise économique et politique.
Le thème à l’affiche de ce Xème Sommet de la Francophonie est:
« La francophonie espace solidaire pour un développement durable ».
Mais comment envisager un quelconque développement durable dans des pays où les droits individuels sont ainsi bafoués et les biens publics spoliés ?
Considérant que la condition préalable au développement harmonieux des pays africains ne peut être que l’avènement de la démocratie et son pendant logique, la fin du soutien français à des régimes dictatoriaux, l’association Survie a lancé en mai dernier une campagne visant à disqualifier certaines pratiques honteuses de la diplomatie française (complicités dans la mise en place de dictateurs, validation d’élections truquées, etc.).
Cette campagne, contre « les dictateurs amis de la France », cherche à initier des espaces de réflexion et de mobilisation autour de la défense des droits politiques en Afrique francophone.
Pour plus de renseignements :
survie-nantes@club-internet.fr
02 40 59 98 41
http://survie-france.org http://stop-francafrique.com
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