Dans le cadre de la lutte contre le pouvoir exercé par et pour les plus riches, il ne faut pas se disperser et taper là où ça fait mal. C’est pourquoi, suite à son mouvement de grève, SURRÉALISTE éditions passe à la contre-offensive et défini son plan de bataille en quatre axes. Maintenant que le round d’observation est terminé, on va pouvoir passer aux choses sérieuses, l’adversaire a de grands trous dans sa garde.

1) La thune

Vous voulez vraiment faire mal aux autocrates de la ploutocratie mondiale ? Rien de plus facile : il faut les frapper au porte-monnaie. Pas besoin de développer ce point pour l’instant, j’y reviendrai plus à fond dans d’autres contributions à venir.

2) L’information

Il n’y a pas d’informations supérieures aux autres. Chaque injustice, aussi infime soit-elle, doit être dénoncée haut et fort. C’est parce que le peuple a pris l’habitude de trop prendre sur lui que le système s’emballe. Faire de l’information c’est communiquer autour de soi. Nous sommes tous des médias, il n’y a aucune pudeur à avoir, quelles que soient les railleries, le con est toujours le con qui se moque. Il est temps de faire fi des esprits qui se croient supérieurs au point de vouloir éteindre ceux de leurs contemporains. On en a soupé de ceux là, de ceux qui commentent tout et n’importe quoi, qui mettent leur grain de sel partout sans rien connaître à rien pour cause d’encrassement intellectuel consécutif à une vie de petit bourgeois et qui, par-dessus le marché, sont payés pour ça. N’hésitez pas, parlez de vos expériences, participez aux médias libres, ils sont là, ils vous tendent les bras. Le peuple d’en bas mérite mieux que TF1 ou le Figaro,

3) La convergence

Le ouèbe nous en offre l’exemple, mieux vaut une dizaine de sites altermondialistes qui cartonnent que dix mille qui brassent du vent et qui épuisent les énergies. Il en va de même dans la vie réelle. Mais sur ce point, on ne va pas trop vous en demander, car on est bien conscient que l’état de division est tel, que c’est bien trop dur pour des militants issus de la société de consommation que de s’asseoir sur leurs étiquettes et leur esprit bassement partisan. En attendant que ça bouge grâce à je ne sais quel miracle, vous pourrez toujours méditer entre République et Nation sur le fait que l’on a la société que l’on mérite et remercier vos bergers de la gauche virtuelle pour leurs actions qui le sont tout autant. Mais après tout, si vous ne pouvez pas vous passer de vos organisations qui, quoi qu’on en dise, sont toutes pyramidales, faites-vous tatouer un code-barres sur le front, comme ça vos dirigeants gagneront du temps dans l’instauration de leur système orwelien. Et puis, ça permettra aussi aux esprits libres et cartésiens de se faire une idée sur l’étendue de l’épidémie de moutonite aigue qui touche ce pays depuis belle lurette. Mieux vaut un petit troupeau de tigres qu’un conglomérat de moutons.

4) Se débarrasser de la gauche. Pas des militants qui, dans leur écrasante majorité, sont des personnes sincères et engagées dans la lutte – la naïveté, ça finit toujours par passer. Non, il faut imploser les institutions [majoritairement parisiennes] qui empêchent toute avancée et surtout ne rien recréer car se serait aussitôt récupéré. Et pour cause : la justice sociale, le bon sens… ça n’appartient à personne, sinon à l’esprit libre du militantisme humaniste. C’est pourquoi, il n’y a pas besoin de structure pour ça, seul l’envie de progresser ensemble sert de ciment à l’autogestion. L’horizontalité ainsi créée peut faire écrouler la pyramide et relever de manière conséquente la hauteur de sa base.

LA RUBRIQUE : FAIS-TOI DES AMIS

A titre personnel, soyons clairs pour l’avenir

Je ne me fais aucune illusion concernant l’impact de cette contribution, vous êtes assez grands pour savoir ce que vous avez à faire, ce n’est pas un scoop, il n’y a rien à attendre de la plupart d’entre vous qui êtes englués dans votre petit confort tout relatif, bien au chaud dans le cocon de vos systèmes pyramidaux, bercés par le mirage de luttes stériles qui donnent l’impression d’avancer quand tout recule.

Subir ou agir, il faut choisir. Il y a bien un moment où il faut regarder la vérité en face, ce n’est pas le bilan des dix dernières années de luttes sociales qui me contredira. Il est grand temps de se faire violence et d’agir efficacement, ou bien d’accepter sa condition de collabo du libéralisme.

Se dire de gauche ne suffit pas. Être de gauche aujourd’hui signifie pratiquer l’ultralibéralisme plus ou moins mou dans la forme et conventionnel dans le fond, tandis qu’être à droite signifie pratiquer cette misérable doctrine sans avoir à se soucier d’un quelconque héritage progressiste, juste là pour entretenir l’illusion d’un réel débat démocratique. La gauche n’est pas en panne, la gauche est morte. Il est temps d’en faire le deuil et de penser d’urgence à d’autres alternatives qui ne soient pas récupérées par une certaine fRANCE d’en haut qui se réclame de Jaurès et autre Ferry tout en se fourvoyant et en soutenant sournoisement les positions les plus crasses de ses amis les patrons, qu’elle se complait à convier lors de ses grands raouts qu’elle affectionne tant.

Vous êtes tous trop habitués à être caressé dans le bon sens du poil. Même sur les médias libres on en arrive à vous servir la soupe que vous attendez, du convenu d’avance, comme à la télé. Pas la peine de se fatiguer les neurones, à lire le début, on connaît déjà le milieu et la fin. Cette époque là est révolue, il faudra vous y habituer. Vous en avez pour un moment à me supporter car, au moins, avec l’open publishing j’ai la sécurité de l’emploi. Bref, comme on dit à Marseille « trainquille !». J’en profite au passage pour encenser l’un des lectorats les plus réactionnaires et exigeants, qui consomme de l’info libre comme d’autres regardent des magazines dits d’actualité sur la première chaîne qui rime tellement bien avec haine.

Du fait, des erreurs sont commises. L’excès de zèle conduit le féminisme à la déféminisation, l’anarchisme officiel [cherchez l’erreur] au stalinisme officieux, la lutte ouverte au sectarisme… On travaille à l’envers, c’est le dernier qui a parlé qui a raison. Cette situation n’est pas étrangère au fiasco social dans lequel nous sommes plongés. Les initiatives du monde alter pour changer le cours des choses sont si souvent empreintes de personnalités imbus, de raisonnements aveugles, de quête de reconnaissance… que les dérapages de ceux qui se sont érigés en juges des actions de la partie adverse sont fréquents. Et pour cause : ce petit monde est tellement sûr de sa rigueur morale qu’il en oublie de se créer des garde-fous. C’est une grave erreur qui, j’ose l’espérer, est commise par omission plutôt que par orgueil.

Pourquoi ne pas le dire ? Beaucoup d’entre-vous sont des larves qui passent leur temps à critiquer sans proposer, à applaudir béatement des deux mains tout ce qui s’inscrit dans le champ de leurs oeillères, qui zappent d’un média à l’autre pour se conforter dans leurs opinions politiques dépassées et vomir sur tout le reste… Bilan : ça n’avance pas et tout ce joli p’tit monde campe sur des positions d’un autre siècle pendant que la droite gagne du terrain. Cette gauche qui se dit progressiste n’est même pas capable de se retrouver un nouveau Lénine, un nouveau Marx, un nouveau Ché… tout au plus un Bové télégénique sous contrat chez le baron Seillière et un Ramadan tout aussi télégénique quand il fustige la laïcité si chère à la gauche d’hier et si encombrante pour celle d’aujourd’hui qui réclame plus de sécurité pour des quartiers dans lesquels elle ne met jamais les pieds. Pendant ce temps, nos ennemis conservateurs font dans le néo. Pas l’un d’entre eux pour se réclamer du maréchal Pétain. Non, ils sont plutôt chiraquiens ou pour Madelin. La pseudo liberté libérale en perpétuel mouvement se retrouve donc en position de force face à l’immobilisme progressiste…

Quand les règles du jeu sont truquées, je renverse la table. Si aucun arbitre n’intervient et que la culpabilité des tricheurs est avérée, c’est immédiatement la bagarre jusqu’à ce que justice soit établie. Il faut être le dernier des moutons pour accepter de se faire plumer pendant des années de la sorte. La vie est un combat certes, mais force de reconnaître qu’en ce début de millénaire, la lutte personnelle que se livre tout un chacun pour se réaliser tourne plutôt au mauvais western dont nous sommes les péons qui attendent indéfiniment une cavalerie qui n’arrivera jamais, car trop occupée à damer le pion des indiens du Sud [comme quoi, vaut mieux éviter de se tromper de cavalerie. Au pire, si elle n’arrive pas, mieux vaut penser à se trouver un cheval et à rejoindre d’autres cavalier(e)s pour en créer une. On est jamais aussi courageux que par soi-même – et c’est pas ta mère qui dira le contraire].

Dans l’art martial inventé par Bruce Lee, le jeet kune do “La voie du poing qui intercepte”, il est question de l’eau qui peut prendre la forme de toute chose. Si la partie sportive du concept ne m’importe guère, la philosophie, quant à elle, m’intéresse au plus haut point, d’autant plus que son concepteur n’eut pas le temps d’en faire ressortir toute l’intensité. Pour l’expliquer de façon métaphorique, voici ce qu’il disait en substance : «L’artiste martial doit être comme l’eau. Quand on verse de l’eau dans une tasse, elle en épouse la forme et devient la tasse. Quand on la verse dans une théière, elle devient la théière…». Il voulait dire par là, qu’à l’instar de l’eau, il faut coller totalement à son adversaire, à ses mouvements, à sa technique, à sa psychologie, afin de pouvoir le neutraliser à tout moment, de manière on ne peut plus efficace, grâce à la force tranquille et sans limite de l’esprit éveillé qui réserve bien des surprises au jeu du «Tel est pris qui croyait prendre». Ce à quoi je puis rajouter ma modeste contribution : Il faut être comme l’eau et pouvoir s’adapter au maximum à la technique de son rival pour pouvoir le contrer, mais il faut être aussi capable, le moment venu, de se transformer en glace ou en vapeur et de prendre conscience que la formule philosophique H2O permet aussi, si elle est utilisée avec discernement, d’atteindre assez de puissance pour terrasser n’importe quel dragon – fusse-t-il capitaliste et néocolonialiste. Sur la glace dure comme de l’acier, les phalanges du néolibéralisme se briseront en mille éclats inoffensifs, tandis que la vapeur canalisée à l’extrême le réduira à néant. Ce n’est qu’un apéritif, c’est inimaginable ce que l’on peut faire avec de l’eau. Depuis que je réfléchis là-dessus, j’en aurais presque arrêté la bière. Mais je vous laisse y songer par vous-même, il faut toujours en garder un peu sous le pied.

Tout ça pour dire qu’avant d’engager le combat qui s’impose, une ultime mise au point est nécessaire. A force de n’avoir que les mots lutte et combat à la bouche, nombre d’entre-vous en ont oublié le sens exact, à tel point qu’ils confondent onanisme intellectuel et querelles intestines avec ces deux vocables. Laissons donc sur place ceux qui combattent des moulins et attaquons-nous plutôt directement au monstre capitaliste. Au jour d’aujourd’hui, où la conjoncture se rapproche sans cesse du point critique où tout va exploser dans le mauvais sens du terme, il est temps de savoir avec qui exactement on peut avancer ou pas. Cette première phase qui consiste à connaître parfaitement son adversaire déclaré est maintenant terminée, il est désormais temps de s’occuper des faux amis de l’altermondialisme afin de passer au plus vite à la phase trois : celle de l’autre monde possible qui ne sera qu’une simple formalité étant donné qu’il n’y a qu’un tigre de papier en face. Fourbes de gauche, ne vous étonnez donc pas si l’on tire sur vous à boulets rouges, car qui sème le doute finit tôt ou tard par récolter des certitudes. Autrement dit, pour qui voit clair dans le manège des récupérateurs, il ne faut laisser personne faire obstacle sur la route qui conduit à l’altermonde du moment que des remises en question permanentes basées sur les valeurs universelles de ce mouvement confortent dans le sens que la direction est la bonne. Reste à se mettre d’accord sur le sens du mot combat. Gandhi, ainsi que bien d’autres, était un combattant. Il faut arrêter de confondre pacifisme et immobilisme et, au pire, si quelques coups de pieds au cul se perdent au passage, ça ne pourra que faire le plus grand bien aux chantres de l’inaction. Au même titre que la cigarette, l’immobilisme tue et nuit gravement à votre entourage. Le capitalisme entretenu par des ploutocraties non dissimulées fait plusieurs morts à la seconde, ce carnage doit s’arrêter, non pas au plus vite, mais immédiatement.

Conclusion

Les braves se reconnaîtront, quant à ceux qui sont pris on ne peut plus ouvertement pour cible par quelques dards, dites vous bien que je vous hais à peu prêt autant que je vous aime, ça doit être pour ça que je vous déteste, vous, les larves de la gauche qui n’en est pas une. Sachez encore, vous qui en avez plein la bouche de vos belles théories que vous êtes en mesure d’appliquer mais qui s’avèrent empiéter sur vos ambitions personnelles savamment entretenues par la société du spectacle, que le respect se mérite et qu’il n’est jamais trop tard pour l’inspirer [Attention, cet article ne se trouve jamais au rayon des soldes]. A bon entendeur, l’avis de tempête est lancé. Le crachoir à venin est ouvert plus bas, je suis prêt à descendre dans l’arène. Les hostilités sont ouvertes, rangez vos chaussures pour l’instant, vous aurez droit à la brosse à reluire quand le monde sera reluisant de justice sociale. En attendant, tenez-vous le pour dit : il n’y aura pas de quartier pour les faux amis qui sont désormais rangés dans la même catégorie que les ploutocrates. Quand la politesse frise l’hypocrisie, il est grand temps de mettre les pendules à l’heure et les empêcheurs d’avancer au placard. On ne discute pas avec les brouettes, on les pousse !

Eh oui, c’est comme ça, je ne suis pas gentil ! Pour le cirage de pompes il y a les médias classiques. Au moins, eux, ils vous diront à quel point vous êtes sensationnels pour mieux vous refourguer des crèmes dessert qui guérissent le cancer, des 4×4 qui respectent la nature, des liquides qui font la vaisselle tout seul, des pommades qui vous rendent belles et intelligentes… Ah oui, il faut bien le dire, eux au moins ils ne vous prennent pas pour la moitié d’un(e) abruti(e)… Vive vous, Vive moi, Vive nous, Vive les cons !

Et surtout, n’oubliez pas d’allumer votre télévision. Les ondes alpha, il n’y a rien de tel pour se refaire un moral de légume.

ÅñÄR©HY Vaincra !

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Et en cadeau bonus, DJ Matt Lechien vous a concocté un mix electropunk & roll pour animer vos fêtes de fin d’année. Il est poétiquement intitulé «fuck the system» et est dédié à nos zamis des forces du désordre, ainsi qu’à leurs maîtres qui se croient intouchables.

A TÉLÉCHARGER ICI (4mo format ogg + zip)

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