Appel à action : libérez ahed tamimi !

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Ahed Tamimi, 16 ans, est une célèbre activiste du village palestinien occupé de Nabi Saleh. Son courage et celui de sa famille ont fait le tour du monde entier depuis que le village s’oppose aux soldats israéliens armés, aux confiscations de terres et à l’installation de colonies qui s’emparent des ressources locales – au point que même le puits du village a été confisqué.
Le père d’Ahed, Bassem, a posté sur Facebook qu’Ahed était visée depuis qu’elle avait été attaquée par les médias israéliens pour avoir protesté contre les soldats de l’occupation qui, à Nabi Saleh, avaient abattu un adolescent de 14 ans d’une balle enrobée de caoutchouc dans la tête. Le garçon, Mohammed Tamimi, se trouve actuellement dans un coma artificiel. Bassem Tamimi a déclaré que les militaires avaient fait irruption dans la maison familiale avec une extrême brutalité, qu’ils avaient frappé Nariman Tamimi, la mère d’Ahed, ainsi que ses frères et sœurs, qu’ils avaient également confisqué téléphones, caméras, PC portables et autres appareils électroniques. Ahed a été emmenée vers une destination inconnue par les soldats de l’occupation.
Ahed a acquis une renommée internationale en raison de sa défense des droits des Palestiniens sous l’occupation, et, entre autres, pour avoir pris la défense de son petit frère arrêté par un soldat israélien et avoir protesté contre les confiscations de terres visant Nabi Saleh et d’autres villages à la périphérie de Ramallah. Elle s’est rendue maintes fois à l’étranger, y compris en Turquie, en Afrique du Sud ainsi qu’au Parlement européen, voici quelques mois, lors d’une conférence sur les femmes dans la résistance palestinienne au cours de laquelle elle avait pris la parole aux côtés de Leila Khaled, Sahar Francis et plusieurs parlementaires.
Au début 2017, le visa d’Ahed pour les États-Unis avait été soumis à une « révision administrative » alors qu’elle devait participer à une tournée dans tout le pays en compagnie de l’écrivaine et activiste Nafya Tannous et de la dirigeante religieuse et militante pour la libération des noirs, Amanada Weatherspoon, tournée dont le thème devait être la solidarité entre Palestiniens et noirs et leur lutte commune. En raison de la lenteur des délais et, finalement, du refus du visa, Ahed n’avait pu rallier la tournée prévue.
Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network dénonce l’arrestation d’Ahed Tamimi, la dernière de plus de 450 Palestiniens arrêtés par les forces israéliennes de l’occupation depuis la fameuse déclaration du président américain Donald Trump disant qu’il reconnaissait Jérusalem comme capitale d’Israël. Issa Qaraqe, de la Commission palestinienne des affaires des prisonniers, a expliqué qu’environ la moitié des personnes arrêtées, comme Ahed, Abdul Khalik Burnat et Fawzi al-Junaidi, étaient des enfants. Actuellement, des centaines d’enfants palestiniens sont emprisonnés en Israël et soumis fréquemment à des séances de coups et violences en tous genres, à des interrogatoires sans la présence de parents ou d’avocats, ce qui constitue une violation de la loi. Nous invitons instamment les personnes conscientes du monde entier à entreprendre des actions pour Ahed et les autres enfants palestiniens emprisonnés dans les centres de détention, centres d’interrogatoire et prisons de l’occupation.
La résistance du peuple palestinien n’a jamais été muselée par des arrestations ni par la répression et nous, dans le monde entier, devons montrer clairement que nous sommes aux côtés du peuple palestinien dans sa défense de Jérusalem, de l’ensemble de ses terres et de sa population. Ceci inclut la solidarité avec les prisonniers palestiniens détenus par Israël dans leur lutte pour leur propre libération, celle de leur peuple et de leur patrie occupée.
Agissez :
1 – Pour les sympathisants aux USA : appelez votre membre du Congrès pour qu’il soutienne la H.R. 4391, la loi pour la Promotion des droits humains par la fin de la détention militaire israélienne des enfants palestiniens. Parlez-lui plus précisément de l’arrestation d’Ahed, et incitez-le à agir pour sa libération. Cliquez ici pour dire à votre membre du Congrès de soutenir le projet de loi. Dites-lui de faire pression sur Israël pour la libération d’Ahed et des autres gosses palestiniens qu’il a mis en détention.
2 – Pour les sympathisants internationaux : appelez vos responsables gouvernementaux et demandez-leur d’agir pour Ahed Tamimi et les autres enfants palestiniens prisonniers, et pour la liberté pour Nariman Tamimi.
Appelez d’urgence les responsables de votre pays :
la ministre des Affaires étrangères d’Australie, Julie Bishop : + 61 2 6277 7500
la ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland : +1-613-992-5234
la commissaire de l’Union européenne, Federica Mogherini : +32 (0) 2 29 53516
le ministre des Affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, Muray McCully : +64 4 439 8000
le secrétaire des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Boris Johnson : +44 20 7008 1500
le président des États-Unis, Donald Trump : 1-202-456-1111
3 – Appelez l’ambassade israélienne la plus proche et faites-lui savoir que vous êtes au courant de la détention d’Ahed Tamimi à Nabi Saleh et des autres enfants palestiniens prisonniers. Exigez qu’Ahed, sa mère Nariman, et les autres enfants détenus soient immédiatement libérés. Contact information, ici : – https://embassy.goabroad.com/embassies-of/israel4
4 – Joignez-vous à l’une des nombreuses manifestations pour Jérusalem, et distribuez cet envoi et d’autres informations sur Ahed et les prisonniers palestiniens. Faites participer les autres à cette lutte pour la liberté des Palestiniens ! Lancez la campagne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre Israël et les grandes sociétés qui en sont complices, telles HP et G4S.
Source: Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal pour la Palestine.be et JPP pour l’Agence Média Palestine
http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2017/12/21/appel-a-action-liberez-ahed-tamimi/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=appel_a_action_liberez_ahed_tamimi&utm_term=2017-12-24
Mardi à 3 h du matin, les forces israéliennes ont fait irruption chez moi et ont arrêté ma fille. Ils ont tiré Ahed du lit, l’ont menottée et l’ont mise à l’arrière de leur jeep militaire. Elle est âgée de 16 ans.Le matin suivant, ma femme est allée au commissariat de police pour être avec notre fille alors qu’elle était interrogée. Mais Israël l’a mise également en détention. Le jour suivant, ils ont arrêté ma nièce Nour âgée de 21 ans. C’en est trop ! Ils doivent libérer immédiatement les femmes de la famille Tamimi ! Ils doivent arrêter la persécution de ma famille.
Tout ceci a commencé vendredi dernier quand des soldats ont dans mon village tiré directement en plein visage sur Mohammed Tamimi, âgé de 15 ans avec une balle d’acier enrobée de caoutchouc. Après opération, Mohammad a dû être placé en coma médicalement provoqué. Puis les soldats sont venus chez nous. Ahed et Nour ont giflé les soldats et les ont repoussé, en hurlant qu’ils ne pouvaient pas entrer chez nous.L’armée israélienne se sent menacée par nos manifestations régulières, par notre refus de vivre sous occupation.Ahed a comparu hier devant le tribunal. Sa détention a été prolongée parce qu’elle refuse de parler. Pas de coopération avec l’occupation ! Nour et mon épouse, Nariman, ont comparu aujourd’hui devant le tribunal militaire. Leur détention a aussi été prolongée au moins jusqu’à lundi. Ahed, Nariman et Nour sont détenues à la prison d’Hasharon. Ahed est détenue avec les prisonnières israéliennes et Nariman et Nour sont détenues avec les prisonnières palestiniennes. Même si Ahed n’est pas dans la même section de la prison que sa mère et sa cousine, elle demeure forte et déterminée.
Dites à l’armée israélienne de libérer ma famille et de mettre fin à leur occupation longue de 50 ans de notre pays.Il est de notre responsabilité de résister aux soldats qui entrent dans notre village et aux colons qui occupent nos terres et prennent nos ressources. En raison du travail de notre famille, j’ai été reconnu Défenseur des Droits de l’Homme par l’Union Européenne. A l’âge de 13 ans, ma fille a remporté en Turquie le Prix Handala du Courage. Amnesty International, pendant un de mes emprisonnements, m’a déclaré prisonnier de conscience.
Chaque semaine, ma femme aide à diriger notre manifestation contre l’occupation. Maintenant sa résistance se déroule de l’intérieur d’une prison israélienne.Dites à l’armée israélienne de libérer ma famille et de mettre fin à leur occupation longue de 50 ans de notre pays.Des gens et des organisations dans le monde entier des Jeunes Contre les Colonies à la Voix Juive pour la Paix, CODEPINK et d’autres aux USA nous soutiennent. Ils rédigent des communiqués de presse, lancent des appels téléphoniques et se tiennent à nos côtés. Demain à 24 h Heure de l’Est (Est des Etats-Unis), (19 h à l’heure palestinienne) il y aura une tempête sur twitter (tweetstorm) avec le hashtag #FreeAhedTamimi. Je remercie chacun pour son soutien et j’espère que ma famille sera bientôt libre. »
https://www.france-palestine.org/Arrestation-de-Ahed-Tamimi-Bassem-Tamimi-temoigne
Palestine : L’occupant se surpasse pour Noël !
Bombardements, manifestants blessés, journalistes et soignants palestiniens ciblés, enfants arrêtés, les troupes d’occupation ne font pas relâche à Noël ! Le bilan a dépassé les 700 blessés vendredi lors de manifestations contre la déclaration de Trump, selon le Croissant Rouge palestinien.
Dix journalistes ont été blessés vendredi, et une centaine d’entre eux empêchés de faire leur travail depuis le 6 décembre, rapporte le syndicat des journalistes palestiniens.
Plusieurs soignants ont également été la cible des tirs de l’occupant, tandis que les Palestiniens qui s’étaient regroupés à la Porte de Damas à Jérusalem pour se rendre à la mosquée al-Aqsa, ont été bloqués. Des keffiehs ont été arrachés à des jeunes par la police pleine de hargne.
Plus de 500 Palestiniens, dont 170 mineurs —le plus jeune ayant 6 ans—, ont été détenus par Israël depuis l’annonce faite par Trump, a comptabilisé Addameer.
Une quarantaine d’enfants se trouveraient toujours incarcérés dans la prison d’Ofer, humiliés, et frappés lors de leur arrestation.
UN ENFANT DE 6 ANS « RETENU » PAR L’ARMÉE
Accusé d’avoir jeté des pierres, Ashraf, un enfant de 6 ans du camp de réfugiés de Jalazun, a été littéralement enlevé par les forces d’occupation et « retenu » dans un bureau de l’armée à Ramallah, pendant 5 heures le 18 décembre, avant que son père soit appelé et puisse venir le chercher, témoigne Amira Hass dans Haaretz.
La journaliste israélienne, qui a été le voir au domicile familial après cet enlèvement, a pu constaté le désarroi de l’enfant terrorisé et traumatisé, après cet enlèvement accompagné de plusieurs coups assénés par le soldat qui l’a kidnappé et emporté sur son dos « comme un sac de farine ».
Ashraf a repris l’école, indique son père, mais il continue à faire des cauchemars et à se réveiller en sueur au milieu de la nuit.
UNE BALLE DANS LA NUQUE POUR UN ADOLESCENT DE 15 ANS : IL AVAIT MIS LA MAIN DANS SA POCHE
On apprend par un article de Gideon levy dans Haaretz que « l’armée la plus morale du monde » a logé une balle dans la nuque de Hamed al-Masri, lycéen de 15 ans de la ville de Salfit, qui passait à une douzaine de mètres d’un sniper ambusqué parmi les oliviers palestiniens près de la colonie d’Ariel.
Après qu’il soit tombé visage ensanglanté sur les pierres le soldat l’a retourné avec son pied et a constaté après l’avoir fouillé, qu’il n’avait rien dans les poches. Mais voilà, Hamed « avait mis la main dans sa poche de manière suspecte », a expliqué ce soldat.
Une ambulance et un hélicoptère l’ont transporté à l’hôpital pour enfants de Petah Tikva, et il est toujours inconscient après cette attaque et plusieurs interventions chirurgicales à la tête.
Son père et sa mère ont pu aller le voir à l’hôpital mais son frère s’est vu interdire l’entrée en Israel.
http://www.europalestine.com/spip.php?article13761
BDS : la chanteuse Lorde boycotte Israël
La chanteuse néo-zélandaise Lorde a annulé le concert qu’elle avait programmé à Tel-Aviv, après avoir été informée de la réalité de l’apartheid par la campagne BDS.
Lorde, 21 ans, l’une des chanteuses pop parmi les plus populaires actuellement dans le monde, avait annoncé il y a quelques jours les étapes de sa prochaine tournée mondiale, avec un spectacle en Israël au début de l’été.
Rapidement cependant, des militants néo-zélandais lui adressaient une lettre ouverte, signée notamment par Justine Sachs, une citoyenne néo-zélandaise d’origine juive, et Nadia Abou Shanab, une néo-zélandaise d’origine palestinienne.
« En vous produisant à Tel-Aviv, que vous le vouliez ou non, que vous en ayez conscience ou pas, vous servirez les intérêts du gouvernement israélien, même si vous ne dites pas un mot de politique. Et cet effet ne pourra être effacé par la meilleure des musiques ni les meilleures intentions au monde », y expliquaient les rédacteurs de la lettre.
« Message reçu ! Je viens de parler avec beaucoup de gens sur cette affaire, et toutes les options sont maintenant sur la table. Merci pour la formation. On apprend à tout âge, n’est-ce-pas ? », répondit la jeune Lorde.
Et dimanche, le producteur israélien de la chanteuse dut se rendre à l’évidence : « Nous sommes au regret d’annoncer l’annulation du concert de Lorde l’été prochain. Les personnes ayant déjà acheté leur billet ont quinze jours pour se le faire rembourser », indique la société dans un communiqué.
http://www.europalestine.com/spip.php?article13764
Voir aussi :
La chanteuse Lorde annule un concert à Tel-Aviv après un appel au boycott d’Israël
https://www.ouest-france.fr/monde/israel/la-chanteuse-lorde-annule-un-concert-tel-aviv-apres-un-appel-au-boycott-d-israel-5471003
Un tribunal militaire de l’occupant israélien a prolongé de 10 jours, pour « complément d’enquête », la détention de la jeune fille de 16 ans, devenue le symbole de la résistance à l’occupation de la Palestine.
Narriman, la mère d’Ahed et sa cousine de 21 ans, Nour sont toujours emprisonnées elles aussi.
Ahed, s’en était pris à des soldats occupant le devant de sa maison après que son cousin eût été grièvement blessé par l’armée dans son village de Nabi Saleh, lors d’une manifestation contre la déclaration de Trump sur Jérusalem, il y a une dizaine de jours.
En l’espace de 5 jours, Ahed, apprend-on a été détenue par l’occupant israélien dans 3 lieux différents, sans accès à un avocat ni à la présence, alors qu’elle est mineure. Technique israélienne bien connue, qui a pour objectif d’épuiser les détenus palestiniens pour tenter de les faire « craquer ».
Dans le sinistre centre d’interrogatoire « Moscobiyeh » à Jérusalem Ouest, où elle a été détenue en violation de la Convention de Genève qui « interdit à une puissance occupante de transférer tout ou partie de la population occupée ». Elle a été incarcérée seule, dans une cellule glacée, parce qu’elle refusait de « coopérer » avec les « interrogateurs ».
Puis elle a été conduite à la prison de Hasharon, dans le Nord d’Israel, toujours en violation du droit international, puis à celle de Ramlah, à l’extérieur de Jaffa, avec des caméras la filmant en permanence, indique le site de Mondoweiss.
http://europalestine.com/spip.php?article13766
Le père d’Ahed Tamimi est fier de sa fille. Il dit qu’elle est une combattante de la liberté qui, dans les années qui viennent, conduira la résistance au régime israélien.
Cette nuit aussi, comme toutes les nuits depuis que des dizaines de soldats ont envahi notre maison au milieu de la nuit, mon épouse Nariman, ma fille de 16 ans Ahed, et Nur, la cousine d’Ahed, vont la passer derrière les barreaux. Même si c’est la première arrestation d’Ahed, vos prisons ne lui sont pas inconnues. Ma fille a passé sa vie entière sous l’ombre pesante de la prison israélienne – depuis mes longues incarcérations pendant son enfance, aux arrestations répétées de sa mère, à celles de son frère et de ses amis, en passant par la menace implicite que représente la présence permanente de vos soldats dans nos vies. Son arrestation était donc juste une question de temps. Une tragédie inévitable qui nous guettait.
Il y a plusieurs mois, lors d’un voyage en Afrique du Sud, nous avons projeté en public une vidéo documentant la lutte de notre village, Nabi Saleh, contre la domination d’Israël qui nous est imposée. Quand la lumière est revenue, Ahed s’est levée pour remercier les gens de leur soutien. Après avoir remarqué que certains dans l’assistance avaient les larmes aux yeux, elle leur a dit ceci : « Nous sommes peut-être victimes du régime israélien, mais nous sommes aussi fiers de notre choix de lutter pour notre cause, malgré le coût que l’on sait. Nous savions où ce chemin nous conduirait, mais notre identité, en tant que peuple et en tant que personnes, est ancrée dans la lutte, et elle en tire son inspiration. Au-delà de la souffrance et de l’oppression quotidiennes des prisonniers, des blessés et des tués, nous connaissons aussi le pouvoir immense qui nous vient de notre appartenance à un mouvement de résistance ; le dévouement, l’amour, les petits moments sublimes qui viennent de notre choix de briser les murs invisibles de la passivité.
« Je ne veux pas être perçue comme une victime, et je n’accorderai pas à leurs actions le pouvoir de définir qui je suis, et ce que je serai. J’ai choisi de décider par moi-même comment vous me verrez. Nous ne voulons pas que vous nous souteniez à cause de quelques larmes photogéniques, mais parce que nous avons fait le choix de la lutte et que notre lutte est juste. C’est la seule façon de pouvoir arrêter de pleurer un jour ».
Des mois après ces faits en Afrique du Sud, quand elle a défié ces soldats armés de la tête aux pieds, ce n’était pas une colère soudaine devant les graves blessures que Mohammed Tamimi, 15 ans, avait reçues juste avant, à seulement quelques mètres, qui l’aurait motivée. Ce n’était pas davantage la provocation de ces soldats pénétrant dans notre maison. Non. Ces soldats, ou d’autres, identiques dans leur action et leur rôle, sont des indésirables et des intrus dans notre maison depuis qu’Ahed est née. Non. Elle s’est tenue là, devant eux, parce que c’est notre chemin, parce que la liberté n’est pas donnée comme une aumône, et parce qu’en dépit de son coût élevé, nous sommes prêts à la payer.
Ma fille a juste 16 ans. Dans un autre monde, dans votre monde, sa vie serait complètement différente. Dans notre monde, Ahed est une représentante d’une nouvelle génération de notre peuple, de jeunes combattants pour la liberté. Cette génération doit mener sa lutte sur deux fronts. D’un côté, ils ont le devoir, bien sûr, de poursuivre le défi et le combat contre le colonialisme israélien dans lequel ils sont nés, jusqu’au jour de son effondrement. De l’autre, ils doivent affronter avec hardiesse la stagnation et la dégradation politiques qui se sont répandues parmi nous. Ils doivent devenir l’artère vivante qui fera revivre notre révolution, et qui la sortira de la mort entraînée par une culture croissante d’une passivité inhérente à des décennies d’inactivité politique.
Ahed est l’une de ces nombreuses jeunes femmes qui, dans les années qui viennent, conduiront la résistance à la domination israélienne. Elle n’est pas intéressée par les projecteurs actuellement braqués sur elle à cause de son arrestation, mais par un véritable changement. Elle n’est pas le produit de l’un des vieux partis ou mouvements, et dans ses actions, elle envoie un message : pour survivre, nous devons faire face franchement à notre faiblesse et vaincre nos peurs.
Dans cette situation, notre plus grand devoir, à moi et à ma génération, est de la soutenir et de laisser la place ; de nous maîtriser et ne pas essayer d’altérer et emprisonner cette génération nouvelle dans la vieille culture et les vieilles idéologies dans lesquelles nous avons grandi.
Ahed, aucun parent au monde ne désire voir sa fille passer ses jours en cellule de détention. Cependant, Ahed, aucun ne peut être plus fier que moi je le suis de toi. Toi et ta génération, vous avez assez de courage, finalement, pour gagner. Vos actions et votre courage me remplissent d’une crainte mêlée d’admiration et me font venir les larmes aux yeux. Mais, conformément à ta demande, ce ne sont pas des larmes de tristesse ni de regret, mais plutôt des larmes de lutte.
http://www.aurdip.fr/ma-fille-ce-sont-des-larmes-de.html