Nouvelle assemblée de luttes à caen
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Catégorie : Local
Thèmes : Loi travail 2016
Ce n’est qu’un début, continuons le combat….
Avec Macron et le Medef, une nouvelle série d’attaques est clairement actée. La manifestation du mardi 12 septembre a fait descendre environ 5000 personnes dans la rue à Caen d’après des estimations ainsi que de nombreuses autres personnes ailleurs.
Elle a démontré que nous, les exploité-es, opprimé-es et révolté-es n’avions aucune envie de nous laisser tondre.
A la machine capitaliste qui a décidé de s’emballer un peu plus pour toujours écraser nos vies davantage, opposons une contestation déterminée. Il est temps de nous organiser. Il est évident qu’un certain nombre d’organisations (politiques, syndicales, …) cloisonnent les luttes, appellent secteur par secteur à des journées de mobilisations éparpillées, à des manifestations inoffensives et sans lendemain. Autant de modes de lutte qui ont depuis longtemps montré leur inefficacité, notamment contre la loi El khomri. Il est temps de déborder les manifestations traîne-savates au parcours pré-dictés ; croyez-vous que l’heure est au pique-nique offert part la Sainte Préfecture ?
Non ! Assez ! Bloquons tout !
Il faut paralyser tous les secteurs économiques et stratégiques, les infrastructures et autres lieux institutionnels, tout ce qui a trait au pouvoir et à l’oppression générale des masses doit y passer.
La lutte doit se poursuivre, la grève et les luttes doivent se généraliser !
Tout le monde peut y participer, quelques soient ses possibilités, il n’y a pas d’heure pour lutter, il n’y a pas de jour pour résister ni de nuit pour espérer. N’oublions pas que la lutte peut prendre de multiples formes, les techniques de luttes sont nombreuses et peuvent être complémentaires (grève, blocage, sabotage, …).
Aux chef-fes de tous poils qui veulent commander et diriger, opposons l’auto-organisation des luttes et rappelons qu’elle est le seul moyen d’une convergence réelle et de combat.
Macron, l’État et les patrons entendent piétiner nos vies, sous les bottes des policiers s’il le faut, mais ils oublient que les dominé-es et les exploité-es lorsqu’ils créent des solidarités de base finissent par être plus fort-es.
Soyons toujours plus nombreux-ses, regroupons-nous !
Exigeons aujourd’hui comme pour demain l’égalité sociale !
Les libertés ne sont jamais acquises ni données ; elles se prennent et s’entretiennent.
Assemblée de luttes de Caen
Encore un texte qui nous invite à « tout bloquer ». Mais où avez-vous vu que ça marche ???
La dernière lutte qui l’a emporté en faisant reculer l’Etat, c’est celle des étudiants dans la lutte anti-CPE de 2006 ; ils n’avaient aucune capacité de « bloquer » quoi que ce soit, à part les universités, ce qui est faiblard en termes d’influence économique. Pourquoi l’ont-ils emporté ? Parce que la dynamique du mouvement s’étendait de plus en plus et menaçait de déborder le secteur étudiant, en atteignant les chômeurs et les actifs.
Le rapport de force avec la bourgeoisie ne s’établit aucunement sur une base de « blocage », de « généralisation des luttes et grèves », elle s’établit sur L’AUTONOMIE du mouvement et sur sa capacité à DÉBORDER de son cadre d’origine. C’est tout le contraire des « blocages » que la bourgeoisie déjoue très facilement, à partir du moment où elle ENFERME la lutte sur quelques lieux, et donc enferme ses participants en les isolant des autres. Ça, c’est la stratégie de la bourgeoisie et des syndicats officiels !
Il faut appeler à DISCUTER, créer des assemblées après les manifs, mener des AG sur les lieux de travail pour décider de la suite du mouvement en se débarrassant des syndicats et des partis de Gauche, non seulement dans les décisions prises qui doivent être du ressort des participants, mais aussi et surtout de leur INFLUENCE qui consiste toujours à faire croire que tous seuls dans notre coin, on est plus forts. Il faut bannir les actions minoritaires qui nous isolent, et ça veut dire, désolé, PAS DE BLOCAGE NI DE SABOTAGE qui sont des manières de nous isoler et offrent des occasions en or à la répression étatique.
Il ne s’agit aucunement de « paralyser les infrastructures et secteurs économiques stratégiques », ce qui ne fait qu’isoler ceux qui peuvent le faire de ceux qui ne peuvent pas faire grève – et ils sont nombreux – mais qui sont d’accord avec les buts du mouvement. La pénurie d’essence, non seulement ça ne pénalise aucunement la bourgeoisie, mais en plus ça divise les exploités entre ceux qui mènent ces blocages et ceux qui les subissent. Et désolé de le dire, mais pour aller d’une AG à une autre, pour aller aux manifs, ON A BESOIN D’ESSENCE !
Donc on arrête les tactiques à la noix, les recettes de blocage à deux balles : la vraie bataille, c’est sur le terrain de l’unité et de l’autonomie des exploités qu’elle se pose, CONTRE les stratégies syndicales qui nous divisent, comme par exemple le « blocage » ou le « sabotage » qui ne mènent de toute façon à rien !
Merci, Monsieur le professeur. Comme d’habitude avec les bordiguistes, tout se réduit à des y’a qu’à faut qu’on. La grève, les occupations de boîte, sont des formes de blocages de l’économie, et sans l’instauration d’un rapport de force, d’actions directes, dont le sabotage est une arme, surtout quand les manifs sauvages et les occupations sont régulièrement attaquées comme ce fut le cas en 2016 à Caen. A noter que ça le fut pour le vieux mouvement pour des raisons sensiblement identiques.
Ce qui ne veut pas dire que le blocage doive être fétichisé, surtout dans ses formes attendues. Le texte l’idéologie du blocage, dont je te conseille la lecture devrait être lu plus souvent.
Par contre la palabre seule ne suffit pas. Au GCI, vous seriez plutôt de l’inaction directe !
Cette assemblée de luttes autonome des Partis et des syndicats vise à nous organiser de manière autonome, là où de nombreux et de nombreuses camarades cherchent à composer avec les forces syndicales, buros compris. Mais également à aller à la rencontre de ceux et celles qui veulent en découdre avec ce monde, dans leur boîte, dans leurs bahuts, dans leur quartier, dans leur CAF, etc. C’est déjà un premier pas… Et au vue de notre nombre modeste.
Un de l’assemblée, en son nom propre.
On va vite régler le petit problème du début : je ne suis pas bordiguiste, et ce n’est pas parce que je critique l’idéologie syndicaliste – que l’on retrouve dans le précédent commentaire – que je pratique « l’inaction directe » : l’alternative n’est pas « ne rien faire » ou « faire quelque chose qui ne sert à rien ». Elle est : savoir ce que l’on fait, ou faire n’importe quoi juste pour dire qu’on fait quelque chose !
Ce que le texte et le commentateur précédent ne comprennent pas, c’est que l’action de type syndicale, qui conduit au « blocage de l’économie », à la « grève générale », au « sabotage », reste sur le terrain économique, alors justement que sur ce terrain-là on ne gagnera rien et ON NE PEUT RIEN GAGNER. Le terrain économique est celui de la bourgeoisie, d’une part elle n’en subit pas les conséquences à un niveau général, mais l’Etat a parfaitement les moyens de soutenir n’importe quel secteur contre une grève longue. Il suffit de se souvenir de la grève des mineurs britanniques qui a duré un an en 1984, alors que le charbon était encore la principale source d’énergie du royaume !
C’est lorsqu’on dépasse ce terrain économique sur lequel les syndicats nous enferment – TOUS les syndicats, puisque c’est là le cœur de l’idéologie syndicale – lorsque le mouvement s’empare de questions POLITIQUES qu’il a des chances de l’emporter, et l’histoire du mouvement ouvrier, et surtout des mouvements victorieux de ces dernières décennies, le montre suffisamment : le commentateur précédent ne dit rien sur ce que j’ai écrit sur le mouvement des étudiants anti-CPE de 2006, dernier mouvement à l’avoir emporté ; ce mouvement n’avait aucun poids économique, il s’est concentré sur une idée : nous ne voulons pas du futur que nous propose la bourgeoisie, et lorsque cette question a commencé à se diffuser parmi les actifs, l’Etat a reculé. Il n’y avait pas l’ombre d’un « blocage » de quoi que ce soit, pas plus que des « sabotages » de quoi que ce soit !
Donc, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi : il faut réfléchir collectivement à ce que nous voulons, aux perspectives du mouvement, à ses potentialités, et pour cela il faut DISCUTER et trouver les moyens de le faire. Et pour l’instant, vu l’emprise des syndicats officiels – qui sont des parties de l’Etat et rien d’autre – et de la Gauche qui empêchent toute discussion autonome de grande ampleur, il n’y a rien à attendre du mouvement en lui-même, sauf discuter avec ceux qui veulent sortir de ce carcan et préparer la suite.
Parler de lutte sans même mettre en avant le rôle de saboteurs des syndicats officiels revient à mentir sur les perspectives du mouvement. « La palabre seule ne suffit pas », mais sans discussion, aucun moyen de savoir quoi faire ! Le commentateur précédent nous explique qu’il faut faire n’importe quoi d’abord, et qu’on réfléchira après. Il faudrait qu’il assume cette position et surtout ses conséquences…
Parce que tu penses réellement que dans cette assemblée de luttes autonome des Partis et des syndicats on ne réfléchit pas, on ne discute pas.
Le CPE contrairement à ce que tu avances n’était pas une lutte politique mais une lutte sociale, qui utilisait les occupations, les blocages et à l’occasion le sabotage pour lier nos expériences communes à l’attaque. Dans les amphis occupés, dans la chasse aux antibloqueur-se-s, dans les occupations de gare et de périph’, c’est bien le refus d’un monde qui se vivait. Et bien évidemment que tout cela ne se joue pas sur le terrain de l’économie, puisqu’il nie l’économie comme mode de gestion de nos existences…
Je te rappelle que cette assemblée de lutte dont tu dénonces le caractère économique et syndical se construit de manière autonome des structures syndicales, donc contre leur direction. En ce sens même si c’est de manière beaucoup plus minoritaire nous renouons avec des praxis des anti-CPE qu’une bonne part d’entre nous ont été…
Enfin l’opposition réflexion-discussion/pratique est plutôt historiquement stérile.
Il n’y a aucun besoin des syndicats pour faire la même chose qu’eux ! C’est même un des problèmes de la soi-disant « autonomie », et même visiblement de cette « assemblée autonome »: on change les formes sans toucher au fond. Du reste, le texte ci-dessus, émanation de ladite « assemblée autonome », ne laisse AUCUN DOUTE sur ses visées économiques, il n’y a pas à être grand clerc pour le voir.
DONC, on reprend et on arrête de raconter n’importe quoi : j’étais moi aussi dans le CPE, et les pratiques que j’y ai vues n’avaient rien à voir avec ce qu’en dit le précédent commentateur. De plus, le blocage, le sabotage, les occupations d’autoroutes et de rond-points, c’est toute la pratique syndicale ! Il n’y a qu’à voir ce que la CGT met en place ce matin autour des dépôts de carburant…
Pendant le CPE, ce n’est pas le blocage des universités qui a contraint le gouvernement à capituler, il faut arrêter de SE raconter des salades ! Même sans bloquer les universités, les étudiants l’auraient emporté en 2006. C’est bien beau de dire qu’on n’est pas sur le terrain de l’économie, mais dès qu’on parle de sabotage – de quoi, au fait ? -, de blocage, d’occupations, on EST sur le terrain économique, et on s’enferme dans des pratiques qui fondamentalement vont empoisonner la vie des autres prolétaires, mais pas de la bourgeoisie ! Et on prête immédiatement le flanc à la répression individuelle, et sur ce point la bourgeoisie est la plus forte.
DONC, il faut sortir pas seulement des syndicats, mais de leur LOGIQUE D’ENFERMEMENT. C’est dans l’extension du mouvement, son auto-organisation non seulement en-dehors mais CONTRE les syndicats – qui sont des organes étatiques d’encadrement des luttes, mais apparemment Un anarchiste n’est pas d’accord avec ça ! – qu’il faut s’organiser, en élargissant le mouvement, en l’ouvrant aux autres secteurs en lutte ou pas, en y intégrant chômeurs, migrants, retraités, tous ceux qui veulent lutter, discuter, comprendre, qui comprennent qu’il faut élargir le mouvement et lui donner des buts politiques, en REFUSANT justement de se laisser enfermer dans des stratégies syndicales qui ne visent que cela.
Ça passe donc par dénoncer les syndicats officiels et leur pratique d’enfermement des luttes. Où est-ce fait dans le texte ? On nous y parle de Macron, de l’Etat et des patrons, mais pas des garde-chiourme sociaux que sont les syndicats officiels et la Gauche ; que doit-on en penser ?
Au fait, je ne « dénonce » pas l’assemblée en quoi que ce soit, je donne mon avis dessus. J’ai bien compris que c’est un effort de lutte, mais pour moi il ne prend pas les choses par le bon bout. Je dirais la même chose si j’en faisais partie.
Et il faut arrêter surtout de vouloir à tout prix « faire quelque chose tout de suite », en général dans ces conditions on fait n’importe quoi ! La lutte, c’est aussi apprendre à être patient…
Eh ben dis donc les discussions que tu promeus tant, ça doit être sympa avec toi…
Pour répondre sur cettefacheuse mode en milieu “toto” de composer avec les structures syndicales, nous sommes de ceux et celles qui la combattons. D’ailleurs, une lecture du premier appel à une assemblée de luttes, vieille tradition caennaise qui prend du plomb dans l’aile cette année, aurait du t’éclairer.
“Appel à une assemblée de luttes.
Dans la droite ligne des gouvernements précédents, s’accentuent avec les nouvelles lois en cours d’écriture les inégalités et l’exploitation imposées par l’Etat. Des mesures liberticides et répressives de l’état d’urgence (interdiction de manifestation, extension de la légitime défense pour les keufs, perquisition des domiciles et assignation à résidence sur simple soupçon de subversion, militarisation de tous les espaces…) à la précarisation accrue des conditions de travail (loi travail 2), en passant par la mise au pas des chômeurs, des chômeuses et des retraité-es, ou le durcissement des conditions de survie des migrants et migrantes, Macron et ses potes renforcent toujours plus leurs privilèges.
Sous couvert d’état d’urgence, l’augmentation de la répression ayant eu cours contre le mouvement du printemps 2016 contre la loi travail première mouture ne fait que dévoiler un tournant toujours plus policier du pouvoir. C’est ainsi que la fraction la plus riche du pays entend imposer ses intérêts.
Et ce n’est pas un petit tour de chaises syndicales, permettant d’adoucir certaines aspérités pour que la pilule sous ordonnance n’irrite pas trop la gorge, ou quelques concessions qui rendront plus digestes les attaques du pouvoir. Il va falloir que ça déborde ! C’est encore moins un sauveur suprême à la Mélenchon qui nous libèrera de ce monde du fric et de la taule.
Nous, les exploité-es, opprimé-es et révolté-es, n’avons pas besoin de chef-fes ou de représentant-es pour lutter. Les partis et les syndicats sont des structures trop conditionnées par ce monde mercantile et autoritaire, elles ne servent pas à nous émanciper. Il n’y a rien à attendre de la politique, comme les échecs de Syriza en Grèce et Podemos en Espagne sont venus le rappeler. Quant aux syndicats, malgré des syndicalistes de base combatifs et combatives, leurs bureaucraties freinent et enterrent les mouvements. A l’occasion, certains services d’ordre participent au travail de la police. Les bureaucraties syndicales passent plus de temps à négocier qu’à faire grève, et ont depuis longtemps oublié le mot d’ordre du vieux mouvement ouvrier : l’abolition du salariat par la grève générale et le sabotage. Comment vas-tu obtenir ta liberté si tu te soumets à une hiérarchie ? Pourquoi chercher des chef-fes supplémentaires, nous qui avons déjà des patrons et patronnes, des managers, des conseillers et conseillères Pôle emploi, des profs, des mâtons, des flics et des juges ?
Il n’y a de toute façon plus beaucoup de miettes à négocier pour nos prétendu-es représentant-es : l’époque des acquis sociaux et de l’Etat-Providence est révolu et le réformisme est une impasse. Bon vent. Nous ne voulons pas négocier le poids des chaînes. Dans la rue comme dans notre vie de tous les jours, il est essentiel de foutre en l’air les dominations et les oppressions, qu’elles soient capitalistes, racistes, sexistes.
Pour cela, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. C’est pourquoi nous appelons à une assemblée de luttes après cette manifestation, ouverte à toutes les personnes souhaitant lutter avec pour base l’auto-organisation et l’action directe.
La lutte ne fait que commencer, et il va falloir s’organiser pour construire un rapport de force par la grève, l’autodéfense collective contre les pressions patronales, administratives, policières et judiciaires, les blocages et perturbations d’axes de circulation et d’industries stratégiques, les occupations de lieux institutionnels, le sabotage des infrastructures et des industries, et toutes les expressions de révolte contre l’ordre existant. Nous n’aurons que ce que nous prendrons, et que crèvent le pouvoir comme ses prétendant-es.
Des antiautoritaires en lutte.”
Mais comment au delà de la nécessaire critique du syndicalisme faire d’assemblées des formes réellement subversives. Ca passe aussi par des gestes qui certes exposent à la répression mais également à faire quelques rencontres. En quoi tes espaces de discussion sont autre chose que les inoffensives nuits debouts… Le Comité Invisible a alors toute latitude pour faire une critique de ces assemblées. Et malheureusement ici à juste titre.
Enfin, jamais personne n’a pensé que les occupations universitaires permettraient de faire plier un quelconque gouvernement. Juste de permettre aux étudiant-e-s d’échapper aux contrôle d’assiduité, aux occupant-e-s de tous poils de partager cantines, débats, discussions, projections, de mettre ensemble à l’épreuve d’opposition aux keufs, aux “anti-bloqueur-se-s”, à l’Etat nos convictions. Bref de créer un espace parmi d’autres où se vivait le refus de ce monde. Et ça ça une dimension sociale et non économique ou politique, entités séparées et à vocation hégémonique.
Ce qu’a d’ailleurs parfaitement compris le pouvoir qui n’autorise plus de prise d’espace.
En espérant, malgré les divergences te croiser ailleurs que derrière un clavier…ce qui permettrait de lever certains malentendus.
Il y a une grosse différence entre les « Nuits debout » et une assemblée de lutte : l’assemblée est construite dans le but de mener la lutte plus loin, pour l’élargir, pour en clarifier les buts et les moyens, alors que les Nuits debout ont été dès le début mises en place par la bourgeoisie – les Rufin et consorts, qui n’ont jamais été ni de près ni de loin des révolutionnaires ou des prolétaires en lutte !
C’est une chose de rajouter un texte éclairant les buts de ce qu’on veut faire, ça n’enlève pas les faiblesses de celui qui a été publié ici. Se débarrasser de l’idéologie syndicale qui nous divise est de toute façon difficile. On peut effectivement parler du mouvement anti-CPE qui était très attaché au blocage, mais on en reste au même point : le blocage était un moyen du mouvement, dès qu’il devient un but ça ne va plus, on tombe dans le fameux « le but n’est rien, le mouvement est tout » des réformistes. C’est bien là le piège des sabotages, actions-coups-de-poing et autres spectacles que les syndicats aiment beaucoup mettre en scène : on perd de vue le but, qui est d’élargir le mouvement et de le comprendre comme un moment d’un rapport de force fondamentalement politique, en vue de faire reculer la bourgeoisie.
Or ici, aujourd’hui et maintenant, de rapport de force il n’y a point, rien de rien ! Les gens dans les manifs sont mécontents, mais ils ne savent pas quoi faire, on n’est pas au bord de l’explosion sociale en tout cas – même si ça peut arriver sans qu’on comprenne pourquoi. Le second problème est donc de savoir qu’on ne peut pas créer ni la combativité, ni la conscience : ça, c’est la classe ouvrière globalement qui se soulève ou pas. Les syndicats nous rebattent les oreilles de « création d’un mouvement » en mettant en avant des actions spectaculaires, soi-disant « exemplaires » mais complètement enfermées dans un secteur, une entreprise, etc. Ça aussi, c’est de l’idéologie syndicale : on ne crée pas le mouvement de la classe ouvrière, on doit seulement chercher à comprendre comment il peut surgir et quand, et s’y préparer si on le peut.
En tout cas, je suis content moi aussi d’échanger, fut-ce par clavier interposé, ça fait partie de la clarification nécessaire et c’est toujours bon de discuter avec des camarades de lutte. Les divergences, ça n’est pas grave du moment que le but est la lutte.