Ayant été l’heureux destinataire d’une convocation du Commandant de Police Corinne Bouchend’homme (une grande lignée de « bouchers d’hommes »?) et sur requête de la juge d’instruction Berthezene chargée de l’affaire de la voiture de flics brûlée à Paris le 18 mai, je souhaite apporter quelques réflexions sur mon refus de m’y rendre.

Tandis que huit personnes se trouvent d’ores et déjà inculpées dans le cadre de cette instruction, dont quatre actuellement en prison, on est quelques un.e.s à avoir reçu, ces dernières semaines, une convocation au comico de Louis Blanc dans le 10earrondissement, en tant que « témoin ». Ils nous invitent à collaborer avec la Justice, dont le rôle abject, s’il fallait le rappeler, est d’enfermer, isoler, punir et soumettre, de faire régner l’ordre par la peur.

A partir de leur photos, leurs vidéos et de leur analyses téléphoniques ils voudraient que je les aide à faire avancer leur sale enquête en leur disant qui était là, quels sont les liens entre les gens ou qui a fait quoi pour ainsi me voir me désolidariser de l’acte ou des gens qui en sont accusés. Ils peuvent toujours attendre !
Pour exprimer ce refus de collaboration plusieurs options semblent envisageables. Et il s’agit de choix individuels. Si j’ai décidé de ne pas y aller (et d’autres peut-être dont je n’aurais pas eu vent)il ne s’agit pas pour moi d’ériger ce choix comme étant la seule chose à faire, il me semble néanmoins primordial que les personnes qui font le choix de s’y rendre ne déclarent rien. La moindre petite déclaration est toujours une information de trop au dossier, de plus une question en entraîne bien souvent une autre à laquelle il n’est pas toujours aussi aisé de répondre qu’à celle à laquelle on s’était éventuellement préparé.e.s. J’entends souvent des gens dire « les flics le savent déjà » ou penser que le fait d’apparaître sur une image est une preuve forcément suffisante pour accabler quelqu’un-une, pourtant aucune confirmation ne saurait être anodine et toute déclaration fait le jeu des flics et des juges.

Je crois qu’il est important de rendre publique chaque mesure répressive pour ne pas rester isolé.e.s face à la justice. Continuons à être solidaires et à nous révolter contre l’État, la justice, ses chiens de garde et ses prisons !

AUCUNE COLLABORATION !
DES 18 MAI TOUS LES JOURS !
LIBERTE POUR TOUTES ET TOUS !