La victime, le lampiste et les intouchables : ce que révèle le meurtre d’abdel fattah al-sharif
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRacismeRépressionResistances
Si l’assassinat n’avait pas été filmé, Elor Azaria n’aurait sûrement jamais été inquiété. Il aurait continué sa mission de sous-traitance de l’occupation : raids nocturnes, cassages de manifestations, protection des « propriétés » de colons, gestion humiliante des check-points.
Mais le fait est qu’Elor Azaria a été jugé. Et condamné. Le verdict est une insulte à l’humanité des Palestiniens. Leur vie vaudrait à peine dix-huit mois de prison…
D’ailleurs, de nombreux responsables politiques israéliens ont déjà indiqué que l’emprisonnement serait revu et aménagé par la justice militaire. Toutefois, dans le contexte israélien, la condamnation d’un soldat est un fait rarissime. On ne compte plus le nombre d’exécutions extra-judiciaires restées impunies, et dont les auteurs sont ensuite portés aux nues et considérés comme des protecteurs de la nation.
Seulement voilà : elles sont menées par des membres d’unités d’élite. Y faire ses armes est une garantie de s’insérer ensuite dans les strates sociales les plus élevées de la société. Et lorsqu’on les regarde de plus près, à de rares exceptions quoique notables, seuls des ashkénazes les intègrent. On voit ici la ligne de fracture ethnique qui divise non seulement la société entre Israéliens juifs et Palestiniens d’Israël, mais aussi les Israéliens juifs eux-mêmes entre ashkénazes et juifs orientaux « mizrahim ».
Aux ashkénazes, les postes plus gradés, les honneurs et l’impunité ; aux mizrahim, les sales besognes, le maintien de l’occupation raciste sur le terrain et la prison. C’est peut-être là l’un des paramètres d’explication du soutien excédé de ceux qui constituent la majorité de la population israélienne.
Le racisme est un élément indissociable du colonialisme. Il fait partie de son ADN. Le jugement d’Elor Azaria le prouve une fois encore. L’establishment militaire israélien, ashkénaze, s’en tire une fois de plus sans égratignure : en condamnant le soldat à une peine de prison – certes à une peine minimum –, il donne des gages à bien peu de frais aux organisations de défense des droits humains et à la communauté internationale afin que « Tsahal » continue d’être appréhendé comme une « armée morale » capable de se réformer.
La France s’enferme dans un silence assourdissant qui confine au mutisme. N’a-t-elle rien à dire lorsque l’un de ses citoyens est reconnu coupable d’un crime aussi odieux ? Va-t-elle ainsi valider la légèreté de la condamnation ? Nous aimerions qu’elle affirme haut et fort qu’aucun de ses citoyens – fussent-ils également militaires ou colons israéliens – n’est au-dessus des lois et risque un jour de répondre de leurs actes devant la justice française. Un peu de courage politique à la fin de votre mandat, monsieur le Président…
Pendant ce temps, l’occupation se poursuit, et son lot d’injustices avec : les victimes palestiniennes continuent de tomber, les lampistes mizrahim sont encore et toujours des variables d’ajustement, tandis que l’establishment politique et militaire ashkénaze reste intouchable et conserve ses privilèges.
Le Bureau de l’UJFP, le 25 février 2017
http://www.ujfp.org/spip.php?article5432
déjà publié sur un site qui dispose d’une visibilité
Il n’y a jamais assez de sites ni de visibilité pour dénoncer les crimes contre l’humanité.
Je trouve surprenant de se lancer en 2017 dans une défense des pauvres juifs orientaux contre les riches ashkenazes.
Il est vrai que la classe dirigeante est en grande majorité ashkénazes.
Aussi vrai que les Ashkénazes sont plus riches.
Il est vrai aussi que la majorité des juifs ultra-orthodoxes sont majoritairement ashkénazes.
Mais..
Il ne faut pas oublier que les juifs orientaux sont beaucoup plus à droite que les Ashkénazes.
Malgré leur physique pouvant ressembler à des Arabes et le fait que beaucoup parlent Arabes, toutes les études montrent que les juifs orientaux sont beaucoup plus racistes que les Ashkénazes contre les Arabes.
Pour apaiser un débat sans fondement, je rappelle que 30% des naissances juives en Israel sont issus de couples mixtes Ashkénazes-Juifs Orientaux.
On parle occupation, nettoyages ethniques et crimes contre l’humanité, et les commentaires essaient de parler d’autre chose. Les sionistes n’arrivent pas à cacher leur racisme viscéral.
Le soldat Elor Azaria, qui a la double nationalité française et israélienne, a été condamné mardi pour homicide par un tribunal militaire israélien à 18 mois de prison.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de l’UJFP, donc.
Le meurtre commis de sang-froid par Azria a été vu dans le monde entier, suite aux images diffusées par l’ONG israélienne Bt’selem.
Il a d’autre part été établi qu’Azria, avant de tirer, a déclaré à un de ses camarades : « Ce type mérite la mort ». On l’a ensuite vu, juste après le crime, se congratuler avec le leader colon Baruch Marzel, qui l’a félicité.
Ne pouvant nier l’évidence, le gouvernement israélien a condamné l’exécution, du bout des lèvres. Le soldat est resté jusqu’à présent libre de ses mouvements à l’intérieur de la caserne, dans le cadre d’une mesure « d’arrêts simples », et selon les médias israéliens, si mise en examen il y a, ce sera pour « homicide involontaire » !
Mais c’est encore trop, aux yeux de larges secteurs de la société israélienne, qui réclament sa libération sans conditions et qu’on lui décerne une médaille pour avoir éliminé un de ces sous-hommes que sont pour eux les Palestiniens.
C’est dans ce cadre que la municipalité de Tel-Aviv (la ville « éclairée et libérale », se justifiait la mairesse de Paris lors du scandale de Tel-Aviv sur Seine l’année dernière) a accordé sans sourciller la prestigieuse Place Rabin pour la tenue d’un concert de soutien à Azria, rapporte le Haaretz.
Les chanteurs les plus connus du pays ont annoncé leur participation : Eyal Golan, David d’Or, et le sulfureux rappeur « Subliminal » (Yakov Jacobi).
Ce dernier, qui se vante d’avoir inventé le « hip-hop sioniste » (sic), homophobe patenté, appelle régulièrement à l’extermination des Palestiniens. C’est probablement à ce titre qu’il a été nommé « Ambassadeur » du ministère israélien de l’Education, et qu’il collabore aux programmes de l’Agence Juive pour inciter les jeunes juifs étrangers, français notamment, à s’enrôler dans l’armée israélienne.
source : http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.714908