Destruction et violences à umm el-hiran : un déplacement de population à l’œuvre dans le naqab israélien
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRacismeRépression
La police était venue en nombre pour « sécuriser » la destruction du village, anticipant la légitime révolte populaire. Le député Palestinien d’Israël et leader de la Liste Unifiée (coalition des partis palestiniens d’Israël et troisième force politique du pays) Ayman Odeh était d’ailleurs venu pour protester contre l’entreprise de démolition et apporter son soutien aux villageois. Il en repartira blessé par un tir policer. Il faut croire que l’immunité parlementaire est un concept étranger à l’État d’Israël, surtout si son dépositaire est arabe.
Pire, deux morts sont à dénombrer : un villageois palestinien et un policier israélien, la mort de ce dernier suscitant un emballement médiatique que celle du premier n’aurait certainement pas provoqué. La machine israélienne s’est vite mise en branle pour dénoncer la version des habitants selon laquelle Ya’akub Musa Abu el-Qi’An, un instituteur respecté, aurait perdu le contrôle de son véhicule après avoir été abattu par la police, fauchant dans la foulée l’officier Israélien Erez Levi. Ce serait, au contraire, l’auteur d’un attentat à la voiture-bélier membre du Mouvement islamique. Bref, un terroriste… Pourtant, la vidéo officielle ne laisse pas de doute quant à la véracité de la version des habitants de Umm el-Hiran.
Mais il ne faudrait surtout pas donner de l’eau au moulin des opposants à la destruction du village rendu possible par un arrêt récent de la Cour suprême israélienne qualifié par Adalah de « l’un de ses arrêts les plus racistes », et ainsi retarder la construction de la nouvelle localité juive.
Car c’est bien de cela dont il s’agit. S’accaparer des portions toujours plus importantes de terres…avec le moins d’Arabes dedans. Ce processus de démolition de villages bédouins palestiniens en vue de les remplacer par des villes juives à un nom : le sionisme. La réalité de cette violence d’État met à mal tous les efforts qu’Israël se donnent pour être perçu comme « la seule démocratie du Moyen-Orient », un îlot de tolérance dans une région dévastée par les guerres et les oppositions tribales.
Il nous revient d’exposer et de dénoncer cette violence étatique de toutes nos forces, de condamner la Hasbara – politique publique Israélienne très coûteuse pour vanter les mérites du pays à l’étranger -, et de soutenir les courageux opposants au rouleau-compresseur sioniste.
Nous saluons ici la persévérance des villageois de Umm el-Hiran et la mobilisation de plusieurs centaines d’Israéliens hier soir dans les rues de Tel Aviv pour dénoncer la judaïsation du Naqab et ses inévitables violences.
Le Bureau national de l’UJFP, le 20 janvier 2017.
http://www.ujfp.org/spip.php?article5345
Une nouvelle vidéo montre qu’une attaque présumée à la voiture bélier qui aurait eu lieu mercredi dans le village bédouin du Néguev d’Umm al-Hiran que les policiers présents sur place ont tiré sur la voiture avant qu’elle n’accélère , et que ce sont les tirs de la police qui l’ont amenée à heurter une jeep. Des étudiants palestiniens manifestent partout, notamment en Israel.
Dans la vidéo, filmée depuis un drone surveillant les manifestations contre les démolitions de maisons dans le village, une voiture peut être vue avançant lentement le long d’une piste dans le village. Les policiers étant de l’autre côté de la route.
Vers le début de la vidéo, l’un des policiers semble tirer au moins quatre fois sur la voiture, qui accélère ensuite vers les autres policiers.
Pour rappel, Yaqoub Mousa Abu Al-Qiaan, a été assassiné par les forces de police et un policier israélien Erez Levi, a été tué par le choc avec voiture.
Uriel Eisner, militant du Centre pour la non-violence juive qui a été témoin de l’attaque, a déclaré que la police avait tiré avant que la voiture n’accélére. Selon Eisner, la voiture tentait de quitter le village afin d’éviter les confrontations avec la police.
Des étudiants israéliens d’origine palestinienne d’universités de tout le pays ont protesté mercredi après-midi contre les démolitions de maison qui ont eu lieu dans le village bédouin.
Des dizaines d’étudiants manifestaient à l’université de Tel Aviv et à l’Université hébraïque de Jérusalem, ainsi qu’à Beer Sheva, à Umm el-Fahm et à Akko.
http://www.europalestine.com/spip.php?article12588