Martine gozlan confond son journal avec un organe de propagande
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRacismeRépression
Si Mme Gozlan voulait critiquer la Campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre l’apartheid israélien), il faudrait au moins qu’elle en lise les textes fondateurs, comme n’importe quel journaliste se doit de le faire. Certes, elle a bien identifié cette campagne comme étant la meilleure stratégie contre l’apartheid israélien, et donc la principale cible de ses foudres, mais elle prétend y trouver des contradictions là où il n’y en a aucune (Ivry-sur-Seine : Les dessous du boycott d’Israël, Martine Gozlan, Marianne, le 5 novembre 2016).
Mme Gozlan sous-entend par exemple que la Campagne BDS prône une solution « à un État » en Palestine alors que, soucieuse du droit international, elle ne fait aucune proposition en ce sens et se contente de rappeler les fondements des droits humains, du droit international et du respect des résolutions des Nations Unies qu’Israël viole depuis 70 ans : fin de l’occupation, démantèlement du Mur et du blocus de Gaza, égalité entre citoyens quelle que soit leur confession, retour des réfugiés dans leurs foyers. C’est également dans un souci démocratique qui fait défaut à Mme Gozlan que nous en appelons aux seules populations concernées de se déterminer par elles-mêmes, comme le stipule l’ONU.
Mme Gozlan sous-entend également que nous, actrices et acteurs de la Campagne BDS, nous intéressons aux quartiers défavorisés, au racisme systémique, à l’islamophobie, aux violences policières, au sort tragique de Zyad et Bouna, etc (la photographie ci-dessus montre la participation de la Campagne BDS France à Nuit Debout, à Paris en mai 2016). C’est un honneur involontaire qu’elle nous fait, de reconnaître que notre solidarité avec le « peuple palestinien martyr » n’est pas une obsession anti-israélienne, mais qu’elle se situe dans un cadre plus large de lutte contre l’oppression, pour la justice sociale et pour l’égalité des droits, en France et dans le monde entier.
Mais ce qui caractérise la prose de Mme Gozlan, c’est son goût pour les associations absurdes. D’un paragraphe sur le boycott des produits israéliens, elle dérive sur le sort de la communauté juive d’Ivry. Paradoxalement, cette dérive pourrait elle-même relever de l’antisémitisme, associant tous les Juifs à l’État israélien, alors que seule la politique de cet État est visée par la Campagne BDS, et non pas une communauté. De la communauté juive, qu’elle décrit forcément comme discrète et inquiète, elle dérive sur la mosquée d’Ivry, la Charia et finalement sur le Hamas. A l’instar de Bernard-Henri Lévy qui, à court d’arguments, traite la Campagne BDS de « nazie », sans doute est-ce le manque de place (3 pages dans Marianne, quand même) qui empêche Mme Gozlan d’être subtile dans ses transitions, dans ses allusions et dans les tentatives de manipulation de ses lecteurs qu’elle imagine beaucoup plus naïfs qu’ils ne le sont vraiment.
Mme Gozlan représente l’un des derniers relais de la propagande israélienne dont plus personne n’est dupe, et son stratagème cousu de fil blanc est aujourd’hui éventé. Il n’empêche plus les conseils municipaux de villes progressistes françaises (comme Bondy ou Ivry), espagnoles, anglaises ou sud-africaines de voter des motions de soutien à BDS et à ses militant.e.s poursuivi.e.s. Il n’empêche pas des associations comme la FIDH, Amnesty International, ou plus récemment la Cimade, de soutenir publiquement le droit à BDS. Il contraste singulièrement avec l’expression de la Haute représentante de l’Union Européenne, Federica Mogherini qui, affirmant le droit à la liberté d’expression des militant.e.s BDS, ouvre la voie à la Cour européenne des droits humains d’annuler la décision inique de la Cour de cassation française de limiter la liberté d’expression dans le cas d’un appel au boycott des produits israéliens.
D’autres villes voteront d’autres résolutions, c’est le sens de l’histoire. La Campagne BDS continuera de croître et de se multiplier, de s’étendre et d’engranger des succès. Mme Gozlan doit s’y préparer, en reprenant des cours de journalisme et d’histoire, ou en faisant vœu de silence.
Jean-Pierre Bouché, Jean-Guy Greilsamer, Imen Habib, Perrine Olff-Rastegar et Dror Warschawski, actrices et acteurs de la Campagne BDS France
https://www.bdsfrance.org/martine-gozlan-confond-son-journal-avec-un-organe-de-propagande/
Quand « Marianne » est enrôlée dans la défense d’Israël. Anatomie d’une enquête raciste.
» […] Si une cour de cassation a certes statué « contre le boycott d’Israël », cet arrêt ne constitue en aucun cas une loi, ou un interdit s’appliquant sur le territoire national et s’inscrit plutôt dans le cadre d’une bataille politique où l’on a pu mesurer les pressions exercées sur le pouvoir judiciaire, notamment par la circulaire Alliot-Marie, pour empêcher l’expression politique et citoyenne contre le régime israélien. (En effet, ce n’est pas Israël qui est boycotté, mais une politique systématique d’oppression et de discrimination, un régime. Pas plus que ce n’était l’Afrique du Sud qui était boycottée, mais le régime de l’Apartheid, ou les États du Sud des États-Unis, mais leur régime de Ségrégation.)
L’article reprend ensuite et en rajoute, faisant porter la responsabilité du vote sur un seul homme, le même basané du début : non seulement il aurait défendu les terroristes, mais il est aussi, ce qui est encore plus suspect, « proche des Indigènes de la République sur les réseaux sociaux, » (sic !) [2]
« et s’était également illustré, en mai 2015, à propos de la relaxe des policiers lors du verdict dans l’affaire Zyed et Bouna. « La police française est meurtrière ! » Enfin pour achever le profilage : il est l’élu de « Convergence citoyenne ivryenne. Une association fondée en 2001, très populaire dans les quartiers défavorisés, où elle surfe sur la vague identitariste. »
Identitariste, néologisme à rapprocher sans doute d’un autre plus connu « communautariste », les deux visant une catégorie bien spécifique et racisée de population des quartiers défavorisés.
Pour parachever son œuvre, et expliquer quand même le vote majoritaire, la journaliste fait un sort au maire communiste d’Ivry : « qui en a besoin pour bétonner une majorité municipale dans laquelle la faucille et le marteau ont perdu leur allant d’antan. Mais ni le tranchant ni la lourdeur, à en juger par la mansuétude de M. le Maire pour des paroles antirépublicaines chargées de semer de nouvelles graines de violence. »
Atef Rhouma (et son association), bien qu’élu municipal et français, est considéré par l’article comme un arabe, donc un musulman donc un soutien des terroristes, et comme son association, et par extension comme le maire communiste, le vote du conseil municipal est un vote identitaire. Le procédé est celui proposé par la Hasbara, service de la propagande israélienne : délégitimer le délégitimateur [3] ; ainsi on fait oublier le principal objet du vote : le soutien à la Palestine et au peuple palestinien opprimé, et faisant d’une pierre deux coups on contribue à cogner sur les arabes français cette fois, accusés de porter le flambeau de la cause palestinienne au cœur de la République, et à mots couverts d’importer le conflit, sans doute est-ce ainsi qu’il faut entendre la dernière phrase citée. On appréciera au passage l’adjectif de l’expression « nouvelles graines de violence » qui en rajoute une couche sur la violence de ces populations racisées.
Ce qui est anti-républicain c’est le remugle nauséabond du racisme qui plane sur ce texte dès ses premiers mots et ses premières images, c’est la volonté de délégitimer la solidarité citoyenne avec la Palestine, et c’est aussi la conception israélienne de la citoyenneté, déconnectée de la nationalité, que l’article semble vouloir appliquer ici en France. En Israël en effet on est de citoyenneté israélienne mais de nationalité juive ou arabe ou druze … Nous n’épiloguerons pas sur ce qui est « identitariste » dans cette conception associée à la défense inconditionnelle d’Israël quoi qu’il fasse, et à tout prix, même celui d’un torchon sale. […]
http://www.ujfp.org/spip.php?article5231
Dès qu’un article est intéressant, les trolls ne sont pas loin pour essayer de pourrir les commentaires et au final faire oublier le contenu. Ça montre juste que « Marianne » a des fans sur Indymedia qui n’aiment pas qu’on critique ce journal de merde.
Mais qui peut prétendre encore que Marianne n’est pas un torchon d’extrême droite ?
http://www.islamophobie.net/articles/2014/07/01/marianne-journal-islamophobie
http://www.ozap.com/actu/emmanuel-todd-marianne-est-en-train-de-devenir-un-journal-d-extreme-droite/468995
http://indigenes-republique.fr/notre-amie-rokhaya-diallo-victime-dune-campagne-ignominieuse-du-journal-marianne/
http://contre-attaques.org/magazine/article/momentmarianne
http://www.acrimed.org/Les-complices-de-l-islamisme-Marianne-au-zenith-de-la-mediocrite-journalistique
http://www.acrimed.org/Marianne-a-peur-de-l-islam
http://www.acrimed.org/Marianne-replique-a-Acrimed-du-zenith-aux-abysses-de-la-mediocrite
une fois encore on doit passer les commentaires en modération à priori.
avis aux trolls : cette tactique se retourne contre vous car au final vos commentaires restent invisibles et les autres peuvent continuer à commenter, avec visibilisation après lecture. c’est donc très très très stupide s’il s’agit d’une stratégie!!!