« la victoire sera pour ceux qui auront su faire le désordre sans l’aimer »
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Il y a clairement une opération médiatico-policière qui se met en place autour de la question de « la
violence » « insurrectionnelle » en manifestation.
Le pouvoir ne recule devant aucun superlatif pour discréditer le mouvement : les « casseurs »
n’auraient pas de revendications légitimes, seraient motivés par une haine irrationnelle de l’État « et
son monde », parfois même ils viendraient de l' »étranger » (on nous servait déjà le fantasme de
l’allemand en 1968, rien de nouveau) et agiraient à travers des réseaux clandestins structurés avec
des « sergents recruteurs ». Enfin et surtout il s’agirait d’une violence particulièrement destructrice,
virulente, menaçante pour les biens, les commerces et « les personnes ». Parallèlement des forces de
répression sont mises en branle afin d’être à la hauteur de ce nouveau péril intérieur, comme
l’ampleur des « débordements » est sur-exagérée, la réponse policière se doit de l’être. Conséquence
« logique » cette chienlit empêcherait les autorités de faire face au défi du terrorisme islamiste, donc
de protéger le reste de la population.
C’est donc par les deux bouts du fantasme terroriste que le discours du pouvoir tente de tenir le
mouvement social présent. Nous l’avons dit, par l’idée qu’il gênerait la lutte antiterroriste en
mobilisant les forces de l’Ordre à autre chose ; mais, plus insidieusement, parce qu’une bonne partie
du discours médiatico-policier est emprunté très directement à ce champ fantasmatique : agents
étrangers, clandestinité, réseaux structurés, sergents recruteurs. Le mouvement social, c’est
l’Antifrance, nous dit-on.
Face à cette opération, il nous semble que nous devons répondre point par point et « assumer nos
responsabilités », comme ils disent.
D’abord ne pas lâcher l’affaire sur une question qui peine toujours à se faire entendre. L’État
français est en guerre, ou l’a été en Afghanistan, en Libye, au Mali, maintenant en Syrie et en Irak.
L’État français soutient et arme des dictatures en Arabie Saoudite, au Qatar, en Égypte, au Yémen,
etc. L’État français est très violent (sans guillemets) hors de ses frontières. Nous, civils, subissons
les attentats ET l’état d’urgence sensés les empêcher. Nous devons dénoncer et combattre la
politique menée par notre bourgeoisie qui, bien loin de nous protéger, crée les conditions qui
rendent possible cette menace.
Il est d’ailleurs intéressant de voir François Hollande dénoncer les « violences » s’étant déroulées à
Rennes depuis sa visite au Nigeria où il est présent à l’occasion d’une conférence internationale
consacrée à la lutte contre Boko Haram. C’est, visiblement, le dernier grand écart à la mode chez les
politiques amateurs de gymnastique : ne pas oublier que Valls, il y a quelques mois, avait dénoncé
l’affaire des « violences » des chemises d’Air France lors d’une visite de courtoisie en Arabie
Saoudite…
Après avoir pensé aux bombes, aux drones, aux millions de morts des guerres impérialistes,
revenons à la « violence » qui préoccupe éditorialistes, préfets, flics, ministres et compagnie.
Cette « violence » consiste essentiellement en des graffitis, la destruction de caméras de
vidéosurveillance et de publicités, des vitrines de banque (parfois d’agences immobilières et encore
plus rarement de boutiques de luxe) vandalisées, des locaux du Parti « socialiste » abîmés, des
incendies de palettes, de poubelles et plus rarement de Porsches. Cette « violence » est matérielle, son
objectif reste de faire perdre du fric à la bourgeoisie (vous savez, la classe sociale qui possède les
moyens de production), en somme le même objectif qu’une grève ordinaire ou un blocage, dont elle
n’est d’ailleurs qu’un substitut (ou, dans le meilleur des cas, qu’un complément). Qu’on soit
révolutionnaire ou non, on vise le portefeuille, soit pour obtenir satisfaction d’une revendication
« syndicale » soit dans l’optique originelle d’une grève générale : pour affaiblir et exproprier les
patrons, bref pour prendre le contrôle de la production.
Il est vrai qu’on pourrait toujours se contenter de crier notre indignation, sans rien menacer ni
casser : l’État et sa police ont bien peu de raisons d’inquiéter des signataires de pétitions ou des
manifestantEs qui s’expriment gentiment sans entraver le bon déroulement de la vie quotidienne
capitaliste. C’est bien en effet notre « liberté démocratique » de nous « exprimer dans la rue » et de
voter tous les 5 ans, pour le reste la mission de l’État est de nous empêcher d’attaquer la propriété.
Mais, dans quelque mouvement que ce soit, si pour empêcher l’instauration d’une loi qui aggravera
les conditions d’exploitation nous constatons que « s’exprimer » ne suffit pas, nous attaquons le
capital au portefeuille, donc rencontrons la police, ses grenades lacrymogènes et assourdissantes,
ses flashballs, ses canons à eau, ses matraques, etc. Un mouvement social digne de ce nom ne peut
échapper à la répression. Qu’on bloque une entreprise, une route, une voie ferrée, ou qu’on casse la
vitrine d’une banque, on a toujours affaire à la police dont la fonction est de rétablir le
fonctionnement normal de l’économie. CertainEs font le choix d’y répondre. La « violence » du
mouvement social frappe alors aussi, il est vrai, des « personnes », les agents de police dont la
mission est précisément le maintien de l’Ordre, version abrégée et étatique d' »ordre social existant ».
Il faut bien comprendre que dans ce cas, cette cible policière n’est pas la cible originelle; elle ne le
devient que parce que la mission-même de la police est d’user du monopole de la violence légitime
pour rendre tout mouvement inefficace – et que par conséquent, tout mouvement social s’en prenant
à ses cibles légitimes sera confronté à travers elle à la violence d’État, et sera placé, toujours, devant
une simple alternative : accepter d’en revenir à un simple discours de contestation non suivi
d’action, ou passer outre et répondre par la violence à l’agression policière. Elle est donc, dans ce
cas, défensive et rien d’autre.
Voilà donc tout ce qu’il y a dire sur cette soi-disant violence. Qu’elle brise une vitrine de banque,
elle a pour vocation de frapper la bourgeoisie et l’État au portefeuille ; qu’elle réponde à l’agression
policière, elle n’en est jamais qu’une conséquence.
On l’a vu, le gouvernement et la presse s’emploient à discréditer cette « violence » et toute la
dynamique qui la sous-tend.
Le gouvernement tient à sa foutue loi qui a pour but d’enrichir davantage les capitalistes et nous
dit que nos moyens de protester sont l’unique problème dans cette affaire. Habile. Irritant, sans
aucun doute. Mais le gouvernement et la presse font là leur job de propagande ordinaire, comme
toujours.
Si l’on ne peut attendre mieux de l’ennemi que d’agir en ennemi, aussi irritant que soit le fait de
l’entendre monologuer ad nauseam sa liste de contre-vérités sur la violence des « casseurs », il est
bien plus irritant de voir que les quelques manifestantEs prêtEs à assumer publiquement la casse
soit aussi enclins à se positionner en fonction de ce monologue, et finissent par reproduire en miroir
la propagande étatique.
Les deux, bourgeoisie comme « casseurs », s’entendent pour représenter la violence comme
redoutable, l’esthétiser (négativement dans les médias bourgeois, positivement chez les médias dits
alternatifs, auto-proclamés proches du mouvement), la fétichiser, pour finir, de moyen qu’elle était
de parvenir à une fin sociale, par en faire un enjeu central.
Ce genre de renversement de causalité n’est bon que pour ceux qui y ont intérêt, et il n’est guère
étonnant que ce soient ces derniers (la bourgeoisie, son gouvernement, ses médias) qui lui aient
donné le la. Pour nous, elle est catastrophique. On ne va jamais loin à prendre ses moyens pour ses
fins.
C’est vrai pour n’importe quel moyen qu’on considère : la destruction de vitrines et autres « biens »,
et plus encore les affrontements avec la police, n’ont rien en eux-mêmes de redoutable pour l’Ordre
; les vitrines se reconstruisent, la police ne manque pas de munitions. Ils ne sont « redoutables » qu’à
la mesure de leur synergie avec le mouvement social, et pour lequel ils deviennent une marque de
sérieux en contribuant, comme nous disions plus haut, à frapper la bourgeoisie dans ce qui lui tient
lieu de coeur.
C’est vrai aussi quelle que soit la ligne d’arrivée qu’on se fixe : qu’on poursuive des buts
syndicaux, à la fin, la victoire ne sera pas au nombre d’affrontements gagnés ou perdus avec la
police, mais au retrait, ou non, de cette loi ; qu’on poursuive un but révolutionnaire, et, il faut le
rappeler, la victoire de la révolution ne se mesure pas au nombre de bourgeois pendus avec des
tripes de policiers ; la victoire de la révolution, c’est l’instauration d’une société communiste.
Pour nous, en tout cas, la ligne d’arrivée est claire, et finalement elle répond même aux suppliques
pathétiques de la pauvre valetaille fatiguée à force de lever sa matraque : abolissons le capitalisme
et sa police, il n’y aura plus de « haine anti-flics ».
PS. Ce texte ne se veut pas original ; l’originalité n’a de toute façon toujours été qu’un faux
problème, une valeur directement issue de la conception bourgeoise de l’individu. Je suis humain, et
rien de ce qui est humain ne m’est étranger; voilà comment deux siècles avant l’ère chrétienne fut
écrite ce que nous pensons être la plus belle illustration de l’ethos communiste. Et de toute façon, il
est des évidences qui valent la peine d’être répétées, ne serait-ce que pour ne pas faire le cadeau aux
mensonges et contre-vérités de pouvoir se diffuser sans démentis.
Le texte est énervant, et puis il y a cette phrase «la victoire de la révolution, c’est l’instauration d’une société communiste». Et c’est l’éclat de rire
xD
Definition de la violence :
Mise en cause de l’intégrité physique ou psychique d’un être vivant.
Donc exit la casse de matériel !
Oui ce texte est bien entendu énervant mais il ya de quoi être « énervé »!
C’est comme la prise d’otage !
Les mots ont un sens
Merci de transmettre à Hollande ,Sapin ,Walls and co
Malgré la grille de lecture « bourgeois/dominants et opprimés/dominés » qui est vachement simple, et la révolution qui n’a bien sûr qu’un seul but : le communisme, quelle blague!
Pour le reste je suis d’accord, ce monsieurE dit des choses pas cones
Ok pou ne pas pleurnicher sur les vitrines brisées, mais
– à qui profite cette casse au final ?
– quelle est la part d’instrumentalisation dans celle-ci ?
« Cette « violence » est matérielle, son objectif reste de faire perdre du fric à la bourgeoisie (vous savez, la classe sociale qui possède les moyens de production), en somme le même objectif qu’une grève ordinaire ou un blocage, dont elle n’est d’ailleurs qu’un substitut (ou, dans le meilleur des cas, qu’un complément). Qu’on soit révolutionnaire ou non, on vise le portefeuille, soit pour obtenir satisfaction d’une revendication « syndicale » soit dans l’optique originelle d’une grève générale : pour affaiblir et exproprier les patrons, bref pour prendre le contrôle de la production. »
Le but d’une grève n’est pas et n’a jamais été de « frapper les bourgeois au portefeuille » mais d’établir un rapport de force avec elle, et pour cela il ne sert rigoureusement à rien de mener une « violence matérielle », le rapport de force est DYNAMIQUE, c’est la montée en puissance d’un mouvement qui fait sa force ; tant qu’un mouvement grandit et se développe, inclut de plus en plus de participants, est de plus en plus clair sur ses buts et les moyens d’y parvenir, la bourgeoisie doit faire face à une menace qui devient de plus en plus politique et concerne de plus en plus de prolétaires, et donc elle a peur. Dès que le mouvement stagne ou qu’il cherche des « substituts » comme le dit le texte, C’EST TERMINÉ, la bourgeoisie reprend l’initiative et le rapport de force s’inverse.
Par conséquent, les destructions de vitrines et autres potacheries ne traduisent que l’absence de dynamique du mouvement, sa faiblesse, son isolement, et rien d’autre. Nulle part, jamais dans un mouvement fort le centre de l’attention n’est la casse urbaine ; quand le mouvement se développe, le centre d’attention, ce sont les AG, les assemblées après les manifs, les tracts, les discussions partout où c’est possible. Où voit-on tout cela aujourd’hui ? Dans les Nuits Debout ? Là où toute opinion révolutionnaire et donc non démocratique est censurée, bannie ?
Les destructions de vitrines et de DAB sont un des plus sûrs indices de la FAIBLESSE du mouvement, puisqu’il n’est question que de ça comme forme de « radicalité ». Ce n’est d’ailleurs nullement un hasard que l’appareil politique, policier, médiatique de la bourgeoisie focalise sur ces stupidités sans aucune perspective : en quoi les destructions font-elles avancer le mouvement ? En rien ! Par conséquent elles sont nuisibles parce qu’elles servent l’ennemi de classe !
Ce qui explique l’importante présence d’agents provocateurs parmi les « casseurs », au passage et sans avoir à en rajouter…
Juste un mot par rapport du commentaire de 15h40 : je doute que l’auteur de ce commentaire sache exactement ce qu’est le communisme ; je l’engage donc à se renseigner plutôt qu’à rire, parce que je pense que s’il développait ses buts à lui, je rigolerais aussi…
Le communisme est autoritaire ou libertaire .
Merci de préciser de quel côté on se situe .
Quant à la stupidité de casser les distributeurs de billets des banques,un grand merci pour « la suffisance intellectuelle » .
Les donneurs de leçons sont légions,d’un côté ou de l’autre. Il est temps d’accepter d’autres formes d’actions,de luttes que celles dont on est coutumier si on veut avancer.
Convergence des luttes, vous avez dit ?
Tous ensemble, vous avez slogé ?
Oui la violence est instrumentalisée, pourtant elle est inévitable, l’article parle de ça justement. (pour les soi disant infiltrations, fournissez plutôt des preuves, même si dans le fond ça ne changerait rien)
Vieux militant, que signifie CONCRÈTEMENT « monter en puissance » et « rapport de force » si ce n’est faire perdre du fric, et in fine faire perdre le contrôle de la production à la bourgeoisie ? La bourgeoisie ne plie que si on ne lui laisse pas le choix.
Enfin « communisme autoritaire » ne veut rien dire, le communisme impliquant par définition entre autre la disparition du salariat et de l’état
Ah p***** cette diatribe des communistes, toujours la même…
Vous voulez établir un rapport de force victorieux contre la bourgeoisie. Intéressant et après ? une fois que vous avez gagné, que vos revendications sont satisfaites – partiellement évidemment puisque c’est un rapport de force – il se passe quoi ? Rien, vous attendez une décennie que vos « acquis » soient grignotés à nouveau et vous recommencez. Vraiment très intéressant comme perspective d’émancipation.
Nous les anars on ne veut pas de rapport de force, on ne veut plus de bourgeoisie, d’argent, de travail, de loi et d’Etat du tout. Et on traîne les communistes comme des boulets. Oh oui, écoute bien communiste c’est de toi dont je parle, et de tes habitudes de pensées prémachées et paresseuses. COMME DES BOULETS
Le développement de la lutte n’est pas et n’a jamais été une lutte économique, elle a toujours été politique. C’est le syndicalisme qui prétend le contraire, et pour la classe ouvrière il est mort sur le champ de bataille de 1914 avec l’Union sacrée.
Le rapport de force social actuel est le fait de deux classes qui ont chacune leur force : la bourgeoisie possède la force économique, elle contrôle le Capital ; la classe ouvrière n’a que son unité et sa conscience pour mener à bien son combat. Il n’est pas suffisant de « faire perdre du fric » à la bourgeoisie qui se remet très bien de ce genre de chose, surtout qu’aujourd’hui c’est l’État qui gère les luttes sociales pour l’ensemble de la classe dominante. Dès le Manifeste communiste, Marx explique que la force de la classe, c’est son unité toujours plus grande, PAS sa capacité à faire perdre de l’argent à la bourgeoisie. La lutte du CPE l’a emporté, et elle n’a rien touché de la production ! La lutte des Indignados ou d’Occupy a poussé en avant la réflexion et l’unité de la classe ouvrière, sans jamais « paralyser » l’économie, ni même chercher à le faire : ce qu’il était important de faire, c’était la conquête de la rue, et la capacité à s’y retrouver pour débattre.
C’est quand la bourgeoisie perd le contrôle POLITIQUE de la situation qu’elle a peur, quand elle voit la classe ouvrière échapper à l’emprise syndicale et à celle de la Gauche, y compris ses extrêmes, qu’elle sait qu’il lui faut réagir mais qu’elle n’a pas les moyens de le faire. Léon Blum, bourgeois fieffé, disait lors de son procès face à Vichy que « en 1936, les ouvriers occupaient l’usine, mais l’usine occupait les ouvriers » : une excellente démonstration que la bourgeoisie avait compris le problème avant les ouvriers ! La lutte ouvrière n’est qu’une succession de défaites, parce que le seul gain réel qu’elle puisse faire, c’est son unité grandissante, sa capacité à s’organiser de façon autonome, c’est-à-dire sans les syndicats qui sont des excroissances de l’État, sa capacité à clarifier les buts de la lutte.
Sorti de ça, on tombe sur le dénommé Insoumis, qui n’a visiblement pas compris ce que sont les communistes – le PCF, les Trotskystes, les Maos sont des staliniens, ils n’ont jamais été communistes ou ne le sont plus depuis longtemps puisqu’ils sont intégrés à l’État capitaliste. On pourrait d’ailleurs parler avec Insoumis de la participation de la CNT à l’État capitaliste espagnol en 1936 sous la forme de trois ministres, l’histoire de la paille et de la poutre… Quant à « attendre une décennie », les communistes savent très bien que le combat révolutionnaire se pose sur le long terme, et qu’ils ne peuvent rien faire tant que le rapport de force entre les classes, qui se mesure sur une échelle HISTORIQUE et INTERNATIONALE, ne penche pas vers la classe ouvrière. Les communistes ne pensent pas, comme le fait visiblement le dénommé Insoumis, qu’ils peuvent faire la révolution à la place des exploités, ni même que la révolution soit une affaire nationale : c’est une question mondiale. Le rapport de force entre les classes l’est aussi. Alors l’occupation de quelques raffineries en France, petit pays européen, dans ce contexte…
Et effectivement, le communisme « autoritaire » ne correspond rigoureusement à rien – je n’ai d’ailleurs jamais trouvé un anar capable de m’expliquer l’absurdité sémantique appelée « communisme libertaire » : le communisme est le produit de la capacité COLLECTIVE de la classe ouvrière à renverser le capitalisme, et rien d’autre. Alors, le communisme « autoritaire », je ne sais pas ce que c’est, sinon du stalinisme, qui n’a jamais été communiste, et le communisme « libertaire » se fait apparemment sans les exploités…
Et si on causait un peu des perspectives de la soi-disant « lutte » de la CGT autour des raffineries, CGT qui a réussi le tour de force de mettre les anarchistes à sa remorque ?…
Oui communistes, on sait qu’il y a un type qui s’appelle Marx et qui a déjà pensé à votre place. Vous êtes pas obligé de nous le répéter à chaque fois, on connaît tout ça par coeur (haut le coeur).
Le problème FONDAMENTAL c’est que vous parlez d’économie (communisme) AVANT de parler de liberté. Ca ne peut pas fonctionner votre approche, elle est morte dans l’oeuf. Pour critiquer l’anarchi(sm)e vous vous contentez de critiquer le frange qui vous ressemble le plus, les syndicalistes, en fait vous faites dans l’auto-critique. Mais la solidarité entre les travailleurs soumis au patron le reste de l’année, ça peut pas faire une lutte victorieuse d’insoumis-es tu vois ? Tu penses critiquer l’anarchisme, mais TU TE CRITIQUES TOI-MEME. D’ailleurs qu’est-ce qu’on peut penser d’un syndicat qui a le mot National dans son nom ? qu’il est très mal parti pour être anarchiste.
Le seul point où on pourrait se rejoindre c’est pour critiquer le « communisme libertaire » comme mouvement politique, qui est vraiment une grosse arnaque et qui je pense est le dernier refuge des trotskystes et léninistes du moment (l’avant-garde du communisme quoi).
Allez je donne le dernier mot à ce bon Albert Libertad sur les syndicats :
http://www.non-fides.fr/?Le-Syndicat-ou-la-mort
Cliquez dessus c’est vraiment intéressant !
Et si on causait un peu des perspectives de la soi-disant « lutte » de la CGT autour
des raffineries, CGT qui a réussi le tour de force de mettre les anarchistes à sa
remorque ?…
Ben voilà . C’est sur que c’est pas gagné avec cette histoire de remorque .
Chez vous communistes, l’autoritarisme ,la domination ,la hiérarchie, que sais je
encore ,sont intégrées et présentes mentalement,socialement,physiquement .
Nous,anarchistes on ne veut plus de l’inégalité sociale, des dominations,de la
hierachie, de tout ce bordel ou il ya des têtes pensantes, parce que bien entendu il
ya des têtes qui ne pensent pas ….
A Cuba,les pauvres sont bien soignés et bien éduqués et pas trop pauvres mais que je
sache ,il n’y a pas égalité sociale
Il n’a jamais été question d’autogestion chez les communistes.
Concernant l’Espagne de 36, bien évidemment ce fut une erreur phénoménale d’avoir
participé au gouvernement mais,de grâce, pas de leçon sur cette période quant on
connait le rôle du PC dans le victoire des fascistes !
En 2010 je trouvais la lutte des raffineurs exemplaire. .Illes avaient lancées le
train et il fallait monter dedans sauf que même des travailleurs de la cégette ne
sont pas monté dedans et que les raffineurs se sont retrouvés bien seuls …
Si la mayonnaise prend actuellement, c’est parce que le terrain a été préparé depuis
3 mois par des gamines et des gamins,des jeunes,des moins jeunes, des « horriblees
Blacke blocke » qui s’en sont pris plein la gueule !
Celleux que l’Etat accuse et inculpe de terrorisme au nom de l’Etat d’urgence.Par
exemple:
5 ans de prisons requis pour une jeune Manon étudiante en science po et communiste
…
Les syndicats CGT,Sud et FO sont restés en retrait au début ,le temps de voir.
Il y avait quelquechose de pathétique de voir des gosses défendre le code du travail
pendant que les parents continuaient de courber l’échine au boulot !
Alors que la situation changent et évolue vers un blocage c’est tant mieux !!!
Mais ce n’est possible que dans la diversité avec toutes les composantes et les
façons de faire .
Alors mettre la Cégette devant là, et les anar à la remorque ça confirme les
habituelles craintes qu’il est légitime d’avoir quand on connaît l’histoire, hélas
…
Petites réponses rapides…
Black Beauty tout d’abord. Je ne suis pas bien sûr de comprendre comment vous recevez notre texte, mais il me semble que nous y parlons en des termes assez mesurés de la casse. Et, Ô surprise, je suis communiste et marxiste (et je dis bien « communiste et marxiste », pas bolchevik). Aussi quand vous écrivez que « chez [nous] communistes, l’autoritarisme ,la domination ,la hiérarchie, que sais je
encore ,sont intégrées et présentes mentalement, socialement, physiquement », j’ai juste envie de vous répondre que votre vision du « communiste » est un homme de paille. Elle correspond certes historiquement aux chefs des appareils staliniens et gauchistes (trotskistes et maoïstes); même pas à leur base (qu’on peut souvent juste qualifiés de naïfs); et certainement pas aux Gauches communistes (marxistes) qui sont ma base théorique. Bordiga, le plus connu des théoriciens de la Gauche Communiste italienne, a certes beaucoup mis l’accent sur la nécessité d’une discipline, mais la discipline de classe n’a rien à voir avec « l’autoritarisme ,la domination ,la hiérarchie, que sais je encore ».
Et personne, pas même « Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste », ne défend la CGT ou les autres syndicats, donc votre dernier message, pourtant formulée comme une apostrophe (« Et si on causait un peu des perspectives de la soi-disant « lutte » de la CGT autour
des raffineries »), dans son ensemble, je ne vois pas bien à qui l’apostrophe s’adresse…
Venons-en au « Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste ». Votre critique, pour absurde qu’elle me semble (j’y viens plus bas), m’a pour le coup blessé, puisqu’elle émane finalement de quelqu’un qui du moins prétend parler depuis le même espace théorique que moi.
Et là, je suis perplexe: en premier lieu quand vous prétendez que « dès que le mouvement stagne ou qu’il cherche des « substituts » comme le dit le texte, C’EST TERMINÉ, la bourgeoisie reprend l’initiative et le rapport de force s’inverse », c’est tout simplement démenti par l’actualité récente, cornichon. Plus d’un mois de casse, et maintenant des actions de blocage de raffineries, et si a continue un pays paralysé – parlons de « rapport de force ».
Sur la lutte qui serait politique et non économique, et même si effectivement la formule « frapper les bourgeois au portefeuille » était très mauvaise (si nous devions écrire ce texte à nouveau, il est clair pour moi qu’elle sauterait) là je me pose carrément la question: êtes-vous marxiste?
C’est toujours l’économie, ou plus précisément la production, qui est déterminante en dernière instance; et le Capital a (aussi) été écrit contre la vision strictement politique de la « Ligue des Communistes » allemande qui avait précédé l’AIT et… des anarchistes.
Mais puisque votre pseudo fait explicitement référence à la Gauche communiste italienne, écoutons Bordiga: » A tout moment, les rapports économiques et sociaux du capitalisme sont ressentis comme intolérables par les prolétaires, et poussent ceux -ci à tenter de les dépasser. Au travers de vicissitudes complexes, les victimes de ces rapports sont amenées à constater l’insuffisance des moyens individuels dans cette lutte instinctive contre les souffrances et les privations communes à un grand nombre d’individus, et à expérimenter des formes d’action collective, pour augmenter par l’association le poids de leur influence sur la situation sociale qui leur est faite.
Mais la succession de ces expériences, qui jalonnent tout le développement de l’actuelle forme sociale capitaliste, conduit à constater que les travailleurs n’auront aucune influence réelle sur leur propre sort tant qu’ils n’auront pas associé leurs efforts par delà toutes les limites locales, nationales et professionnelles, et tant qu’ils ne les auront pas dirigés vers un objectif général et intégral qui se concrétise dans le renversement du pouvoir politique de la bourgeoisie – car tant que les structures politiques actuelles seront debout, leur fonction sera toujours d’annihiler tous les efforts de la classe prolétarienne pour se soustraire à l’exploitation. »
Si on trouve, dans cet extrait de l’article « Parti et action de classe » de 1921, effectivement une défense de l’action politique (et je vous mets au défi de trouver là où nous disons l’inverse dans notre texte) il y est clair que c’est DANS LA PRODUCTION, et DANS LES RAPPORTS ECONOMIQUES QU’ILS INDUISENT, que se forme la conscience de classe. Aucun tract, même aucune discussion ne peut remplacer ça (voilà bien des « expédients »), seulement contribuer à la renforcer (la suite du texte de Bordiga parle bien d’ailleurs, parmi les rôles du parti, de celui de clarification théorique), ce que nous avons tenté dans notre texte.
En outre, je constate que votre antidémocratisme se borne à critiquer (ce qui est d’ailleurs légitime) « Nuit Debout » (QUE NOUS NE DEFENDONS PAS, nous avez-vous lu ou avez-vous sauté sur deux mots-clés), mais surinvestit l’AG (qui est précisément là où l’énergie révolutionnaire se noie dans le démocratisme et le formalisme gauchiste); et plus loin, défend même « Occupy » et « Indignados », qui ne sont pas des mouvements prolétaires mais « populaires » (comme disait Dauvé, « Chaque fois qu’à la place de prolétariat, je lis « peuple », je me demande quel mauvais coup on prépare contre le prolétariat »), toutes ces saloperies de « nous sommes les 99% » qui ne luttent plus contre le capitalisme mais contre la phynance, Ubu au pays du gauchisme. Continuez à prendre ce genre de mouvements en exemple, et ne vous en faites pas, le bruit que vous entendez derrière vous, c’est normal, c’est Bordiga qui se retourne dans sa tombe.
Et rapidement – j’avais dit que je ferais court, et j’ai déjà manifestement échoué sur ce point – si la critique de Lénine, reprise par Bordiga, du syndicalisme était juste (pour résumer et pour les autres, le syndicalisme, et en général l’ouvriérisme, ne peuvent dépasser le stade trade-unioniste par eux-mêmes, puisqu’elles sont une défense du prolétaire en tant qu’ouvrier, c’est-à-dire en tant que déjà pris dans les rapports de production capitalistes), vous n’en reprenez ici que la pose. En matière de lutte de classe il est rare (pour ne pas dire que ça n’arrive jamais) qu’un véritable assaut contre le capital commence comme tel: 1871 a commencé comme un mouvement de réaction chauvine face à l’occupation prussienne; 1905 a commencé par une manifestation naïve qui voulait demander au Bon Tzar Nicolas II d’écouter son peuple, etc. Dans tous ces cas, et il est impossible de prédire avec certitude quand le prochain assaut aura lieu, ça a commencé par un mouvement aux antipodes de ce qu’il est devenu, en quelques mois, par la suite.
Sur ce, je vous laisse, et je retourne lire Bordiga.
Je dois avouer qu’il est effectivement difficile de faire comprendre ce qu’est le matérialisme à un anarchiste, par définition idéaliste. Or le concept de « liberté » demanderait un peu plus de développement, et si Insoumis et Black Beauty avaient lu Marx, ils sauraient que la liberté est elle aussi au centre de la réflexion marxiste.
Le problème fondamental est que les anarchistes pensent que le renversement du capitalisme est une question de répartition de la production, alors que les marxistes savent que c’est un problème de rapports de production. Vous tournerez le problème dans tous les sens, c’est à ça que vous arriverez. Du reste, les anars sont bien pour le « blocage de la production », non ? C’est pour ça que je dis qu’ils sont à la remorque de la CGT, puisque Insoumis et Black Beauty ne comprennent visiblement pas que le soi-disant « mouvement » dans les raffineries est totalement un leurre, un piège de la CGT et par conséquent de l’État dont elle fait partie. Le « blocage de la production » a depuis longtemps été contourné par la bourgeoisie, qui va montrer d’ailleurs à mon avis dans les jours qui viennent comment elle procède dans ces cas-là…
Le reste de la critique d’Insoumis est totalement incompréhensible en ce qui me concerne, vu qu’il tape à côté du clou qu’il prétend viser. Je n’ai rien à voir avec un syndicat quelconque, en ce qui concerne les communistes authentiques le syndicalisme en tant qu’outil de défense des exploités est mort depuis un siècle. Les syndicats, partout dans le monde, sont intégrés à l’État ou en passe de l’être.
Pour être plus précis avec Black Beauty, toutes ses critiques tapent sur les staliniens, qui ne sont pas et n’ont jamais été communistes. Cuba est un pays capitaliste comme un autre, le PC espagnol était déjà en 1936 un outil de la contre-révolution et a travaillé en ce sens. Black Beauty pourrait lire ceci pour comprendre ce que les communistes authentiques – une toute petite minorité pourchassée partout par les staliniens – disaient à l’époque :
http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=767
On peut lire aussi cet hommage à Ascaso :
http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=886
Et sur l’Espagne en 1936 :
http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=1933
Quant à la « lutte des raffineurs » de 2010, et pour répondre aussi à Gaël Violet, qui n’a pas l’air de comprendre comment fonctionnel le rapport de force entre les classes, comme la « lutte » actuelle elle procède d’une très classique vision syndicale d’une lutte corporatiste, isolée, minoritaire, sans dynamique réelle. La CGT entend redorer son blason de radicalité en menant quelques petits groupes d’ouvriers à la défaite, puisque sans dynamique, sans élargissement, sans réflexion derrière, cette soi-disant lutte ne mènera qu’à ça. Encore une fois, les syndicats nous ont déjà fait le coup cent fois ! Il faudrait peut-être un jour essayer de se retourner sur l’histoire. Il n’y a aucun changement dans la situation, vu que pour l’instant les organes étatiques que sont les syndicats officiels contrôlent tout. Le but de cette pseudo-lutte est de vider la combativité des plus déterminés, et de bien enfoncer le sens du mot « défaite » dans la tête des autres. Pour l’instant, les salariés ne sont pas prêts à partir en lutte massive, et c’est pourquoi on a des petites luttes à droite et à gauche, toutes minoritaires y compris dans leur secteur ! Du beau travail, vraiment, et bien appuyé par les « radicaux », les anarchistes, Black Blocks et autres qui pour le coup servent parfaitement la propagande d’État !
Où sont les AG où l’unité de la classe se forge ? Où sont les discussions, les assemblées d’après-manif pour comprendre ce qu’il se passe et comment y répondre ? Où sont les tentatives de fédérer les mouvements, les délégations d’une assemblée vers les autres, bref, OÙ EST L’UNITÉ DE LA CLASSE ? La réponse est simple : aujourd’hui, NULLE PART ! La citation de Bordiga de Gaël Violet est intéressante : elle montre bien justement que la question économique n’est qu’un point de départ et pas un but en soi, Marx avait déjà signalé dans le Manifeste communiste que la seule victoire des ouvriers est leur unité de plus en plus grande ! Bordiga ne fait que répéter ce passage…
Quant à dire que les mouvements Occupy et Indignados n’étaient pas des mouvements prolétariens, il faudrait être un peu plus précis : ils en ont repris les moyens et les buts, et si la bourgeoisie cherche aujourd’hui à les dénaturer à travers les Nuits debout – puisque c’est le seul but de cette machination des staliniens – c’est bien parce qu’ils avaient des aspects de réflexion et de fonctionnement qui étaient ceux du prolétariat, pour reconquérir la rue par exemple. En quoi ces mouvements n’étaient-ils pas prolétariens ? J’attends l’explication de Gaël Violet, qui pour le coup semble ne pas comprendre que la conscience de classe – mais connaît-il ce terme ? – progresse de façon toujours inattendue, mais qu’elle évolue surtout de manière souterraine – la « vieille taupe » chère à Marx – et ressurgit le plus souvent là où on ne l’attend pas.
Ce que Bordiga, avec ses concepts « d’invariance » et de « parti d’airain » n’a jamais compris, soit dit en passant…
Quant à la critique de Lénine et Bordiga sur le syndicalisme, elle a été dépassée depuis longtemps par toute la tradition de la Gauche allemande, depuis Rosa Luxemburg jusqu’aux Spartakistes, du KAPD jusqu’aux groupes qui en sont issus par la suite. Leur critique du syndicalisme en tant qu’outil de la bourgeoisie, intégré à l’appareil d’État, est toute autre que celle de Lénine, et elle est infiniment plus juste et profonde : les syndicats aujourd’hui sont PARTOUT des outils de l’État capitaliste contre la classe ouvrière. À un moment il faut quand même regarder les choses en face : où et quand une lutte menée par les syndicats a-t-elle gagné quoi que ce soit depuis un siècle ?…
Je ne vais pas répondre à ton laïus Communiste car dès la première phrase tu commences par un énorme mensonge, comme quoi les anarchistes ne seraient pas matérialistes mais idéalistes. Je suis parfaitement matérialiste comme la quasi-totalité des anarchistes que je connais.
Si tu prends 2 heures pour lire Dieu et l’Etat de Bakounine (qui n’est pas mon auteur anarchiste préféré au passage), tu verras qu’il passe son temps à taper sur les idéalistes justement.
Si tu étais un peu plus ouvert humainement et intellectuellement, tu raconterais pas des conneries pareilles. Ou alors c’est juste de la malhonneté. Ou sans doute tout ça à la fois.
La philosophie matérialiste n’est absolument pas anarchiste, et je persiste et signe : ON NE PEUT PAS ÊTRE À LA FOIS ANARCHISTE ET MATÉRIALISTE. La bourgeoisie aussi dit être matérialiste, mais il y a une différence entre matérialisme vulgaire et matérialisme dialectique, ce que défendent les marxistes. Et je sais très bien, pour avoir discuté avec beaucoup d’anarchistes et de staliniens, qu’ils prétendent tous être matérialistes mais ne le sont pas ! Une des bases de l’anarchisme est que la révolution est possible à tout moment, parce que la révolution est fondamentalement pour lui une IDÉE ; les marxistes ne sont aucunement d’accord avec ça, essentiellement parce qu’ils savent – c’est une des bases du matérialisme dialectique – que l’affrontement entre les classes est historique et mondial. Je ne me souviens pas qu’un anarchiste m’ait jamais dit être d’accord avec ça…
Du reste, dès qu’on aborde la nature et le fonctionnement du « mouvement » actuel, cet idéalisme est immédiatement visible : même le commentateur bordiguiste est touché, qui voit derrière l’actuelle mascarade syndicale un véritable mouvement…
C’est intéressant que ça serve immédiatement à Insoumis à rompre toute discussion ; la seconde proposition que j’ai écrite dans mon commentaire précédent – les anarchistes pensent que le problème du capitalisme est un problème de répartition, les marxistes que c’est une question de rapports de production – fait moins gloser, c’est nettement plus difficile à démentir…
J’ai lu Bakounine quand j’étais jeune, mais je sais aussi que c’était une girouette politique, un aventurier politique de haut vol et au passage un « autoritaire » de la plus belle eau ! Il suffit d’examiner son passage dans l’AIT pour le savoir… et pour savoir aussi que l’AIT a eu vingt fois raison de l’exclure ! Sur l’État je préfère lire le vieil Engels, c’est nettement plus consistant…
Quant à mon « ouverture humaine et intellectuelle », elle ne passe pas par la rupture de toute discussion à la première contrariété ! Et mon « honnêteté » passe d’abord par savoir démontrer ce que j’avance. J’ai bien plus d’affinités avec les anarchistes internationalistes – ou « anationalistes » comme ils disent – qu’avec les soi-disant « marxistes » trotskystes ou maoïstes. Mais ça signifie aussi que qui aime bien châtie bien ; vous êtes tous en train d’ajouter votre petite pierre à la propagande gouvernementale en participant à un soi-disant « mouvement » mort-né que la bourgeoisie et ses syndicats manipulent à leur guise, sans l’ombre d’une réflexion un peu poussée derrière, alors ne vous étonnez pas d’entendre quelques vérités un peu pimentées en retour.
« et si Insoumis et Black Beauty avaient lu Marx, ils sauraient que la liberté est elle aussi au centre de la réflexion marxiste. »
Et pourtant pour Marx, il semblait que la liberté ne concernait pas sa fille et sa femme… Entre les écrits et la réalité hein…