Communiqué du 12 mai 2016 depuis les beaux-arts de paris
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Anti-répression
Aujourd’hui, jeudi 12 mai 2016, étudiant·e·s et ami·e·s de l’école des beaux-arts, décidons d’habiter durablement notre école.
Les semaines passées, nous avons tenté de construire des châteaux communs sur la place de la République, ils ont été systématiquement détruits [1]. Puisque ces expulsions ne se font jamais sans violence, puisque deux étudiant·e·s ont été hospitalisé·e·s dans la nuit du 28 au 29 avril, puisque nous n’avons plus d’endroits où nous réunir, nous déclarons l’ouverture du cinquième château commun, ici près de nos ateliers, à l’école.
À l’instar des précédentes constructions, le château commun est ouvert, joyeux et déterminé. Il s’y passera ce que vous en ferez et, ensemble, nous construirons des formes, nous continuerons le début. Parce que nous sommes ouvert aux mondes, nous sommes radicalement fermés aux mondes du travail, de la police, du marché. Le pont-levis est en revanche bien baissé pour les étudiant·e·s qui veulent bosser la nuit, pour les ami·e·s des manifestations contre la loi travail, pour les précaires en tous genres, les camarades qui ne se plient pas aux injonctions de la préfecture et les syndicalistes prêts à saboter.
Nous saluons les occupations de ces dernières semaines : la maison du peuple à Rennes, la commune Saint-Nicaize à Rouen, les intermittent·e·s à l’Odéon, les étudiant·e·s de Paris-8, etc. Nous sommes également solidaires des luttes des écoles d’art pour le maintien d’un enseignement artistique plutôt qu’une marchandisation de nos pratiques. Nous refusons la fermeture d’écoles au motif d’infinies restrictions budgétaires. Aussi informel et radical soit-il, nous nous réclamons de ce mouvement et, puisque demain s’ouvre au pied de biche, nous appelons tout le monde à occuper la place qui est la leur, à bloquer les entreprises qui exploitent et à habiter les lieux qui nous sont chers.
Avec le 49-3 et les violences policières, déjà dénoncées par nos professeurs dans une tribune commune [2], l’État se radicalise dans son autorité. S’il vient à montrer ses bras à nos meurtrières une nouvelle fois, montrons que nous saurons fortifier notre école, que nous sommes ingouvernables et que nous resterons tant que nous en aurons besoin.
Nous invitons tout le monde à participer à une grande assemblée générale inter-écoles, inter-luttes, inter-professions, demain, vendredi 13 mai, à 18 heures, ici à l’école des beaux-arts.
La préfecture et ses policiers ont tenté de nous détruire, à nouveau nous reconstruisons. Tenons la rue, tenons nos lieux, prenons les autres et dansons sur le cadavre du vieux monde.
Notes
[1] Lire le précédent communiqué du château commun au soir du 28 avril.
[2] « Non, M. Cazeneuve, nos étudiants n’ont pas à payer votre dérive sécuritaire ! »
Aux Beaux-Arts y a la sécurité qui est aux entrées et un type qui a informé les personnes qui s’étaient déplacées pour l’Assemblée appelée pour aujourd’hui que non ça ne sera pas possible de rentrer, hier soir c’était déjà difficile avec la direction …
Moi qui croyait que les Beaux Arts étaient occupés ! Je ne comprends décidément pas ce mouvement, où des pauvres abrutis derrière une banderole de tête font des poses de starlettes derrière leurs cagoules face aux journalistes alignés devant eux; où les journalistes ne sont pas dégagés par ces mêmes narcissiques de la radicalité (parce que sinon comment on pourra montrer à ses potes le moment où on jette un caillou sur un flic si on ne nous a pas filmé !); où des manifs vont systématiquement d’un point A à un point B prévu par la CGT & co, dans le seul but de mesurer sa force virile avec des flics, sans se poser la question d’aller s’amuser ailleurs, loin de la bleusaille et des SO; et où des mythomanes parlent d’occupation alors qu’en réalité un directeur est toujours aux commandes, et ses chiens de garde contrôlent qui rentre et sort …
Au bout de deux mois y a des choses qui ne rentrent pas, c’est juste fatigant.
Comme un certain personnage antipathique et qui a le vent en poupe l’a dit « la révolution n’est pas un dîner de galas » … elle se fera lorsqu’on aura commencé à virer les directeurs, la sécurité, les gens qui filment et prennent des photos (y compris les pauvres tâches qui se prétendent « militant-e-s » et qui se font un nom en publiant nos gueules sur internet … qu’ils/elles manifestent sans caméras s’ils sont si « militants » que ça, qu’ils/elles prennent les mêmes risques que les manifestants, au lieu de se protéger derrière leur immunité de cameramans qui en plus ne sers à rien, on l’a bien vu !), lors qu’on se foutra de la gueule de ces manifestants nouvelle génération qui se soucient de faire les plus belles poses pour la télé et les flics, et qui ont des références culturelles tellement navrantes que ça donne envie d’être nés 40 ans en arrière pour voir ce que c’est que de foutre le bordel dans les rues de Paris, sans ces narcissiques, sans ces journalistes, sans ces gens qui n’ont aucune colère et qui ne font que des fausses occupations en léchant les bottes d’un directeur.
Elle va prendre la mayonnaise oui ou merde ?
Ben tiens, les petits bobos des Beaux Arts qui fantasment sur leur grand-père de 1968. On a vu ce qu’ils sont devenus ensuite ces « révolutionnaires » : des managers du néo-libéralisme qui mettent en avant l’autonomie des travailleurs et l’abolition de la hiérarchie pour que les salariés s’auto-exploitent sans même avoir besoin de capot. Génial, ils ont sauvés le capitalisme !
« nous sommes radicalement fermés au monde du travail, de la police, du marché ». Bordel, on voit qu’on vient pas du même milieu : perso, ma principale préoccupation est de m’assurer d’avoir toujours un toit et de toujours manger à ma faim, et je suis malheureusement loin d’être le seul ! Alors vos caprices d’enfants gâtés sur les flics et l’autorité, ça nous fait une belle jambe ! Nos ennemis sont les capitalistes et leur exploitation salariale qui fait que notre classe sociale est soumise aux intérêts des patrons. Alors oui au travail qui permet juste à une communauté de vivre (et même tout simplement à une famille, voire un individu) mais que ce travail se fasse avec l’abolition de la propriété privée, cause des inégalités économiques et sociales. Et donc évidemment, les flics, bras armés du capital, se mettront sur notre chemin, et c’est à cause de ça que l’on devra s’opposer à eux. Mais bon, j’imagine que ce sont des considérations bassement matérielles pour votre classe sociale, ou du moins la classe sociale que vous espérez intégrer. Mais on se retrouvera dans quelques années, mais cette fois-ci, on ne sera plus du même côté de la barricade…