Sionisme et antisémitisme : des jumeaux politiques racistes
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Catégorie : Global
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Constatant la force de BDS, les défenseurs d’Israël accusent régulièrement le mouvement d’antisémitisme. Ils utilisent leur arme favorite pour intimider et faire taire les détracteurs d’Israël, y compris des antisionistes juifs, qui sont considérés comme des « Juifs atteints de haine de soi. »
Cet exposé a été écrit par et pour des militants de BDS, pour expliquer comment l’accusation d’antisémitisme s’applique au sionisme lui-même. En effet, ils sont des jumeaux politiques racistes. Comprendre leur interdépendance aidera à renforcer le mouvement BDS et à élaborer une stratégie.
L’antisémitisme présenté comme éternel
Le sionisme a toujours fait valoir que l’antisémitisme était inné chez les non-Juifs et qu’il persisterait donc toujours. Selon Leo Pinsker, le fondateur du mouvement Hovevei Zion (les Amants de Sion) au 19ème siècle, « la judéophobie est une maladie mentale. En tant que maladie mentale, elle est héréditaire, et en tant que maladie transmise depuis deux mille ans, elle est incurable. » Sur cette base, l’antisémitisme ne pouvait pas être éliminé, donc le combattre était inutile.
Le fondateur du sionisme politique, Theodor Herzl, a écrit dans son journal de 1895 : « A Paris … j’ai constaté qu’il était inutile et vain d’essayer de « combattre » l’antisémitisme ». Il a aussi écrit que « les antisémites seront nos amis les plus fiables, les pays antisémites nos alliés » , c’est-à-dire en encourageant l’immigration juive en Palestine. Selon Jacob Klatzkin, rédacteur en chef entre 1909 et 1911 de Die Welt, le journal sioniste officiel : « Nous sommes … naturellement des étrangers. Nous sommes une nation étrangère parmi vous, et nous voulons le rester. »
Les sionistes de la première heure ont accepté les stéréotypes qui étaient répandus à l’époque : que les Juifs, en particulier les Juifs d’Europe de l’Est, étaient rétrogrades. On considérait qu’ils étaient devenus arriérés parce qu’ils n’avaient pas de patrie, donc leur installation en Palestine les élèveraient et les purifierait. Par exemple, Pinhas Rosenbluth, devenu plus tard Ministre de la justice d’Israël, a écrit que la Palestine était « un établissement de fumigation de la vermine juive. » Considérant les Juifs comme de la « poussière humaine », les sionistes ont voulu les sauver par la aliyah (« ascension », c’est-à-dire l’immigration sur l’ancienne terre d’Israël (Eretz Yisrael).
Les sionistes, tout comme les antisémites européens, étaient d’avis que les Juifs n’étaient pas à leur place et qu’on devait les aider ou même faire pression sur eux pour qu’ils quittent l’Europe. Mais la plupart des Juifs rejetaient cette idée. En 1897, le premier Congrès sioniste a dû partir de Munich et s’installer à Bâle, en Suisse, parce que les Juifs, à Munich, considéraient le sionisme comme antisémite et craignaient qu’il ne porte atteinte à leurs droits civiques en Allemagne.
Le soutien antisémite à la création d’un Etat Juif
Le sionisme a toujours dépendu du soutien des élites antisémites. Avant même que des organisations sionistes juives se soient développées, le sionisme politique a été encouragé par des impérialistes européens du 19ème siècle comme Lord Palmerston, Lord Shaftesbury, Benjamin Disraeli et Ernest Laharanne, secrétaire de Napoléon III. Beaucoup de chrétiens croyaient que l’immigration juive en Palestine entraînerait la Seconde Venue du Christ, indiquée dans la prophétie biblique. De manière plus pragmatique, une future patrie juive représentait pour eux un avant-poste impérial britannique : « un “ petit Ulster juif loyal ” dans une mer d’arabisme potentiellement hostile », selon le premier gouverneur militaire de Jérusalem.
De tels motifs politiques justifient la fameuse « Déclaration de Balfour » de 1917, le Ministre des Affaires étrangères britannique, Arthur James Balfour (un sioniste chrétien), se disant favorable à « la création en Palestine d’un foyer national pour le peuple Juif. » Tous les autres peuples ont été considérés comme appartenant aux « communautés non-juives. »
La seule opposition au sein de son cabinet est venue de son unique membre juif, Edwin Montagu, qui a averti que le plan mènerait à une discrimination envers les non-Juifs en Palestine et envers les Juifs ailleurs.
Dix ans plus tôt, en tant que Premier ministre, Balfour avait promu la Loi sur les étrangers de 1905, dont le but était d’empêcher l’immigration de réfugiés juifs qui fuyaient les pogroms tsaristes en Russie. Il voulait plutôt qu’ils aillent en Palestine. Il a mis en garde contre « les maux indéniables qui se sont abattus sur le pays [la Grande-Bretagne] à cause d’une immigration qui a été en grande partie juive. »
Affaiblir un boycott anti-Nazi
Les sionistes ont souvent fait valoir que seul leur propre état peut protéger les Juifs des agressions antisémites. D’ailleurs, au début du Troisième Reich, les Nazis et les organisations sionistes partageaient la même vision sur la séparation juive.
En essayant de séparer les Juifs du reste de l’humanité, les sionistes ont fait des choix destructeurs.
Quand l’Allemagne nazie a promulgué des lois antisémites et encouragé les agressions physiques sur les Juifs, la diaspora juive, dans d’autres pays, a organisé une campagne efficace pour un boycott international. De grands rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes du monde. Aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, des grands magasins ont annulé des commandes de produits allemands et trouvé d’autres fournisseurs.
Pour vaincre le boycott, le régime nazi avait pour complice l’Organisation Sioniste Mondiale (OSM). Dans l’Accord de transfert (Haavara) de mars 1933, l’OSM s’est activement opposée au boycott ; en contrepartie, les Nazis ont laissé certains Juifs riches et leurs biens partir en Palestine. La valeur du transfert s’est élevée à l’équivalent d’au moins 30 millions de dollars de biens allemands, faisant ainsi d’Hitler un important soutien économique du projet sioniste. L’accord devait « porter un coup au cœur du boycott anti-Nazi mené par des Juifs », d’après l’historien Edwin Black. 13 Des membres du Congrès juif mondial ont voulu continuer le boycott, mais la direction du Congrès n’a pas tardé à se joindre à l’effort de l’OSM pour l’affaiblir.
Le sionisme tire avantage de l’antisémitisme en Pologne
Au milieu des années 30, le gouvernement polonais a aussi pris des mesures contre les Juifs du pays en promulguant des lois inspirées des Lois raciales de Nuremberg de l’Allemagne nazie. Par exemple, de nouvelles lois ont posé des restrictions à l’abattage kascher du bétail et exclu les Juifs de certaines professions. Le régime polonais a aussi négocié avec la France pour fonder une « colonie juive » à Madagascar et pouvoir y envoyer des Juifs polonais. 14 Ces mesures ainsi que l’antisémitisme de l’Eglise catholique ont renforcé le mouvement sioniste polonais.
Betar, un mouvement sioniste révisionniste de droite qui s’opposait aux syndicats, a travaillé avec des antisémites dans l’armée polonaise à partir de 1930. Des officiers haut-gradés ont entraîné en secret les recrues de Betar, dont la plupart a immigré en Palestine avant la fin de la décennie pour y rejoindre les forces armées sionistes. Néanmoins, le sionisme polonais a rencontré une forte opposition de la part du Bund, parti socialiste juif laïc, qui avait beaucoup plus d’influence que les autres partis juifs de Pologne.
De l’Holocauste au « Nouveau Juif »
Le sionisme était une force politique minoritaire chez les Juifs européens jusqu’à ce que six millions d’entre eux soient tués par les Nazis. Avec l’Holocauste, les initiatives des sionistes en vue d’obtenir un soutien international pour la création d’un état juif en Palestine se sont intensifiées. La plupart des réfugiés juifs voulaient fuir en Europe de l’Ouest ou aux Etats-Unis mais les contrôles aux frontières (avec le soutien des organisations sionistes) les en empêchaient, et ils ont donc migré en Palestine.
La colonisation sioniste a dépendu d’institutions racistes qui existent toujours aujourd’hui. L’Agence juive promeut l’immigration des Juifs en Israël. Le Fonds national juif attribue toujours les terres israéliennes exclusivement à des Juifs.La Histadrout (souvent définie à tort comme un « syndicat ») est en réalité une entreprise qui promeut « la main-d’œuvre exclusivement hébraïque ». La « Loi du retour » israélienne offre la citoyenneté à tous les Juifs, d’où qu’ils viennent.
Les milices sionistes ont attaqué les civils palestiniens dans les années 40 jusqu’à la déclaration d’indépendance d’Israël en 1948. En 1947 et 1948, cette campagne de terreur a expulsé plus de 700 000 Palestiniens de leurs foyers. Plusieurs massacres ont fait fuir des Palestiniens paniqués de leurs terres.
Un « état d’urgence » officiel a empêché des réfugiés d’exercer leur droit de retour, violant ainsi jusqu’à ce jour le droit international. La colonisation sioniste ne s’est pas arrêtée à l’occupation des terres du peuple indigène. Plutôt que d’exploiter leur main-d’œuvre, le sionisme a tout fait pour les expulser ou les éliminer, comme les colons européens l’avaient fait avant en Amérique, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Le sionisme a fait en sorte de remplacer la population indigène par des colons, « les Nouveaux Juifs ». Ce projet doublement raciste a discrédité la solidarité ouvrière considérée arriérée, et a voulu remplacer la culture yiddish des immigrés par une culture complètement inventée. L’écrivain israélien Amos Oz explique : « Il y a même des nouvelles berceuses et des nouvelles « légendes anciennes » qui ont été faites par des écrivains enthousiastes », et qui glorifient par exemple l’appropriation des terres par les colons par le biais du travail agricole (comparer les deux affiches).
En tant qu’idéologie fondatrice du colonialisme juif en Palestine, le sionisme a été adopté par de nombreux Juifs, perçu comme une voie vers l’utopie socialiste basée sur le travail collectif et les communautés idéalistes des kibboutz. En réalité, ils ont du faire un choix : soit rompre avec le sionisme, soit accepter son caractère colonial et raciste.
Politiques racistes de droite
Comme dans les années 30, le sionisme et les politiques racistes de droite continuent de converger. Sur la scène politique américaine, il y a une alliance entre les sionistes juifs et les sionistes chrétiens fondamentalistes, bien plus nombreux. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, une grande partie des 40 millions d’évangélistes chrétiens croient qu’un « retour » des Juifs en Palestine annonce la Seconde Venue du Christ, l’Armageddon, puis l’Enlèvement de l’Eglise, quand les croyants seront sauvés. Celui qui ne croit pas en cette prophétie, même parmi les Juifs, seront envoyés en enfer. Depuis le 11 Septembre, les sionistes chrétiens considèrent aussi Israël comme une première ligne de défense contre la soi-disant « menace islamiste ».
Les sionistes juifs exploitent cet appui, même quand il est associé à un antisémitisme flagrant. Selon le pasteur John Hagee, président de la Convention baptiste du Sud, « Adolf Hitler était un « chasseur » envoyé par Dieu, chargé d’accélérer la volonté de Dieu de faire recréer par les Juifs un état d’Israël. »
Néanmoins, le soutien de Hagee à Israël a été salué par la Ligue anti-diffamation, dont le but est de combattre l’antisémitisme. De même, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a déclaré, s’exprimant lors d’un rassemblement des Chrétiens unis pour Israël, le lobby de Hagee fort d’un million de membres : « La bonne nouvelle, c’est qu’Israël n’est pas seul ; il a votre soutien ».
Comme aux Etats-Unis, des groupes racistes européens associent l’antisémitisme et le soutien au sionisme.Dans toute l’Europe, la plupart des grands partis racistes sont antisémites, islamophobes et pro-sionistes. Les membres de la Ligue de défense anglaise expriment des opinions antisémites tout en agitant le drapeau d’Israël. Israël a aussi le soutien de Robert Zines, député européen letton du Parti pour la patrie et la liberté, qui a l’habitude de participer à la marche annuelle en mémoire des vétérans SS qui gardaient des camps d’extermination. De même, en Pologne, le parti Droit et justice compte des antisémites pro-israéliens. Michal Kaminski, député européen, soutient pleinement Israël tout en défendant « la bonne réputation de Jedwabne », une ville où des centaines de Juifs ont été brûlés vifs dans une synagogue en 1941.
Equation raciste : sioniste = juif
Le soutien occidental à Israël repose sur bien plus qu’une connivence avec l’antisémitisme. Israël a prouvé son utilité pour étouffer les aspirations nationalistes arabes au contrôle démocratique du Moyen-Orient et de ses ressources naturelles, surtout depuis la guerre de 1967. Les méthodes anti-insurrectionnelles israéliennes ont été largement utilisées par les armées occidentales, par exemple en Irak et en Afghanistan. L’armée israélienne a transformé le Moyen-Orient en un laboratoire pour étendre au niveau mondial des systèmes de surveillance, de contrôle et d’armement. La domination impérialiste associe de près les puissances occidentales à l’état colonial israélien. Régulièrement, l’Occident demande aux Palestiniens « de reconnaître Israël comme un état Juif », assimilant ainsi un peuple à un état. Le Comité américain pour les affaires publiques israéliennes (AIPAC), appelé « le lobby juif » par ses sympathisants, a encouragé cet amalgame.
L’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC) a aussi encouragé un amalgame semblable. D’après ce qu’on appelle sa « définition opérationnelle de l’antisémitisme », on pourrait qualifier d’antisémitisme le fait de dénier « au peuple juif son droit à l’autodétermination, notamment en affirmant que l’existence d’un Etat d’Israël est le résultat d’une action raciste ». Depuis que cette définition a été rejetée par le Syndicat britannique des universités et des collèges (UCU), les sionistes font campagne pour que les universités désapprouvent le syndicat. Cela prouve une fois de plus que ce sont les sionistes, et non leurs détracteurs, qui continuent à assimiler leur projet colonial à tous les Juifs. En revendiquant être l’« état des Juifs », Israël implique tous les Juifs dans ses guerres, son occupation, son vol des terres, ses expulsions et ses autres crimes.
A l’image de cette équation, des défenseurs malavisés des Palestiniens ont attribué leur oppression à une conspiration juive internationale, à la « puissance juive », à « un esprit juif », etc. Le journaliste d’extrême-droite Israël Shamir véhicule ces éléments de l’antisémitisme européen traditionnel, soi-disant pour soutenir les Palestiniens. Ces explications occultent l’origine de l’oppression des Palestiniens. Paradoxalement, elles font admettre la revendication sioniste de représenter tous les Juifs et « les valeurs juives ».
Des commentateurs et des militants palestiniens de premier plan rejettent ces soutiens qui nuisent à la cause palestinienne. Des dizaines d’entre eux, dont Ali Abunimah, Joseph Massad, Omar Barghouti et Rafeef Ziadeh, ont dénoncé ceux qui rendent les caractéristiques « juives » responsables de l’oppression des Palestiniens. Comme l’a fait remarquer le Comité national palestinien de BDS, « assimiler Israël au judaïsme mondial … est en soi antisémite ».
C’est une équation qui stéréotype les Juifs, menace leurs droits civiques et met en danger leur identité nationale dans les pays où ils vivent. Elle vient des antisémites qui considéraient les Juifs comme un peuple étranger qui n’avait pas sa place en Europe et avait besoin d’avoir sa propre patrie. Cette équation est contredite par les nombreuses personnes d’origine juive qui soutiennent activement les droits civiques des Palestiniens et jouent un rôle central dans la campagne BDS.
BDS : contre le sionisme et l’antisémitisme
Comprendre que le sionisme et l’antisémitisme sont des jumeaux politiques racistes (parfois même des partenaires dans le crime) conforte l’appel palestinien à BDS. Ses objectifs antiracistes (la libération de l’occupation, la justice pour les réfugiés à qui on refuse le droit de retour et l’égalité pour les citoyens palestiniens d’Israël) sont mieux servis en ciblant Israël en tant qu’état raciste aligné sur les intérêts politico-économiques des puissances occidentales.
Publié en Janvier 2013. La version diffusée sur le site jews4big.wordpress.com contient les notes avec les références.
Autres lectures sur le sionisme et l’antisémitisme
Gilbert Achcar, Les Arabes et la Shoah. La guerre israélo-arabe des récits, Sinbad, Actes Sud, 2007
Edwin Black, The Transfer Agreement : The Dramatic Story of the Pact between the Third Reich and Jewish Palestine, Macmillan, 1984
Lenni Brenner, Le sionisme à l’ère des dictateurs, 1983
Norman Finkelstein, L’Industrie de l’Holocauste, La Fabrique, 2001
David Landy, Jewish Identity and Palestinian Rights, Zed, 2011
Antony Lerman, The Making and Unmaking of a Zionist, Pluto, 2011
Francis Nicosia, The Third Reich and the Palestine Question, Taurus, 1985
Aki Orr, The unJewish State : The Politics of Jewish Identity in Israel. London, Ithaca, 1983
Yakov Rabkin Au nom de la Torah : Une histoire de l’opposition juive au sionisme, Presses de l’Université Laval, 2004
John Rose, The Myths of Zionism, Pluto, 2005
Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008
Nathan Weinstock, Le Sionisme, faux messie, Paris, 1969
JEWS FOR BOYCOTTING ISRAELI GOODS (J-BIG)
Nous sommes des Juifs résidant au Royaume-Uni qui soutenons l’appel palestinien à la campagne boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) pour qu’Israël rende compte des décennies de violation du droit international. J-BIG fait partie de Boycott Israel Network (www.boycottisraelnetwork.net).
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/85799
Version originale du texte :
https://www.dropbox.com/s/qmtr7750m1h5g3u/2013-01-15-jbig-briefing-web.pdf
Mais oui, c’est bien connu qu’avant le sionisme il n’y avait pas d’antisémitisme, et qu’ils sont nés au même moment. Et que les opprimés fabriquent leur oppression, pendant qu’on y est.
Ils ont un point commun. Sionistes et antisémites pensent que les Juifs ne peuvent pas vivre avec les autres. Pour les antisémites, cela signifie selon leur degré de radicalité que les Juifs doivent partir ou être exterminés. Pour les Sionistes, cela implique qu’il y a un Etat Juif et que tout Juif qui vit en diaspora est un « touriste » appelé tôt ou tard à exercer son « droit au retour ».
Jusqu’à Auschwitz, les Sionistes étaient largement minoritaires parmi les Juifs par rapport à d’autres idéologies (le Bund, favorable à l’autonomie culturelle sans territoire spécifique, les communistes …) et l’intégration, voire l’assimilation avaient beaucoup avancé.
En 1939, il n’y a que 3% des Juifs qui vivent en Palestine. C’est le génocide qui a permis les conditions historiques de la création de l’Etat d’Israël. Pourtant, les Sionistes n’ont eu qu’une part relative dans la résistance juive au Nazisme, certains Sionistes continuant la lutte contre les Britanniques jusqu’en 1942.
Il y a quelque part «complémentarité » entre sionisme et antisémitisme.
Prenons l’exemple de l’émigration vers Israël des Juifs des pays arabes dans les années 50 ou celle provenant des pays de l’Est à partir de 1980. Il y a eu des phénomènes objectifs de discrimination et de persécution contre les Juifs (attaques contre les civils, fermeture des institutions communautaires, numerus clausus …), et aucune volonté politique de « retenir » les Juifs. Mais quand ils ne sont pas partis d’eux-mêmes, Israël les y a incités. Soit par des mesures économiques, soit par des campagnes de peur. On sait à présent que c’est le Mossad qui a commis l’attentat contre la synagogue de Bagdad au début des années 50. Les méthodes employées pour faire immigrer en quelques jours la quasi-totalité d’une communauté millénaire (les Juifs Yéménites) en exploitant leurs superstitions n’a rien à voir avec une quelconque persécution.
En Europe de l’Est, la politique officielle « pro arabe » s’est accompagnée d’un antisémitisme d’Etat qui a poussé les Juifs à l’exil et a renforcé Israël.
Le Sionisme a puisé son bagage théorique dans les théories des mouvements nationaux de la fin du XIXe siècle avec l’idée simpliste et parfois meurtrière : un peuple = un Etat. Mais le Sionisme a besoin en permanence de l’antisémitisme pour justifier la politique israélienne, pour maintenir un flux d’immigration et pour poursuivre la colonisation.
Au départ, le Sionisme avait pour objectif de faire disparaître l’antisémitisme. Aujourd’hui, il en vit.
http://www.palestine-solidarite.org/UJFP.Pierre_Stambul.000003.htm
Singulier comme le « quelque part », qui est un leitmotiv de toutes les pensées stigmatisantes et éliminatrices (« quelque part, hein, ils l’ont bien cherché », ou « quelque par, ces gens-là… »), et qui sert toujours à justifier les pires conséquences avec un peu n’importe quoi mixé avec des a priori historiques ou essentialistes, dans un vague qui va à la pêche aux « évidences », ce fameux « quelque part » ne pose aucun problème d’emploi à d’aucuns. C’est bien connu, quand on est du côté forcément des bons, on peut user de tous les trucs rhétoriques pourris qu’on va dénoncer chez les mauvais.
» Le Sionisme a puisé son bagage théorique dans les théories des mouvements nationaux de la fin du XIXe siècle avec l’idée simpliste et parfois meurtrière : un peuple = un Etat. »
Conclusion, la lutte pour un État palestinien est simpliste et meurtrière …
« Norman Finkelstein, L’Industrie de l’Holocauste, La Fabrique, 2001 »
Toujours cette même complaisance avec Norman Finkelstein, alors que celui ci s’est affiché publiquement et ouvertement à Téhéran dans des conférences de fachos et de conspis au coté d’un certain Hamed Ghashghavi petit chouchou des fachos du Cercle des Volontaires
XXXXX cercledesvolontaires.fr/2014/10/20/entretien-fou-hamed-ghashghavi-quenelle-iranienne/
Tiens et une superbe photo de Finkelstein aux cotés de Ghasgavi dans le CV en ligne de ce « Quenellier Iranien » grand ami de Dieudonne et admirateur de Soral.
XXXXXX//ghashghavi.ir/CV-en.pdf
XXXXXXh//ghashghavi.ir/CV-fr.pdf
comme d’hab, les trollages et accusations non ettayées de preuves sont masqués.
les commentaires servent à compléter ou contester un texte, en apportant des informations vérifiables, pas à se défouler, merci.