Manuel valls entend réprimer le bds
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La Cour de cassation avait confirmé en octobre un jugement condamnant des militants qui avaient appelé au boycott des produits israéliens. M. Habib déplorait dans sa question que des appels au boycott, comme la campagne BDS (« boycott, désinvestissement et sanctions« ) perdurent en France.
Pour M. Valls, « il y a trop souvent dans un certain nombre d’initiatives (…) la volonté, derrière, de confondre critique légitime de la politique de l’Etat d’Israël avec l’antisionisme et l’antisionisme qui bascule dans l’antisémitisme ».
Le Premier ministre a fait part de son « attachement partagé » avec M. Habib à l’égard d’Israël, « une démocratie luttant contre le terrorisme ».
Voir les propos haineux de Meyer Habib :
https://www.youtube.com/watch?v=-uvrSR1JxeE&feature=youtu.be
Réponse de la Campagne BDS France à Meyer Habib : Qui attise vraiment la haine ?
La campagne BDS France -Boycott, Désinvestissement, Sanctions- a appris avec indignation les propos diffamatoires et mensongers tenus par le député Meyer Habib le 16 décembre dernier au cours de la session de questions au gouvernement. Cette rhétorique propagandiste permet à Manuel Valls de témoigner son « attachement partagé à l’Etat d’Israël » et de condamner fermement toutes les campagnes de boycott à l’égard d’Israël, décrites comme le paravent d’un « antisionisme qui bascule dans l’antisémitisme ». Cet amalgame est donc proféré et confirmé au plus haut sommet de l’?État.
Ne pouvant croire que M. Habib soit mal informé, nous ne pouvons que prendre acte de ses propos « La Campagne de boycott d’Israël dite BDS a pris des proportions alarmantes: une seule obsession : stigmatiser, exclure…(…) » et affirmer avec force qu’ils constituent un mensonge patent destiné à délégitimer la lutte contre la politique coloniale de l’État d’Israël, pour le respect du droit international et la reconnaissance des droits des palestiniens, en usant très exactement de l’amalgame que son auteur prétend condamner.
Quand à l’amalgame concernant la tuerie à l’Hypercacher, elle est particulièrement choquante et honteuse, quand on sait que la Campagne BDS est une campagne qui lutte aussi contre toute les formes de racisme et de haine, qu’il s’agisse de l’antisémitisme ou l’islamophobie, dont fait d’ailleurs preuve Meyer Habib quand il évoque sans la moindre contestation dans les rangs de l’hémicycle « une gangrène islamique en Europe ».
Nous mettons au défi quiconque de trouver une seule référence de notre campagne qui se situerait sur le terrain du racisme. Tout notre combat se construit précisément dans le cadre de la lutte contre tous les racismes. Il est aisé de le vérifier sur le site de la campagne BDS France, au paragraphe 3 de notre charte qui établit clairement :
“Notre action est éthique, citoyenne et politique.
Elle s’inscrit dans notre combat permanent contre toute forme de racisme.
Elle ne vise pas des personnes ou des groupes en raison de leur origine ou de leur religion juive, ni leurs entreprises ou leurs produits.
Nous faisons une différence évidente entre un produit israélien que nous boycottons, et un produit casher produit par une entreprise non israélienne que nous ne boycottons pas. Ce boycott ne vise pas la société israélienne ni les individus qui la composent, en tant que tels, il vise la politique coloniale d’occupation israélienne et ses partisans.”
Cette campagne internationale BDS, lancée par plus de 171 organisations de la société civile palestinienne s’inscrit dans la même logique que celle qui avait été menée contre l’Apartheid d’Afrique du Sud. Elle vise à faire pression sur le gouvernement israélien jusqu’à ce qu’Israël s’engage clairement à respecter le droit international, et mette fin à l’occupation, à la colonisation et à l’apartheid israélien.
Elle n’a rien «d’illégal », et ni les nombreuses instrumentalisations de la justice pour faire taire la liberté d’expression, ni les intimidations contre des militant-e-s anti-apartheid avec le soutien du gouvernement français ne pourront stopper la fulgurante progression de la Campagne BDS, outil citoyen et non violent pour la fin de l’apartheid israélien et pour la justice et la paix au Proche-Orient.
Malgré ces attaques qui voudraient nous faire taire et visent à criminaliser la solidarité avec le peuple palestinien, et ce au déni de la liberté d’expression, nous restons plus que jamais déterminé-e-s à poursuivre et amplifier notre combat contre l’apartheid israélien.
Quant à l’image de “l’unique démocratie de la région” qu’essaye de nous vanter Meyer Habib, elle est ternie par la situation d’apartheid que vivent les citoyens de seconde zone que sont les Palestiniens, et par les massacres répétés contre la population civile de Gaza, dont le dernier fait état de plus de 2200 Palestiniens assassinés, dont 550 enfants selon les Nations Unis.
Apparemment adepte de la théorie raciste du choc des civilisations qui oppose “nos valeurs” (sic) à la barbarie, Meyer Habib n’hésite pas à utiliser au sein même de l’assemblée nationale les propos des plus racistes et fanatiques colons israéliens utilisant les termes «Judée Samarie » pour faire référence aux territoires palestiniens occupés de Cisjordanie.
Même chose lorsqu’il se flatte qu’Israël soit un pays gay-friendly (ouvert aux gays), alors que ce même pays pratique le «Pinkwashing », c’est à dire qu’il instrumentalise la question queers à des fins nationalistes, tout en pratiquant une politique de répression et de chantage infâme en direction des LGBT palestiniens.
Alors que dans des pays comme la Grande-Bretagne, ce débat peut-être mené jusque dans l’enceinte du Parlement, que de plus en plus d’entreprises à travers le monde se désinvestissent d’Israël, les propos de Manuel Valls en réponse au fanatique Meyer Habib témoignent d’une volonté jusqu’au plus haut niveau de l’État de défendre coûte que coûte la politique israélienne, au prix de manipulations et atteinte à la libre opinion et expression.
Toutes ces manœuvres et tentatives de criminaliser le mouvement citoyen BDS ne pourront pas arrêter la détermination de millions de personnes, en France et à travers le monde à continuer à lutter sans relâche au côté du peuple palestinien pour la reconnaissance de ses droits légitimes, et pour le respect du droit international que nous devons exiger de tous. Elles n’empêcheront pas la Campagne BDS de continuer à progresser.
La Campagne BDS France
« Le BDS relaie l’appel de plus de 170 organisations de la société civile palestinienne lancé il y a exactement 10 ans. A l’instar du boycott international pratiqué contre l’apartheid sud africain, il ne vise que les institutions du régime, et non ses citoyens. Il est l’expression d’une volonté pacifique mais déterminée de faire comprendre à Israël que le régime colonial d’occupation et de discriminations qu’il a mis en place, et renforce tous les jours plus violemment, ne peut rester sans conséquences. Des sanctions devraient être appliquées à aux innombrables violations du droit international et des traités dont Israël est signataires, et ne le sont pas. Pourtant de nombreux États subissent aujourd’hui des sanctions internationales, l’Irak, l’Iran, la Russie, le Soudan (dont les dirigeants sont jugés pour crimes de guerre, comme l’ont été ceux de l’ex-Yougoslavie). Ainsi, la liste des pays subissant des sanctions financières internationales publiée en 2014 montre sans équivoque que bien des États subissent aujourd’hui des sanctions, mais pas Israël. »
Campagne BDS France
Il n’est donc pas étonnant que des racistes et des fascistes s’y opposent :
http://pasderosessansepines.com/2015/10/17/la-prefecture-et-la-mairie-de-montpellier-sattaquent-a-la-liberte-dexpression/
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/81935
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35183
http://www.ujfp.org/spip.php?article4297
Dans une question orale ce 16 décembre, Meyer Habib, député de la circonscription des Français de l’étranger englobant Israël, a dénoncé dans un même mouvement le boycott d’Israël et les directives européennes imposant l’étiquetage aux produits de « Judée Samarie et du Golan » qui « procèdent de la même logique de stigmatisation ». Un élu de la République reprenant à son compte, dans l’hémicycle de la représentation nationale, le vocabulaire de l’extrême droite israélienne sur l’État de Palestine sans qu’il ne soit recadré !!! Bizarre.
Il s’en est pris directement à Jean-Claude Lefort, notre président d’honneur, accusé d’avoir appelé au boycott de produits cashers fabriqués en France comme à ceux qui auraient appelé au boycott de SFR Numéricable, au seul motif que le patron de cette société est franco-israélien et juif.
La mise en cause malveillante de Jean-Claude Lefort suite à un post Facebook tombe à plat : il n’appelait absolument pas au boycott, mais à l’attention vis à vis de produits qu’il supposait israéliens, et avait aussitôt rectifié en réalisant qu’il s’agissait de produits fabriqués en France en parlant clairement “d’erreur, de faute et de méprise”. Quant à l’autre affaire pour laquelle M. Habib semble se plaindre de n’avoir pas reçu réponse de la ministre de la justice, Christiane Taubira, elle porte sur des faits fictifs : la prétendue mise en cause par l’AFPS 74 de Patrick Drahi (patron de SFR Numéricable) dont aurait fait état Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie. Dès que nous avons eu connaissance des propos prêtés par Meyer Habib à ce parlementaire, le président de l’AFPS Haute-Savoie qui était mise en cause de façon mensongère a demandé à le rencontrer pour faire toute la lumière sur cette affaire. Cette demande reste à ce jour sans réponse de sa part. L’un des deux (le député ou le sénateur ?) a menti et nous ne laisserons pas l’affaire sans suite.
Meyer Habib, familier de l’outrance et de l’amalgame, a rejoué une fois de plus avec un certain ridicule le rôle incongru de porte-parole du gouvernement israélien et de sa composante la plus extrême dans une Assemblée de la République française.
Manuel Valls quant à lui a malheureusement répondu dans son registre habituel esquivant le fond de la question, mais répétant « nous condamnons toutes les campagnes de boycott » (qu’aurait-il déclaré s’il avait été Premier Ministre au moment du boycott de l’Afrique du Sud ?) et postulant un lien de cause à effet entre antisionisme et antisémitisme. Il ne faisait là que reprendre à son compte l’antienne habituelle du Crif sans même avoir le courage de revendiquer la portée politique des directives européennes sur l’étiquetage des produits des colonies ou de relever les provocations sémantiques de M. Habib à propos de la « Judée-Samarie » et en oubliant les positions de la France sur l’annexion illégale du Golan syrien.
Au total, une intervention qui n’aura pas grandi un Premier ministre faisant part de son « attachement partagé » à l’égard d’Israël, « une démocratie luttant contre le terrorisme », mais qui sera sans effet, n’en déplaise à Meyer Habib, sur la campagne BDS que l’AFPS entend développer avec force dans les conditions spécifiques de la France.
Le Bureau national
http://www.france-palestine.org/Meyer-Habib-ou-quand-un-depute-francais-confond-l-Assemblee-nationale-et-la
Toutes les occasions sont bonnes pour certains trolls pour nous inonder des mêmes textes. Pas la peine de nous bassiner avec les maniaqueries anti-coleman.
Il y a une vie en dehors de la gueguerre pro/anti Colleman qui saoule tout le monde. Et surtout qui DETOURNE la lutte de sa raison d’être : regarder Israel et la Palestine, et non pas vos nombrils de fans. Les commentaires que je verrai ramener cette gueguerre alors qu’il n’en est pas directement question dans la publication d’origine seront systématiquement refusés le temps que les fanatiques pro et anti se calment.