[contre la cop 21 et l’État d’urgence : résistances] retour sur l’après-midi de lutte du 12 décembre à nantes
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Contre-sommetsEcologieRacismeResistancesZad
Lieux : Nantes
Ce second temps rassemble très vite plusieurs centaines de personnes sur une place grignotée par un manège mis en place pour Noël. Une agora s’engage, le micro est ouvert. Cette assemblée de rue va durer une heure, durant laquelle on échange sur la répression, le racisme, le greenwashing, les luttes en cours … Un texte écrit par l’assemblée de la ZAD est lu, suivi d’un témoignage sur une perquisition violente et d’un point sur la situation des migrants de Calais, qui ne cesse d’empirer sous l’Etat d’Urgence. Un hommage est rendu à Babacar Guèye, tué de 5 balles dans le corps par la police à Rennes le 3 décembre. Les intervenants sont divers : un occupant de la ZAD, une élue, une militante venue du premier rassemblement, un passant, un rappeur qui improvise un freestyle … Et puis, le cortège, compact, s’ébranle, et part dans les rues de Nantes. Nous sommes nombreux sur le Cours des 50 Otages et dans la rue de Strasbourg, sans doute plus de 1000.
A l’avant de la manifestation, des fumigènes sont allumés et l’ambiance est énergique, alors qu’un peu plus loin, des manifestant-e-s portent des masques colorés et qu’une chorale fredonne des chants de lutte, au rythme d’un accordéon. Plusieurs bâtiments – le siège d’EDF, partenaire de la COP 21, la mairie, la préfecture, les locaux de Vinci – reçoivent de la peinture. Les policiers, en armure et en civil sont très présents tout au long du parcours. Parfois, la BAC qui s’approche trop du cortège doit partir en courant. Mais l’ambiance générale reste sereine et solidaire.
Alors que le cortège revient à son point de départ, une rangée de camions de policiers et de flics en armure débarquent et se positionnent juste en face de la Place du Bouffay qui devait servir de lieu de dispersion. Un feu d’artifice est envoyé vers les trouble fêtes, sous les applaudissements. Après quelques minutes de flottement et l’envie diffuse de continuer à défiler, les manifestant-e-s finissent par se disperser dans les petites rues envahies de consommateurs. Contrairement à la précédente manifestation violemment réprimée, il n’y aura pas d’arrestations ni de blessé, preuve qu’on peut tenir la police en respect en étant nombreuses, nombreux, et solidaires.
Cette après-midi de lutte a démontré que l’on pouvait dépasser la peur et résister collectivement, en plein état d’urgence et à la veille d’élections.
Nous ne déserterons pas les rues, nous n’abandonnerons pas nos révoltes.
Un rendez-vous a été lancé samedi prochain !
« preuve qu’on peut tenir la police en respect en étant nombreuses, nombreux, et solidaires. »
C’est sûr que ça joue, mais en cas de troubles je suis pas bien sûr que ça se soit avéré si exact que ça. A mon avis c’est aussi la conjugaison avec le fait que les keufs aient merdé Vendredi dernier et qu’ils avaient clairement des ordres de se tenir à carreaux ; et le fait que ça l’aurait foutu mal de taper les consommateurs de Noël. Pour preuve le peu de réactions face aux feux d’artifices (qui n’ont d’ailleurs pas trop montré de respect vis-à-vis des discussions de Mercredi dernier).
« Parfois, la BAC qui s’approche trop du cortège doit partir en courant. »
Bon, ben ça, pour avoir passer du temps à surveiller les baceux, on est plus un peu dans de la romance que la réalité.
« Un rendez-vous a été lancé samedi prochain ! »
Et y’a aussi une AG Mercredi à B17 pour la préparer. Ca aurait été intéressant de le rappeler si l’objectif c’est de s’organiser contre ce qui se passe…
J’étais présent aux deux rassemblements du 12 décembre, il y en avait certes un plus mou que l’autre. Ceci dit, si le rassembement et le temps de parole étaient très ouverts, on sentait bien l’envie d’en découdre, ne serait ce que par la présence de nombreux bonhommes déjà masqués et arnachés avant le défilé. Ils n’ont d’ailleurs pas pris l’opportunité de parler au micro quand le rappeur leur a proposer. Puis l’on a distribué des tracts expliquant quoi faire en cas d’interpellation ou d’agression par la police, excellente initiative! Ponctuée d’un « on ne sait jamais qui peut être arrêté » et de « restons solidaires, prenons soins de nos voisins de cortège ».
Bref, l’impression que j’en ai eu était que l’on espérait presque que cela dégénère histoire de montrer que l’on a raison. Réoccupons l’espace public, montrons notre détermination à refuser cet état d’urgence, et cet état policier de manière général; mais faisons de la désobéissance intelligente. Lors de l’agora une intervenante a parlé de TF1 et des gens qui ne regardait que ce bout de la lorgnette, que ces gens nous devions les convaincre de la justesse de nos luttes. Si chaque manifestation se termine par des jets de quleque sorte que ce soit contre les CRS, si l’on ne peut pas se rassembler et/ou défilé sans violence (de notre part), jamais nous ne convaincrons la majorité molle de nous suivre, et sans elle rien ne bascule. Alors c’est moins rigolo sans doute, mais quel est le but final ? D’avoir de moins en moins de monde à suivre parce que personne, à part quelques téméraires, ne souhaite finir aux urgences ou en garde à vue, du moins pour violence.
Maintenant si la seule raison de la garde à vue est la participation à une manifestation interdite, mais pacifique, ça change tout, alors là oui, soyons nombreux à nous faire arrêter, que l’absurdité de la situation frappe le citoyen lambda au point de le faire nous soutenir.
Bon, désolé pour le blabla sur la non violence, mais de nouveau, lors du rassemblement l’on a parlé de convergence des luttes. Pourquoi le premier cortège de la coalition s’est désolidarisé ? Sans doute la crainte de débordements violents… On ne fera rien converger si l’on ne se met pas d’accord dès le début sur le mode de lutte.
Vu ce qu’il s’est passé à Paris, où les rgs ont identifé les gens suite à des vidéos posté sur internet et ont transmis ca au parquet qui à convoqué 58 personnes pour manifs interdite, je pense que se masquer pour une manifestation ca peut devenir la base en situation d’état d’urgence.
Effectivement, même en étant « gentil » et « paciflique » on peut se faire gazer, charger par le flics, ouvrir le crane, roulez dessus, donc il ne faut pas renvoyer la faute sur les manifestants, surtout sur ceux qui se prépare à une éventuelle confrontation avec la police.
C’est plus souvent la police qui décide du niveau de violence, que les manifestant.
Je pense que depuis le 13 novembre il y a eu un basculement au niveau de la répression et qu’il peut être important de s’y préparer et de s’organiser en manifestation pour ne pas se faire « massacrer », « bloquer », « cantonner à un bête rassemblement sans aucune visibilité ».