État d’urgence : la police attaque une manifestation à nantes
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : RépressionResistances
Lieux : Nantes
Peu après 18H, le petit rassemblement prend forme, une banderole « ni COP 21 ni État d’Urgence, Résistance » est déployée. Quelques prises de paroles se succèdent, pour faire le point sur le climat sécuritaire actuel. La police n’est pas visible, l’ambiance est calme.
Autour de 18H45, le petit cortège d’environ 150 personnes s’élance en craquant quelques fumigènes. Des gens de tous âges sont présents dans la manifestation. Pour certains, c’est la première manif. Les visages ne sont pas masqués, l’ambiance n’est clairement pas à l’offensive, ni au conflit. Le slogan « État d’Urgence, État policier, ils ne nous enlèveront pas, le droit de manifester » est repris en cœur.
Au bout d’une centaine de mètre à peine, le cortège croise une voiture et des motos de la police municipale. Suit un échange confus. Les flics municipaux font très vite et massivement usage de bombonnes de gaz lacrymogènes et de matraque sur une partie des manifestants.
La scène qui suit est ahurissante. C’est un véritable déchainement de violences policières. Tout se passe en moins de 5 minutes.
Une brigade de la BAC surgit au cœur du cortège, matraques en avant. Ces policiers en civil étaient donc cachés à l’arrière du groupe depuis le début. Un manifestant est plaqué au sol et tabassé, alors qu’une femme cinquantenaire qui crie « pas de violence ! » est elle aussi jetée au sol par les policiers et projetée contre une vitre des galeries Lafayette. Elles reçoit quelques coups. Le manifestant interpellé est copieusement frappé au sol. Il est jeté dans la voiture de police municipale, le visage brulé par les gaz et tordu de douleur.
Les flics continuent à vider en l’air leurs gazeuses lacrymogènes pour saturer la rue de spray irritant, alors mêmes que les manifestants sont à plus de dix mètres d’eux. L’air est irrespirable.
Des camions de police arrivent immédiatement. Le grand chef de la police – le Directeur Départemental de la Sécurité Publique – est présent au milieu de ses hommes. L’attaque était donc préméditée. Il lâche la charge. Hallucinante. Des policier en armures, casques et bouclier courent à toute vitesse, hurlant, dans une confusion totale, frappant tout-e-s celles et ceux qui passent à leur portée. Un couple de passants reçoit des coups, des client attablés à une terrasse sont effrayés.
Une manifestante qui tenait la banderole témoigne :
« Je tenais la banderole, un flic en uniforme s’est avancé matraque levée en criant. J’ai reculé toujours en tenant la banderole mais sans lui tourner le dos. Il a envoyé des coups de matraque qui ne m’ont pas atteint grâce à la banderole. Comme il s’avançait toujours en donnant des coups, j’ai lâché la banderole et je lui ai tourné le dos. Là, il m’a mis un coup de matraque sur la tête. Je suis tombée. Il a mis d’autres coups quand j’étais au sol. Des gens sont vite arrivés, j’ai pu me relever et là j’ai vu que ça saignait beaucoup. »
Cette manifestante est évacuée à l’hôpital, avec une large plaie sur le crane.
Des passants scandalisés interviennent. Un monsieur habillé en costume, sortant du magasin Decré, s’interpose devant un policier qui s’acharne à coups de matraque contre la jeune femme à terre.
Tout va très vite. Au même moment, un véhicule de la police municipale fonce à pleine vitesse dans un groupe de manifestants qui s’écartent au dernier moment, évitant de justesse de se faire écraser. En démarrant, la voiture avait déjà roulé sur une personne menottée allongée au sol. Le blessé sera évacué vers l’hôpital, inanimé.
La manifestation est explosée en plusieurs petits groupes. Certains retourneront sur la Place du Bouffay avant de se disperser. Bilan de la manifestation : au moins 2 blessés hospitalisés, des dizaines de personnes gazées, et 2 voire 3 personne interpellées. L’absence de journaliste explique probablement un tel défoulement.
Le défilé aura duré 10 minutes, et parcouru une centaine de mètres, avant de subir un déchainement de violence tout simplement hallucinant et inattendu. Personne n’avait anticipé la possibilité d’une telle agression policière.
Les effectifs policiers, commandés directement sur le terrain par le patron de la police nantaise, avaient clairement pour mission de briser toute bribe de résistance à l’État d’Urgence à Nantes.
Soyons nombreux et nombreuses samedi 12 décembre, Place du Bouffay, à 15H, contre la COP 21, l’Etat d’Urgence et les violences policières !
Ce qui est terrible là dedans, j’y étais. c’est qu’on était pas nombreux, une petite centaine quand même. mais pas pareil que le samedi d’avant. syndicats, collectifs et partis étaient absents. Et ce sont toujours les mêmes qui prennent les risques…
Ce genre d’exemple devient presque banal depuis l’état d’urgence. Déjà qu’avant les flics ne prenaient pas de gants, mais là ils se sentent habilités à agir en toute impunité, avec l’aval de leur hiérarchie, et se comportent juste comme des brutes fascistes – ce qu’ils sont certainement. Cela laisse augurer ce qui se passera sous un régime autoritaire (Au rythme où c’est parti, on n’en est plus très loin). Honte à ce gouvernement. J’espère qu’il y aura du monde samedi prochain.
Degueulasse, on voit le vrai visage de la police et de l’état, avec sa liberté de se taire. L’utilisation du terrorisme pour contrôler l’opinion par la peur et frapper ceux qui ne sont pas dupes, encore plus forts quand il n’y a pas de caméras. Ce sont des porcs. Vous avez le soutien de manifestants parisiens. Soyez forts!
« Le grand chef de la police – le Directeur Départemental de la Sécurité Publique – est présent au milieu de ses hommes. L’attaque était donc préméditée. »
Il faudrait penser à vous relire. La colère vous conduit à écrire n’importe quoi. Ce qui décrédibilise l’ensemble de l’article. Dommage
Jean-Marc,
Tu es témoin, je fais tout mon possible.
Si malgré ça, on n’arrive pas à imposer notre dame des Landes dans le calme, je fais voter la prolongation de l’état d’urgence.
P.C.C. M.V.
cet article est quelque peu baclé… car d’une part la charge et gazage des flics s’est fait contre une prise de position de la manifestation contre l’arrestation d’une personne qui faisait la manche. en effet c’est bel et bien cette tentative de désarrêter cette personne qui a paniqué les municipaux connus pour leur manque de sang-froid et leur zèles de subaltères de la police. si ces municipaux avaient eu le droitde port d’arme comme c’est en train de ce maniguancépar l’état et l’ensemble de la classe poloitique , il est fort à parié que la situation aurait encore plus dégénéré…
à par cette remise en situation, je souhaiterai savoir si des gens sont allé au commico pour rencontrer les personnes qui se sont fait arrêtées et/ou au tribunal pour les comparutions immédiates de ce lundi après-midi commeparexemple peut-être le collectif ou personnes qui appellaient à cette manif?!
Bâclé non. C’est un récit partiel et partial, à chacun-e d’y ajouter des précisions.
L’audience a duré 4 heures cet après-midi au Tribunal de Nantes. Un procès à grand spectacle avec une pression policière hors norme. Un compte rendu bientôt.
salut.
en lisant le nombre de comptes rendus de ce types, je me demande s’il ne faudrait pas prendre l’habitude de filmer nous même chaque rassemblement et manif, dans un souci d’autodéfense. ça demande du boulot après et il y a le risque de se faire prendre le matos par les flics, qu’on voit pas mal de visages sur les videos, mais si on fixe l’image que sur les forces de l’ordre il y a peut être un truc à faire.
Le 4 mai 1989, pour le 70e anniversaire du Mouvement du 4 mai, lors du printemps de Pékin, événement connu en Occident sous le nom des manifestations de la place Tian’anmen, une grande manifestation, réclamant moins de corruption et plus de démocratie, est réprimée violemment : les soldats tirèrent sur la foule, il y eut plus de 3 000 morts). Le 30 mai, une statue de la « déesse de la Démocratie » est érigée sur la place par les étudiants de l’Académie des Beaux-Arts.
Commentaire caché pour cause de prosélytisme. Pas de ça sur Indy Nantes.