Attaque du fbi allemand à tarnac
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Répression
Lieux : Tarnac
Salut
C’est sans doute en employant une phrase comme celle en objet de ce mail que la police judiciaire de Limoges a rendu son rapport, après sa tentative d’intervention à Lacombe sur la commune de Tarnac hier.
L’objet de ce mail est juste d’expliquer ce qui s’est passé, et d’inviter ceux qui le veulent bien à rester sur le qui-vive.
Donc : ce mercredi 28 octobre, trois (ou quatre ?) véhicules de police sont intervenus sur le village de Lacombe, dans le cadre d’une enquête demandée par la police fédérale allemande. Ils voulaient perquisitionner le domicile d’une personne vivant sur le village de Lacombe, à propos d’une affaire pour laquelle elle a déjà été entendue et perquisitionnée alors qu’elle vivait en Allemagne, et qui date de 2002 (!).
Les policiers présents, c’était un officier de police judiciaire, deux agents de la police technique et scientifique, deux policières allemandes envoyées pour l’enquête, et encore deux autres flics.
On a successivement entendu parler de perquisition d’une maison d’habitation, puis d’une caravane, sans oublier l’hypothèse d’une interpellation.
L’information de cette intervention a circulé assez rapidement, et très vite plusieurs dizaines de personnes sont venues expliquer aux bleus ce qu’on pense d’eux et de leur travail dans nos contrées. La perquisition de la caravane a d’abord été entamée, avec le consentement de la personne visée par l’enquête ; puis, par on ne sait quel jeu de tension et du sentiment de se faire une fois de plus humilier par la bleusaille, la réaction collective a finalement été de leur demander fermement de partir.
Ils ont été poussés dehors, abandonnant sur place leurs ébauches de mises sous scellées (sous-vêtement, brosse à dent et Cie), et délaissant l’ordinateur de la personne visée dont ils s’apprêtaient à copier l’intégralité du disque dur…
Fin de cet épisode d’opérette des Experts.
Encore quelques remarques, et une dédicace :
– Il est toujours réconfortant de voir que nous demeurons nombreux à ne pas vouloir « laisser la police faire son travail », étant entendu qu’elle travaille toujours contre nous, et pour des États qui s’obstinent à
détruire ceux qui se refusent à rentrer ou à rester dans le rang.
– Ne doutons pas qu’ils puissent revenir : que ce soit cette fois-ci pour terminer leur sale travail, ou une autre fois pour on ne sait quelle enquête antiterroriste initiée peut-être suite à un collage d’affiches subversives au scotch sur une cabine téléphonique. Pour ce qui est de cette fois-ci, il serait sans doute bon ces jours-ci de rester vigilant et de se tenir prêt à revenir faire le barouf qui convient, si nécessaire.
Dédicace
——–
À toi, diligent fonctionnaire de l’Intérieur présentement en charge de la lecture des mails qui circulent sur la très-subversive liste de diffusion dite « plateau-insoumis » ; à tes collègues ; à tes amis :
Tu n’es pas le commissaire Adamsberg, débonnaire enquêteur à la perspicacité mystique, tolérant les mille marginalités de tes contemporains dans la poursuite obsessionnelle d’assassins tordus (qui n’existent d’ailleurs que dans l’imagination de F.Vargas)
Tu n’es pas « Le Poulpe », libertaire curieux et intelligent cherchant à comprendre ton époque sans croire un instant que les rouages de la « justice » puissent servir autre chose que les puissants.
Tu n’es pas un héros justicier luttant contre d’odieux criminels qui conspirent à détruire le monde.
Ce que tu es, au quotidien, c’est juste un banal fonctionnaire effectuant sans trop y croire son banal mais sale boulot, celui qui envoie à la fin, banalement, des petites gens — parfois un peu trop révoltées par l’injustice du monde — payer le prix de leur insoumission, ou de leur non-respect des règles, dans quelque geôle d’État. Pour des années.
Au quotidien, tu ne défends pas la veuve et l’orphelin, mais ceux qui les asservissent.
Tu ne défends pas la justice, mais ceux qui écrivent les lois à même d’assurer leur pouvoir et sa perpétuation — contre nous, contre toi, aussi, toi qu’on envoie au casse-pipe, aujourd’hui comme il y a sept ans, avec dans les yeux les images de la télé, et dans la vie, cette réalité qui refuse d’y coller, trop complexe et vivante pour cela.
Ne t’étonne donc pas qu’on t’explose au visage — comme ce fut si bien dit en d’autre temps, tu es le dernier point de contact entre les politiques et la population. Et l’on sait, et tu sais, combien les politiques travaillent désormais ouvertement contre la population.
Ceux qui détruisent le monde, c’est ceux que tu sers ; et c’est toi aussi, en conséquence. Banalement, sans trop y croire.
Alors change donc de chaîne.
Ou de taf
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