Informations pratiques sur le week end d’action de pont-de-buis
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : RépressionResistances
Voici donc quelques informations pratiques pour aujourd’hui :
1 – Pour tout renseignement, pour rejoindre le camp contre l’armement de la police, ou demander/passer des informations, contactez l’infoline à ce numéro : 0677670242
2 – Un point sur la situation sur place :
Des déviation mises en place partout autour du village, des panneaux ‘routes barrées’ mis en place (pour l’instant sur le bord de la route D770, mais surement aussi à d’autres endroits), où il y aura probablement des points de contrôle.
Et autour de l’usine : « Des barrages de terre ferment des propriétés, des champs autour du site de Nobel sport » (selon l’article à la con de france bleu https://www.francebleu.fr/…/pont-de-buis-une-manifestation-… )
3 – En cas de contrôle routier : à moins d’une commission rogatoire ou d’un arrêté du Procureur : Seul-e le conducteur ou la conductrice est obligé-e de se soumettre au contrôle d’identité; les passagers-ères ne sont pas tenu-e-s de décliner leur identité, ni de fournir leurs papiers aux flics. Les gendarmes et les policiers ne peuvent pas fouiller le véhicule, ils ne disposent pas des droits de douanes. Lorsqu’ils vous demandent « ouvrez votre coffre s’il vous plaît » vous pouvez répondre non. Si les flics veulent quand même contrôler les passagers et fouiller le véhicule, vous pouvez exiger d’eux qu’ils vous fassent lire les documents qui les y autorisent (pensez à vérifier la date). Ces opérations ne peuvent être effectuées que par un Officier de Police Judiciaire. Demandez au flic qui effectue le contrôle de vous fournir sa carte (il est obligé) pour vous prouver qu’il a bien le droit d’effectuer de tels contrôles. Si votre véhicule est votre lieu d’habitation (camion aménagé par exemple), il faut aux flics une commission rogatoire qui les autorise à perquisitionner le véhicule pour pouvoir le fouiller. Lors d’un départ en convoi, il est possible de refuser collectivement le contrôle, cela a déjà marché. Il est important dans ce cas que quelques passagers descendent des voitures pour rejoindre le véhicule de tête en train de subir le contrôle. Quoi qu’il en soit, plus les contrôles sont longs et laborieux pour les flics, plus les flics ont de chance de se décourager et d’abandonner les contrôles.
Bon courage à tou-te-s. Soyons nombreuses,nombreux, et solidaires !
A tout à l’heure !
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20h45 : Voici un récit de la journée à Pont-de-Buis
Donc, le week-end de mobilisation contre l’usine d’armement de Pont-de-Buis a commencé.
Cela a commencé sur les ondes, avec radio Poudrière (98,6) qui diffuse en continu les infos sur la mobilisation.
Cela a commencé avec d’énormes Dazibao en papier mâché représentant les fameuses armes et munitions avec lesquelles la police mutile et tue.
Cela a commencé avec le champ prêté par un habitant de Pont-de-Buis sur lequel le campement se trouve en ce moment.
Cela a aussi commencé avec les barrages filtrants, les routes barrées tenues par les gendarmes qui ont ralenti pas mal d’entre nous sur le chemin de Pont-de-Buis.
Et bien sûr, l’impayable hélicoptère qui ne nous lâchera pas de la journée.
On se retrouve finalement 400 personnes dans le centre de Pont-de-buis.
Quelques tags : « Face à la police, légitime défiance. » « Nobel sport, noble mort. »
Quelques slogans : « Les policiers à la vaisselle, les Flash-ball à la poubelle. » « Nobel Sport, marchand de mort ».
Et puis une grande, très grande banderole peinte sur lequel on reconnaît le visage de Rémi Fraisse avec l’inscription : « Rémi, présent dans nos luttes. »
Après une heure, le cortège s’ébranle.
La police nous attend sur le pont qui mène à l’entrée de l’usine avec canon à eau et grille anti-émeute. Devant les grilles, au milieu des slogans, des tags et des jets de peinture, l’assemblée des blessées qui réunit des personnes blessées, par des tirs de Flash-ball et de LBD 40 tiendront comme ils l’avaient prévu, une conférence de presse.
Impossible d’aller plus loin. Les gendarmes nous cantonnent dans le centre ville.
C’est une interdiction de manifester de fait.
Depuis la mort de Rémi Fraisse, le gouvernement remet régulièrement en cause le droit de manifester en pratiquant des arrestations préventives, en bloquant les manifestants dans de gigantesques nasses, etc.
Le préfet dit ne pas avoir interdit la manifestation, mais il a mis tout en place pour empêcher son déroulement.
On tente un peu plus loin, mais on tombe sur un autre barrage. On est repoussé par des gaz lacrymogène.
On revient dans le centre.
Entre temps, de nombreuses personnes nous ont rejointes. Nous partons vers le camp en colonne motorisée.
Le Week-End continue.
Ce soir par un festnoz.
Samedi par une journée de discussions.
Dimanche par une journée d’action.
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16h40: des contrôles d’identité ont eu lieu aux abords du site de Nobel Sport. Aux dernières nouvelles, certaines personnes contrôlées ont pu éviter de donner leur identité.
16h30: voici un récit de la matinée
Ce matin, nous étions nombreux rassemblés sous le barnum du campement installé à quelques pas de Pont-de-Buis, à quelques pas de l’usine Nobel Sport, marchand de mort.
Les débats commencent avec une présentation des nouvelles armes de la Police, notamment le Flashball superpro et le LBD 40 dont l’usine Nobel Sport construit les projectiles.
Débats où l’on a appris parmi d’autres choses…
Comment, au milieu des années 90, sous l’impulsion de Guéant puis de Sarkozy, le flashball a été introduit dans certains corps de police, et son utilisation généralisée.
Comment son usage a opéré un glissement vers un maintien de l’ordre offensif. On ne se contente plus de contenir les corps, on les frappe, on les mutile.
Comment la police se militarise. Les mêmes armes et les mêmes techniques y sont utilisées et participent de la même économie.
Comment Nobel Sport fabrique des gaz lacrymogènes interdits par la convention de Genève, afin de les envoyer hors des frontières de l’Europe, sur le marché mondial. Ces dernières ont été exportées au Burkina Fasso pour réprimer les opposants à Blaise Campaoré.
Comment l’usine Nobel Sport passe de 110 employés à 200 voir 300 quand une révolte éclate quelque part dans le monde. Trois chaînes de production sont mises en place et tournent en permanence sur le rythme des trois huit.
Comment des blessé.es au Flash-Ball et au LBD 40 se sont organisé.es en assemblée pour s’entre-aider.
Comment être blessé.e, mutilé.e par un tir de LBD ou de Flashball, c’est immédiatement après faire face aux médias, à la police, à la justice et aux regards des autres.
Et comment il est nécessaire de se rassembler pour y répondre.
0ù l’on a appris que « désarmer la police » voulait aussi dire éradiquer dans les têtes, dans les mentalités, l’idée que la police protège.
Où l’on a appris ce qu’est « l’armement rhéostatique ». Pour chaque arme, les institutions peuvent décider du degré de létalité. Allant de la blessure à la mort.
Le débat a continué sur la présentation de l’ambulance partisane.
Il s’agit d’un véhicule où l’on peut venir se faire soigner pendant une mobilisation. Où l’on peut apprendre et partager les gestes des premiers secours.
Cette ambulance commencera bientôt une tournée à laquelle chacun.e peut participer pour échanger, se réapproprier ces gestes ainsi que les techniques et savoir-faire concernant le soin.
Et qu’il est possible de les contacter à l’adresse suivante : medecine@riseup.net
Le débat s’est fini sur une histoire de l’usine Nobel Sport.
Où l’on a appris qu’en 1975, l’usine a explosé soufflant toutes les maisons alentour, tuant trois personnes et en blessant 80 autres. Ce qui provoqua un départ important des habitants de Pont-de-Buis.
Où l’on a appris que Pont-de-Buis était une ancienne poudrière royale privatisée dans les années 80. Et qu’un administrateur de Nobel Sport et aussi administrateur de Vinci.
Où l’on a appris que l’usine occupe 100 hectares et 20 kilomètres de routes. À cause de cela, l’accès à la forêt et à la rivière sont interdits aux habitants.
On a appris plein d’autres choses, mais le mieux serait quand-même de nous rejoindre pour continuer à discuter entre-autre des luttes en cours dans le Finistère (Centrale à Gaz, Extraction minière, Méthaniseur et extraction de sable dans la baie de Morlaix.) et participer avec nous aux différentes mobilisations.
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