Zad nddl – (re)cours toujours!
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Catégorie : Local
Thèmes : Actions directesResistancesZad
Lieux : Notre-Dame-des-LandesZAD
Le 17 juillet, 17 recours contre l’aéroport ont été rejeté par le tribunal adminsitratif. Le premier ministre manuel Valls à immédiatement déclaré que cette décision « doit entraîner la reprise des travaux ». De notre côté, nous n’oublions pas que le gouvernement, après la manifestation du 22 février 2014 s’était engagé à attendre la fin du processus juridique pour agir. A ce titre, nous soulignons la décision des associations hier de faire appel et de poursuivre la bataille juridique
Quelle que soit la réalité des menaces, l’occupation de la ZAD de Notre Dame des Landes va continuer. Les cultures, habitats, activités se densifient et s’envisagent dans le long terme avec des paysan-nes et habitant-e-s du coin, avec de nombreux-ses amies de la lutte d’ici ou d’ailleurs. Nous nous battrons jusqu’au bout pour continuer à vivre sur cette zone et contre l’aménagement capitaliste du territoire.
S’il leur prenait la folle envie de démarrer de quelconques chantiers liés à l’aéroport et ses dessertes ou d’attaquer la zad, nous sommes prêt-e-s à résister ensemble dans toute notre diversité sur les terres de Notre Dame des Landes et bien au-delà. Nous avons déjà repoussé l’opération César en 2012 et nous les repousserons de nouveau s’il le faut. Nous sommes aujourd’hui plus fort-e-s encore grâce à l’énergie accumulée par le mouvement dans la région et ailleurs, et le soutien de plus de 200 comités locaux. (voir à ce titre les proposition de réaction des comités locaux en cas d’expulsion on de démarrage des travaux sur la zad – ou ici )
En un mot : Valls te faire coter en bourse !
Un groupe d’occupant-es à la plage, mais pas loin du bocage.
Aujourd’hui ont été rejetés les recours des associations qui se fondaient, notamment, sur les travaux et avis des Naturalistes en lutte, du collège des experts scientifiques, du Conseil scientifique régional de protection de la nature, du conseil national de la protection de la nature, ou encore du Conservatoire national botanique de Brest pour dénoncer la méthode compensatoire utilisée pour le projet de Notre-Dame-des-Landes.
Les magistrats furent sourds aux alertes scientifiques, ce qui montre la difficulté que le droit français a pour intégrer les sciences dans sa matrice.
Il n’y aura donc pas lieu de refuser une méthode compensatoire totalement invalidée par un collège regroupant les meilleurs experts des zones humides françaises. La volonté politique va au-delà des sciences, et de la protection de la nature, elle surpasse l’objectif de protection de la biodiversité, ou encore celui de garder en bon état la ressource en eau ; l’objectif de consommer le plus possible d’énergies fossiles étant considéré comme d’un intérêt général bien plus important que préserver le vivant et notre ressource en eau.
La déception est évidemment criante tant les Naturalistes en lutte s’étaient investis pour contester les errements et manipulations des études de terrain sur la biodiversité, des compensations inefficaces prétextes à la destruction de l’environnement, la complicité des bureaux d’études qui ont monté ces subterfuges.
Le combat juridique pourra néanmoins continuer, en appel, et surtout, sur le terrain de l’atteinte au campagnol amphibie, espèce dont la destruction a été considérée par le porteur de projet comme soluble dans les compensations prévues pour les autres espèces protégées, tout comme l’ensemble des compensations pour les chauves-souris. Le combat juridique pourra également se porter sur l’exécution des mesures compensatoires, techniquement irréalisables dans l’état actuel. Rappelons que les sols des pentes où les mesures compensatoires sont projetées n’ont rien à voir avec ceux du plateau où se situe le projet et que, de plus, les agriculteurs supposés les mettre en œuvre sont des experts du machinisme agricole, de la génétique bovine et des produits chimiques, en aucun cas des écologues en mesure d’assurer le fonctionnement de mares et de prairies naturelles dans un contexte d’intensification permanente.
Le combat scientifique continuera tant il est important montrer et expliquer la richesse fondamentale des zones humides de Notre-Dame-des-Landes et l’idiotie de vouloir en faire un aéroport.
Le combat politique doit également continuer tant la légitimité de ce projet soutenu par les grands partis politiques s’effrite devant les sondages démontrant le refus majoritaire de la population, montrant encore une fois le décalage entre la représentation politique et les électeurs, le dernier en date sur le site internet du candidat des Républicains Retailleau ayant montré que la majorité des votants étaient opposés à l’évacuation de la ZAD. Il est encore possible de renoncer à ce projet inutile, destructeur de biodiversité et du climat.
Notre-Dame-des-Landes, le 17 juillet 2015
https://naturalistesenlutte.wordpress.com/2015/07/17/482/