Zyed & bouna : entre whites, blancos. entre privilégiées quoi
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Catégorie : Global
Les tambours, clarinettes et autres cuivres sont très chelous. Vallait mieux laisser la sono avec la Rumeur et Casey. En fait, c’est pas la fête de la musique, encore moins le printemps des voisins. On ne fête rien. Vraiment. Donc quand tu es blanc-he et que tu débarques en première ligne avec ton tambour, ton sandwich et ta haine anti-flic, bah ce n’est pas l’heure, pas le moment. Les violences policières concernent d’abord les racisé-es. En ce sens, ils nous protègent, nous les blancs, de ces violences. Donc quand vous êtes à des manifs, que vous parlez à la place de, que vous provoquez les flics, vous ne servez aucune cause. Surtout si c’est pour provoquer des affrontements avec les flics, dont vous ne serez pas les premières victimes ni devant la justice, ni dans les médias, ni en GAV. Autre point : Zyed & Bouna n’étaient pas vos frères, ni vos fils. Vous voulez montrer votre solidarité ? Vous venez, vous restez derrière et vous la fermez. Presque dernier point : vos affiches là avec Remy Fraisse en premier : ce n’est pas possible ! Rémy Fraisse ne peut pas être le premier d’une liste de noms de personnes assassinées par la police. Ni le seul à avoir un nom de famille. Donc je résume : tu es blanc-he et tu veux montrer ta solidarité avec les racisé-es et les familles pour Zyed & Bouna ? Tu ne peux pas organiser le rassemblement et le transformer en mode salade d’endives, taboulé, dreadlocks et tambourin. Tu ne provoques pas les flics car ce n’est pas toi qui en subira les conséquences les plus importantes, ni maintenant ni les prochaines années. Tu ne t’appropries pas la parole des concerné-es, et tu ne mets pas sur le même plan Rémy et Zyed & Bouna. [Dans ces lignes, je fais référence à] un rassemblement suite au verdict [du procès des policiers impliqués dans la mort de] Zyed & Bouna. Les premiers qui ont pris la parole étaient blancs. Le premier nom sur les pancartes affichées était Rémy Fraisse, qui je le répète est le seul à avoir droit à son nom de famille.
les racisés hommes sont des privilégiés donc s’ils pouvaient rester en arrière et fermer leur …
les racisé-e-s riches sont des privilégié-e-s donc idem, s’illes pouvaient rester en arrière et fermer leur …
Tu n’y es pas boloss. On voit que tu connais mal la situation sociale des racisés, hommes et femmes d’ailleurs. Les hommes racisés sont beaucoup plus pénalisés sur le plan de l’emploi, de l’accès à la formation, aux études et au logement que les femmes d’une même minorité ethnique. Et je ne parles que du rapport social raciste. Les femmes issues de la communauté maghrebine par exemple font de plus longues études, trouvent plus facilement un emploi, etc.
Quant à ta proposition ( ironique), pourquoi pas ? Chiche ?
Mais alors tous les blancs bien loin derrière. Rassure-toi : une fois n’est pas coutume.
pour poser des bases de réflexions plus larges pour comprendre les différentes oppressions et dominations et sans insultes, nous conseillons la lecture de différentes choses :
*intersectionnalité (https://fr.wikipedia.org/wiki/Intersectionnalité)
*phallocratie et patriarcat (+Phallogocentrisme +
*hétérosexisme et hétéronormativité
*
« racisé-e-s » n’est pas un champ ou une expérience unique ou unifié et de nombreuses lignes de domination le traversent comme tant d’autres. Un riche homme émir valide du quatar à Paris ne vit pas la même situation qu’une femme noire ou (asiatique ou magrébine ou …) lesbienne, handicapée et/ou voilée !
La binarisation du monde si complexe semble une erreur
L’essentialisation des esthétiques musicales ou capillaire (c’est quoi ce « racisme » contre les dreadlocks ?) est plus que limite …
Venez raconter aux mecs en bas de chez moi qu’ils sont racisé.e.e.ée.ées.éééeeesss et parlez leur d’intersectionalisationisationnisme, vous allez vous prendre une pastèque, bande d’étudiants meprisables… (et meprisés!!)
Venez parler aux mecs en bas de chez moi (certains sont des étudiants).
Ils sont nous; ils comprennent, réfléchissent et s’expriment.
Patate (de forain) dans la gueule des diviseurs aigris et résignés
en voilà une, de blanche, qui ferait mieux de fermer sa gueule:
https://www.youtube.com/watch?v=GglsECmjrBM
merci de ne pas mettre tout le monde dans le même panier, ni ici ni ailleurs.
https://nantes.indymedia.org/zines/31507
Peu de temps après la mort de Rémi Fraisse, assassiné par la police lors d’un rassemblement contre le barrage de Sivens en octobre 2014, Farid publiait une lettre à destination de ses parents. Farid est le frère de Wissam El Yamni, assassiné par la police le 1er janvier 2012 à Clermont Ferrand.
Ce que dut ce texte me paraît, autant d’expérience que de logique, tout à fait pertinent. Le « moi aussi », et le « au fond on est tous d’accord – et surtout toi avec moi » sont des arnaques profondes. Mais du coup, cela amène aussi à poser la question de la dite « convergence des luttes ». Et peut-être à y renoncer, si il s’avère que nous nourrissons de toute façon des intérêts et des intentions qui soit divergent, soit s’opposent, soit s’oppriment et se bouffent les uns les autres. Bref, en finir avec le bisounoursland d’un monde de « fraternité », de paix et autres tranquillités sociales pour que les ordres fonctionnels tournent rond.