Chomage/secu : ils disent deficits, parlons gaspillages
Catégorie : Global
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10 millions de Français ne survivent que grâce à la solidarité inscrite dans les lois de protection sociale depuis la Libération. Si d’aventure la frange la plus fragile de la population devait subir les conséquences des coupes sombres budgétaires de M. Sarkozy, ce serait intolérable. Car, comparés aux scandaleux gaspillages de l’argent public dont sont coupables ou complices les gouvernants avec l’aval ou la participation de nombre d’élus français depuis des décennies, les déficits n’ont qu’une importance relative. D’autant plus qu’ils sont essentiellement conjoncturels et consécutifs à des choix budgétaires d’inspiration ultra libérale, et non structurels comme les pétainistes de l’UMP et du MEDEF ainsi que les syndicats collabos (CFDT) veulent le faire croire.
La baisse de l’activité économique est aggravée par la gangrène de la corruption. La France est, parmi les 40 pays les plus développés, celui qui, depuis quelques années, créé le moins d’entreprises nouvelles. La corruption ne serait pas étrangère à ce piètre résultat… La France est perçue par les libéraux et chefs d’entreprise des pays « développés » eux-mêmes comme l’un des pays où la corruption sévit le plus fortement. Le préjudice financier est difficile à évaluer précisément, il est cependant estimé à
Parmi quelques scandales financiers qui ont défrayé la chronique : affaires politico-financières (UMP ex-RPR : HLM de Paris, emplois fictifs ; PS : Urba), Crédit Lyonnais, Elf, France-Telecom, Exécutive Life, etc. Ce n’est pas le récent assouplissement des règles d’attribution des marchés publics qui limitera la corruption, au contraire ! Les sociétés bailleuses de fonds de l’UMP, principales bénéficiaires des marchés publics (travaux publics, distribution de l’eau, etc.), ont encore de beaux profits à réaliser sur le dos des contribuables… pour la plus grande satisfaction de leurs actionnaires. En 1984, 69 élus (ou dépositaires de l’autorité publique) ont fait l’objet d’une condamnation pour délinquance financière.
Au niveau national pourquoi continuer à engraisser 321 sénateurs et bientôt 346, (ils seront en effet 25 « ringards inutiles » de plus, au mois de septembre 2004) ? Non seulement cette institution vieillotte fait double emploi avec l’Assemblée nationale, mais la plupart des sénateurs cumulent mandats et fonctions ?
à la collectivité en incluant ses avantages exorbitants et les frais de fonctionnement somptuaires de ce temple de l’Inutilité qu’est le Sénat !
Au total, quelques milliards d’euros pourraient être bien mieux employés. Par exemple, pour éviter ou combler ces déficits dont les médias gouvernementaux (les chaînes de France Télevision que nous finançons, malgré nous, par la redevance) nous rebattent les oreilles. En 1969, ce n’est pas un hasard si De Gaulle lui-même voulait supprimer le Sénat qu’il appelait « le machin ». Si au moins cette chambre était un contre-pouvoir face à l’Assemblée nationale ! Ce n’est pas le cas ! Quoi qu’il advienne, les députés ont le dernier mot.
Au niveau local, il existe des structures inutiles qui font également double emploi. C’est le cas des Conseils généraux avec les Conseils régionaux. Un conseiller général coûte en moyenne plus de 3000 euros par mois, sans compter les frais de fonctionnement du Conseil général. Pourquoi entretenir près de 4000 conseillers généraux, très peu « accaparés » par la gestion de leur département, alors que les 1880 conseillers régionaux (peu occupés par leur mandat) pourraient parfaitement se charger de cette tâche ?
Depuis 2000, 2461 groupements de communes et autres EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) se sont superposés aux communes en s’attribuant certaines de leurs compétences. Les élus cumulards y ont trouvé une source de revenus supplémentaires. Présidents et vice-présidents de ces EPCI étant désormais rémunérés à hauteur de 75% des indemnités de maire ou d’adjoint.
Au niveau des communes, depuis les lois de décentralisation, c’est la gabegie des deniers publics avec des maires totalement irresponsables qui endettent leurs communes à cause d’investissements hasardeux dans des réalisations de prestige ou des opérations autant inutiles que coûteuses (études, conseils, renégociations de dette, etc.), le plus souvent motivées par des considérations électoralistes ou clientélistes. Les dépenses de fonctionnement ont elles aussi explosé au cours des dernières années !
Dans les villes où les services sont effectués par les employés de la commune, beaucoup d’adjoints se révèlent inutiles et ne sont là que pour faire de la figuration. Cela ne les empêche nullement d’émarger, entre 800 et 2000 euros par mois pendant 6 ans. 2624 villes de plus de 3500 habitants sont concernées par ces dérives. 30 % des maires sont des retraités (2 fois plus qu’il y a vingt ans) qui cumulent leurs indemnités avec leurs retraites…
Les dotations financières versées par l’état aux collectivités locales représentent près de 60 milliards d’euros, sans réel contrôle de l’utilisation de l’argent des contribuables. Et pour cause : à la fin des années 90, les sénateurs, gardiens des gaspillages, ont limité les pouvoirs d’investigation des Chambres régionales des comptes dans leur mission de contrôle des finances des collectivités territoriales.
Les mêmes, qui prétendent imposer des sacrifices aux plus faibles, n’ont cessé au cours des dernières années d’augmenter leurs indemnités.
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Autre aberration spécifiquement française : le cumul des mandats et des fonctions. 80 à 90% des 985 parlementaires actuels (577 députés, 87 députés européens, 321 sénateurs) sont des cumulards qui gagnent 25 à 30 000 euros par mois! Trop nombreux (ils seront 1001 parlementaires en septembre 2004), cumulant les privilèges et autres avantages ou prébendes, les élus français sont beaucoup trop grassement payés par rapport à leur utilité ou leur efficacité. A titre de comparaison, proportionnellement la France entretient, à grand frais pour les contribuables,
de parlementaires qu’en Allemagne et
qu’aux Etats-Unis !
Comparaison des budgets 2004 (en milliards d’euros) :
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-Social et emploi : 48,7 (14%)
-Défense nationale : 41,6 (12%)
-Union européenne : 16,4 (4,75%)
-Intérêts de la dette : 38,6 (11%)
-Autres : 28,1 (8%)
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