Le « parti des indigènes de la république » , autopsie d’une dérive.
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Catégorie : Global
Thèmes : Racisme
I) Historique.
Le PIR n’est pas né de rien : il trouve ses origines dans le MIR, Mouvement des Indigènes de la République. (texte en lien supprimé texte fondateur M I R ). Sans doute, contrairement à ce qui est énoncé dans le paragraphe 10, à partir d’un certain moment, ne se reconnaissent-ils plus dans « les autres mouvements sociaux » puisqu’ils éprouvent le besoin de se constituer en parti : Transformation en parti politique
C’est donc à ce moment-là que, très logiquement, ils se sentent obligés de se prononcer sur tous les sujets, qu’ils soient d’ordre social, économique, culturel ou autre. Toujours pour le côté historique, penchons-nous d’un peu plus près sur les amis et relations de ce parti : sur leur site on en trouve d’étonnants comme Kémi Séba et la tribu K. (texte en lien supprimé vers tribune du PIR ) Soutien donc à Kemi Seba, ouvertement « racialiste » et « ethno-différencialiste », partisan de la non-mixité absolue entre individu-e-s de différentes « races ».
Tant que nous y sommes un petit paragraphe de Houria Bouteldja elle-même, grande militante anti-raciste (mais cela doit dépendre des « races », triste mot que l’on croyait définitivement remisé aux oubliettes) :
Le remède à l’antisémitisme et à l’islamophobie n’est pas le «dialogue des religions ».
Lorsque le racisme vient de l’État, c’est l’État qu’il faut réformer et ses pratiques discriminatoires. Lorsque l’intolérance vient d’en bas (entre les communautés juives et musulmanes par exemple), il faut d’une part s’attaquer aux pratiques inavouées de l’État, de ses institutions, des intellectuels, des médias qui privilégient la communauté juive par rapport aux autres mais également au traitement du conflit colonial en Palestine et de ses
répercussions en France. «
Là, nous ne sommes plus très loin de la théorie du complot judéo-maçonnique : ils (les juifs) sont partout on vous dit !
Allez, toujours dans l’historique, puisque cela a été écrit en 2009 par Youssef Boussoumah, le compagnon d’ Houria à propos du conflit israëlo-palestinien :
» Éradiquer le Hamas c’est en finir avec toute velléité de souveraineté palestinienne. Ne pas préciser la cible principale de l’offensive israélienne c’est d’une certaine façon succomber aux pressions occidentales qui tendent à disqualifier ce mouvement. Pressions qui voudrait le distinguer du reste du peuple palestinien et qui pour cela c’est indéniable s’appuie sur une islamophobie persistante sous ces latitudes septentrionales. Et pourtant Hamas est sans doute l’un des rares régimes de la région qui peut se targuer d’avoir été élu de façon loyale et aux dires de tous de ne pas être corrompu.
C’est ce parti qui aujourd’hui représente le pouvoir et la force résistante à Gaza. C’est pourquoi ce même parti est principalement visé par cette offensive. Ce sont ses dirigeants qui sont ciblés personnellement et qui sont assassinés même quand ils sont chez eux en famille et que cela provoque un carnage comme cela est arrivé aux martyrs Nezzar Ryan ou Saïd Syam. Tel est le but de guerre principal que s’est fixé Israël. En finir avec Hamas. Hamas comme expression de l’opposition au diktat de la puissance régionale, Israël.
Tsipi Livni n’ a t-elle pas dit que le but de l’offensive était « que Hamas comprenne les nouvelles règles régionales », comprendre que le Moyen Orient est une propriété israélienne. Hamas comme expression du choix démocratique du peuple palestinien que Mahmoud Abbas ayant pris comme premier ministre un fonctionnaire du FMI Fayad et qui a comme quasi chef de la sécurité le général Etats-unien Dayton ne peut incarner. Bien sûr il y a d’autres résistants appartenant à d’autres groupes, le Jihad islamique, les Comités populaires, le FPLP ou même certaines branches du Fatah mais tous ses groupes si Mohammed Dahlan avait réussi son coup de force contre Hamas auraient rapidement été mis au pas. D’ailleurs ne dit-on pas que ce même Mohammed Dahlan réfugié au Caire et protégé de Moubarak guette à la tête d’une force mercenaire de 10 000 hommes, le moment de revenir dans le sillage des chars israéliens s’il le faut ?
Il faut soutenir Hamas car l’histoire comme la nature a horreur du vide ou de l’imprécision Tout comme pendant la Révolution il fallait soutenir le Comité de salut public de Robespierre face à la réaction royaliste, tout comme hier nul dans la gauche française n’hésitait à soutenir le Front de libération national vietnamien, tout comme il
fallait soutenir le FLN algérien face au MNA de Messali Haj en dépit des états de service prestigieux de Messali Haj. Comme il fallait soutenir la monarchie de Mohammed V en but à l’ostracisme du pouvoir colonial français, comme nos aînés ont soutenu Staline face au Nazisme, Sun Yat tsen en Chine face aux Japonais. Même de Gaulle pendant la seconde guerre mondiale en dépit de sa nature réactionnaire a incarné pour toutes les composantes patriotiques, la Résistance française. Y compris pour le parti communiste, parti des 100 000 fusillés a accepté d’avoir à sa tête un homme de droite.
Parce qu’à un moment ce général catholique et plutôt maurassien quelques années auparavant incarne en 1939 l’indépendance nationale de ce pays face aux Nazis et aux Anglo saxons. C’est le cas aujourd’hui. Hamas incarne la résistance nationale palestinienne et lui au moins est arrivé au pouvoir par les urnes et un véritable
mouvement populaire.
Ce que défend Hamas aujourd’hui c’est le droit à l’autodétermination d’un peuple, qui plus est un de plus pauvres de
la planète où plus de 70% de la population vit avec moins de 1,5 dollars par jour et qui connaît un chômage d’au moins 40 % face à un des peuples les plus développés économiquement, l’un des plus nantis, tête de pont de l’impérialisme.
Aujourd’hui par leur détermination, leur sacrifice, leur héroïsme, les hommes de Hamas incarnent davantage la lutte contre l’impérialisme que ne pourront jamais le faire aucun de leurs détracteurs occidentaux. Tout comme la république espagnole incarnait la liberté en 1936. » http://youssefboussoumah.indigenes-republique.fr/
II) Analyse
Le point de départ des IR était la critique du colonialisme -français- et de son apologie dans un contexte d’offensive réactionnaire et révisionniste sur le bilan de la colonisation française. Il s’agissait d’une réaction saine à une entreprise ultradroite nauséabonde et tout le monde dans les sphères du militantisme social pouvait s’en
réjouir.
Dès le départ pourtant les IR allaient opérer un subtil glissement stratégique les menant aujourd’hui à être les pires complices de la pensée coloniale qu’il prétendent combattre, et ceci au nom d’un relativisme « indigène » coupé de toute réalité tangible. Illustrations.
Religion et identité
La loi sur le foulard, dont le contexte législatif visait clairement une partie de la population immigrée, alors que -et cela les IR ne l’avaient pas vu- cela allait viser les nombreuses converties occidentales. On assiste à une première ethnicisation d’un phénomène politique. Incapable de comprendre le caractère de classe de cette stigmatisation (il s’agit de « marquer » le prolétariat – ou le précariat- des cités) les IR ne comprennent pas qu’il s’agit là d’une offensive de propagande qui tend à assimiler les populations des banlieue à une religion (cette loi est dirigée contre les pratiquants des banlieues dans le fantasme de la propagande officielle et non contre les familles arabes qui séjournent dans les palaces parisiens).
Au lieu de souligner le caractère classiste du phénomène les IR emboîtent le pas du paternalisme colonial d’État en déclarant que, non seulement, le voile est un phénomène religieux réel marqueur d’une identité (l’ultradroite n’aurait pas dit mieux) mais tend également à faire d’une religion, ici l’islam, un élément consubstantiel d’une identité africaine des banlieues. Réduire l’immigration africaine en France à une appartenance religieuse est l’expression d’un niveau de conscience politique qui relève alors plus du courrier des lecteurs du Figaro que d’une réalité sur le terrain des banlieues (où justement les églises franciliennes dans certaines paroisses ne comptent plus que sur les ouailles africaines (congolais, etc) pour remplir l’assistance des offices religieux). Cet autoracisme de comptoir se construit alors sur les lieux communs du racisme officiel, ce dernier n’étant que l’expression d’une guerre propagandiste de classe (la bourgeoisie contre les classes dangereuses).
Dans le fantasme des IR le colonisé africain n’est qu’un, de Tanger à Brazaville, ethnicisé en un seul par le miracle idéologique des IR. Là où les Expositions coloniales exposaient les colonisés comme une somme de cultures pittoresques les IR les unit dans une fantasmatique culture islamocentrique.
Révisionnisme indigéniste
Hier opprimé en tant que colonisé, le travailleur immigré l’est aujourd’hui, en tant que prolétaire. Incapable de comprendre en quoi les dominants jouent des divisions en orchestrant le spectacle d’une guerre culturelle qui n’existe que dans les rêves des éditorialistes, les IR foncent tête baissée dans le panneau de la division ethnique. Pour les IR la lutte ne se fait pas entre exploités et capital, mais entre occidentaux et postcolonisés. Problématique également est la référence à l’indigénisme et à l’anticolonialisme de l’intérieur.
Assimiler la discrimination du précariat/prolétariat des ghettos à l’anticolonialisme/indigénisme tend à relativiser les crimes génocidaires du colonialisme jusqu’aux massacres indigènes de nos jours. Le peu de sérieux d’une comparaison d’une victime de la colonisation militaire qu’induit le colonialisme et la répression violente subie par le prolétariat des ghettos qu’induit l’affrontement de classe dans un pays capitaliste tend à mettre le tout sur un même niveau et de brouiller la vérité historique sur la nature violente du colonialisme. La répression policière dans un ghetto n’est pas le massacre génocidaire d’une tribu péruvienne dans l’anonymat de la forêt profonde. Peut être habitués aux comparaisons douteuses du sort des palestiniens avec celui des juifs pendant la Shoah, les IR n’en sont plus à un relativisme historique près.
Relativisme et universalisme
Quand on lit la dernière sortie des IR sur l’égalité des droits (homosexuels) la surprise laisse place à la confusion face à un texte bourré d’inexactitudes, de révisionnisme culturel et de parti-pris dogmatiques. Le relativisme dogmatique des IR n’est alors que le complément inversé de l’universalisme occidental des armées européennes. Pour les IR l’institutionnalisation civile de l’amour homosexuel ressortit au domaine des « valeurs occidentales », le même système de valeurs qui a été l’instrument de la colonisation française.
Décryptons un peu cette entourloupe :
– tout d’abord, et c’est là récurrent chez les IR, il y a identification d’un phénomène politique avec une civilisation, négation de toute appartenance de classe évidente et de toute construction propagandiste. Il n’y a pas de valeurs occidentales colonisatrices car les valeurs occidentales n’existent pas. Les valeurs de la classe dominante ne sont pas les valeurs de la classe populaire : c’est la bourgeoisie française qui a colonisé l’Afrique et pas le prolétariat français (qui déjà était également en partie italien, belge, etc). Plus encore comme il n’existe que des cultures de classe (les « cultures nationales » sont des fantasmes ultradroitiers) : quel points communs entre le mode de vie ouvrier et celui de bourgeoisie ? Les « valeurs » étant le reflet d’un mode de vie -de classe- s’écroule alors la théorie des « valeurs occidentales » des IR. Si dans les sociétés (de classes) occidentales les IR prétendent voir une amorce d’institutionnalisation du couple homosexuel ils en nient le besoin social en Afrique et dans le monde arabe. En parfaits occidentaux les IR. font l’assimilation entre état civil et union de fait. Misère de l’anthropologie du PIR ! On sait en quoi l’état civil, c’est à dire la formalisation des rapports de couples sont oppressifs (le code civil est avant tout un code réactionnaire) et que la formalisation du couple est marquée socialement quand ce dernier prend une forme juridique (homosexuels ou hétérosexuels cette formalisation n’a d’intérêt que lorsqu’entre en jeu une propriété, un capital ou tout autre intérêt nécessitant une médiation juridique).Les IR prennent pour exemple les formes d’état civil des États arabo-musulmans pour annoncer fièrement que ces États autoritaires ne reconnaissent pas les unions civiles de même sexe, et d’appliquer à toute l’Afrique noire ce fumeux théorème (on cherche encore l’analogie politico-culturelle entre un Égyptien urbain et un Rwandais rural). On remarquera de quelle façon subtile les IR assimilent l’arsenal législatif d’un État autoritaire avec la culture de sa population. Sans commentaires. Revenons au relativisme des IR. L’homosexualité officialisée est un phénomène occidental ? Les IR sont en fait d’excellents occidentaux et leur ignorance des cultures multiples afin de construire un monde bipolaire se fond parfaitement dans la conception néocoloniale du monde. Les idiots utiles du système en quelque sorte. Non seulement la grille d’analyse des IR n’est pas pertinente mais le fond de cette analyse est également complètement faussé. L’homosexualité et une certaine forme d’institutionnalisation ont existé, dans certaines cultures à travers le monde. L’Afrique connait même de nos jours parmi les formes de militantisme gay les plus dynamique, par exemple en Afrique du sud, et les mariages (ou unions) entre hommes sont une partie intégrante de certaines cultures d’Afrique (par exemple les guerriers azandé du nord-Congo avant la colonisation) – ou d’autres parties du monde.
Lire également :
–> L’homosexualité en Afrique : sens et variations d’hier à nos jours
À quoi joue ce Parti des Indigènes de la République ?
Pourquoi les médias bourgeois donnent-ils une telle audience à ce groupuscule de quelques centaines de militants ?
Universalisme et relativisme, au delà de la mouvance PIR
Plus généralement les IR s’inscrivent dans un courant de pensée relativiste, né en réaction à un « universalisme » qui n’en serait pas un puisque étant un ensemble de valeurs -occidentales- subordonnées aux impératifs colonialistes. Et d’entendre « la liberté d’expression c’est pour les occidentaux », « les droits c’est pour les occidentaux ». On excuse alors toutes les oppressions au nom de ce relativisme, le projet d’émancipation totale disparaît au profit d’une conception bipolaire du monde où le court terme géopolitique tient lieu d’objectif final. Il existe ainsi, au nom de ce relativisme, des peuples ayant des droits, et d’autres qui en seraient privés (torture, censure, etc.) et de rejoindre l’argumentaire d’un Serge Dassault signant des contrats avec une clique de dictateurs asiatiques. Des peuples inférieurs aux autres en droits, au nom d’un anti-universalisme brouillon. Affligeant.
Ce monde bipolaire que voient IR et néocons dans une même simplicité magique laisse alors libre cours à tous les excès géopolitiques : on soutient le Hezbollah contre Israël comme si cet instrument de l’impérialisme iranien contre les masses arabes du Liban n’avait pas fait autant de victimes libanaises en trente années de « résistance » téléguidée que les bombes du capitalisme israélien. Au lieu d’une critique internationaliste reposant sur l’impérialisme comme conséquence du développement du capital on assiste alors à un match géopolitique des bons contre les méchants (pour certains mêmes des moins pires contre les pires) : les rôles sont distribués, repères faciles réduisant le monde à un affrontement publicitaire qui ne tient plus compte des nuances et des résistances internes (classe ouvrière libanaise, anarchistes israéliens contre le mur, etc.).
Autre symptôme de ce simplisme géopolitique est le soutien aveugle au Hamas (communiqué du mercredi 28 janvier 2009). Non seulement l’amnésie des IR les conduit à ignorer en quoi l’émergence du Hamas est un produit de la tactique israélienne contre le Fatah mais également en quoi le Hamas produit à l’instar de l’État colonial honni une guerre permanente dans laquelle les perdants sont les prolétariats du Proche-Orient. Et les IR dans un même communiqué d’affirmer qu’ils soutiennent le Hamas car il « est la direction démocratiquement élue des Palestiniens, contrairement à ce que prétend la propagande sioniste ». Si nous imaginons deux secondes le scénario catastrophe selon lequel en France Le Pen serait élue démocratiquement par les français elle aurait donc le soutien des IR au nom de cet électoralisme béat ? Et en quoi une « direction » fait-elle le bien des dirigés ? Pour une mouvance qui n’a qu’à la bouche la bourdieuserie dialectique détournée du « dominant/dominé » on touche le fond en apprenant qu’en Palestine la domination de l’intérieur (le Hamas) est émancipatrice de la domination de l’extérieur (le colonialisme). D’autre part, contrairement au reste de ce communiqué, c’est oublier que les vrais dominés, le peuple palestinien, n’ont jamais attendu les bureaucrates barbus du Hamas pour se soulever, et que le salut des palestiniens viendra de la révolte du prolétariat du Proche-Orient et non pas des parasites armés qui vivent de cet état de guerre permanente. Confondre peuple colonisé et Hamas est soit une malhonnêteté intellectuelle soit une conception typiquement bourgeoise de l’histoire qui ne voit dans la suite chronologique des événements géopolitiques qu’un affrontement entre organisations institutionnalisées.
Une critique politique anti-autoritaire ne peut pas faire l’économie d’une critique des expressions politiques qui véhiculent des représentations réactionnaires du monde, critiquer l’impérialisme d’un point de vue internationaliste et anticapitaliste ne visera jamais à renforcer une conception bipolaire du monde amalgamant dans un même bloc prolétariat et bourgeoisie nationale alors que la réalité mondiale au quotidien n’est qu’une suite d’affrontements de classes contre le Capital, et ceci quel que soit les aspects formels historiques qu’il peut prendre (libéral, impérial, étatiste).
à lire :
Un article en réponse à l’essai « Les féministes blanches et l’empire » de Félix Boggio Éwangé-Épée et Stella Magliani-Belkacem (Les deux disent ne pas être membres du PIR, et font partie de ce que l’on peut appeler la nébuleuse qui gravite autour), « Les féministes blanches et l’empire ou le récit d’un complot féministe fantasmé » :
Article de Josette Strat, anciennement coordinatrice des cahiers du féminisme, qui répond à la sortie du livre « Les féministes blanches et l’empire » :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article27144
à écouter :
Sur SONS EN LUTTES
Les indigènes veulent créer le parti des non-blancs
Le 19 octobre 2012 à Montreuil (93), se tenait au café-librairie Michel Firk, la présentation publique du livre « Race et capitalisme » en présence des auteur(e)s : Boggio Ewang-Epée Felix et Magliani-Belkacem Stella. Durant cette réunion, il s’agissait pour ce qui devait être « les indigènes de la république » de définir une introduction pour une stratégie globale contre le système raciste. Cette stratégie est d’opposer la catégorie » blanc » à la catégorie « non blanc » ce qui, bien loin de proposer une stratégie de décolonisation, ne fait qu’exacerber les problématiques, augmenter la confusion et l’incapacité à définir une stratégie globale.
Emission à écouter : http://sonsenluttes.net/spip.php?article543
Que crève l ‘ indigénat de la république ! anti-république !
Houria Bouteldja a écrit un texte où elle dénonce, avec raison le philosémitisme d’Etat. Ce texte lui a valu de nombreuses critiques dont celle du MRAP qui a trouvé son texte antisémite, ce qui me semble stupide et injurieux.
Pour mettre en peu d’ordre dans cette notion de philosémitisme, je vous envoie le texte suivant que je propose de mettre sur le site (UJFP).
Du philosémitisme d’Etat
Par Rudolf Bkouche
Le philosémitisme est une forme d’antisémitisme.
La philie comme la phobie conduit à mettre un groupe humain à part. Qu’on lui prête des qualités exceptionnelles ou qu’on le considère comme un ennemi du genre humain, il s’agit dans les deux cas d’enfermer un groupe humain dans une essence immuable, de le sortir de l’histoire et de le réduire à un mythe.
Mais la philie, en particulier lorsqu’elle est prise en charge par l’Etat, a d’autres enjeux, enjeux essentiellement politiques, dont le plus important est de diviser en fabriquant du ressentiment renforçant ainsi la concurrence des victimes.
C’est ce qui se passe avec le philosémitisme d’Etat tel qu’il se développe aujourd’hui.
Un phénomène comme le philosémitisme d’Etat a plusieurs causes et nous proposons ici d’analyser quelques unes d’entre elles.
D’abord le philosémitisme est une façon pour l’Europe de se débarrasser d’une part de son histoire, celle des persécutions antijuives. Ces persécutions ont commencé bien avant l’époque moderne, d’abord avec l’antijudaïsme chrétien, ensuite avec l’antisémitisme racial. L’antijudaïsme chrétien est né du conflit entre le judaïsme et le christianisme, conflit essentiellement religieux autour de la personne de Jésus. Ce conflit est devenu politique lorsque l’Empire Romain est devenu chrétien avec l’empereur Constantin. Mais l’attitude envers les Juifs était ambiguë dans la mesure où d’une part les Chrétiens reprochaient aux Juifs d’être le peuple déicide, celui qui a provoqué la condamnation à mort et l’exécution de Jésus, et d’autre part les Chrétiens considéraient les Juifs comme le peuple témoin, celui d’où est venu Jésus, celui qui, après avoir refusé le Christ, ralliera le Verus Israël [1] à la fin des temps, lors du retour glorieux du Christ sur terre comme l’indique Paul dans l’Epître aux Romains. C’est cela qui explique ce mélange de persécutions et de protection que l’on retrouve tout au long de l’histoire européenne. Cette double attitude se transformera avec la sécularisation du monde chrétien à l’époque moderne, d’abord avec l’humanisme de la Renaissance, ensuite avec les Lumières. La sécularisation va conduire à repenser la position des Juifs dans le monde européen, ce qui conduira à l’émancipation des Juifs, laquelle commencera à la fin du XVIIIe siècle et se poursuivra tout au long du XIXe siècle. Mais l’émancipation aura son revers avec le développement d’une nouvelle forme de haine des Juifs, l’antisémitisme, ainsi nommé dans la seconde partie du XIXe siècle par un journaliste allemand, Wilhelm Marr. Au contraire de l’antijudaïsme chrétien fondé sur un conflit religieux, l’antisémitisme invente une présumée race juive, laquelle constituerait un corps étranger en Europe. C’est donc au nom de la race que les Juifs sont rejetés, y compris ceux qui se convertissent au christianisme, le luthérianisme en Allemagne ou le catholicisme en France. On renvoie ainsi à une prétendue essence juive de laquelle tout Juif ne saurait se détacher.
L’émancipation a eu pour conséquence une certaine invisibilité des Juifs, ceux-ci se fondant dans la société, ce qui a conduit les antisémites à chercher à donner aux Juifs une visibilité sociale permettant de les reconnaître [2]. Pour cela les antisémites vont s’appuyer sur quelques figures de l’élite juive, parmi lesquels les banquiers. Ainsi se met en place le mythe de la Banque juive qui dominerait l’Europe, le symbole de cette domination étant la famille Rothschild. Cela conduira les antisémites à tirer deux conséquences. D’une part une identification du capitalisme et des Juifs ; ainsi les Juifs ont inventé le capitalisme pour dominer le monde ce qui permet d’oublier ce qu’est le capitalisme [3]. D’autre part, poussant cette identification à l’extrême, les antisémites verront dans tout Juif un riche. On peut voir dans cette relation supposée entre les Juifs et le capitalisme, la source de ce qu’on a appelé l’antisémitisme de gauche, une réaction quelque peu simpliste contre la naissance du capitalisme et plus généralement contre la modernité, ce que le marxiste autrichien Bebel appelait le socialisme des imbéciles. Ainsi Drumont, rappelant l’émancipation des Juifs par la Convention, explique dans La France Juive que ce sont les Juifs, bénéficiaires de la Révolution de 1789, qui l’ont fomentée. On ne peut pourtant réduire ce qu’on appelle l’antisémitisme de gauche à cette vision. A la fin du XIXe siècle, à l’époque des grandes manifestations antisémites en France, on verra des groupes d’extrême gauche qui, tout en condamnant la Banque juive, créeront des comités de secours pour accueillir les émigrés juifs fuyant l’antisémitisme et la misère de l’Europe orientale.
L’émancipation a permis à une partie de la société juive de s’intégrer dans la grande bourgeoisie européenne, ceux que Hannah Arendt appelle les “parvenus” ; c’est cette partie, dont la famille Rothschild, qui a conduit au mythe de la Banque juive et à l’identification des Juifs et des puissances d’argent, c’est cette bourgeoisie juive qui est la cible de Marx dans La question juive. Mais à côté des parvenus, Hannah Arendt définit les “parias”, ces Juifs héritiers de la Haskala [4], parmi lesquels de nombreux intellectuels juifs, souvent plus proches de la culture européenne que de la tradition juive, pour lesquels l’antisémitisme constituait un obstacle à l’entrée dans la vie européenne [5]. D’autres juifs résistaient à l’antisémitisme en s’engageant dans les mouvements révolutionnaires. Mais derrière toutes ces formes, l’idéal restait celui de l’intégration dans les pays européens. Sans oublier que la situation était différente suivant les pays, entre l’Europe Occidentale (Allemagne, Autriche, France, Grande Bretagne) et l’Europe Orientale (Russie, Balkans).
A l’opposé de ce désir d’intégration à l’Europe, un mouvement se dessinait en réaction à l’antisémitisme posant la question juive comme une question nationale, le mouvement sioniste, militant pour la construction d’un Etat juif. Mouvement laïc, le sionisme s’inscrivait dans la tradition de la Haskala et certains de ses membres manifestaient des tendances antireligieuses [6]. Dans les premiers temps du sionisme, la question du territoire de l’Etat juif restait indéterminée et l’une des composantes du sionisme, les territorialistes, cherchaient “une terre sans peuple pour un peuple sans terre”. Mais le sionisme allait rencontrer, à côté de la Haskala, une autre idéologie qui s’est développée en Europe à la fin du XVIIIe siècle, en partie en réaction contre l’universalisme des Lumières, l’idéologie de l’Etat-nation [7]. L’Etat s’identifiait à la nation, celle-ci s’appuyant sur la terre et la langue, ce qui renvoyait à l’histoire. Si la plupart des mouvements nationalitaires européens du XIXe siècle s’appuyaient sur ces trois éléments, la terre, la langue et une histoire relativement stable, il n’en était pas de même du nationalisme juif exprimé par le sionisme. C’est cela qu’exprimait Jacob Klatzkin, rédacteur en chef du journal du mouvement Die Welt :
“Dans le passé il y avait deux critères au judaïsme : celui de la religion, selon quoi le judaïsme est un système de commandements positifs et négatifs, et celui de l’esprit, qui considérait le judaïsme comme un complexe d’idées, tel que le monothéisme, le messianisme, la Justice absolue, etc.
En opposition avec ces deux critères qui font du judaïsme une affaire de croyance, un troisième est maintenant apparu, celui d’un nationalisme conséquent. Selon lui, le judaïsme repose sur une base objective : être juif ne signifie pas l’acceptation d’une croyance religieuse ou éthique. Nous ne sommes pas plus une dénomination qu’une école de pensée, mais les membres d’une famille porteurs d’une histoire commune…
La définition nationale aussi exige un acte de volonté. Elle définit notre nationalisme sur deux critères : une association dans le passé et la volonté consciente de poursuivre une telle association dans le futur…
Elle refuse de définir le Juif comme quelque chose de subjectif, comme une foi, mais préfère le définir sur quelque chose d’objectif, sur la terre et la langue…” [8]
Mais langue et territoire n’existent pas pour la nation juive, et Klatzkin ajoute :
“Mais notre terre n’est pas la nôtre et notre langue n’est pas aujourd’hui la langue de notre peuple. Oui, ce sont là des accomplissements qui doivent être réalisés par notre mou¬vement national.”
Ainsi la renaissance de la nation juive impliquait une double conquête : conquête de la langue, ce sera l’hébreu moderne, conquête de la terre, ce sera la conquête de la Palestine. Quant à l’histoire, on la retrouvait dans la Bible que l’on peut lire comme le roman national du peuple hébreu.
Ainsi, dès qu’il s’exprime sous la forme du sionisme politique, le mouve¬ment national juif va s’enfermer dans une rationalité qui en marquera les limites ; le mouve¬ment de libération que veut être le sionisme va se donner comme objectif la constitution de l’Etat-nation avec comme priorité, le territoire, objectivité oblige, c’est-à-dire la conquête de la Palestine et la spoliation des Palestiniens.[…]
La suite :
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/79865
La philie comme la phobie conduit à mettre un groupe humain à part. Qu’on lui prête des qualités exceptionnelles ou qu’on le considère comme un ennemi du genre humain, il s’agit dans les deux cas d’enfermer un groupe humain dans une essence immuable, de le sortir de l’histoire et de le réduire à un mythe.
Donc mettre à part des indigènes, des blancs, des non-blancs c’est … ?
D abord je remarque qu il n y a pas de réponses sur le contenu des critiques faites aux diverses declarations et « concepts » du parti des indigenes.
Aussi je voudrais des précisions sur la presence de coleman dans la liste des « racistes médiatiques ».
Si cela est en rapport avec yves coleman, animateur de la revue ni patrie ni frontieres;il faudrait argumenter un peu les loulous;le sentiment citadelle assiégée ,ca va pas le faire longtemps.
Et puis vous inquietez pas vous les aurez vos postes ministériels,vous avez deja tout capter du bizz politicien qui sert de facade démocratique .
Je valide, parce que bon on va dire que ce texte fait partie d’un débat en cours, même si dans le fond dénoncer une bi-polarisation de l’analyse politique du PIR en lui opposant une autre (prolétariat / bourgeoisie) me satisfait pas beaucoup. Avoir une seule grille de lecture des rapports de domination et d’exploitation n’a jamais aidé à comprendre la complexité du monde. Des fois les marxistes pure souvhe m’emmerdent à refuser toute autre vision et à juste les opposer.
Nous devrions dire merci pour avoir accepté de valider ce texte?
de qui se moque t on?
C est quoi la grille de lecture utilisée dans cet article validé il y a quelque mois:
https://nantes.indymedia.org/articles/24654
le passage « a ce moment la sur les juifs et leur lobbying dans… »
« jamais je veux pas etre convoqué a l ambassade »
Autre chose je ne savais pas que des qu on rappelle le réel des luttes sociales et donc la lutte de classe c était forcemment etre marxiste,a une époque moins confuse des libertaires,anarchistes,antiautoritaires,le citait dans leur analyse.
homophobie, soutien aux nationalistes etc
Je propose de refuser à l’avenir, toutes contributions émanant du parti d’extrême-cons des indigènes de la république qui sont clairement hors charte.
qualifier des ennemis politiques d extreme con, c est un peu refaire le coup de la gauche morale qualifiant de demeurés l extreme droite mais incapable d analyser ce qui se passe.
Bref ca mange pas de pain et cela permet de croire qu en tant qu activiste je suis dans le bon camp.
je ne sais pas si erfd fait partie de l équipe de modération comme son billet le sous entend mais je vais faire comme ci.
Il y a plusieurs mois un article de nicolas lebourg, historien des extremes droites, fut mis en débat,je ne sais plus s il n a pas été refusé a la fin;
Cet exemple montre que penser prend du temps et demande de se confronter aux ecrits.
De plus Je ne sais toujours pas par quel effet l article suivant a pu etre publié:
nantes.indymedia.org/articles/24654
je ne savais pas que le complotisme (voire l antisémitisme..) present dans le second dessin etait compatible avec la charte.
Enfin pour revenir au parti des indigenes,decrypter et analyser leurs « concepts » est nécessaire pour comprendre la confusion qu il génère.
Pas mal de gens l ont fait d une maniere pratique , dont yves coleman, que ce parti et ses allié-es n ont pas l air d apprécier ,et ce travail doit etre salué.
Bref ce n est pas en pratiquant l insulte facile ,que cela avancera.
c est tout pour aujourd hui.
Les lumières du voile laïc intégral
Laïcité, religions, blasphème, et communisme
La laïcité est un compromis avec la religion opium du peuple, elle vaut promotion républicaine de la paix sociale entre classes. Ni la laïcité ni l’athéisme militant ne combattent dans la religion ce en quoi elle empêche la lutte de classes, comme anti-douleur aliénant. La laïcité est une religion d’Etat, lieu sacré de l’économie politique, religion du capital. La lutte communiste dépasse le principe de laïcité, parce que sous la religion, elle s’intéresse aux individus prolétaires, à l’exploitation plus qu’à aliénation, aux conditions sociales plus qu’aux idées. C’est pourquoi la caricature du prophète n’est pas une vraie critique de l’Islam, elle est un manque de respect aux personnes de culture musulmane, croyantes ou non, et au-delà. En ceci la caricature du prophète, en mettant un voile mis sur l’essence sociale de la religion, enraye le combat communiste. Le communisme n’est pas une idée, mais un combat, auquel croire en dieu n’interdit pas de participer. Les communistes athées intégristes sont à contre-courant des combats concrets requérant l’unité des prolétaires par-delà leurs croyances et origines. Il suffit de vérifier l’intérêt que portent les pourfendeurs d’un supposé « islamo-marxisme » aux questions sociales, critère ultime pour ‘déconstruire’ les discours d’où qu’ils viennent.
Pour en finir avec l’islamalgame
Ces nouveaux croisés de l’athéisme laïcard font mine de croire que les marxistes se seraient ramollis, face aux religions. Que nenni. Cette tricherie tire d’un Marx lu à l’envers une religio-phobie, à priorité anti-«musulmans», c’est-à-dire alimentant la chasse aux mauvais arabes d’en-bas, dans une paranoïa prétendant combattre l’antisémitisme. Le cercle vicieux s’alimente en boucle dans la sphère médiatico-militante, faisant écran à la question sociale, parfois de part et d’autre, jusqu’à considérer comme raciste et antisémite le Parti des Indigènes mis dans le même sac que Dieudonné.
Cette radicalité anti-religieuse ne prend pas les choses à la racine, les rapports sociaux, qui est le sens du texte de Marx «la religion opium du peuple». Le concept d’islamo-gauchisme sert ainsi de paravent aux questions sociales et à la lutte des classes dans ses déterminations racialisées. Ils en rajoutent à l’idéologie, aux politiques et aux mesures liberticides du capital telles qu’elles produisent concrètement la segmentation racialisée du prolétariat.
Comment Marx est revu pour fonder l’islamophobie, Quentin Vanbaelen, Interview de Pierre Tevanian («La haine de la religion») suivie d’une discussion. On y trouve démontée l’argumentation du «marxiste» Germinal Pinalie, dont Yves Coleman recommande le blog. En mai 2013, dans un texte vidé de toute critique sociale, le soldat Coleman lumineux écrit : « Pierre Tevanian se trompe totalement de cible en attaquant et calomniant l’athéisme et les Lumières ». La boucle est bouclée : Coleman Charlie avant Charlie. Je les invite à une discussion-débat dans un «quartier sensible», je veux bien m’occuper de la sono mais pas du service d’ordre.
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http://patlotch.com/text/488b2cdb(Patlotch2013)-663.html
Le reportage d’Erwin Manach « Les Indigènes de la République dans une « lutte des races sociales » » dans Politis (l’un des rares médias nationaux à ne pas avoir boycotté un événement politique pour le moins original : 100 % féminin, 100 % non-blanc, fêtant les 10 ans d’une organisation politique autonome avec la présence d’une figure majeure du mouvement noir américain, Angela Davis) est autant significatif d’un effort grandissant de certains secteurs de la gauche française pour mieux comprendre les luttes indigènes que de la difficulté qui persiste à les appréhender dans les grilles de lecture en vigueur[1].
Il est tout à fait légitime que le journaliste donne son point de vue sur l’événement auquel il a assisté. En revanche, cela devient problématique quand se dissimulent derrière ce point de vue des appréciations qui prétendent rendre compte de la sensibilité politique du PIR et de ses sympathisants alors qu’elles traduisent surtout les préjugés de l’auteur.
Nous voudrions surtout revenir sur un commentaire insidieux du reportage qui jusque-là s’en tenait aux faits. À la fin de son article, Erwin Manach écrit en effet : « Alain Soral, pamphlétaire antisémite et d’extrême droite, et son « Égalité et réconciliation » sont « timidement » hués par la foule, plus prompte à huer Philippe Val, Caroline Fourest et Alain Finkielkraut. »
L’insinuation est claire. Elle renvoie à l’argument de tendances dominantes de la gauche française, en particulier développé par Jean-Loup Amselle, selon lequel le soralisme et le PIR seraient des expressions contradictoires d’une même dérive ethnique et identitaire du débat politique français, au détriment des vrais combats émancipateurs dont cette gauche serait porteuse[2].
Le procédé est sournois car l’auteur émet un jugement politique, sans avoir à l’assumer, ni à le soutenir. En quelque sorte, la moins grande animosité perçue du PIR et de ses sympathisants vis-à-vis de Soral seraient la preuve de cette proximité paradoxale avec l’extrême-droite antisémite[3], au détriment d’autres courants – quand même moins infréquentables[4] – de la politique française.
Pourtant, il ne faut pas aller chercher très loin pour trouver des textes du PIR qui mènent une critique sans concessions du soralisme et surtout en des termes qui empêchent les raccourcis ainsi ébauchés entre l’extrême-droite antisémite et la dénonciation du philosémitisme d’Etat par le PIR[5]. Certes, l’auteur n’oublie pas de mentionner aussitôt la charge d’Houria Bouteldja contre Soral. Il ne nie pas non plus que ce dernier ait été hué. Il introduit seulement un jugement de valeur, subjectif et irréfléchi, sur la « qualité » supposée des sifflements/applaudissements alors même que la partie du discours d’Houria Bouteldja consacrée à la critique radicale d’Alain Soral est accueillie par une ovation[6]. De plus, il oublie de penser que, s’il y a eu de très fortes réactions face à d’autres figures de l’actualité comme Fourest ou Finkielkraut, c’est parce qu’elles sont hégémoniques dans l’espace médiatique et légitimées par une partie de la gauche (d’où une bataille politique cruciale), tandis que le combat contre Soral, que nous menons depuis longtemps et sans relâche[7], est plus consensuel. Bref, l’essentiel est d’entretenir l’équivoque, sans complètement trahir les faits et les paroles.
Or, le PIR combat le racisme dans toute l’étendue du champ politique blanc, en particulier l’extrême-droite et ses déclinaisons, Soral en étant une, ainsi que ses expressions à gauche qui, en même temps qu’elles prétendent s’opposer à l’extrême-droite, y trouvent un alibi à leur propre défense du privilège blanc, en se rapprochant parfois dangereusement de ses positions. Par ailleurs, elles constituent un obstacle à la constitution d’une majorité décoloniale, où certains secteurs de gauche pourraient s’insérer.
Nous avons aussi déjà répondu aux accusations du type de celles qui nous ont été lancées par Amselle et bien d’autres[8]. Nous n’y reviendrons donc pas. Toutefois, il est quand même bon de rappeler le mobile de ces raccourcis. La mise en évidence du privilège blanc et de la colonialité de la pensée et des pratiques qui structurent le champ politique français va de l’extrême-droite jusqu’à la gauche paternaliste, même définie comme « radicale ». Dès lors, cette dernière perd le monopole des luttes pour l’émancipation. Pire encore : ses idéaux émancipateurs et les lectures politiques qui les sous-tendent se trouvent profondément remis en cause.
Il est donc de bonne guerre que cette gauche assimilée par nous avec l’extrême-droite à la domination blanche, veuille nous associer avec l’extrême-droite, comme si – sous couvert d’universalisme (national-républicanisme, lutte des classes, etc.) – elle n’était pas elle-même impliquée dans les dérives identitaires qu’elle dénonce[9]. En effet, celles-ci sont davantage l’expression de la radicalisation de la défense du privilège blanc que le « fait » des indigènes, à tort renvoyés à elles, quand ils s’insurgent contre ce privilège. Il existe, en ce sens, des vases communicants entre les contenus de certains positionnements gauchistes, républicains et d’extrême-droite, notamment face à nous, ceux-ci bien concrets et aucunement supposés ou imaginaires. En somme, on crée des confusions entre des approches qualitativement incomparables de la fracture raciale, afin de ne pas avoir à considérer la lutte des races sociales, où on défend farouchement ses intérêts objectifs[10].
En rompant avec le champ politique blanc, le PIR a certes rompu avec le clivage droite / gauche, tel qu’il s’est configuré dans la trajectoire du privilège blanc. Toutefois, il n’a pas fermé la porte à la construction d’un pôle anticolonialiste large et à l’articulation des luttes en ce sens, dans la mesure où la gauche radicale rompe avec le consensus postcolonial et raciste, où s’inscrivent ses recommandations paternalistes à notre égard[11]. Il n’a même cessé de rappeler, à la suite de Sadri Khiari, que « (…) parce qu’elle est le partenaire indispensable des indigènes, la gauche est leur adversaire premier »[12] ; ceci retourne complètement l’argument quant à l’affinité « secrète » et paradoxale (hallucinée !) du PIR avec l’extrême-droite, au détriment de la gauche.
Au rapport fixé par cette sentence entre la lutte décoloniale et la gauche blanche, cette dernière confrontée à ses propres paradoxes et à ses propres impasses, continuera-t-elle encore longtemps à répondre par son propre monologue ?
Malik Tahar-Chaouch, membre du PIR
un commetaire a été masqué (et encore, j’ai pas lu tous les autres…)
si critiquer le PIR ça passe par des amalgammes insultants et des racourcis avec des bouts de textes copiés-collés partout sans aucune preuve tangible, on l’a déjà dit ailleurs, c’est non.
Vous parlez d’amalgames et de raccourcis sans preuve…est-ce que c’est une plaisanterie ? Consultez vous-même les sites des indigènes de la République ou leurs publications : vous verrez qu’ils sont remplis de propos abjects à caractère raciste et antisémite. Certains de leurs propos relèvent même de l’apologie de l’islamisme radical. J’ose espérer que vous n’avez pas déjà oublié les attentats de janvier et novembre 2015…
Je viens de passer pas mal de temps à modérer les commentaires et en cacher une floppée.
Le PIR sur certains points est craignos, et le défendre en en venant aux insultes mène au retrait des commentaires.
Puis vient le traditionnel glissement sur Coleman, qui n’a rien à voire avec cet article.
L’article que dont tu questionne la validation l’a été parce que la lecture qu’on en avait était un peu différente: on peut aussi lire le dessin comme dénonçant la rédac de Charlie Hebdo et Val d’être antisémite, en cherchant toujours à faire des sujets sur le « complot du lobby juif ». Moi c’est comme ça que je l’avait lu, mais ptet je me trompe…
Raciste parce que faisant du « racisme anti-blanc » ou bien?
étrangement y’en a qui continuent à utiliser amalgammes et raccourcis pour insulter le PIR plutôt que parler fondement politiques. si ces personnes ne sont pas capable de lire les commentaires de modération et de changer de comportement, l’article sera considéré comme trollé et les comentaires passeront en modération à priori
inutile de crier, la modération à priori n’empêche pas un débat politique (bien au contraire) c’est juste un amer constat de l’incapacité à l’autogestion de certain-e-s qui vident leur haine par ici.
Vous avez une drôle de conception de la modération ! Ceux qui dénoncent le racisme et l’antisémitisme du PIR sont accusés de « vider leur haine », tandis que les extrémistes de ce groupuscule obscuranriste sont les bienvenus. Ce site est définitivement à éviter : le masque est tombé.
Attaques et censure contre le PIR : nous ne céderons pas !
Après les organisations islamiques et le mouvement pro-palestinien, c’est au tour du Parti des Indigènes de la République d’être dans le viseur de la censure numérique. Nous faisons actuellement face à une campagne de signalements ciblés qui a mené à la suspension des comptes Facebook de nombreux militants, dont notre porte-parole Houria Bouteldja, et à celui de notre page officielle. À cela s’ajoute, pour d’obscures raisons politiques à demi-avouées, la clôture du compte bancaire de notre organisation.
Ces méthodes de censure sans visage s’inscrivent dans le cadre d’une propagande de dénigrement grandissante, fiévreusement entretenue par les plus hautes sphères du pouvoir politique et médiatique, qui touche toutes les expressions de la puissance indigène, qu’elle soit islamique, anticolonialiste ou antiraciste. Et c’est au nom de la prévention contre le « terrorisme » que cette lutte contre la puissance indigène cherche à se légitimer officiellement. Pour Valls, « l’islamo-gauchisme » est le « terreau » de la « radicalisation ». Pénétrés par ce même logiciel, Gilles Clavreul et ses associés de l’UEJF et de SOS Racisme se sont résolus à lutter contre « la haine » sur internet, ciblant par-là l’antisionisme et l’antiracisme politique. La probabilité est forte pour que la suspension de nos profils sur les réseaux sociaux soit liée à la campagne dans laquelle ils se sont engagés.
Ce nouveau coup porté sur notre organisation est l’aboutissement d’un long processus de radicalisation de l’État qui a touché tous les indigènes, bien avant l’actuel gouvernement, et qui s’en prend désormais aussi à une partie du mouvement social blanc. En ce qui concerne le PIR, cette radicalisation apparaît comme relativement bénigne quand on la compare aux centaines et milliers de personnes perquisitionnées et assignées à résidence, aux Noirs et aux Arabes assassinés par la police dans les banlieues, aux associations dissoutes et aux musulmans emprisonnés au nom de la « lutte contre Daech ». L’état d’urgence fait peser depuis des mois une violence inouïe sur des milliers de musulmans, et s’orchestre comme une gigantesque répression institutionnelle : perquisitions dans les quartiers et dans des ONG islamiques dont le succès inquiète, fermetures de mosquées, exclusion de jeunes filles musulmanes des établissements scolaires pour des vêtements « trop longs »… La parole islamophobe, négrophobe et rromophobe en a profité pour se décomplexer et passer à l’offensive. Les actes islamophobes ont suivi. À un autre niveau, la propagande de dénigrement et de censure touche tous les espaces et toutes les personnalités considérées comme trop indépendantes du pouvoir français et de ses menées actuelles. La campagne de diabolisation contre les imams et les humanitaires réputés « salafistes » (tels que Idriss Sihamedi) et les intellectuels musulmans (comme Tariq Ramadan) s’est durcie, accompagnant les attaques à l’égard de nombreuses organisations et personnalités de l’antiracisme politique telles que la Brigade Anti Négrophobie, Urgence notre Police assassine, Sihame Assbague et le camp décolonial, et bien évidemment Houria Bouteldja et le PIR.
Ces lâches entraves démasquent néanmoins une réalité : celle d’un aveu de faiblesse d’un pouvoir qui pratique la politique de la fuite en avant. Pointé du doigt internationalement à cause de sa politique islamophobe, désavoué par l’actuel mouvement d’ampleur contre la Loi travail, le gouvernement socialiste voit sa médiocrité mise à nu. Les images des violences policières s’abattant sur un public majoritairement blanc se multiplient et alertent l’opinion publique sur les méthodes d’un État qui n’a plus d’autre recours. Rappelé à l’ordre par Amnesty International pour ses politiques racistes, le gouvernement en vient à publier des démentis aux accents comiques sur les pages internet de la diplomatie française pour tenter de convaincre une opinion internationale qui sait déjà à quoi s’en tenir. Dans ce contexte et face aux récents événements, l’organisation politique de la puissance indigène sous toutes ses formes ne cesse de prendre de l’ampleur.
« Nous nous sommes mis debout et nous avançons maintenant (…) nous ne pensons pas qu’il existe quelque part une force capable de nous en empêcher », écrivait Frantz Fanon. À l’heure où le pouvoir blanc multiplie les signes de peur et de faiblesse, aucune force ne nous empêchera d’exister politiquement.
http://www.ujfp.org/spip.php?article4984
La définition du fascisme a été parfaitement établie par Umberto Ecco dans son étude sur l’ur-fascisme. Il note plusieurs caractéristiques fondamentales de l’idéologie fasciste : culte de la « race » et rejet du métissage, racisme, antisémitisme, homophobie, culte de la virilité, haine de la culture, rejet de l’universalisme et culte du « clan », irrationalisme, complotisme, et bien sûr culte ou apologie de la violence…Il suffit que quelques-unes de ces caractéristiques concernent un parti pour qu’on puisse le qualifier de fasciste or TOUTES ces caractéristiques sans exception correspondent aux Indigènes de la République, qui sont donc par définition une organisation fasciste et néo-nazie. Les thèses de Houria Bouteldja possèdent en fin de compte les mêmes caractéristiques que Mein Kampf : seuls le contexte historique et certains éléments de langage diffèrent, mais le fond est identique. Le soutien au Hamas (les indigènes ont même félicité sur Twitter les auteurs d’un attentat ayant tué plusieurs civils israéliens) ou des déclarations telles que « Mohamed Merah c’est moi et je suis lui » constituent des exemples caractérisés d’incitation au crime raciste et d’apologie du terrorisme.