Protestation devant les libertaires d’hier sur leur capitulation devant la pensée dominante et l’union sacrée

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On ne peut qu’être atterré de voir comment d’anciens compagnons de route peuvent se trouver des ennemis de substitution pour justifier leur abandon des luttes actuelles et leur ralliement à la pensée dominante. On les avait presque oubliés tellement ils étaient absents de nos luttes, on ne les voyait jamais manifester contre les guerres, l’impérialisme, le colonialisme et l’apartheid, car leurs ennemis principaux étaient devenus Cuba, le Venezuela, le Hamas ou le Hezbollah, qui comme chacun sait sont LES véritables dangers qui menacent la planète. Leur antifascisme s’était rétréci à droite pour ne plus concerner que Front national et élargi à gauche pour englober les antisionistes (catalogués antisémites ou rouges-bruns) que leur désignent les nouveaux complotistes, ceux qui voient des complots antisémites partout. Ils se rappellent aujourd’hui à notre souvenir non pour faire leur autocritique, mais au contraire pour nous accuser de ne pas avoir suivi la même voie qu’eux ; pour nous signifier que ce n’est pas par lassitude ou par désintérêt qu’on ne les voyait plus, mais bien parce qu’ils militaient avec nos ennemis de la nouvelle majorité d’union nationale.
Pour justifier cette étiquette « militante», ils ont trouvé depuis peu l’islam comme ennemi fédérateur, un ennemi inespéré et sans risques, puisqu’ils se retrouvent aux côtés de la droite, du centre, de la gauche, de l’extrême droite et d’une partie de l’extrême gauche contre l’ennemi commun. Pour cette lutte, ils n’ont même pas à craindre les flics et la justice, qui sont aussi de leur côté. Il leur faut des manifs d’au moins un million de personnes pour descendre dans la rue. Et c’est eux qui nous expliquent que leur combat appelle « d’autres vertus comme le courage ». Quel courage, en effet, de hurler avec les loups ! C’est super enivrant pour des gens habitués à être minoritaires, quel pied !
Ils n’en peuvent plus d’avoir soudain le droit de tout dire et de pouvoir traiter qui ils veulent de fasciste ou de nazi ! Les courageux libertaires ne mâchent pas leurs mots, mais si on a le malheur de dénoncer d’autres fascistes, comme les fascistes sionistes, qui ont commis plus de crimes et depuis plus longtemps, là on est prié de se modérer si on ne veut pas être qualifié d’antisémite !
« Depuis quelques années, des ENFANTS et des adultes sont assassinés parce que juifs » ! Mais depuis combien de décennies des milliers d’ENFANTS et d’adultes sont-ils assassinés par les sionistes dans le silence assourdissant de nos vaillants libertaires, dont plus de 2 000 ENFANTS rien que depuis la deuxième Intifada ? Ils ont été assassinés parce que non-juifs, parce qu’ils n’ont pas eu la chance de naître juifs dans un pays dont les juifs les ont dépossédés et où ils sont traités comme des animaux. C’est plutôt là qu’« on a pu noter la faiblesse des réactions et des positions prises par certains camarades et même constater leur aveuglement par rapport au fait brut ». Et c’est vraiment un euphémisme, parce que non seulement ils n’ont pas manifesté la moindre solidarité, mais ils ont passé leur temps à dénoncer ceux qui s’engageaient contre ces crimes. Comme dans ce pamphlet hallucinant de manichéisme dont on se demande s’il a été écrit par un libertaire ou par Finkielkraut !
Et ce n’est pas le seul, ça fait un moment, et bien avant l’attentat de janvier, que de soi-disant « bons libertaires » sont partis en croisade contre de « mauvais libertaires » qui ont l’outrecuidance de penser qu’il y a d’autres racismes que l’antisémitisme, et qu’il faut les combattre sans attendre un consensus allant de l’extrême droite à l’extrême gauche. Tout comme pour Finkielkraut, le mot « antiracisme » leur est devenu suspect, car ils ne veulent pas qu’il désigne aussi la lutte contre le sionisme et l’islamophobie. Les nouveaux Saint-Just n’avaient pas encore épuisé les ennemis que leur avait désigné la morale bien-pensante qu’il leur fallait y ajouter les libertaires déviants :
« C’est donc avec effarement et consternation que j’ai lu le manifeste : « Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie ! » » Moi, c’est avec effarement et consternation que j’ai pu lire le texte de P.V., qui reprend les arguments des politiques et des médias avec un vocabulaire dans lequel aucun libertaire ne peut se reconnaître, mais qui est récupéré au contraire par les racistes de tout poil, qui se frottent les mains d’une telle aubaine.
« la lucidité est nécessaire mais s’accompagne et appelle d’autres vertus comme celle du courage ». Ceux qui ont bien du courage, ce sont les anarchistes qui ont publié l’appel contre l’islamophobie (http://www.bboykonsian.com/Libertaires-et-sans-concessions-contre-l-islamophobie-_a2635.html ), car il en faut beaucoup pour aller à contre-courant de la pensée dominante, celle de l’Etat, des médias et de leurs idiots utiles libertaires. Ces derniers n’ont pas besoin, eux, du moindre courage, ils sont rentrés de plain-pied dans la majorité.
« Ce que nous pouvons constater c’est que les Français de confession juive se voient communautarisés et responsabilisés collectivement de la politique israélienne envers les Palestiniens. » C’est un comble ! Une bonne partie des « Français de confession juive » se sont « communautarisés » tout seuls et soutiennent activement le nettoyage ethnique de la Palestine depuis longtemps, bien avant les attentats, et c’est eux qui ont le culot de dénoncer le communautarisme et le racisme des musulmans ! Quant aux autres, ceux qui dénoncent avec nous le sionisme et les crimes contre l’humanité, ils sont traités de juifs traîtres, qui ont la « haine de soi ». C’est affligeant de voir des gens qui continuent à se dire libertaires adopter le langage et les arguments de Caroline Fourest et de Cukierman ! Et on remarquera l’énorme lapsus révélateur : les « Français de CONFESSION juive » pour parler des juifs français ! Bonjour la religion stigmatisée d’un côté et banalisée de l’autre ! C’est bien la preuve imprudemment avouée que l’islamophobie est un racisme au même titre que l’antisémitisme. Tu ne te relis jamais, camarade ? « A les lire, l’islamophobie serait un habit neuf du racisme dans la mesure où il viserait non pas une religion mais une communauté consubstantiellement associée à celle-ci. Tant pis pour ceux qui en sont exclus ! » C’est EXACTEMENT ce que tu fais en parlant de « Français de CONFESSION juive », mais tu ne t’en es même pas aperçu tellement tu es obnubilé par ton antiracisme sélectif ! La catégorisation selon la confession pour cacher le racisme profond est une des stratégies des racistes – de tous bords.
« Mais déjà, lors de la parution du livre « L’impasse islamique » de Hamid Zanaz (Les Editions libertaires, 2009), on avait pu constater la position faiblarde de nombreux libertaires pour qui la critique de l’islam semble impossible, sinon taboue. » C’est un foutu euphémisme, il n’y a pas eu une « position faiblarde », mais bel et bien une condamnation de ce bouquin par les libertaires conséquents…
http://www.alternativelibertaire.org/?Confus-Zanaz-L-impasse-islamique
http://www.bboykonsian.com/Pas-d-islamophobie-au-nom-des-idees-libertaires_a3118.html
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve207
https://quartierslibres.wordpress.com/2014/07/25/pas-dislamophobie-au-nom-des-idees-libertaires/
https://nantes.indymedia.org/articles/18879
« Nous n’avons pas à nous excuser de vivre selon nos désirs, de manger et de boire ce qui nous plaît ! » Et qui vous en empêche ? C’est vous qui imposez aux autres votre façon de vivre, en soutenant l’Etat dans ses lois discriminatoires. Vous pouvez même faire de la provoc sans le moindre risque dans les « apéros saucisson-pinard » si ça vous chante.
« la question palestinienne est devenue la question juive au sens nazi, c’est-à-dire la volonté clairement affichée d’éliminer les juifs ». Qu’il ose donc aller dire ça aux intéressés plutôt que dans un cercle d’intimes. Comment peut-on sortir de telles provocations et s’étonner que d’autres renvoient la balle en considérant que le rêve des sionistes est la volonté clairement affichée de l’élimination des Palestiniens, à l’exemple des nazis. Il n’y a plus aucun risque de comparer ses ennemis aux nazis, maintenant, sauf quand il s’agit de juifs : là on risque le tribunal. En employant l’expression LES Français de confession juive, P.V. fait sciemment l’amalgame qu’il reproche aux autres et qui permet de classer comme antisémite n’importe quelle action concernant DES juifs, quels que soient ces juifs et quelles que soient ces actions et leurs motivations. C’est exactement le but recherché par le CRIF, l’Etat et la classe politique dans son ensemble. Pour faire passer le racisme quotidien, on ne parle QUE de l’antisémitisme. Les autres racismes, c’est la « liberté d’expression » !
« Que tous les Arabes ne soient pas des musulmans ni des islamistes ni même des croyants est sans doute une subtilité pour nos camarades ! » Et en plus, ils nous prennent pour des cons qui ne comprennent rien à ce qu’ils écrivent, mais ça prouve tout simplement qu’ils ne prennent pas la peine de lire les textes qu’ils dénoncent. La plupart des gens ne font pas la différence entre un Iranien, un Arabe, un Turc, un Kabyle ou un Kurde, pour eux, c’est des « bougnoules », des gens pas comme nous. C’est dans ce sens qu’on peut parler d’islamophobie, parce que dans leur tête ils ont besoin de les amalgamer sous l’étiquette « musulmans », même s’ils ne le sont pas toujours. Et il est navrant de constater que des libertaires puissent utiliser ce même subterfuge sémantique pour nier le caractère fondamentalement raciste de l’islamophobie. L’islamophobie est un racisme EXACTEMENT au même titre que l’antisémitisme ou que le sionisme, et ceux qui le nient ou lui trouvent des excuses tombent dans la catégorie du NÉGATIONNISME, qui est leur cheval de bataille par ailleurs, quand il s’agit des juifs : « De nouveau, comme hier avec les négationnistes, nous retrouvons chez certains camarades une même impossibilité de comprendre les arrière-pensées de certains. » Mais si, mais si, on comprend parfaitement les arrière-pensées des négationnistes qui nient que l’islamophobie soit un racisme pour être exonérés de racisme…
« L’islamophobie est sans aucun doute, comme pareillement l’antisionisme, un terme qui peut couvrir une opinion moins avouable. » On a bien compris l’allusion ; c’est pourquoi Coleman et ses acolytes mettent systématiquement des guillemets à ces deux termes, pour bien signifier que les antisionistes sont en réalité des antisémites déguisés et que l’islamophobie est un terme abusif employé par des gens pas recommandables. C’est justement contre ça qu’on se bat, car des libertaires responsables ne doivent pas tolérer d’exceptions dans leur lutte contre le racisme.
« Lorsqu’on prend le métro à Paris de très bonne heure, on voit des travailleurs immigrés – ceux qui embauchent dès 6 heures du matin, souvent pour nettoyer les entreprises-, et ce qu’ils lisent ou récitent plutôt, ce n’est pas des brochures révolutionnaires ou même des poèmes mais bien le Coran ! » Quelle honte, quelle suffisance d’écrire des trucs pareils du haut de sa supériorité occidentale ! Quel mépris des peuples inférieurs ! On croirait lire Oriana Fallaci ! « j’ai aussi vu des femmes le lire » ! Non ? sans déconner, elles savent lire ? Ces pauvres immigrés, ce n’est pas assez qu’ils soient constamment contrôlés par les flics, il faut encore qu’ils soient surveillés « dès 6 heures du matin » par des militants révolutionnaires ! On tremble en pensant à ce que deviendrait la liberté de pensée si ces révolutionnaires-là avaient le pouvoir un jour. De même que grâce à Charlie on a imposé des minutes de silence et La Marseillaise dans les écoles, ils imposeraient aux immigrés un quota de brochures révolutionnaires avant d’aller bosser. Qui sait, peut-être qu’ils nous aimeraient enfin ?
« Il y a plus d’une vingtaine d’année, dans un bus j’ai entendu un groupe de jeunes dégueuler leur haine par un « mort aux juifs ! » Hélas, ce genre de paroles n’avait rien de nouveau… Ce qui pouvait l’être, c’est qu’il était professé à l’intérieur d’un bus, donc dans un espace public. » Quelle mémoire ! Et depuis vingt ans, tu n’as plus fréquenté les espaces publics ? C’est dommage, parce que tu y aurais vu les musulmans (ou supposés tels au faciès) subir ce genre de racisme quotidiennement. C’est ça, le vrai racisme, que certains ne veulent pas voir parce que ça ne les intéresse pas.
« Ce texte [des libertaires antiracistes] défend principalement la thèse que l’islamophobie est une forme de racisme. Les signataires reprennent DONC à leur compte les arguments les plus souvent avancés par les islamistes eux-mêmes [sic]. » Il faut avoir fait un stage de novlangue ou un séjour chez le père Ubu pour sortir des stupidités pareilles, du niveau de La Semaine de Suzette ! C’est ça le type de « raisonnement » qu’on voudrait enseigner au peuple inculte ?
« Quel sorte de libertaires sont-ils ceux qui se montrent plus offusqués – même si parfois la critique est méritée – par Charlie Hebdo, Michel Onfray ou par Caroline Fourest que par l’assassinat d’enfants juifs par Merah ? » Quelle tartufferie de se servir de ces assassinats pour faire de la surenchère de café du Commerce ! Et quelle sorte de libertaires sont-ils ceux qui attendent pour avoir un motif de s’offusquer qu’il y ait un assassinat d’enfants juifs, alors qu’ils ne se sont jamais offusqués de crimes contre l’humanité à une autre échelle quand, l’été dernier, des centaines d’enfants non juifs de Gaza étaient déchiquetés ou cramés sous les bombes au phosphore ? Et quelle sorte de libertaires sont-ils ceux qui se font dicter leur militantisme par Charlie Hebdo, Michel Onfray ou Caroline Fourest ? On pourrait même élargir la liste à tous ceux dont les arguments sont similaires, et on aurait la surprise de voir côte à côte Finkielkraut, Philippe Val, la FA ou Yves Coleman. Au point que ce sont les médias de droite et d’extrême droite qui reprennent leur prose, parfois plus que les sites libertaires. Pour ceux qui ne veulent pas le croire :
(j’ai modifié les liens vers la droite et l’extrême droite pour qu’ils ne soient pas cliquables directement, j’espère que ça va marcher)
Dix conseils aux antisionistes pour ne pas tomber dans les pièges de l’antisémitisme, publié par un site ultrasioniste :
desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=3357
Le best-seller d’Yves Coleman, « Limites de l’antisionisme », repris par un autre site sioniste :
zionism-israel.com/limites_de_l
Riposte laïque s’exprime sur Radio libertaire : entre islamophobes on se soutient :
ripostelaique.com/Anne-Zelensky-et-Pierre-Cassen.html
fdesouche.com/69585-«tant-quon-est-culpabilise-detre-occidental-on-va-droit-dans-le-mur
« L’Impasse islamique », que ne renierait pas Riposte laïque, publié aux Editions libertaires, encensé dans un site islamophobe :
contrelislam.eu/selection_ouvrages.php
Voir aussi la critique par les libertaires de la dérive de la FA et de RL :
http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=12&t=3429
http://www.alternativelibertaire.org/?Riposte-laique-Et-petit-Blanc
Un compte-rendu des manifestations de Gaza dans le « Monde libertaire » repris par le forum « Toute la droite » :
toute-la-droite.forumdediscussions.com/t3470-les-anarchistes-n-aiment-pas-les-barbus
La même chose sur le site de « Français de souche », les racistes jubilent :
fdesouche.com/21475-gaza-sans-dieu-ni-etat-sic
… et une réponse d’Alternative libertaire :
http://www.rezoweb.com/forum/sante/myastheniagravi/15694.shtml
Le meurtre d’Ilan Halimi, par Yves Coleman, publié dans le forum politique de Nicolas Sarkozy.
archives-forum-sarko.probb.fr/t499-le-meurtre-d-ilan-halimi-et-le-malaise
Voir aussi la critique par les libertaires de la dérive de la FA et de RL :
http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=12&t=3429
http://www.alternativelibertaire.org/?Riposte-laique-Et-petit-Blanc
Un compte-rendu des manifestations de Gaza dans le « Monde libertaire » repris par le forum « Toute la droite » :
http://toute-la-droite.forumdediscussions.com/t3470-les-anarchistes-n-aiment-pas-les-barbus
La même chose sur le site de « Français de souche », les racistes jubilent :
http://www.fdesouche.com/21475-gaza-sans-dieu-ni-etat-sic
… et une réponse d’Alternative libertaire :
http://www.rezoweb.com/forum/sante/myastheniagravi/15694.shtml
Le meurtre d’Ilan Halimi, par Yves Coleman, publié dans le forum politique de Nicolas Sarkozy.
http://archives-forum-sarko.probb.fr/t499-le-meurtre-d-ilan-halimi-et-le-malaise
Etc., etc.
Alors, qui sont les « idiots utiles », et de qui ?
Mais la malhonnêteté suprême, c’est de prendre les exemples de Merah ou du massacre du supermarché cacher comme arguments pour à la fois relativiser l’islamophobie et nous rendre complices de crimes odieux ! En amalgamant islam, islamisme, fanatisme religieux et terrorisme, on fait de l’islamophobie une sorte de réaction vertueuse contre la religion et le terrorisme au lieu d’un racisme comme les autres. D’où la hargne contre ceux qui dénoncent cette attitude. Il est par ailleurs parfaitement indécent d’utiliser l’émotion suscitée par des massacres pour stigmatiser toute une population en exaltant les instincts populaires les plus bas dans un but politique. Vos manifs de plusieurs millions de personnes ne nous impressionnent pas : l’union sacrée n’a jamais amené que la guerre ou le fascisme. Au lieu de lire Philippe Val ou Fourest, vous feriez mieux de lire Wilhelm Reich. On voit déjà les résultats de votre union sacrée : la France se transforme à une vitesse grand V en Etat policier et fasciste, où le blasphème contre les valeurs de la République est sévèrement puni, où la liberté d’expression est réprimée jusque dans les écoles et où la « laïcité » d’Etat a le statut de religion d’Etat. Houellebecq et Zemour se frottent les mains de cette aubaine !
En attaquant les libertaires antiracistes, vous essayez d’insinuer que nous aurions notre responsabilité dans les attentats, au mieux par notre passivité, au pire par notre complicité. Mais nous n’avons de leçons à recevoir de personne ; NOUS, nous n’avons renié aucune de nos idées libertaires, par contre nous n’avons jamais vu ces moralisateurs apporter le moindre soutien à ceux qui subissent l’oppression au quotidien, ni participer à nos luttes. Ça me désole bien plus que P.V. que les opprimés ne soient pas tous anarchistes, mais je ne me sers pas de cet alibi pour ne rien faire et pour les enfoncer un peu plus en apportant une aide inespérée à leurs bourreaux. Au lieu de les aider à s’émanciper des croyances et des nationalismes, ils refusent même de les voir pour pouvoir afficher une position sans concessions tellement plus pratique ! Si la seule présence de sensibilités différentes fait fuir les révolutionnaires, la révolution est mal partie.
Tous les clichés, tous les amalgames, toute la langue de bois que nous subissons de la part des ténors de la pensée dominante se trouvent rassemblés là, pas un ne manque, même pas les inévitables précautions d’usage, « nous ne sommes pas racistes, mais… », « nous sommes contre toutes les religions, mais… » Prétendre qu’ils dénoncent toutes les religions et tous les racismes est un mensonge éhonté. L’islamophobie est le seul lien qui fédère les racistes de l’extrême droite à l’extrême gauche. On ne les verra jamais nous faire un plaidoyer semblable contre le judaïsme, par exemple, qui est pourtant à l’origine de la peste monothéiste et qui sert de justification pour l’apartheid et le nettoyage ethnique de tout un peuple.
On pourrait reprendre chaque phrase de ce texte, qui est un désastre de la pensée honnête, mais en fait toutes les réponses se trouvent déjà dans « Libertaires et sans concessions contre l’islamophobie », même s’ils font semblant de ne pas s’en être rendu compte. Faire les questions et les réponses leur tient lieu de débat. Mais on voit bien au fil de leur discours où ils veulent en venir : malgré des justifications alambiquées hypocrites et peu convaincantes, c’est une population dans son ensemble, coupable d’être différente, qui est visée, et pas seulement les extrémistes et les « fous de Dieu ». Ils l’avouent eux-mêmes : « Après les tueries de Vincennes et de Charlie Hebdo, on nous propose avec insistance et apaisement dans le sens du poil une laïcité au rabais plutôt favorable aux religions. Cette interprétation est une sacrée opportunité que les religieux de tout poil ont compris et s’empressent de défendre. Car elle peut se comprendre comme un rempart contre toute remise en question de l’idée religieuse et peut devenir une arme contre l’athéisme ou même la moindre pensée libre. » On sait lire : la moindre faiblesse, la moindre solidarité, le moindre sentiment de culpabilité pour ce que nous avons fait subir à ces anciens peuples colonisés et en bute au racisme et à la ségrégation depuis toujours serait une trahison de nos principes sacrés. Nos révolutionnaires intransigeants ne s’adressent à cette population que quand ils peuvent se déchaîner à côté de la majorité, car ils n’ont plus le courage des luttes minoritaires. Leurs amis d’hier sont devenus leurs ennemis d’aujourd’hui, car ils ne veulent pas se séparer de leurs nouveaux complices de l’union nationale. Comment pourraient-ils se permettre de défendre l’islamophobie avec autant d’aplomb s’ils n’avaient pas derrière eux un consensus national d’une telle ampleur : l’Etat, le gouvernement, la classe politique, les médias, les flics et la Magistrature ? Il y a comme ça des moments magiques où tout le monde se retrouve contre un ennemi commun, comme à la veille de la guerre de 14.
Et aucun argument ne nous est épargné pour justifier cette mascarade, on nous ressort même les vieux poncifs éculés comme l’affaire Dreyfus, qui n’a pas été un des épisodes les plus glorieux du mouvement libertaire. La fin du XIXe siècle a été marquée par un antisémitisme virulent qui touchait toutes les couches de la société, une des périodes les plus sombres de notre histoire. Il était normal que les anarchistes, en antiracistes conséquents, soient à la pointe du combat contre ce fléau. Mais au lieu d’en faire un combat de classe et révolutionnaire, certains anarchistes ont choisi d’en faire un combat pour l’intégration des juifs dans les hautes sphères de la République, notamment son armée ! Car Dreyfus n’était pas un simple juif, ni un simple troufion, c’était un capitaine de l’armée française, cette armée qui tirait sur les grévistes et massacrait les indigènes dans les colonies. Des anarchistes « dreyfusards », c’est aussi ridicule que des féministes qui se réclameraient de Margaret Thatcher au nom des droits de la femme. Que Zola soit dreyfusard, c’est normal, il n’était pas antimilitariste et il avait une idée de la justice et de la démocratie qui était celle de Dreyfus mais qui n’est pas celle des libertaires. Que des libertaires soutiennent Dreyfus individuellement, pourquoi pas, comme Voltaire avait défendu Calas, mais certainement pas en tant que libertaires et en demandant aux libertaires de se positionner en tant que tels.
De plus, le soutien de ces libertaires l’était sur des bases ubuesques : l’innocence du capitaine ! Innocent de quoi ? A la différence de Calas, qui était accusé d’un crime sordide, Dreyfus était accusé de trahison, et depuis quand des anarchistes devraient défendre la loyauté des officiers de l’armée française ? Il n’était pas déserteur, ni même critique, il n’a jamais remis en cause l’armée, tout ce qu’il demandait, c’était de la servir loyalement en tant que juif.
Il aurait fallu beaucoup plus de courage pour le défendre s’il avait été coupable, car après tout, si un juif a le droit d’être capitaine comme tout le monde, pourquoi ne pourrait-il pas être espion comme tout le monde ? Et que fait-on des juifs allemands, et des anarchistes allemands ? Est-ce que les anarchistes doivent se mobiliser chacun dans son pays pour défendre la loyauté de leurs armées respectives ? Le capitaine Dreyfus était peut-être innocent du crime de trahison, mais il était assurément coupable de crimes de guerre de par son grade dans l’armée française. Tout ça est tellement grotesque qu’on se demande comment des libertaires peuvent encore passer leur temps à ressasser de telles inepties, sinon pour cacher leur absence des luttes véritables.
Et si on ressuscite Dreyfus, il faut par la même occasion ressusciter Lazare, si on me permet ce mauvais jeu de mots ! Car le grand motif de fierté des anarchistes dreyfusards, c’est qu’un anarchiste juif, Bernard-Lazare, ait été le « premier dreyfusard » ! Et quel anarchiste ! Le modèle même du juif intégré qui déteste les autres juifs, un antisémite tel qu’il ferait pâlir d’envie ceux qui sont pourchassés par nos libertaires aujourd’hui.
« Agacé par les menées antisémites, Bernard-Lazare veut se désolidariser, lui Israélite français et provençal, des juifs étrangers ou alsaciens. Ce fut l’attitude de beaucoup de juifs français à cette époque. Drumont voit dans le Juif l’homme d’argent, cupide et sans coeur. Il a peut-être raison, mais les Israélites ont tort de se laisser confondre avec les Juifs dont parle Drumont, tous des « métèques ». « Il siérait que les antisémites, justes enfin, deviennent plutôt antijuifs, ils seraient certains, ce jour-là, d’avoir avec eux beaucoup d’Israélites. » « Les Israélites sont en effet de braves gens, semblables à tous les autres. (Je parle et ne veux parler que des Israélites de France, les autres me sont indifférents et étrangers) ». Ils ont tort de s’occuper des autres Juifs. L’Alliance Israélite Universelle, qu’ils ont fondée pour venir en aide à leurs coreligionnaires d’Orient, n’est pas une association religieuse, puisque « la religion hébraïque est depuis longtemps tombée dans un rationalisme bête, elle paraît emprunter ses dogmes à la Déclaration des droits de l’homme ». « Donc elle se base sur la race, elle devient alors fausse et dangereuse ».
En effet, les Juifs ne sont plus une race. Il y a deux sortes de Juifs, ceux du Midi comme Bernard-Lazare, qui sont la partie noble du judaïsme, mêlés aux Latins, et dolychocéphales, et les Juifs de l’Est, brachycéphales et d’origine mongole. Ces Juifs, dits Juifs allemands, sont un peuple d’usuriers sans valeur intellectuelle. « Si quelques-uns, comme Heine, se sont affirmés, peut-être étaient-ils descendants d’émigrés espagnols ».
« Que m’importent à moi, Israélite de France, des usuriers russes, des cabaretiers galiciens prêteurs sur gages, des marchands de chevaux polonais, des revendeurs de Prague et des changeurs de Francfort ? En vertu de quelle prétendue fraternité irai-je me préoccuper des mesures prises par le czar envers des sujets qui lui paraissent accomplir une oeuvre nuisible ? Grâce à ces hordes avec lesquelles on nous confond, on oublie que, depuis bientôt deux mille ans, nous habitons la France, deux mille ans, comme les Francs qui envahirent ce pays et s’en firent une patrie… En tout cas, ce que je veux proclamer, c’est que nous n’avons rien de commun avec ceux qu’on nous jette constamment à la face, et que nous les devons abandonner ». Il propose donc que les Israélites de France se retirent de l’Alliance Israélite Universelle, qu’ils ont eu le plus grand tort de créer. « Il serait plus normal, de la part des Israélites, français, d’arrêter, d’endiguer s’ils le peuvent, la perpétuelle immigration de ces Tatars prédateurs, grossiers et sales, qui viennent indûment paître un pays qui n’est pas le leur. »
Mais ce n’était pas assez de tenir des propos qui font de lui un antisémite caricatural, il lui fallait couronner son œuvre en défendant la cause sioniste :
« Contrairement à ce qu’il pensait en 1894, Bernard-Lazare croit de plus qu’il faut conserver et même fortifier ce sentiment national. Il faut être nationaliste. […]
Ainsi, pour Bernard-Lazare, internationalisme et nationalisme sont nécessaires l’un à l’autre; ils s’appuient et se complètent. Désormais, il va se donner tout entier à son peuple retrouvé, sans cesser un moment de rester universaliste, sans renier aucunement la foi anarchiste de sa jeunesse.
Il dirige maintenant la partie française de la revue Zion (Sion), il collabore au Kadimah, « Organe pour l’Emancipation nationale du Peuple juif », il écrit dans l’Echo Sioniste. Son nom se répand parmi les sionistes de tous les pays.? En 1898, il assiste, à Bâle, au second congrès sioniste, où l’on recherche les moyens de créer .en Palestine l’Etat Juif préconisé par le Dr Herzl. Bernard-Lazare y fait l’objet d’un accueil enthousiaste. Il devient membre du Comité onialismed’action.? De retour à Paris, il fonde une nouvelle revue, Le Flambeau, « organe du judaïsme sioniste et social ». […] »
Cette biographie de Bernard Lazare ne vient pas d’un site tendancieux, mais du site d’Increvables Anarchistes, qui est apparemment en liquidation maintenant :
http://increvablesanarchistes.org/articles/biographies/lazare_bernard.htm
Mais on peut la retrouver ici :
http://judaisme.sdv.fr/perso/dreyfus/blazare/blazare.htm
De tout temps, des anarchistes traumatisés par leur isolement ont été tentés par l’union nationale : il vaut mieux être mal accompagné que seul. Il y a un siècle, certains d’entre eux, et non des moindres, dans la logique des dreyfusards, ont justifié la guerre de 14-18 et soutenu la France, « patrie de la révolution » ! On voit qu’il n’y a rien de nouveau. Les « dreyfusards » d’aujourd’hui défendent la liberté d’expression dans Charlie Hebdo comme ceux d’hier défendaient la lutte révolutionnaire et antiraciste dans l’armée française !
Il est bien évident que les libertaires responsables rejettent totalement les accusations et les insultes de ce pamphlet inacceptable. La hiérarchisation des victimes et de l’indignation n’est pas tolérable venant de personnes qui continuent à se dire libertaires. C’est qui ces militants qu’on ne voit jamais mais qui ont l’air de connaître mieux que nous nos positions devant certains crimes et pas d’autres, et qui les jugent à l’aune de leurs propres valeurs ? Et qui ne supportent pas qu’on combatte le racisme parce qu’ils ont décrété qu’il n’y avait qu’UN racisme, celui défini par la pensée dominante dont ils font maintenant partie !
Leur radicalité et leur purisme idéologique ne nous impressionnent plus depuis longtemps. Ils ne viennent pas dans nos manifs parce qu’ils ont peur de rencontrer des religieux, des femmes avec des foulards ou des nationalistes, mais ils n’ont pas peur d’aller dans des manifs où il y a Hollande, Valls, Sarkozy, Merkel, Porochenko, des flics, des juges, des militaires, des curés, des rabbins et même des imams présentables… Ils n’ont pas peur non plus de nous donner en exemple le capitaine Dreyfus et l’antisémite Bernard-Lazare. Comment veulent-ils qu’on les prenne au sérieux quand ils nous brandissent leurs slogans contre la religion, l’Etat, l’armée, la justice, le capitalisme ?
On a bien compris leurs positions, et ce n’était pas la peine de se lancer dans des explications aussi embrouillées pour en arriver à une conclusion très claire et qui résume parfaitement ce texte :
« nous revendiquons pleinement le droit au mouvement libertaire de ne pas être islamophile, NI DE CRAINDRE D’ÊTRE CATALOGUÉ COMME ISLAMOPHOBE »
Tout est dit, et, pour paraphraser P.V. : un chat est un chat, et un raciste est un raciste. Il serait temps que les libertaires qui n’ont pas peur « d’être catalogués comme islamophobes » acceptent de CONNAÎTRE nos positions, à défaut de les admettre :
– L’islamophobie est un racisme, au même titre que l’antisémitisme ou le sionisme, et nous savons très bien faire la différence entre blasphème et racisme, on ne nous aura pas avec ce genre d’hypocrisie.
– Nous ne sommes ni islamistes, ni musulmans, ni même croyants, mais nous n’imposons pas nos idées libertaires par la force, à la manière des colons imbus de leur supériorité occidentale. Nous lutterons toujours contre l’obscurantisme, religieux ou laïque, mais nous ne méprisons pas ceux qui n’ont pas eu la chance comme nous d’avoir accès à un milieu permissif.
– Nous sommes partie prenante de tous les combats contre la discrimination et l’asservissement des femmes, musulmanes et non musulmanes, mais nous ne prendrons pas prétexte de leur situation pour leur imposer notre mode de vie et nos coutumes, vestimentaires et autres, pour nous croire supérieurs et nous autoriser des attitudes sexistes et paternalistes ; et dans tous les cas nous refuserons toutes les lois discriminatoires. Ces bonnes âmes qui rêvent de déshabiller les femmes musulmanes nous rappellent trop les résistants de la dernière heure qui tondaient par patriotisme les femmes coupables de « collaboration horizontale » avec l’ennemi.
– Nous dénoncerons tous les crimes, et pas seulement ceux qui nous arrangent. Nous refuserons toute hiérarchisation des victimes, la mort atroce d’enfants dans des attentats terroristes n’est pas pire que la mort de milliers d’enfants sous les balles ou les bombes des Etats.
– Nous continuerons notre lutte contre le racisme, le fascisme, l’impérialisme, le colonialisme, le sionisme, sans attendre que les populations qui demandent notre aide aient adhéré à nos convictions politiques ; notre solidarité contre les nettoyages ethniques et les crimes contre l’humanité ne sera pas conditionnée à une caution idéologique des victimes. Il est aussi indécent de demander aux Palestiniens de se justifier par rapport à la religion et au nationalisme avant de leur apporter notre aide qui si on avait demandé la même chose aux juifs pendant la période nazie.
– Nous refusons la liberté d’expression à deux vitesses, les tabous, le droit au blasphème pour certains et pas pour les autres. Nous ne nous laisserons pas insulter ni accuser de faire le jeu des antisémites et des terroristes parce que nous ne rentrons pas dans l’union nationale.
– Nous ne laisserons pas des gens qui ne viennent jamais manifester avec nous nous dire comment nous devons le faire et relayer les mensonges des médias du pouvoir qui nous accusent d’antisémitisme, comme cela s’est vu pour les manifs de solidarité avec Gaza.
– Nous ne sommes pas Charlie, nous sommes nous-mêmes. Nous avons été aux côtés de Charlie Hebdo dans les années 70, quand nous avions les mêmes ennemis et que nous partagions les mêmes valeurs, mais ça s’est arrêté quand ils sont passés dans l’autre camp. Ça fait plus de quinze ans que nous dénonçons la dérive de Charlie, son racisme, son sionisme, son ralliement aux valeurs de la République et à l’économie de marché, son atlantisme et son anticommunisme primaire, son soutien des guerres impérialistes, son sexisme et sa fausse impertinence, ses provocations islamophobes pour faire augmenter les ventes. Que des libertaires en aient fait le symbole de la « liberté d’expression » tout comme le pouvoir démontre l’abîme qui nous sépare… Nous ne sommes pas des girouettes, et aucun attentat ne peut nous faire changer de camp, surtout pour accéder à une respectabilité et une reconnaissance dont nous ne voulons pas…
Hé bien avec ces deux « protestations » antagonistes, on a pour pas cher un résumé de la binarité concurrentielle dans l’opportunisme, l’apologétique des ordres sociaux, le ressentiment et la mauvaise foi qui dominent le marché et universalisent à qui mieux mieux, que ce soit en le revendiquant ou en s’en défendant. Viens chez nous, on a la voie vers le salut et le bonheur ! Et tout ce qui n’est pas nous c’est les affreux. Quant au vide sidéral de pensée politique et critique des libertaires, il les a amenés à se trouver réduits à jouer les supplétifs de l’un ou l’autre camp.
Heureusement des libertaires ne se reconnaissent pas dans ces deux seules positions
L’inénarrable Ornella Guyet, sœur jumelle de Caroline Fourest, infiltrée dans le milieu « antifa » et libertaire pour y faire la promotion de l’islamophobie, vient nous donner des leçons !
« POURQUOI JE N’IRAI PAS AU RASSEMBLEMENT CONTRE L’ISLAMOPHOBIE AUX CÔTÉS DE L’UOIF »
C’est un meeting « contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire ». Il doit se tenir à la Bourse du Travail de Saint-Denis, le 6 mars. C’est important que des initiatives antiracistes soient lancées, vu le climat actuel. Parmi les signataires : Les antifas du Capab, les écolos de EELV, le NPA ou encore Attac.
Mais on trouve aussi l’Union des Organisations islamiques de France (UOIF), qui affiche pourtant des idées des plus réactionnaires. C’est la deuxième fois en quelque mois que cette organisation est associée à une réunion antiraciste, sous prétexte de lutte contre l’islamophobie .
Entendons-nous bien : l’objet de cet article n’est pas de condamner une initiative antiraciste, par ailleurs portée par des organisations tout à fait respectables. Il s’agit seulement de s’interroger sur LA COHÉRENCE POLITIQUE QU’IL Y A À VOULOIR PROMOUVOIR LES VALEURS DE L’ANTIRACISME EN COMPAGNIE D’ORGANISATIONS AFFICHANT SUR D’AUTRES SUJETS UNE LIGNE RÉACTIONNAIRE. EN SOMME : L’ANTIRACISME OUI, MAIS PAS AVEC N’IMPORTE QUI !
http://www.streetpress.com/sujet/1425034331-pourquoi-je-n-irai-pas-au-rassemblement-contre-l-islamophobie-aux-cotes-de-l-uoif#
Vous avez bien lu : on ne peut pas condamner l’islamophobie en manifestant à côté d’organisations musulmanes, mais on peut condamner l’antisémitisme à côté de Hollande, Valls, Sarkozy, Merkel, Netanyahou, le CRIF, la LDJ, des flics, des juges, des militaires, des curés, des rabbins, des imams respectables…
Cette Boutoleau-Guyet, toujours prête à se faire remarquer en racontant n’importe quoi !…
Si on veut comprendre la position libertaire contre l’islamophobie et ses soutiens, voici un texte exhaustif qu’il faut absolument avoir lu :
Pas d’islamophobie au nom des idées libertaires !
Samedi 15 mars 2014, lors du rassemblement commémorant les 10 ans de la loi du 15 mars 2004 dite « sur les signes religieux ostentatoire » (dans les faits une loi contre les jeune filles portant le foulard islamique), des militant-e-s libertaires ont décidé d’apparaître avec une banderole portant le slogan « Libertaires? contre l’islamophobie ». Si nous avons pris cette initiative, c’est qu’il arrive parfois que la rhétorique libertaire soit utilisée, y compris dans notre propre mouvement, pour justifier un positionnement anti-islam.
Depuis 10 ans et la première loi anti-voile, se propagent sur les plateaux télévisés et dans plusieurs organes de presse des propos qui heurtent les militant-e-s libertaires que nous sommes. Nous, libertaires contre l’islamophobie, sommes souvent aussi engagé-e-s sur le terrain des luttes antiracistes, des luttes des quartiers populaires, contre les crimes et violences policières, dans la solidarité avec la Palestine, ou encore dans le combat féministe radical…
En effet, les luttes concernant directement certaines populations, les «damnés de l’intérieur» selon l’expression du sociologue Mathieu Rigouste, sont trop souvent sous-estimées. La peur de l’islam, les discours sur les échecs de l’intégration, la mobilisation de la rhétorique islamophobe est devenue l’arme ultime permettant de justifier la politique xénophobe, répressive, inégalitaire ainsi que les discriminations ou encore les guerres impérialistes. A? cette offensive, nous devons? opposer une résistance totale? et ne pas nous couper des premier-e-s visé-e-s.
C’est pourquoi des militant-e-s libertaires, détaché-e-s des préjugés qui parasitent les milieux de gauche et conscient-e-s de l’enjeu central que représente la lutte contre l’islamophobie, ont décidé à l’automne 2012, suite à la Une islamophobe de Charlie Hebdo et aux débats internes au sein de l’anarchosphère après le chahutage de Caroline Fourest à la Fête de l’Humanité, de rédiger un appel: « ?Libertaire et sans concession contre l’islamophobie » (1). C’est également dans cet esprit que nous avons décidé d’apparaître le 15 mars dernier au rassemblement initié par le Collectif Féministe Pour l’Égalité. Au-delà de l’impératif d’une opposition large à ces offensives racistes ciblant spécifiquement les musulman-e-s, la motivation de cette apparition était de porter clairement deux messages:
-Une parole politique libertaire forte contre l’islamophobie et pour la construction d’une riposte antiraciste large, afin d’unir toutes les victimes du racisme d’état (sans-papiers, immigré-e-s, français-e-s issue-s de la colonisation, roms, noir-e-s, arabes, musulman-e-s, asiatiques…) sans en laisser sur le bord de la route!
– Un refus de l’utilisation de nos arguments libertaires pour légitimer l’islamophobie, une façon de dire: Pas en notre nom!
Noyée dans un fatras d’arguments pseudo-laïques, pseudo-féministes, pseudo-progressistes avancés par des personnalités telles Michel Onfray ou l’équipe de Charlie Hebdo, émerge aussi parfois de leur discours l’auto-affirmation de leur sensibilité libertaire, en réalité l’usage d’un lexique libertaire se réclamant du combat antireligieux des anarchistes, de l’impertinence, la provocation, la liberté d’expression, etc. Quelle qu’en soit la forme, le rapprochement entre l’islamophobie de ces individus et nos convictions libertaires nous est intolérable. D’autant que cette tendance traverse également notre courant politique.
Michel Onfray et Charlie Hebdo, avatars de la gauche coloniale
Beaucoup a déjà été dit pour dénoncer Onfray et Charlie Hebdo. Mais que les média dominants n’évoquent des arguments libertaires qu’à travers leurs propos, voici qui exige une mise au point claire.
Les pages de Charlie Hebdo, montrant régulièrement les musulmans comme arriérés, misogynes, barbares ou encore meurtriers, et les femmes musulmanes systématiquement en burka, ont contribué à la construction, dans l’imaginaire de leurs lecteurs-trices (souvent plutôt de gauche), d’une perception des musulman-e-s qui coïncidant avec les représentations essentialistes de l’Islam. Rien à voir avec les caricatures qu’ils peuvent faire des adeptes du catholicisme ou du judaïsme, où la distinction entre croyant et clergé est évidente; ce n’est jamais le cas pour leurs caricatures des musulman-e-s, qui ne font aucune distinction entre un simple croyant, un imam, un « terroriste » ou djihadiste, entre une femme portant le hijab, le nikab ou la burka. En revanche elles évoquent terriblement les caricatures antisémites répandues dans la presse du XIXème siècle et dans les années 30. (2). Certes Charlie Hebdo n’est pas le seul journal à user de représentations stigmatisantes, mais la différence est qu’il s’inscrit dans une tradition journalistique iconoclaste qui puise ses prises de positions dans un courant idéologique marqué pas les idées libertaires.
Le journal tout comme Michel Onfray assume son hostilité envers les musulman-e-s comme un trait d’union entre de soi-disant « valeurs occidentales de la modernité » et des idées, combats ou acquis sociétaux libertaires. A noter également que lors de la sortie son ouvrage L’Ordre Libertaire, Onfray tenta de justifier le positionnement anti-indépendantiste et anti-FLN d’Albert Camus, auquel le livre est consacré, au nom des « valeurs » libertaires (3). Ce type d’argumentaire participe de la construction d’un espace mental colonial et/ou xénophobe à destination du « peuple de gauche », et Michel Onfray en est l’avatar sur mesure. Ses prises de positions, il les justifie philosophiquement et politiquement, par des oxymores improbables, comme par exemple se définir comme libertaire et « gaulliste de gauche »; associer à des valeurs de gauche le nationalisme suprématiste du gaullisme démontre sa croyance en l’idée d’une France, d’une Europe ou d’un « Occident » vécu comme éclairé et avancé, contrairement aux immigré-e-s et musulman-e-s, attardé-e-s et menaçant nos acquis progressistes) (4). Pour preuve cette citation: «Désormais l’Islam place des coins dans le vieux marbre d’une Europe qui ne croit plus en elle, en ses valeurs, en ses vertus, et ce avant destruction définitive» » (5).
Face à cette offensive de manipulation médiatique des idées libertaires à des fins islamophobes, l’ensemble du mouvement anarchiste n’est pas assez vigoureusement mobilisé.
Nous, militant-e-s libertaires, organisé-e-s ou non, issu-e-s de différents courants (communiste libertaire, anarchiste synthésiste ou plate-formiste, anarcho-syndicaliste, autonome, autogestionnaires, anti-autoritaire, etc), nous sommes engagé-e-s politiquement, socialement, sur le terrain, dans les luttes, sur des expérimentations autogestionnaires diverses comme les squats par exemple, des activités artistiques ou journalistiques alternatives, dans des associations, des syndicats, etc. Nous restons pourtant invisibles et inaudibles, en butte au black-out médiatique sauf lorsqu’il s’agit de nous désigner comme casseur ultragauche, anarcho-autonome ou black bloc après une manifestation violente. Ou encore de convoquer un folklore soixante-huitard hédoniste-libertin très éloigné de nos idées et nos combats,? mobilisé à des fins d’islamophobie voire? de promotion d’une ?identité nationale? (6).
Dérive chez certains libertaires
Or, même si Michel Onfray n’est qu’un Tartuffe de l’anarchisme, le danger est de voir le crédit accordé par des libertaires sincères à certaines thèses islamophobe. Par exemple, la publication en 2010 aux éditions du Monde Libertaire de L’Impasse Islamique, livre d’ailleurs préfacé par Onfray, dans lequel l’auteur Hamid Zanas développe une apologie des valeurs de la modernité occidentale. Pour parer aux accusations d’islamophobie, les éditeurs avaient tenté de lancer auprès des organisations libertaires une souscription qui n’a heureusement reçu aucun soutien après lecture du texte.(7)
Autre dérive grave, la tribune offerte en 2009 à Riposte Laïque par Radio Libertaire, qui avait invité Anne Selensky et Pierre Cassen (8): s’il nous est peu étonnant d’entendre des discours racistes de la part de ces deux nouveaux nervis de l’extrême droite, il est en revanche atterrant d’écouter l’animateur Philippe Raulin, à l’époque secrétaire mandaté à Radio Libertaire par la FA, abonder dans leur sens quand ils tenaient des propos présentant l’Islam comme « plus sexiste que les autre religions » et menant une « offensive contre la laïcité », entre autres éloges de la civilisation occidentale. Il aura fallu attendre que Cassen et Zelensky apparaissent quelques mois plus tard au coté des Identitaires pour que le racisme de leurs propos apparaisse évident pour tout le monde. Désolé, mais ces propos étaient déjà raciste lorsqu’ils furent proférés? sur R?adio L?ibertaire! Et ce ne fut pas la seule fois que ce type de déclarations eut droit de cité sur cette antenne. (9)
L’occasion pour nous d’établir un parallèle avec les positionnements des anarchistes vis-à-vis de l’antisémitisme lors de l’affaire Dreyfus. Aux 19ème siècles, anarchistes et socialistes faisaient peu de cas de la question de l’antisémitisme. Certains véhiculaient même les pires clichés sur les Juifs et l’argent. Là aussi, il aura fallu que le pouvoir et l’extrême-droite de l’époque se réapproprient ce discours pour que la clairvoyance gagne le mouvement ouvrier, socialiste et libertaire (10). Aujourd’hui, l’islamophobie n’a été prise en compte par l’extrême-gauche qu’à partir du moment où Marine Le Pen et les Identitaires ont décidé d’en faire leur cheval de bataille. Or, ceci a été rendu possible parce que d’autres avaient commencé à préparer le terrain: Finkelkraut, Badinter, Ni pute ni soumise, André Gérin mais aussi Caroline Fourest, Charlie Hebdo et Michel Onfray. A l’époque, les frontières idéologiques et les arguments n’étaient pas les mêmes, et nos camarades sont tombés dans le piège.
L’emploi du terme même d’islamophobie fait toujours débat chez les libertaires comme à l’extrême-gauche. Les assertions prétextant que le terme aurait été inventé par les mollah iraniens ont fait beaucoup de dégâts. On sait à présent que ce mot, admis par ailleurs sans problème dans nombre de pays occidentaux, existait dès le début du siècle (11). Malgré cela perdure l’idée bizarre qu’il pourrait servir a empêcher la critique de la religion, voire serait une forme cachée de délit de blasphème! Comment est-il possible d’accorder la moindre valeur à ces supputations, alors que l’Islam reste une religion minoritaire en France et que le rapport de force socio-économique et politique actuel n’est pas à l’avantage des populations musulmanes?
N’importe quelle terminologie peut être récup?éré à? des fins réactionnaires: ainsi l’accusation d’ »antisémitisme » brandie? par les sionistes pour museler? toute critique de l’état d’Israël. Cesserons-nous pour autant d’utiliser le terme «antisémitisme» dans nos luttes?antifasciste? Non bien évidemment. Il est très triste de constater que la focale est portée sur un « risque » qui est avant tout un fantasme réactionnaire véhiculé par la droite, alors qu’au quotidien les musulman-e-s sont stigmatisé-e-s sans complexe. Les personnes discriminées seraient-elles quantité négligeable face à la supposée menace sur le droit à bouffer de l’imam?
Ni loi ni voile?
Aujourd’hui la question de l’islamophobie est toujours sous-estimée et le niveau de mobilisation reste faible à gauche et chez les libertaires. Fort heureusement, et c’est la moindre des choses pour des organisations anti-étatistes, aucune n’a pris position pour la? loi de 2004 ni pour celles qui ont suivi, mais la plupart ont brillé par une absence de positions. Quant à celles qui se sont prononcées contre la loi, ce fut à la manière du « ni loi ni voile ». Certes le voile possède une dimension patriarcale, en ce que jamais il n’est demandé aux hommes de se voiler, mais c’est à relever au même titre que d’autres marqueurs genrés de la domination patriarcale auxquels ne sont pas plus soumis les hommes comme les talons aiguilles, les minijupes, le maquillage, la dictature de la minceur, etc. La signification symbolique d’une tenue vestimentaire n’est jamais assignable de l’extérieur, sans consulter la personne et sans prise en compte du contexte (12). Dans d’autres cas, il serait très justement considéré comme paternaliste et sexiste de juger les femmes aliénées par essence en raison de leur choix vestimentaire ou de leur mode de vie. Mais il existe un présupposé selon lequel le patriarcat de caractère traditionaliste, religieux et puritain, serait pire que celui de caractère moderniste, qui soumet au culte de la beauté ou de l’érotisation à outrance, qui est une des formes dominante, acceptée et insidieuse du sexisme contemporain. Pour justifier le choix du « Ni-Ni », on nous parle parfois du caractère politique du voile instrumentalisé par les intégristes, les Frères Musulmans etc. Sans nier que cela puisse être une réalité notamment dans les pays où l’islam est majoritaire, user d’une telle argumentation essentialiste fait peser une charge énorme sur les épaules des femmes portant le voile, notamment les jeunes lycéennes, et entraîne des amalgames dangereux.
Pas de comparaison cependant entre le «Ni-Ni» et le silence complice voire l’approbation de l’islamophobie dans certains milieux d’extrême-gauche: dans le dernier cas ces errements sont inexcusables pour des mouvements politiques antiracistes et anti-autoritaires, dans l’autre, les lois et stigmatisations sont au moins dénoncées et c’est l’essentiel. La position « ni loi ni voile » reste malgré tout problématique, d’abord car elle renvoie dos à dos la loi et le voile, comme si porter un voile était identique à voter une loi d’interdiction. Dans un contexte idéologique particulier cela revient à donner à moitié raison aux arguments réactionnaires. Mais surtout, cette position fut aussi un prétexte, en 2004, pour ne pas rejoindre le collectif « Une école pour toutes-tous » qui luttait et mobilisait les premières concerné contre l’adoption de cette loi. Car si des militants libertaires ont pu s’y investir à titre individuel, aucune organisation ne s’est engagée dans la mobilisation. Les débats internes se sont focalisés sur le voile avant la loi et c’est ce qui a permis les fantasme sur le collectif Une école pour tou-te-s, ainsi que des accusations d’islamo-gauchisme ou d’ «alliances douteuses». Si l’on comprend bien, la possibilité d’une mobilisation était donc conditionnée, pour ces gauchistes-rationalistes-qui-ont- tout-compris, à une reconnaissance par les filles voilées de leur propre aliénation ou de leur instrumentalisation par des intégristes. Paternalisme indéniable!
Alors que si, en 2003-2004, le camp progressiste, le camp féministe, le mouvement social s’étaien?t unanimement levé, dans un rapport égalitaire, ?en soutien au musulmanes voilées, nous n’en serions pas où nous en sommes aujourd’hui, à savoir un contexte idéologique où les extrêmes droites de tous bords ne cessent de progressé et d’occuper le débat.
La question post-coloniale
Pour saisir les errements qui traversent l’extrême gauche, il faut tenter d’appréhender l’environnement dans lequel les militant-e-s ont évolué depuis plusieurs années et ce qui a façonné leur jugement. Le contexte, pour les plus âgé-e-s, c’est d’abord celui d’une époque où on a tu à l’école l’histoire de la colonisation et de la décolonisation. L’idéologie de légitimation de l’entreprise coloniale n’est pas assez connue ni analysée, or il s’agissait bien souvent d’une argumentation progressiste. Nombre de militants libertaires ont un bagage culturel et historique important sur l’histoire des luttes ouvrières, mais bien moins de connaissances sur l’histoire coloniale et décoloniale. Si la question postcoloniale était mieux traitée, nos camarades auraient probablement eu des billes pour éviter les pièges orientalistes et racistes dans lesquels beaucoup sont tombé-e-s, et qui ont permis le renforcement de cette gauche raciste aujourd’hui au pouvoir. Nous devons assumer être le reflet des contradictions d’une société qui de droite comme de gauche a toujours occulté son histoire coloniale, car c’est ce qui pèse sur les prises de positions et la perception que nos camarades ont de l’islamophobie ambiante.
Heureusement nous assistons à un renouvellement générationnel. Nous somme de plus en plus de camarades libertaires immunisé-e-s contre ces discours. Car depuis 2004, beaucoup d’analyses ont été produites, des militants progressistes n’ont pas déserté le terrain de la lutte contre l’islamophobie, et ce travail n’a pas été vain. Si pour certains de nos camarades, la jeunesse musulmane et les filles voilées restent des constructions médiatiques ou des figures aperçut parfois dans le paysage urbain, pour nombre d’entre nous, ils et elles sont ou ont été nos camarades de classes, nos voisin-e-s, nos ami-e-s, et certain-e-s sont aussi aujourd’hui nos camarades de lutte. Le regard et la relation ont évolué, la sensibilité militante à certaines questions étant liée à la proximité et non à l’abstraction idéologique : quand les personnes touchées par l’oppression ou le mépris sont vos proches, la perception ne peut pas être la même. Cela est un fait positif pour avancer ensemble malgré les difficultés, les contradictions et les oppositions.
Du combat antireligieux
Lorsque nous nous exprimons en tant que militant-e-s libertaires engagé-e-s contre l’islamophobie, bien souvent on nous renvoie au dicton « Ni dieu Ni maître », un peu comme lors de l’affaire Ilham Moussaid où la classe politique s’est empressée de rappeler au NPA la phrase de Marx « La religion c’est l’opium du peuple ». Le combat antireligieux que mène les libertaires est un combat contre l’utilisation par les états et les classes dominantes des phénomènes religieux à des fins de domination, d’exploitation, d’aliénation et de réaction, afin de maintenir l’ordre social capitaliste et patriarcal mais aussi raciste et colonial. C’est également une critique des institutions et des privilèges que s’octroient les clergés, notamment institutionnel et matériel comme le concordat en Alsace-Moselle ou le patrimoine foncier que possèdent l’église catholique et le Vatican, ou bien encore l’argent public alloué aux écoles privées confessionnelles. Enfin, nous nous opposons aux argumentations théologiques, toutes confessions confondues, lorsqu’elles servent à justifier une inégalité de traitement: levée de boucliers contre le mariage homosexuel ou une prétendue théorie du genre dernièrement, comme hier la justification de l’esclavage (controverse de Valladolid). Ces argumentations, nous les combattons au même titre qu’à travers l’histoire du XXème siècle, des arguments pseudo-scientifiques furent avancés pour justifier des hiérarchies racistes?, sexistes?, etc? (par exemple la justification de l’homophobie? en s’appuyant parfois sur les théories psychanalytiques de Freud). ?Justifier un traitement inégalitaire, ce n’est pas l’apanage exclusif ?des religions.
Par ailleurs il n’a jamais été question pour les anarchistes de réprimer les croyant-e-s, ni de restreindre leur liberté de culte; les anarchistes au contraire se sont souvent battu contre les persécutions subies par les minorités religieuses, et ont même parfois milité au coté de mouvements religieux: les théologiens de la libération en Amérique du sud, des associations chrétiennes en soutien aux luttes sur le logement, pour les sans-papiers, pour les Roms, etc. Être en désaccord et s’opposer à des organisations religieuses, au même titre qu’à des organisations de gauche, est une chose, mais refuser de militer auprès d’elles du seul fait de leur appartenance religieuse, de surcroît quand elles sont stigmatisées et victimes d’un traitement d’exception clairement raciste, cela n’est pas acceptable. L’anarchisme n’est pas, par nature ou par essence, haineux de la religion. L’anarchisme affirme la supériorité de la démarche critique scientifique et s’attache à démonter les argumentations qui, par la croyance en une autorité céleste supérieure et absolue, légitimerait les autoritarismes et hiérarchisations terrestres. Mais anarchisme et croyance religieuse ne sont pas inconciliables pour tou-te-s, hier comme aujourd’hui, et nous rencontrons de plus en plus fréquemment des camarades libertaires et croyant-e-s y compris musulman-e-s, pratiquant-e-s ET même voilées!
Nombre de nos camarades affichent néanmoins une haine, ou du moins une hostilité revendiquée de la religion, conforté-e-s en cela par les discours des Onfray, Fourest et autre Charlie Hebdo, qui ont orienté ce rejet vers l’Islam, syncrétisant ainsi nos belles idées avec le vieux fond chauvin franchouillard, qui a fait sienne une certaine tradition anticléricale française « bien de chez nous ». Il est temps de mettre fin à ces dérives…
En conclusion
A l’image du reste de la gauche, de l’extrême gauche et du mouvement social, certain secteur du mouvement libertaire ont donc été «contaminée» par certain concept de cette « gauche coloniale ». Autrement dit: comment des arguments progressistes ont pu être mis au service de la xénophobie au nom de la « défense de nos acquis sociétaux» face à l’envahisseur immigré aliéné » (13). Nous devons être capables de reconnaître parfois être victime de cette instrumentalisation, pour pouvoir décider d’entreprendre le travail nécessaire afin de ne pas reproduire ces logiques d’exclusion.
Les agressions contre des femmes portant le voile se multiplient, des projets de lois d’interdiction d’emploi au femmes voilées, d’exclusion des universités sont à l’étude, et ce sont encore des arguments islamophobes qui sont mis en avant pour refuser le droit de vote aux étrangers aux élections locales, en agitant l’épouvantail du « communautarisme ». (14) Toutes cette offensive idéologique et législative exigent? une réponse intransigeante?e du mouvement social et une solidarité concrète avec les premier-e-?s concerné-e-s?, or nous en sommes encore très loin… C’est parce que nous croyons en nos idées et en? ceux qui les portent? que nous continuerons, comme militants libertaires, à nous mobiliser radicalement contre l’islamophobie.
(1) http://www.bboykonsian.com/Libertaires-et-sans-concessions-contre-l-islamophobie-_a2635.html
(2) http://www.article11.info/?Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/628627-charlie-caricature-mahomet-pas-du-courage-mais-du-pur-opportunisme.html
(3) alors même que la FCL (Fédération Communiste Libertaire) à l’époque s’est solidarisée avec les indépendantistes algériens et le FLN, ces militants furent porteur de valises, certains firent même de la prison (voir L’insurection algérienne et les communistes libertaires » édition alternative libertaire)
(4) (13) Alternative libertaire « le socialo-racisme ou la gauche coloniale)http://www.alternativelibertaire.org/?Politique-gouvernementale-Le
(5) Éditorial publié en mars 2006 sur le site personnel de Michel Onfray »Proposition de loi pour l’interdiction de Michel Onfray dans l’ensemble de l’espace public »http://lmsi.net/Proposition-de-loi-pour-l#nb17
(6) L’anarchisme est ainsi parfois intégrer au roman national français, d’avantage comme un comportement rebelle et romantico-culturelle que pour un projet politique et pratique. Par exemple Alain Soral, dans une vidéo, revendiquant son côté provocateur comme un héritage franco-français un peu anar, citant en exemple la figure du Professeur Choron… gasp !
(7) http://www.alternativelibertaire.org/?Confus-Zanaz-L-impasse-islamique
(8) « http://ripostelaique.com/Anne-Zelensky-et-Pierre-Cassen.html » http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=12&t=3429 « virage islamophobe à la FA? »
(9) http://nantes.indymedia.org/articles/19165 « Radio libertaire ou « Radio Français d’abord » ? »
(10) http://boutique.alternativelibertaire.org/produit.php?ref=LIVRE_DREYFUS&id_rubrique=3&PHPSESSID=01f7e10f89352b7dc5564c9f2c0f68fb « Les libertaires dans l’affaire Dreyfus »
(11) http://rue89.nouvelobs.com/2013/08/04/islamophobie-entretien-marwan-mohammed-244734
(12) Pierre Tevanian, « du hijab à la burka » voir aussi cette video qui explique bien les choses
http://www.dailymotion.com/video/xmlzxd_interview-de-pierre-tevanian_news
(14) Au soir du premier tour de l’élection présidentielle de 2012 en France, Jean-François Copé, secrétaire général de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), a dénoncé le « droit de vote des étrangers », promis par le candidat socialiste François Hollande, comme un « droit de vote communautariste ». Quelques semaines auparavant, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant (UMP) avait explicité ce lien entre droit de vote et communautarisme en invoquant les risques de voir, en cas d’élection d’étrangers dans les conseils municipaux, des écoles servir de la viande halal aux enfants.
L’un des principaux tracts du président sortant Nicolas Sarkozy reprenait d’ailleurs la thématique :
« Une France forte c’est une France qui dit non au communautarisme :
– avec Nicolas Sarkozy nous refusons le droit de voter et d’être élu pour les étrangers extracommunautaires proposé par François Hollande ;
– donner le droit de vote aux étrangers, c’est prendre le risque de soumettre les maires à des pressions communautaires : créneaux horaires pour les femmes dans les piscines municipales, personnel voilé dans les crèches. » http://lmsi.net/Qui-a-peur-du-communautarisme
https://quartierslibres.wordpress.com/2014/07/25/pas-dislamophobie-au-nom-des-idees-libertaires/
Parmi les soutiens inattendus d’un pamphlet islamophobe, on trouve « pièces et main-d’œuvre »
« C’est une coïncidence. Le Daubé du matin vous informe que la municipalité verte et rouge de Grenoble dépense 700 000 € pour la construction d’une salle de prière dans un quartier « sensible ». Il est bien connu que la priorité des investissements dans un quartier « sensible », c’est une salle de prière, plutôt qu’une crèche, une école, une bibliothèque, un dispensaire. Et depuis quand l’argent public est-il censé financer la construction des lieux de culte ?
Le même jour, de deux sources différentes, on nous signale cette « Protestation devant les libertaires d’aujourd’hui sur les capitulations devant l’islamisme », publiée sur le site libertaire « Autre futur » (http://www.autrefutur.net/Protestat… ). Notre seule réticence vis-à-vis de ce texte est dans son titre. L’auteur est-il bien sûr de s’adresser encore à des « libertaires » ? »
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=711
Ces arguments de beauf sont particulièrement cocasses de la part de « pièces et main-d’œuvre ». On pourrait se demander où passe l’argent public d’une manière plus générale, mais choisir la goutte d’eau que représente la construction d’une salle de prières pour une communauté qui subit par ailleurs une discrimination et un racisme sans précédent depuis les années trente en dit long sur l’état d’esprit de la coalition islamophobe qui a rejoint l’union nationale.
« L’auteur est-il bien sûr de s’adresser encore à des « libertaires » ? » On peut se poser une autre question : l’auteur sait-il seulement ce que sont les libertaires ? car lui, visiblement, il ne l’est pas !
« Je t’en veux vraiment, Charb. » Six petits mots dans le numéro de L’Obs du 14 janvier ont suffi pour plonger la famille de Charlie Hebdo dans l’une de ces violentes querelles qui agitent l’hebdomadaire satirique depuis l’affaire des caricatures de Mahomet, il y a bientôt huit ans. »
« Je sais, ça ne se fait pas », écrit Delfeil de Ton à la fin d’un long article consacré à l’aventure de Charlie et en s’adressant à son « chef », exécuté le mercredi 7 janvier avec onze autres personnes. Evoquant un « gars épatant », mais « tête de lard », Delfeil reproche à Charb d’avoir mené sa rédaction à la mort. Un procès qui a fait bondir Richard Malka, avocat du journal satirique depuis vingt-deux ans, et beaucoup d’autres.
Delfeil de Ton, 80 ans, chroniqueur à L’Obs depuis 1975, est un des fondateurs de Charlie Hebdo. Il était déjà des aventures de Hara-Kiri, puis de Hara-Kiri Hebdo, avant de participer à la création du « premier » Charlie, en 1970, puis du « deuxième », en 1992. Il s’en était allé au bout de quatre mois – « je m’ennuyais à mourir avec Philippe Val », le nouveau patron, racontait-il à l’époque. Pour son numéro spécial consacré à la tragédie de Charlie Hebdo, le directeur de la rédaction de L’Obs, Matthieu Croissandeau, a donc demandé à son collaborateur de raconter aux lecteurs ses souvenirs sur deux pages.
Delfeil de Ton ressuscite ses souvenirs, croque ses amis, puis en vient à ce numéro de Charia Hebdo, que Charb avait décidé de publier, avec les caricatures de Mahomet, en novembre 2011. « Quel besoin a-t-il eu d’entraîner l’équipe dans la surenchère ? », accuse Delfeil. Peu après la sortie du numéro, les locaux de Charlie sont incendiés. Delfeil rappelle ce que son ami Wolinski, même âge que lui, en disait à l’époque : « Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire. » Ni recommencer, estime Delfeil : « Il fallait pas le faire, mais Charb l’a refait, un an plus tard, en septembre 2012. »
Ce n’est pas la première fois que Delfeil crée la polémique en consacrant sa chronique à Charlie. C’était à l’été 2008, lors d’une autre querelle qui avait largement dépassé les frontières de la rédaction de L’Obs et les troupes de Charlie. Après la publication d’un article du dessinateur Siné sur le mariage du fils de Nicolas Sarkozy, que Philippe Val avait jugé antisémite, le directeur de l’hebdomadaire avait décidé de licencier le dessinateur (Siné a depuis fait condamner Charlie pour préjudice moral et financier, et obtenu en appel 90 000 euros de réparations). »
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/14/polemique-dans-la-famille-charlie-hebdo_4556428_3224.html#qax2PpJi8M1WpDF5.99
A propos des femmes voilées, les anarcho-islamophobes nous balancent l’argument des pays où les femmes sont opprimées et obligées de porter le voile. C’est un argument particulièrement crapuleux, qui démontre bien au contraire la convergence entre ces « camarades » et les extrémistes islamistes.
Ici, les femmes ne sont pas « obligées » de porter le voile, au contraire on veut les obliger à l’enlever, par la loi s’il le faut. Dans les deux cas, ce sont des obscurantismes, religieux ou laïques, qui veulent imposer leurs normes, comme si elles n’avaient rien à dire…
« Le seigneur ton Dieu te livrera ces nations et jettera sur elles une grande panique jusqu’à ce qu’elles soient exterminées. Il livrera leurs rois entre tes mains, tu feras disparaître leur nom de sous le ciel, aucun ne tiendra devant toi, jusqu’à ce que tu les aies exterminés. » Cet appel au génocide se dissimule-t-il dans le Coran ? Non, il est extrait de l’Ancien Testament (Deutéronome 7, 23 et 24).
« Le chef de la femme, c’est l’homme (…). Si la femme ne porte pas le voile, qu’elle se fasse tondre. (…) L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image de la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l’homme. (…) Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance. » Cette injonction faite aux femmes de porter le voile et de se soumettre à l’homme se trouve-t-elle dans le Coran ? Non, elle a été énoncée par l’apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens.
Ces citations représenteraient-elles la « véridique » cause des croisades ou des mille et une guerres qui ont ensanglanté, au cours des siècles, le monde judéo-chrétien ? Fondent-elles la marginalisation des femmes dans ces mêmes sociétés ? Absurde… Mais alors pourquoi, depuis les attentats du 11 septembre, quelques intellectuels et experts cherchent-ils à nous persuader que le Coran recèle les sources des maux des pays d’islam : plongez-vous dans les sourates révélées à Mahomet il y a quelque quatorze siècles et vous comprendrez enfin cet univers mystérieux…
Ibn Warraq et Guy Hennebelle l’assurent : « L’islam en tant que tel n’est pas une religion modérée : il suffit de lire le Coran, truffé de menaces et d’imprécations en tout genre pour s’en convaincre ! (…) Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi la totalité du milliard de musulmans croupit sous des régimes plus despotiques les uns que les autres ? Pourquoi l’islam ne parvient pas à s’arracher, malgré le pétrole et le reste, au sous-développement (1) ? » Nos auteurs se sont-ils jamais demandé pourquoi l’Afrique noire non musulmane ne s’arrachait pas au sous-développement ? Pourquoi la Birmanie et les Philippines – non musulmanes – ne s’en sortent pas vraiment mieux que l’Indonésie ou la Malaisie ? Durant des siècles, des empires musulmans – omeyyade, abbasside, ottoman, safavide, moghol – ont été parmi les plus brillants et les plus avancés de leur temps. La « vérité » de leur réussite se résume-t-elle au Coran ?
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/GRESH/8182
J’avoue que j’en ai ras-le-bol qu’on me dise ce que je pense sans que cela soit un tant soit peu nuancé, un tant soit peu avec des notions de doutes et de craintes d’erreur. Bref, lachez-nous la grappe avec charlie !
En plus l’article est déjà présent sur le site ici : https://nantes.indymedia.org/other_medias/31147 du coup ça fait doublon…
chèr-e modérateurice, même si le titre se veut une réponse pastiche; cet article ne fait pas doublon avec celui que vous signalez (comparez les deux titres).
Ce déversement trollesque de commentaires illogiques et aigris tente effectivement d ‘ imposer une façon de penser et de voir les choses
Il ne s’agit pas du même article, mais d’une réponse à un article qui dénonce la lutte contre l’islamophobie.
« nous revendiquons pleinement le droit au mouvement libertaire de ne pas être islamophile, ni de craindre d’être catalogué comme islamophobe »
Celui qui a écrit ça a cru faire passer un racisme pour une réaction contre la religion. Sauf que les phobies sont des maladies, au même titre que le racisme. Qu’on ait une phobie des Arabes ou des musulmans, c’est toujours une réaction irrationnelle, donc le contraire d’une réaction libertaire et rationnelle.
Les islamophobes comme les arabophobes sont des racistes et de grands malades.
Pour enfoncer le clou sur l’islamophobie de Coleman, la publication dans « La Feuille de chou » de sa critique du bouquin de Zanaz, hypocrite comme tous les écrits du chef de file des anarcho-sionistes, qui sous un semblant de critique sur des détails fait en réalité la promotion du livre (« Malgré ses nombreux défauts, ce livre pose des questions utiles, qu’il faut aborder sans détours »).
Le chapeau de « La Feuille de chou » :
« Un bouquin putride préfacé par Onfray qui déverse haine et racisme sur les musulmans mais soutenu par des organisations anarchistes importantes (FA et CNT) montre encore une fois que l’islamophobie est bien présente à l’extrême gauche et chez les “libertaires” qui voudraient nous faire croire le contraire. Cet article ne peut s’empêcher de louer “les critiques justes” du bouquin malgré des critiques timides qui ne servent qu’à cautionner le reste. »
Hamid Zanaz, Michel Onfray,et “libertaires” islamophobes
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/6973
« La Feuille de chou », encore un site antisémite ?
Pas besoin de demander où P.V. et consorts se sont nourris de leur islamophobie maladive. Ça vient d’être réactualisé sur Indymedia :
Du droit d’être islamophobe
https://nantes.indymedia.org/articles/31407
Monsieur Yves Coleman pourra se vanter d’avoir formé toute une génération d’anciens libertaires devenus beaufs et racistes sur le tard, à l’instar de P.V. :
Voilà le résultat de tant d’efforts pour combattre les antisionistes, antiracistes, anti-impérialistes, anticolonialistes et anti-islamophobes :
Benjamin Netanyahu, maître à penser de Monsieur Yves Coleman : Mondialisme.org réussit son examen d’entrée dans l’extrême-droite sioniste
http://www.ujfp.org/spip.php?article4304
L’islamophobe P.V. semble particulièrement affecté par les victimes quand ce sont des enfants. Mais en fait il ne parle des enfants que lorsqu’ils sont juifs :
« Depuis quelques années, des enfants et des adultes sont assassinés parce que juifs. »
« l’assassinat d’enfants juifs par Merah »
« Pourtant ces enfants ont été assassinés parce que juifs »
« dans les tueries d’enfants juifs »
Parions qu’il ne publiera pas le moindre article quand les victimes seront palestiniennes.
“Un bébé palestinien brûlé vif par des colons”
Ce vendredi matin de bonne heure, des colons israéliens ont attaqué la maison d’une famille palestinienne près de Naplouse, et y ont mis le feu, tuant un bébé et blessant 4 autres membres de la famille.
Les colons ont fracassé les vitres de deux maisons dans le village palestinien de Doma avant de jeter des liquides inflammables et des cocktails molotov à l’intérieur, rapporte l’agence Ma’an.
Ali Saad Dawabsha, un bébé d’un an et demi est mort brûlé, tandis que son frère de 4 ans, Ahmad et ses deux parents ont été grièvement brûlés et transportés à l’hôpital voisin.
Les colons israéliens ont également attaqué et partiellement brûlé la maison de Maamoon Rashid Dawabsha, sur laquelle ils ont également répandu des graffitis racistes en hébreu.
Les colons ont réussi à s’enfuir en direction de la colonie voisine de Maale Efrayim, et n’ont pas été arrêtés par la police ou l’armée d’occupation, dont la présence a d’ailleurs pour objectif de protéger les colons et non la population palestinienne.
Le gouvernement israélien a fait semblant de s’émouvoir de cet acte, et a affirmé qu’il mènerait une enquête mais tout le monde sait ce qu’elle valent.
On peut imaginer ce qu’aurait été la situation si, inversement, des Palestiniens avait tué un bébé et blessé une famille de colons installés illégalement sur leurs terres !
Aujourd’hui un Palestinien, même s’il est mineur, risque entre 10 et 20 ans de prison pour un jet de pierres, y compris contre une jeep ou tank de l’armée d’occupation.
En fait, les colons ne sont pas passibles des tribunaux militaires et peuvent commettre tous les crimes qu’ils veulent sans être inquiétés.
Depuis le début de cette année 2015, ils ont commis 120 attaques contre des Palestiniens de Jerusalem Est occupée et de Cisjordanie, attaques souvent perpetrées sous la protections des forces armées d’occupation, selon l’ONU.
L’annonce de la construction de 300 nouveaux logements dans les colonies, annoncée cette semaine par Netanyahou n’a pu que les renforcer dans leur sentiment d’impunité.
Ils ont décidé de chasser tous les Palestiniens des terres qui ne leur ont pas encore été volées, et cela correspond en fait parfaitement à al politique du gouvernement israélien.
Tous les dirigeants occidentaux le savent, font mine de le déplorer de temps à autre, mais laissent faire et continuent à collaborer avec les terroristes qui dirigent l’état colonial.”
Mais ce n’était pas suffisant :
Laith al-Khadi et Mohammad Hamid al-Masri, âgés de 17 ans, assassinés par les troupes d’occupation
http://www.info-palestine.net/spip.php?article15529
On attend avec impatience la réaction de P.V. !
la partie qui critique les dreyfusards anarchistes (des dreyfusards qui étaient anarchistes) est plus que puante (antisémites) et fausse historiquement (révisionnisme historique)
Alerte à la modération de indymedia nantes ce court exemple commence à démontrer vos parties pris (POV)
Merci de préciser en quoi une critique de l’attitude des anarchistes (il y a eu plusieurs positions différentes) pourrait être « antisémite » et encore plus « fausse historiquement » [sic].
Le propre du révisionnisme historique, c’est précisément de donner une version « officielle » qui ne pourrait jamais être contredite. Je ferais remarquer de plus que l’essentiel des arguments consiste en citations des intéressés, facilement vérifiables, et que les nier peut être considéré comme du négationnisme.
Quand la « vérité historique » est imposée par un Etat, ce n’est plus la vérité, c’est un dogme. A l’époque de Dreyfus, l’Etat et la pensée dominante étaient anti-dreyfusards, maintenant c’est l’inverse, comme quoi tout peut être récupéré. Ce n’est pas parce que quelques libertaires se trouvent maintenant en accord avec la pensée dominante sur ce sujet que la moindre critique doit être interdite.
Pour ceux qui ne savent pas lire et qui ont des raisonnements pavloviens, il faudrait préciser que ce texte n’est ni dreyfusard ni anti-dreyfusard, il explique qu’on peut se dire dreyfusard, mais pas sur des bases libertaires et pas en dénonçant les libertaires qui ne se disent pas dreyfusards.
Jusqu’à preuve du contraire, personne n’a pu contester que Dreyfus était un capitaine de l’armée française, qu’il n’a jamais critiqué cette armée, et donc qu’il était complice des crimes commis contre les ouvriers français et les peuples indigènes des colonies. Le fait que des antisémites l’aient accusé d’être un traître ne change rien à l’affaire. De même, personne ne peut contester que son « premier défenseur », l’anarchiste Bernard-Lazare, ait été un antisémite maladif dont les propos seraient condamnés aujourd’hui jusque par l’extrême droite. Et que s’il a choisi de s’engager dans la défense de Dreyfus, c’est parce que ce dernier était un juif intégré dans les valeurs de la République, à l’inverse des juifs orientaux qu’il méprisait. Est-ce que Dreyfus a bien écrit ça, ou est-ce un faux ?
« Que m’importent à moi, Israélite de France, des usuriers russes, des cabaretiers galiciens prêteurs sur gages, des marchands de chevaux polonais, des revendeurs de Prague et des changeurs de Francfort ? En vertu de quelle prétendue fraternité irai-je me préoccuper des mesures prises par le czar envers des sujets qui lui paraissent accomplir une oeuvre nuisible ? Grâce à ces hordes avec lesquelles on nous confond, on oublie que, depuis bientôt deux mille ans, nous habitons la France, deux mille ans, comme les Francs qui envahirent ce pays et s’en firent une patrie… En tout cas, ce que je veux proclamer, c’est que nous n’avons rien de commun avec ceux qu’on nous jette constamment à la face, et que nous les devons abandonner ». Il propose donc que les Israélites de France se retirent de l’Alliance Israélite Universelle, qu’ils ont eu le plus grand tort de créer. « Il serait plus normal, de la part des Israélites, français, d’arrêter, d’endiguer s’ils le peuvent, la perpétuelle immigration de ces Tatars prédateurs, grossiers et sales, qui viennent indûment paître un pays qui n’est pas le leur. »
Si c’est un faux, je m’engage à m’excuser publiquement et à revoir ma position.
P. V. doit pavoiser : voilà que son pote Claude Guillon vient à la rescousse pour propager les mêmes idées racistes sous une forme légèrement différente.
https://nantes.indymedia.org/articles/31956
https://nantes.indymedia.org/articles/31979
Coleman, Guillon et P.V. se hissent fièrement sur le podium qui accueille les meilleurs théoriciens de l’anarcho-islamophobie. Car on ne peut pas se tromper sur leurs déclarations :
« nous revendiquons pleinement le droit au mouvement libertaire de ne pas être islamophile, NI DE CRAINDRE D’ÊTRE CATALOGUÉ COMME ISLAMOPHOBE »
« La lecture de ces deux documents, l’un émanant d’une réunions de ministres d’États religieux, l’autre de « libertaires » (j’ai bien droit aux guillemets, moi aussi, n’est-ce pas) ; L’AHURISSANTE ET RÉPUGNANTE CONVERGENCE IDÉOLOGIQUE qu’ils manifestent dans l’invisibilisation et la négation du simple droit à l’athéisme (sans même parler de sa nécessité pour un esprit libre) suffisent amplement à mes yeux pour se garder de l’usage du dit concept. »
Il est bien évident que des individus qui professent de telles saloperies ne pourront plus jamais être considérés comme des camarades. L’AHURISSANTE ET RÉPUGNANTE CONVERGENCE IDÉOLOGIQUE qu’ils manifestent avec les racistes de droite et d’extrême droite mérite le mépris non seulement des libertaires, mais de tous les antiracistes.
Notre islamophobe P.V. a une indignation très sélective. Il ne supporte pas les meurtres d’enfants, comme tous les gens civilisés, mais chez lui ça se limite aux enfants juifs, les autres n’ont pas droit à la moindre sollicitude.
Pourtant, les chiffres sont là :
Nombre d’enfants palestiniens assassinés depuis 2000 : 1958 (il y a trois mois, mais ça augmente tous les jours)
De 0 à 8 ans : 513
De 9 à 12 ans : 351
De 13 à 15 ans : 551
De 16 à 17 ans : 543
Mais on sait bien qu’il n’écrira jamais rien là-dessus…
Les islamophobes, avec en tête leur théoricien anarcho-raciste P.V., vont pouvoir exercer de nouveau leurs talents après les tueries de Paris, en accablant les populations musulmanes coupables de n’avoir pas intégré nos idéaux de démocratie à l’occidentale, dont on peut voir les effets.
Mais cette fois ce sera plus dur et il faudra inventer de nouveaux arguments, étant donné qu’il n’y a pas d’enfants parmi les victimes, ni de juifs (pratiquants), puisque les attentats ont eu lieu un vendredi soir. L’argument de l’antisémitisme ne pourra même pas être évoqué, ce qui va réduire les ardeurs de nos vaillants défenseurs de la laïcité d’Etat.
Non seulement les islamophobes d’extrême gauche ne pourront pas utiliser les meurtres d’enfants ni l’antisémitisme, mais même pas les valeurs de Charlie, qui n’était pas visé, et dont ils avaient fait le fondement de leur idéologie « laïque ». Il va leur falloir trouver autre chose pour alimenter leur fonds de commerce.