Crises, analyses libertaires – comprendre pour lutter
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Category: Global
Themes: Economie
Laissons-les se présenter par elleux-mêmes :
Sortir, en 2014, un ouvrage sur la crise n’est-il pas un peu décalé et est-ce encore bien pertinent ? Il peut sembler qu’on se réveille un peu tard, à entendre médias et politiciens le gros de la crise est derrière nous, cela commence à dater …
(…) L’objectif de cet ouvrage est de proposer une analyse de la crise et de ses conséquences qui soit accessible à toutes et tous pour permettre à chacun-e se doter d’outils pour décrypter le discours dominant sans se laisser embobiner. Nous pensons que donner une lecture libertaire de ce qui se passe par des personnes qui vivent aussi cette crise est très important pour encourager à réagir et lutter dans une perspective émancipatrice. Il nous semble aussi que s’intéresser à ces questions pose de fait l’urgence de rompre avec le capitalisme et soulève la nécessité révolutionnaire sur des bases libertaires.
Donc, oui, pour nous, même si nous ne sommes pas en avance, sortir un ouvrage sur la crise en 2014 n’est non seulement pas décalé mais reste terriblement nécessaire et peut s’avérer bien utile !
Le livre est en libre téléchargement sur le site de la CGA. On peut aussi le commander auprès de la CGA (secretariat // @ // c-g-a.org) ou des éditions Brasero Social [1]. Le prix de la version papier est fixée à 3 euros. Bonne lecture !
Notes:
[1] Brasero Social c/o La Plume Noire,
8 rue Diderot
69001 Lyon
Je salue la parution de cette brochure, c’est un effort pour comprendre la situation dont tout le monde a bien besoin. En tout cas, cela tranche avec l’obscurantisme théorique de plus en plus important que l’on voit se développer dans toute l’extrême-Gauche du Capital, et signe en même temps la pratique de véritables révolutionnaires : comprendre, expliquer le présent en utilisant le passé pour préparer le futur.
Ceci dit, la lecture de cette brochure souffre d’au moins deux grosses faiblesses ; la première est de continuer à considérer que les pays staliniens – lisez l’URSS – avait quelque chose à voir avec le marxisme ; il n’en est rien, l’URSS et ses satellites ont toujours été des pays capitalistes comme les autres, à cette différence que la bourgeoisie y avait pris une forme presqu’exclusivement étatique, ce qui ne change rigoureusement rien aux rapports de production et d’exploitation. Cuba, le Venezuela ou la Corée du Nord actuels n’ont pas plus à voir avec le marxisme que la Chine maoïste ou l’URSS stalinienne : les ouvriers y étaient aussi férocement exploités qu’ailleurs, et le capitalisme est un rapport de production et pas de propriété.
D’autre part, l’explication donnée dans la brochure de la crise historique du capitalisme est hélas totalement insuffisante : il y est dit que c’est la baisse des salaires qui rend impossible de vendre toute la production, et donc entraîne une surproduction. C’est faux. Si cette explication était correcte, il suffirait d’augmenter les salaires pour qu’il n’y ait plus de crise, et c’est précisément ce que la bourgeoisie a fait pendant les Trente Glorieuses… pour aboutir à la crise dès la fin des années 60 !
L’explication donnée par Rosa Luxemburg dans son Accumulation du Capital est un peu plus complexe : c’est l’accumulation du Capital qui, en détournant une partie du profit normalement destinée à acheter la production de moyens de consommation vers l’achat de moyens de production, empêche la réalisation de la totalité de la plus-value dans la sphère de la consommation, et donc entraîne la surproduction. Dans ce cadre-là, les salaires peuvent être au niveau que l’on veut, de toutes les façons le simple fait de devoir investir pour changer les machines pose déjà problème au niveau du Capital global.