En israël et palestine, les populations otages de la guerre impérialiste
Catégorie : Global
Thèmes : Guerre
Nous publions ci-dessous la traduction d’un article réalisé par World Revolution, organe de presse du CCI en Grande-Bretagne.
Une fois de plus, les tirs de roquette israéliens ont submergé Gaza. En 2008, l’opération « plomb durci » avait provoqué presque 1500 morts, pour la plupart des civils, malgré les déclarations prétendant que seules les cibles terroristes faisaient l’objet de « frappes chirurgicales » . La Bande de Gaza est une des régions où la densité de population est la plus forte mais aussi une des plus pauvres du monde. Il est ainsi absolument impossible de distinguer les « dommages infligés aux terroristes » et ceux causés aux civils qui les entourent. Avec les armes sophistiquées dont Israël dispose, la majorité des dommages de la campagne militaire actuelle touche aussi les femmes, les enfants et les vieillards.
Cela ne concerne pas que les militaires à la tête de l’État israélien. Gaza a été une fois de plus punie, comme ce fut le cas lors du massacre précédent à travers le blocus de l’économie, brisant : les efforts de reconstruction après les ravages de 2008 et laissant la population affamée.
Comparé au feu guerrier déclenché par l’Etat israéliens, les capacités militaires du Hamas et des autres groupes djihadistes radicaux de Gaza sont dérisoires. Grâce au chaos en Libye, le Hamas a cependant obtenu des missiles de longue portée plus efficace. Non seulement Ashdod au Sud (où trois résidents d’un bloc d’immeubles ont été tués par un missile venant de Gaza) mais Tel-Aviv et Jérusalem également sont à présent à leur portée. La menace de paralysie qui saisit Gaza commence aussi à se faire sentir dans les principales villes israéliennes.
Bref : les deux populations sont tenues en otage par les arsenaux militaires opposés et qui dominent Israël et la Palestine – avec une aide discrète de l’armée égyptienne qui patrouille aux frontières de Gaza pour empêcher les incursions ou les évasions indésirables. Les deux populations sont victimes d’une situation de guerre permanente – non seulement sous la forme de roquettes et de bombes, mais aussi en étant appelées à soutenir le poids grandissant d’une économie plombée par les besoins de la guerre. De plus, la crise économique mondiale contraint aujourd’hui la classe dominante israélienne et palestinienne à mettre en place de nouvelles mesures de restrictions du niveau de vie, à augmenter les prix des produits de première nécessité.
En Israël, l’an dernier, le prix déjà élevé des logements a été une des étincelles qui a allumé le mouvement de protestation qui a pris la forme de manifestations massives et d’assemblées – mouvement qui était directement inspiré des révoltes du monde arabe et qui avait pour mots d’ordre « Netanyahou, Assad, Moubarak sont tous les mêmes » et « Arabes et Juifs veulent des logements accessibles et décents». Au cours de cette période courte mais stimulante, tout dans la société israélienne était ouvert à la critique et au débat – y compris le « problème palestinien », l’avenir des colonies et des territoires occupés.
Une des plus grandes peurs des protestataires était que le gouvernement ne réponde à ce défi en appelant à « l’unité » nationale et en se lançant dans une nouvelle aventure militaire.
De même, l’été dernier, dans la région des territoires occupés de la Bande de Gaza, les augmentations du carburant et des prix de la nourriture ont provoqué une série de manifestations de colère, avec des blocages de route et des grèves. Les ouvriers du transport, de la santé et de l’éducation, des étudiants des universités et des écoles ainsi que des chômeurs, se sont retrouvés dans la rue face à la police de l’Autorité palestinienne en exigeant des hausses de salaires, du travail, des baisses de prix et la fin de la corruption. Il y a également eu des manifestations contre le coût de la vie dans le royaume de Jordanie.
Malgré les différences de niveau de vie entre les populations israélienne et palestinienne, en dépit du fait que cette dernière subit en plus l’oppression et l’humiliation militaire, les racines de ces deux révoltes sociales sont exactement les mêmes : l’impossibilité grandissante de vivre dans un système capitaliste profondément en crise .
Il y a eu beaucoup de spéculations sur les motifs de la dernière escalade militaire. Netanyahou essaie-t-il de faire monter le nationalisme pour améliorer ses chances de réélection ? Le Hamas a-t-il provoqué ses attaques à la roquette pour prouver son crédit militaire devant le défi que posent les bandes islamistes plus radicales ? Quel rôle sera appelé à jouer dans le conflit le nouveau régime en Égypte ? Comment ces événements vont-ils affecter la guerre civile en Syrie ?
Toutes ces questions, pertinentes en elles-mêmes, ne permettent pas de répondre au problème de fond qui les relie. La réalité, c’est qu’il s’agit d’une escalade guerrière de nature impérialiste, aux antipodes des intérêts et des besoins des populations israéliennes, palestiniennes et plus largement du Moyen-Orient.
Alors que les révoltes sociales des deux côtés permettent aux exploités de se battre pour leurs intérêts matériels contre les capitalistes et l’État qui les exploite, la guerre impérialiste crée une fausse unité entre les exploités et leurs exploiteurs, accentuant leur division. Lorsque les avions d’Israël bombardent Gaza, cela fait des nouvelles recrues pour le Hamas et les djihadistes pour lesquels tous les Israéliens sont l’ennemi. Lorsque les djihadistes tirent à coups de roquettes sur Ashdod ou Tel-Aviv, encore plus d’Israéliens se tournent vers la protection et les appels à la vengeance de « leur » État contre les « Arabes ». Les problèmes sociaux pressants qui existent derrière les révoltes sont écrasés sous une avalanche de haine et d’hystérie nationalistes.
Petites ou grandes, toutes les nations sont impérialistes ; petites ou grandes, toutes les fractions bourgeoises n’ont jamais aucun scrupule à utiliser la population comme chair à canon au nom des intérêts de la patrie. D’ailleurs, devant l’escalade actuelle de la violence à Gaza, quand les gouvernements « responsables » et démocratiques comme ceux des États-Unis et de la Grande-Bretagne appellent à « l’apaisement », au retour vers « le processus de paix », l’hypocrisie atteint des sommets. Car ce sont ces mêmes gouvernements qui font la guerre en Afghanistan, au Pakistan, en Irak. Les États-Unis sont aussi le principal soutien financier et militaire d’Israël. Les grandes puissances impérialistes n’ont aucune solution « pacifiques » pas plus que les États comme l’Iran qui arme le Hamas et le Hezbollah. Le réel espoir d’une paix mondiale ne se trouve pas chez « nos » dirigeants, mais dans la résistance des exploités, dans leur compréhension grandissante qu’ils ont les mêmes intérêts dans tous les pays, le même besoin de lutter et de s’unir contre un système qui ne peut rien offrir d’autre que la crise, la guerre et la destruction.
Courant Communiste International
« La menace de paralysie qui saisit Gaza commence aussi à se faire sentir dans les principales villes israéliennes »
« les deux populations sont tenues en otage par les arsenaux militaires opposés et qui dominent Israël et la Palestine »
On a rarement été aussi loin dans une analyse négationniste du colonialisme, du fascisme et du nettoyage ethnique.
N’importe quel conflit, n’importe quelle résistance se résument à « l’affrontement entre deux impérialismes ». Bravo ! Belle leçon d’idéologie à l’usage des exploités et des opprimés du monde.
L’impérialisme de Gaza opposé à l’impérialisme américain et sioniste ! Probablement qu’à Auschwitz et au ghetto de Varsovie c’étaient aussi deux impérialismes qui s’affrontaient !
« De même, l’été dernier, dans la région des territoires occupés de la Bande de Gaza, les augmentations du carburant et des prix de la nourriture ont provoqué une série de manifestations de colère, avec des blocages de route et des grèves. Les ouvriers du transport, de la santé et de l’éducation, des étudiants des universités et des écoles ainsi que des chômeurs, se sont retrouvés dans la rue face à la police de l’Autorité palestinienne en exigeant des hausses de salaires, du travail, des baisses de prix et la fin de la corruption. »
Il n’est pas venu à l’esprit des idéologues, qui ne savent RIEN de ce qui se passe dans le monde et ne connaissent que leur catéchisme immuable vieux d’un siècle, que la bande de Gaza est sous BLOCUS de l’occupant, et qu’il est particulièrement obscène de faire des comparaisons avec Tel-Aviv en ce qui concerne l’approvisionnement.
D’autre part, ce n’est sûrement pas avec l’Autorité palestinienne que les Gazaouis se trouveront confrontés. Il faut suivre un peu l’actualité et arrêter de prendre les gens pour des cons.
Tout ça revient cycliquement : chaque fois que l’Etat raciste lance une offensive particulièrement répugnante, on trouve des articles du CCI pour relativiser et rejeter la faute sur les victimes. Ils se contentent de reprendre les anciens mensonges, à peine modifiés :
« En septembre, des employés de la West Bank dans la Bande de Gaza ont mis sur pied des grèves et des manifestations pour exiger que le gouvernement du Hamas règle plusieurs mois de salaires impayés, suite au blocus des fonds internationaux par l’Etat israélien ».
« L’ONU estime que 45% de l’aide internationale envoyée dans les territoires occupés est réinjectée dans l’économie israélienne. Quand Israël bloque l’entrée des convois d’aide humanitaire dans Gaza, ce qu’il fait systématiquement, les ONG sont obligées de payer pour le stockage des marchandises en Israël, et ces sommes sont à retrancher de celles consacrée à l’aide humanitaire effectivement délivrée aux Palestiniens. Israël encaisse également des taxes sur l’aide humanitaire d’urgence et régulière. »
« Les Accords de Paris obligeant le transit des produits à destination des Palestiniens via Israël, fait qu’il est souvent moins onéreux d’acheter en Israël que dans les pays voisins comme l’Egypte, la Jordanie… et les pays de l’UE. Israël perçoit les taxes sur ces produits importés qu’il reverse à l’Autorité Palestinienne. Ce système s’est avéré être un moyen de pression voire de chantage contre l’AP qui se retrouve obligée d’obtempérer au dictat israélien sous peine de se voir couper les vivres, ce qui est arrivé à maintes reprises. »
Amira Hass
Dans le 1er commentaire où on peut lire :
« Probablement qu’à Auschwitz et au ghetto de Varsovie c’étaient aussi deux impérialismes qui s’affrontaient ! »
Halte à la comparaison des Palestiniens de Gaza aux Juifs des ghettos de la dernière guerre !
Dans le 2e com (c’est d’ailleurs le même que le 1er et le 3e) : l’auteur ne semble pas savoir que « West Bank » désigne la Cisjordanie il est donc normal que le CCI parle de l’Autorité Palestinienne.
Etonnant cette « erreur » pour un grand spécialiste des palestiniens !
Si je ne retiens pas tout le texte du CCI, la conclusion est néanmoins intéressante et à méditer par les va-t-en guerre
« Le réel espoir d’une paix mondiale ne se trouve pas chez « nos » dirigeants, mais dans la résistance des exploités, dans leur compréhension grandissante qu’ils ont les mêmes intérêts dans tous les pays, le même besoin de lutter et de s’unir contre un système qui ne peut rien offrir d’autre que la crise, la guerre et la destruction. »
Jusqu’à preuve du contraire les négationnistes sont ceux qui nient les crimes contre l’humanité ou les relativisent en mettant sur le même plan les bourreaux et les victimes. Ça ne concerne pas que la Shoah et ça s’applique donc bien plus aux propos du CCI qu’aux commentaires qui y répondent.
On aimerait bien que le CCI nous dise où se trouvait l’impérialisme à Auschwitz et au ghetto de Varsovie. Et s’il s’agit d’exceptions on aimerait qu’il dise quelles exceptions au « conflit entre deux impérialismes » il retient dans les cas de crimes contre l’humanité, et où il place Gaza.
Mais j’ai surtout apprécié la remarque de 22:46, qui comme à son habitude a tout compris :-))))
« l’auteur ne semble pas savoir que « West Bank » désigne la Cisjordanie il est donc normal que le CCI parle de l’Autorité Palestinienne. »
En fait, le CCI ne « semble pas savoir » grand chose : ce qu’est la « West Bank », qu’il n’y a pas de banque « West Bank » à Gaza et donc pas de grève des employés, et que l’Autorité Palestinienne n’existe pas à Gaza. Ne parlons même pas des manifestants qui réclameraient au Hamas ou à l’Autorité Palestinienne des salaires qui ont été VOLÉS par l’occupant sioniste. Il y a même un commentaire où ils parlent du président MOHAMMED Abbas !
C’est dire que le CCI ne sait RIEN sur ce qui se passe en Palestine, et qu’il invente donc n’importe quoi pour coller à ses théories qui datent d’un siècle.
Si on veut savoir ce qui se passe réellement en Palestine, c’est pas aux politiciens professionnels qu’il faut le demander, mais à la société civile et aux organismes de défense des Palestiniens comme le PCHR. Pour ceux qui ont le cœur bien accroché, c’est édifiant :
Rapport sur les violations israéliennes des droits humains PCHR du 29 novembre au 5 décembre 2012
http://www.info-palestine.net/spip.php?article12965
« WEST BANK » n’est pas une banque mais le nom de la Cisjordanie en anglais. Vous n’avez qu’à vérifier dans n’importe quel texte en anglais parlant de la Palestine.
Ce commentaire ne respectait pas la charte.
Le véritable problème n’est pas cette très banale erreur de traduction, mais le fait que ce fameux article du CCI – que l’on peut trouver ici dans une version corrigée : http://fr.internationalism.org/ri375/israpal.html –
parle des grèves de la Bande de Gaza en septembre 2006 : la dénonciation qu’en a toujours faite le commentateur précédent le place clairement dans le camp de l’Union sacrée, ce que son nationalisme ne dément évidemment pas. Mais le fait est que le Hamas et l’OLP, comme n’importe quels bourgeois, préfèrent acheter des armes plutôt que de payer leurs exploités. C’est une réalité que notre Troll cherche à mettre sur le compte de l’État d’Israël, qui ô surprise fait EXACTEMENT PAREIL de son côté !
Maintenant, dès que ce pourfendeur des grèves et de la lutte de classe consent à expliquer ce qu’il imagine comme perspective à la situation en Palestine, il nous ressort l’image pieuse de la bourgeoisie internationale : la « solution à un État », dont on ne peut dire que deux choses : c’est une vision BOURGEOISE de construction d’un État national, qui sera aussi répressif, exploiteur et assassin que tous les autres, et c’est aussi et surtout une vision FANTASMAGORIQUE de la situation, les premières intéressées (les bourgeoisies israélienne et palestinienne) y étant TOTALEMENT OPPOSÉES.
Par conséquent, le but du Troll qui ne signe jamais ses commentaires et copiés-collés, c’est d’imposer la vision bourgeoise du conflit proche-oriental, celle d’un conflit nationaliste et barbare de toute façon sans issue.
C’est pourquoi il réserve sa hargne et sa haine au CCI, bien plus qu’à la bourgeoisie israélienne d’ailleurs, parce que justement les communistes authentiques sont internationalistes et militent pour l’unité des exploités contre tous les exploiteurs. C’est de toute façon la SEULE SOLUTION pour sortir de la barbarie guerrière.
Par ailleurs, j’aimerais souligner que l’ensemble des positions du Troll toulousain sont en fait celles de la bourgeoisie française, qui soutient depuis fort longtemps le nationalisme palestinien, sans le dire trop fort, mais ça se voit quand même, notamment parce que la France est parmi les premiers contributeurs du budget de l’Autorité palestinienne, et l’un des principaux soutiens de l’admission de la Palestine en tant qu’« État observateur » à l’ONU…
C’est la logique de notre courageux troll anonyme, qui ne signe ses commentaires que d’un pseudo fantaisiste alors qu’il passe son temps à essayer de fliquer ses contradicteurs.
Qui n’a pas peur de reprendre les arguments de l’extrême droite sioniste et de ses soutiens dans nos démocraties bien-pensantes : « préfèrent acheter des armes plutôt que de payer leurs exploités ». Ce n’est pas que sur les armes qu’il y a un embargo de l’occupant, mais sur TOUS les produits, y compris de première nécessité, ce qui permet aux sionistes et à leurs admirateurs du CCI de manipuler la population civile pour assurer leur domination : diviser pour régner.
Il faut préciser que même l’extrême droite sioniste n’ose pas employer l’argument de la « lutte de classes ». Ça serait trop gros, elle laisse ça à de prétendus « révolutionnaires » qui eux ont prouvé depuis longtemps qu’ils n’avaient pas peur du ridicule et de la crapulerie, comme d’accuser le Hamas ou l’AP de ne pas verser les salaires alors que ces salaires ont été retenus (c’est-à-dire VOLÉS) par l’occupant.
SEUL le CCI est capable d’une telle virtuosité dans l’art de la novlangue, mais c’est vraiment prendre les indynautes pour des sujets de Big Brother.
Pas si banales que ça, et surtout répétitives, qui permettent de NIER à toute force le colonialisme, l’apartheid et le nettoyage ethnique appliqués à tout un peuple.
Jamais le CCI n’aura aussi bien prouvé son soutien à un Etat raciste et de plus en plus ouvertement fasciste. Son emploi immodéré de la novlangue le fera sans nul doute passer à la postérité : « l’image pieuse de la bourgeoisie internationale : la « solution à un État » » !!! La solution à un Etat est bien évidemment la PIRE solution non seulement pour la bourgeoisie internationale, mais pour l’extrême droite sioniste et le CCI, si on entend par là un Etat où aucune communauté coloniale et raciale n’aurait de droits différents des autres.
Sinon, la solution du CCI est bel et bien un seul Etat, c’est-à-dire la situation actuelle : un seul Etat raciste avec l’enfermement de la population indigène privée de tout droit humain. C’est ça la « solution » et la vision d’avenir du CCI.
Toutes les idéologies nationalistes, d’ « indépendance nationale », de « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », quel que soit leur prétexte, ethnique, historique, religieux, etc., sont un véritable poison pour les ouvriers. En visant à leur faire prendre parti pour une fraction ou une autre de la bourgeoisie, elles les mènent à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions et les guerres de leurs exploiteurs.
La classe ouvrière est la seule classe capable de mener à bien la révolution communiste. La lutte révolutionnaire conduit nécessairement la classe ouvrière à une confrontation avec l’Etat capitaliste. Pour détruire le capitalisme, la classe ouvrière devra renverser tous les Etats et établir la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale : le pouvoir international des conseils ouvriers, regroupant l’ensemble du prolétariat.
« la bourgeoisie française, qui soutient depuis fort longtemps le nationalisme palestinien »
C’est à peu près du niveau de la West Bank de Gaza :-)))) ! ! !
Tout le monde sait que les dirigeants français de gauche comme de droite sont à la botte d’Israël et du lobby sioniste et que le CRIF dicte la politique de la France. Tout le monde ? Non, sauf le CCI, qui continue imperturbablement à répandre les mensonges intéressés de l’extrême droite sur la politique « propalestinienne » de la France.
Arrivés à ce stade, les idéologues de la soumission à l’occupation devraient songer à s’agrandir : il y a des gens qui défendent les mêmes idées qu’eux avec beaucoup plus de talent, ils devraient prendre la tête du CCI, comme le facho Goldnadel.
Palestine: Alain Gresh contre le bouffon Goldnadel
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/41906
Le commentateur précédent, qui ne comprend strictement RIEN à ce que sont les rapports impérialistes, puisqu’il les nie complètement en ce qui concerne la Palestine et Israël, n’est évidemment pas en mesure de comprendre que son histoire de « lobby sioniste » est plus que douteuse, et que l’alignement impérialiste d’un pays dépend de ses intérêts propres bien compris et non d’un lobby, quel qu’il soit. Ce n’est pas parce que l’extrême-Droite dit quelque chose que c’est nécessairement faux !
La France soutient depuis longtemps la Palestine, plus exactement depuis qu’Israël a rompu les relations historiques entretenues avec elle suite au conflit de 1967. Où Arafat a-t-il choisi de se faire soigner ? À Paris. Qui est le principal soutien en Europe à l’adhésion de la Palestine en tant que « membre observateur » à l’ONU ? La France. Quel chef d’État étranger pouvait se promener sans escorte dans Jerusalem-Est, et a même son avenue en Cisjordanie ? Jacques Chirac. Qui a soutenu et organisé en partie le départ des Palestiniens du Liban en 1982 ? La France. Quel pays est depuis longtemps l’un des plus gros contributeur au budget d’aide de l’UE à la Palestine ? Toujours la France.
Et il y a d’autres éléments que l’on pourrait citer. Le commentateur précédent n’a de toute façon RIEN pour démentir le fait qu’effectivement, la France soutient diplomatiquement et financièrement la Palestine, sans avoir les moyens que cela se voit trop, c’est vrai. Dire que la France soutient Israël est du dernier stupide, et surtout c’est dénué de toute réalité. Le commentateur précédent de toute façon n’a pas apporté l’ombre d’une preuve à ce qu’il avance, il n’est lui-même qu’un défenseur particulièrement enragé des intérêts impérialistes français.
Ce qui ne le dérangera pas, évidemment.
« Ce n’est pas parce que l’extrême-Droite dit quelque chose que c’est nécessairement faux »
« Dire que la France soutient Israël est du dernier stupide »
« La France soutient depuis longtemps la Palestine »
A ce niveau de connerie, on comprend mieux l’intérêt du CCI à maintenir le statut colonial de la Palestine et à soutenir la suppression de tout droit humain à la population indigène. C’est ce qui explique le mépris général qu’inspirent les avocats du nettoyage ethnique de tout un peuple.
Ce que soutiennent les sbire du CCI au nom de la lutte de classes :
ISRAËL SACCAGE LES BUREAUX DE PLUSIEURS ONG PALESTINIENNES
A deux heures du matin, des soldats israéliens ont fait des descentes dans trois ONG palestiniennes à Ramallah. Ils ont saccagé les bureaux du comité du travail agricole (AWC), de l’association Addameer de défense des prisonniers, et de l’Union des comités de femmes palestiniennes, dans le camp de réfugiés de Qaddura.
Quatre PC portables, un disque dur et une caméra video ont été saisis dans le bureau de Addameer, tandis que les locaux étaient saccagés et tous les documents dispersés.
C’est la première fois depuis 2002 au plus fort de la seconde Intifada que ce groupe de défense des prisonniers est attaqué par l’armée.
Les forces israéliennes ont également confisqué ordinateurs et fichiers dans le local du comité des femmes avant de saccager le local.
Durant l’attaque, il y a eu des affrontements entre les jeunes du local et les soldats israéliens qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes.
Les forces militaires ont aussi saccagé le bureau du réseau des ONG palestiniennes.
Cela est lié à la décision de l’ONU, déclare Allam Jarrar, responsable du réseau des ONG palestiniennes. C’est le message des Israéliens aux Palestiniens, pour dire que quand les Palestiniens prennent une décision ou créent des organisations pour défendre leur liberté, l’occupation répondra par l’agression pour tenter de les en empêcher.
Mustapha Barghouti a dénoncé ces attaques des organisations civiles palestiniennes au service du public, comme une « piraterie inacceptable de la part des forces d’occupation ».
Déja en Février dernier, deux réseaux de télévision palestinienne avaient été saccagés par l’armée d’occupation à Ramallah et 4 employés détenus plusieurs jours.
Sources :
http://www.addameer.org/etemplate.php?id=549
et http://maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=546800
(Traduit par Danièle T. pour CAPJPO-EuroPalestine)
De nouvelles colonies pour empêcher tout Etat palestinien
Colonies: Israël s’apprête à lancer la construction de milliers de logements
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/42073
Les autorités israéliennes sont sur le point d’approuver de nouveaux projets de construction massifs dans des colonies à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée, malgré les critiques internationales, a indiqué mardi l’ONG israélienne La Paix Maintenant.
Les Etats-Unis ont fermement dénoncé ces projets, estimant qu’ils allaient « à l’encontre de la cause de la paix » et qu’il s’agissait de « gestes de provocation ».
De leur côté, les quatre membres européens du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les deux permanents France et Grande-Bretagne, préparent une déclaration commune pour condamner les projets de construction dans les colonies israéliennes.
Mercredi, les autorités municipales de Jérusalem doivent donner leur approbation finale à un projet de construction de 2.610 logements à Givat Hamatos, un quartier de colonisation juif à Jérusalem-Est, pour lequel des appels d’offres devraient être publiés dans les prochains mois, a déclaré à l’AFP Hagit Ofran, porte-parole de l’association anti-colonisation.
« Demain la commission de planification (municipale) va donner son accord au vaste projet de +Givat Hamatos A+ », a-t-elle expliqué, en estimant que ce plan « est susceptible à lui seul de faire capoter la possibilité d’une solution à deux Etats (palestinien et israélien) ».
Givat Hamatos est situé près de la ville palestinienne de Bethléem (Cisjordanie). Les opposants au projet assurent que de nouvelles constructions dans ce secteur couperait délibérément Bethléem de Jérusalem. ”…]
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121218.AFP8250/c….html
Le CCI serait favorable à la colonisation israélienne ?
Pour démentir ce mensonge patent, on peut simplement conseiller la lecture du CCI lui-même :
http://fr.internationalism.org/book/export/html/3644
Quant au « niveau de connerie », je crains que le commentateur précédent ne se rende pas bien compte de la bêtise de sa réponse : il n’a pas l’ombre d’un argument pour démentir qu’il soutient en fait la même chose que l’impérialisme français.
Ce que soutient « l’impérialisme français », c’est le statu quo en Palestine occupée. C’est donc l’inverse de la résistance palestinienne. Par contre, c’est exactement la position du CCI : ni deux Etats, ni un Etat commun, mais un Etat juif colonial où seuls les juifs peuvent prétendre à un minimum de droits humains et où la population indigène vit enfermée dans des ghettos et des camps de concentration.
Le titre de gloire du CCI, soi-disant du côté des opprimés et des exploités, c’est de se trouver aux côtés des 9 Etats qui ont voté contre la reconnaissance de la Palestine par l’ONU et pour le maintien de l’apartheid et de l’occupation.
Pour ceux qui font semblant d’ignorer ce qu’est l’apartheid, quelques piqures de rappel :
« Le gouvernement israélien dit clairement qu’il ne rendra pas le moindre territoire, qu’il n’y aura pas d’Etat palestinien et qu’il n’annexera pas formellement la Cisjordanie, ce qui l’obligerait à terme à donner une forme de citoyenneté à ses habitants. Bref, Nétanyahou lui-même reconnaît que de fait il pratique l’apartheid. Le Tribunal Russell dans sa session du Cap (Afrique du Sud) ne s’y est pas trompé. Il a jugé l’Etat d’Israël coupable des crimes d’apartheid et de sociocide, ce qui donne une base juridique à la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) lancée dès 2005 par 172 associations palestiniennes. Entre Méditerranée et Jourdain, près de 50% de la population est palestinienne. Mais l’occupant a fragmenté la Palestine en de nombreuses entités subissant des formes variées de discrimination et d’oppression :
Il y a la Cisjordanie, elle-même divisée en trois zones étanches transformées en bantoustans où les colonies encerclent les grandes villes palestiniennes.
Il y a Gaza soumis à un blocus criminel et devenu un véritable laboratoire à ciel ouvert où l’occupant se permet impunément des agressions meurtrières (1400 mort-e-s en décembre 2008, 175 mort-e-s en novembre dernier). Il y a Jérusalem-Est soumis à une judaïsation accélérée et à des destructions incessantes de maisons.
Il y a les Palestiniens d’Israël (20% de la population) qui connaissent dans « l’Etat juif » pauvreté, chômage et discriminations au travail et à la possession de la terre. Parmi eux, les Bédouins du Néguev sont expulsés et leurs villages sont détruits.
Et enfin bien sûr il y a les réfugiés. 4,5 millions de Palestiniens ont la carte de l’UNRWA (l’office des Nations Unis) et vivent dans 59 camps de Palestine, Jordanie, Syrie ou Liban. Plusieurs millions de Palestinien-ne-s sont dispersé-e-s dans le monde.
Le sionisme a toujours fonctionné par le fait accompli en faisant « légaliser » plus tard ses coups de force. Avec l’échec de l’entrée de la Palestine à l’ONU en 2011 et la relance de la colonisation, Nétanyahou se croyait à l’abri. […]
Pas de paix juste sans sanction et sans fin de l’impunité
Le Forum social mondial pour la Palestine s’est déroulé à Porto Alegre (Brésil) du 29 novembre au 1er décembre. La résolution finale pointe les revendications essentielles : fin de l’occupation et de la colonisation, égalité des droits, droit au retour des réfugiés. Le vote de l’ONU est signalé mais il n’a rien de central. Un hommage appuyé est envoyé aux anticolonialistes israéliens et aux Juifs antisionistes. L’accent est mis sur le BDS. Le sionisme ne reculera que s’il y est forcé. Tant que l’impunité d’Israël perdurera, tant que les dirigeants de ce pays n’auront pas à répondre de leurs actes, tant que ce pays ne subira pas le type de pression que l’Afrique du Sud blanche a subi, il ne se passera rien. Imaginer un compromis acceptable piloté par l’ONU avec la direction sioniste est une très dangereuse illusion. »
Pierre Stambul (12 décembre)
http://www.ujfp.org/spip.php?article2513
« Par contre, c’est exactement la position du CCI : ni deux Etats, ni un Etat commun, mais un Etat juif colonial où seuls les juifs peuvent prétendre à un minimum de droits humains et où la population indigène vit enfermée dans des ghettos et des camps de concentration »
Notre calomniateur nationaliste et charlatan de la politique n’a toujours pas compris que la position du CCI est la suivante : plus aucun Etat mais le communisme mondial !
Le CCI est théoriquement contre tous les Etats, mais dans la pratique plus spécialement contre tout Etat palestinien, et même contre tout Etat où les Palestiniens pourraient vivre à égalité avec leurs occupants. Le CCI est donc bien pour le statu quo actuel en attendant la révolution mondiale : un Etat raciste et fasciste où les seigneurs et maîtres dominent un peuple de sous-humains privés de tous les droits, sauf celui de lire les âneries du CCI pour apprendre la patience et la soumission.
Le CCI, qui ne cesse de nous prévenir contre l’horreur que représenterait un Etat palestinien ou un Etat binational, on ne l’a jamais entendu demander la disparition d’Israël, alors qu’on peut constater dans le présent, et non dans un futur hypothétique, que cet Etat représente le colonialisme, l’apartheid et le nettoyage ethnique des populations indigènes.
Non seulement le CCI n’a rien de révolutionnaire, mais il se place au niveau des Etats les plus réactionnaires de la planète, dont il fait le sale boulot dans les milieux alter.
Petite leçon sur l’apartheid et le sionisme pour ceux qui font semblant de ne pas savoir :
Sionisme : Un siècle de falsifications
Le sionisme est une forme de messianisme dévoyé qui a voulu créer un « homme nouveau » en éradiquant son passé. Pas étonnant donc qu’en matière d’invention pure et simple de mythes nationaux, Israël batte tous les records. Archéologues et « nouveaux historiens » israéliens l’ont bien mis en lumière ces dernières années.
Le sionisme est un nationalisme particulier : il a inventé une histoire, une langue et une identité. Comme tous les nationalismes, il pratique la négation de l’autre. C’est un colonialisme sans métropole qui ne vise pas à asservir le peuple colonisé mais à l’expulser. C’est une idéologie qui instrumentalise l’antisémitisme et le génocide nazi : les sionistes cultivent le complexe de Massada [1]. Ils et elles ont « peur de ne plus avoir peur » et la peur permet toutes les exactions. L’idéologie sioniste a créé un État sur des bases contraires à l’égale citoyenneté de toutes et tous et en a fait un pion avancé de l’Occident au Proche-Orient.
Une histoire merveilleuse mais inventée
Les fondateurs du sionisme pour la plupart n’étaient pas croyants, mais ils sont allés chercher dans la Bible les justifications d’un projet colonial. L’archéologie a établi avec certitude que les Hébreux sont un peuple autochtone. Ils ne sont pas venus de Mésopotamie et n’ont jamais été en esclavage en Égypte. Les trompettes n’ont jamais sonné à Jéricho. La conquête sanglante de Canaan par Josué qui sert aujourd’hui de justification aux colons religieux de Cisjordanie est une fiction. Le grand royaume unifié de David et Salomon que les sionistes ont voulu reconstruire n’a pas existé. À l’époque présumée de Salomon et de son temple, Jérusalem n’était qu’un village.
Certes, tout n’est pas faux dans le discours biblique. La Palestine antique a toujours été peuplée par plusieurs peuples (Hébreux, Cananéens, Moabites, Iduméens, Philistins…) avec des religions différentes [2], mais cette réalité contredit le récit sioniste.
Pour les sionistes, le peuple juif a été expulsé de sa terre en 70 après J.-C. par l’empereur Titus et s’est dispersé dans le monde. Or la religion juive était déjà présente dans différentes régions, de Babylone à Alexandrie ou Rome. C’est la religion qui s’est dispersée, pas le peuple. La religion juive a été prosélyte pendant des siècles et c’est la victoire du christianisme qui l’a obligée à cesser de l’être. Les conversions au judaïsme se sont poursuivies en Afrique du Nord (les Berbères) ou entre Caspienne et mer Noire (les Khazars) très tard. Bref, les Juifs d’aujourd’hui sont majoritairement des descendants de convertis. Il n’y a eu ni exil, ni retour [3]. Et les descendants des Hébreux de l’Antiquité sont essentiellement… les Palestiniens.
Une fausse réponse à l’antisémitisme
Le centre des histoires juives, c’est la diaspora. Les langues, les traditions, les rites et les cultures des différentes communautés juives viennent de Pologne, du Maghreb, d’Espagne, d’Allemagne, de Salonique ou du Yémen. Dans le monde chrétien, les Juifs ont vécu massacres, expulsions, discriminations, enfermement. Avec le début de l’émancipation des Juifs en Europe à la fin du XVIIIe siècle, l’antijudaïsme chrétien s’est transformé en antisémitisme racial, les Juifs personnifiant pour tous les nationalistes l’obstacle à leurs rêves fous de nations ethniquement pures. Les références des Juifs à la Palestine sont purement symboliques. D’ailleurs, quand l’Empire ottoman a ouvert ses portes aux Juifs espagnols, très peu sont allés en Palestine.
À la fin du XIXe siècle, la moitié des Juifs vivent dans un seul pays : l’Empire russe. Prolétarisés, beaucoup ont abandonné la religion et adhéré à diverses idéologies socialistes dont celle du Bund [4]. C’est dans ce contexte que naît le sionisme.
Une théorie de la séparation et un effaceur d’identité
Parodiant les nationalismes européens qui vont mener à la boucherie de 1914 ou au nazisme, les sionistes considèrent que l’antisémitisme est inéluctable et renoncent a priori à tout combat pour l’émancipation ou l’égalité des droits. Le sionisme postule l’impossibilité du mélange, clame que les Juives et les Juifs ne peuvent vivre qu’entre eux, que la diaspora n’est qu’une parenthèse. Il ne combatte pas l’antisémitisme, il l’utilise pour convaincre les Juifs de partir. Lord Balfour qui a voulu en Palestine un « foyer national juif » était un antisémite. Son but était à la fois d’implanter un morceau d’Occident au Proche-Orient et de se débarrasser de ses Juifs.
Le sionisme repose sur toute une série de mensonges fondateurs : « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » ; « En 1948, les Arabes sont partis d’eux-mêmes » ; « du désert, nous avons fait un jardin »…
Pour créer l’Israélien nouveau, il a fallu tuer la figure du Juif cosmopolite, universaliste, engagée dans la société et dans les luttes et le remplacer par un nationaliste militariste, chauvin et imbu de sa supériorité. Il a fallu effacer les langues, les traditions et les cultures juives. Il a fallu inventer une solution territorialiste, reposant sur un processus de conquête coloniale, de négation, de marginalisation et d’expulsion de l’indigène. Le courant dit révisionniste du sionisme qui naît vers 1930 avec Jabotinsky [5] a imposé ses idées aujourd’hui : le « transfert » de tous les Palestiniens au-delà du Jourdain.
En fait, le sionisme a gommé les différences idéologiques. Toutes les institutions qu’il a créées, y compris le syndicat Histadrouth n’ont eu qu’un seul but : créer et renforcer un État pour les Juifs excluant les autochtones.
Retour au crime fondateur
L’ouverture des archives a établi avec certitude ce que les Palestiniennes et les Palestiniens ont toujours dit : l’expulsion de 800 000 personnes en 1948 était délibérée et il n’y aura pas de solution à cette guerre sans réparation de ce crime fondateur. La confiscation des terres, les villages rasés dont les traces ont été effacées et le refus du retour des expulsés étaient prémédités. Le remplacement des Palestiniens par les Juifs venus du monde arabo-musulman a été organisé. Le sionisme a construit un État ethnique où les non-Juifs sont des sous-citoyens. Il a fait de cet État une tête de pont de l’Occident. La conquête de 1967 n’est pas accidentelle, c’est la gauche sioniste qui a décidé la colonisation et qui a aidé à la création du courant national-religieux pour la réaliser. La colonisation est devenue le centre de la politique israélienne et 500 000 Israéliennes et Israéliens habitent aujourd’hui les territoires conquis en 1967.
Le sionisme ne s’est pas achevé avec la création d’Israël. Ce qui est à l’œuvre aujourd’hui, c’est « l’achèvement de la guerre de 1948 », la tentative de faire en sorte que les Palestiniens, comme les Aborigènes d’Australie, ne puissent plus jamais revendiquer leurs droits.
Ce qui rend le crime possible, c’est un travail idéologique en profondeur, la destruction des identités juives, le complexe de Massada qui persuade les Israéliens que les Palestiniens poursuivent l’œuvre des nazis et que les seules victimes, ce sont les Juifs. C’est une exploitation organisée de la mémoire du génocide alors que la résistance juive au nazisme n’était en général pas sioniste. C’est la certitude entretenue qu’« il n’y a pas de partenaire pour la paix » et que tout compromis signifie « les Juifs à la mer ».
Le sionisme est à la fois criminel pour les Palestiniens et suicidaire pour les Israéliens. Sans rupture avec le sionisme ou passage à un postsionisme, il n’y aura pas de paix.
Pierre Stambul
Pierre Stambul est militant de l’Union juive française pour la paix et Ami d’AL.
[1] À Massada, les zélotes révoltés contre Rome en 74 après J.-C. ont préféré le suicide à la reddition.
[2] Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, les nouvelles révélations de l’archéologie, Bayard, 2002.
[3] Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008.
[4] Parti socialiste révolutionnaire juif en Europe orientale, très hostile au sionisme.
[5] Vladimir Jabotinsky (1880-1940), leader sioniste inspiré par le fascisme mussolinien.
http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article3434
Pour démentir le torrent de mensonges débités sans l’ombre d’une preuve ni d’une démonstration par le commentaire précédent, on peut simplement recommander la lecture du CCI lui-même :
http://fr.internationalism.org/book/export/html/3644
Comme dans tous ses écrits, le CCI vient de confirmer qu’il met sur le même plan une entreprise délibérée de nettoyage ethnique et la résistance à cet ethnocide. Ce qui ne surprendra plus personne.
Voici le statu quo que le CCI veut maintenir pour justifier son idéologie de la symétrie camouflée en lutte de classes.
HUMAN RIGHTS WATCH DÉNONCE LES ATTAQUES DE CIVILS PAR ISRAËL
L’armée israélienne a « violé les lois de la guerre » en visant des journalistes et des médias lors de sa dernière opération à Gaza en novembre, affirme dans un rapport publié aujourd’hui l’organisation Human Rights Watch (HRW).
« Les responsables israéliens ont dangereusement et illégalement estompé la distinction entre les civils qui appellent à ou soutiennent des attaques militaires et ceux qui y participent directement. Cette justification d’attaques contre des civils ouvre la porte à des crimes de guerre », affirme la directrice de HRW pour le Moyen-Orient, Sarah Leah Whitson, citée dans le texte.
L’ONG cite des déclarations de porte-parole civil et militaire israéliens estimant que les membres de médias liés au Hamas et à d’autres groupes engagés dans les hostilités, dont deux cameramen de la télévision du Hamas, Al-Aqsa, tués le 20 novembre par une frappe israélienne, ne devraient pas bénéficier de la protection reconnue aux « journalistes légitimes ».
« Quatre attaques israéliennes contre des journalistes et des installations de médias à Gaza durant les hostilités de novembre 2012 ont violé les lois de la guerre en visant des civils et des installations civiles qui n’apportaient pas de contribution apparente aux opérations militaires palestiniennes », conclut le rapport.
« Ces attaques ont tué deux cameramen palestiniens, blessé au moins 10 employés de médias, gravement endommagé quatre immeubles de médias ainsi que les bureaux de quatre entreprises privées », indique HRW, rappelant qu’une d’entre elles, sur l’immeuble abritant le bureau de l’AFP le 21 novembre, a en outre « tué un enfant de deux ans » habitant à proximité.
L’armée israélienne a contesté ces conclusions dans un communiqué, affirmant « agir conformément aux lois du conflit armé malgré les violations délibérées de celles-ci par les organisations terroristes dans la bande de Gaza », sans répondre directement aux critiques du rapport.
Après enquête, HRW précise « n’avoir pas trouvé d’indice que ces cibles étaient des objectifs militaires valides », comme l’avait assuré l’armée israélienne.
Source AFP et Figaro
http://www.europalestine.com/spip.php?article7916
« Ce que soutient « l’impérialisme français », c’est le statu quo en Palestine occupée. »
D’où sort cette affirmation, on ne sait pas ! Pas plus que la nécessité intéressante de mettre des guillemets autour de l’impérialisme français. Il est du reste assez facile de démontrer le contraire : pourquoi la France a-t-elle été le premier pays européen à soutenir la récente démarche palestinienne à l’ONU ? Pourquoi finance-t-elle le fonds européen pour la Palestine ? Qu’est-ce que la France peut bien espérer à soutenir l’impérialisme israélien qui cherche depuis longtemps à l’évincer de ses zones traditionnelles d’influence dans la région, au Liban et en Syrie ? D’autre part, avant que le temps ne se gâte pour Al-Assad, la France entretenait d’excellentes relations avec le dictateur de Damas, principal soutien de la Palestine dans la région (souvenons-nous de la visite de ce cher Assad un 14 juillet avec Sarko sur les Champs-Elysées…). Et elle cherche toujours à prendre pied dans la région : les liens de Chirac avec la famille Hariri et de la bourgeoisie française avec certains secteurs des bourgeoisies libanaise et syrienne n’en sont que la manifestation la plus visible. Du reste, quand on voit l’attitude foncièrement hostile d’Israël vis-à-vis de la France, on a du mal à comprendre en quoi « ce que soutient l’impérialisme français, c’est le statu quo en Palestine ». Même si le petit-bourgeois belliciste et stalinien qui l’écrit trouve que ce soutien est trop timide à son goût !
Il n’y a pas l’ombre d’un bénéfice pour la France à soutenir le statu quo en Palestine : elle en est un très vieil allié, d’ailleurs reconnu comme tel par les intéressés, et il n’y a aucune possibilité qu’elle puisse obtenir quoi que ce soit d’Israël alors qu’elle peut obtenir des avantages de la Palestine et de ses alliés. En tout cas, le soutien à la Palestine est et reste un soutien aux intérêts de l’impérialisme français, quoi qu’en pense le « commentateur » précédent…
Avec des analyses aussi pertinentes que celles du CCI on ne s’étonne plus de leur niveau politique. La France de Sarko et Hollande est le pays qui lèche le plus le cul de l’Etat raciste, tout le monde peut le constater sans la moindre ambiguïté. Tout le monde ? Non, sauf le CCI, qui soutient à bout de bras la propagande intéressées de l’extrême droite sioniste et du CRIF.
Qui pourrait s’en étonner tant les positions sont convergentes dans tous les domaines ? La France a voté pour l’admission de la Palestine, tout comme 138 Etats. Tu parles d’un exploit ! Mais c’est quand même insupportable pour le CCI, qui rejoint les 9 Etats qui ont voté contre dans sa haine de tout ce qui peut porter préjudice à l’Empire !
Mais le CCI n’est pas seul : les médias les plus réactionnaires sont à ses côtés pour dénoncer la coupable complicité française avec le terrorisme.
« Les explosions des arsenaux d’armes à Gaza sous les frappes de Tsahal ont enfin réveillé le ministre français des Affaires étrangères. Ce dernier doit sans doute avoir le sommeil très lourd pour ne pas avoir entendu le fracas des milliers de roquettes et missiles qui se sont abattus depuis des années parmi les populations civiles israéliennes, ni les cris des femmes et des enfants juifs terrorisés.
Jusqu’à ce jour, on ne pouvait pas dire qu’il est très présent sur la scène politique française, ce cher Laurent Fabius. Il semblait plus étranger aux affaires qu’aux Affaires étrangères. Mais là, soudain, c’en était trop pour le ministre.
Israël fait enfin usage de son droit à la légitime défense – droit que défendrait avec véhémence l’intéressé si c’était la France qui était visée – et voilà que le chef de la diplomatie française demande à intervenir sur les ondes de RTL et se fend de propos honteux quoique fidèles à la ligne du Quai d’Orsay.
Contrairement à son homologue britannique William Hague, qui a pris une position morale, Fabius n’a osé attribuer la responsabilité de ce regain de violence au Hamas, sans doute de peur de recevoir un coup de fil irrité de l’Emir du Qatar, probable futur propriétaire de l’Hexagone.
Non, Fabius a eu le culot de dire « que ce qui s’est passé hier (l’élimination de Jabari) était très grave ». « La France appelle à la retenue », affirmait ensuite sans sourciller le ministre qui n’a jamais jugé utile de faire une telle déclaration auparavant, tant que ce furent les juifs seuls qui étaient canardés, exprimant ainsi l’amoralité qui caractérise les positions européennes en renvoyant dos à dos agresseurs et victimes. Et puis vint la phrase assassine : « Israël a bien-sûr le droit de se défendre MAIS on n’arrive à rien en pratiquant un regain de violence ». »
Bouffonneries CCImiesques
Avec des analyses aussi pertinentes que celles du CCI on ne s’étonne plus de leur niveau politique. La France de Sarko et Hollande est le pays qui lèche le plus le cul de l’Etat raciste, tout le monde peut le constater sans la moindre ambiguïté. Tout le monde ? Non, sauf le CCI, qui soutient à bout de bras la propagande intéressées de l’extrême droite sioniste et du CRIF.
Qui pourrait s’en étonner tant les positions sont convergentes dans tous les domaines ? La France a voté pour l’admission de la Palestine, tout comme 138 Etats. Tu parles d’un exploit ! Mais c’est quand même insupportable pour le CCI, qui rejoint les 9 Etats qui ont voté contre dans sa haine de tout ce qui peut porter préjudice à l’Empire !
Mais le CCI n’est pas seul : les médias les plus réactionnaires sont à ses côtés pour dénoncer la coupable complicité française avec le terrorisme.
« Les explosions des arsenaux d’armes à Gaza sous les frappes de Tsahal ont enfin réveillé le ministre français des Affaires étrangères. Ce dernier doit sans doute avoir le sommeil très lourd pour ne pas avoir entendu le fracas des milliers de roquettes et missiles qui se sont abattus depuis des années parmi les populations civiles israéliennes, ni les cris des femmes et des enfants juifs terrorisés.
Jusqu’à ce jour, on ne pouvait pas dire qu’il est très présent sur la scène politique française, ce cher Laurent Fabius. Il semblait plus étranger aux affaires qu’aux Affaires étrangères. Mais là, soudain, c’en était trop pour le ministre.
Israël fait enfin usage de son droit à la légitime défense – droit que défendrait avec véhémence l’intéressé si c’était la France qui était visée – et voilà que le chef de la diplomatie française demande à intervenir sur les ondes de RTL et se fend de propos honteux quoique fidèles à la ligne du Quai d’Orsay.
Contrairement à son homologue britannique William Hague, qui a pris une position morale, Fabius n’a osé attribuer la responsabilité de ce regain de violence au Hamas, sans doute de peur de recevoir un coup de fil irrité de l’Emir du Qatar, probable futur propriétaire de l’Hexagone.
Non, Fabius a eu le culot de dire « que ce qui s’est passé hier (l’élimination de Jabari) était très grave ». « La France appelle à la retenue », affirmait ensuite sans sourciller le ministre qui n’a jamais jugé utile de faire une telle déclaration auparavant, tant que ce furent les juifs seuls qui étaient canardés, exprimant ainsi l’amoralité qui caractérise les positions européennes en renvoyant dos à dos agresseurs et victimes. Et puis vint la phrase assassine : « Israël a bien-sûr le droit de se défendre MAIS on n’arrive à rien en pratiquant un regain de violence ». »
On croirait lire un article du CCI. Mais non, ces brillants extraits proviennent de JSSNews, un torchon de propagande sioniste parmi les plus extrêmes. Vous devriez vous associer, vous auriez un succès fou dans les médias du pouvoir !
UN BUREAU PAS TRES CASHER
par le Bureau National de l’UJFP
Le « Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme » (BNVCA) n’a rien à voir avec son titre. C’est en fait une officine dont l’unique animateur connu Sammy Ghozlan est un militant politique dont les orientations sont totalement opposées à toute forme d’antiracisme. Il n’y a qu’à aller voir son site pour s’en convaincre.
Le BNVCA est un lobby de soutien inconditionnel aux gouvernements israéliens quels qu’ils soient. Il assimile systématiquement toute critique de l’Etat d’Israël à de l’antisémitisme. Il essaie par la menace et l’intimidation d’empêcher la dénonciation des politiques israéliennes de colonisation, d’occupation, d’apartheid et d’épuration ethnique. Il essaie de criminaliser toutes les actions de soutien aux droits du peuple palestinien et notamment les actions de BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) qualifiés selon lui de « discrimination raciale » et d’« incitation à la haine et à la violence »
A 3 reprises, le BNVCA est intervenu récemment :
1) A Paris contre une exposition organisée par la Mairie du 19ème, le Comité Palestine du 19ème et l’UJFP sur les Bédouins d’Israël dénonçant les destructions de villages et l’expulsion des habitants de leur terre. L’exposition [1] a été conçue par l’UJFP à partir du travail de photographes israéliens, en coopération avec des associations israéliennes et avec le soutien d’Amnesty International. Il est à noter que, malgré ces menaces [2], le Maire, au nom de la liberté d’expression, a maintenu son autorisation. Nous ne pouvons que l’en féliciter.
2) A Toulouse contre l’annonce d’un meeting [3] de soutien à la résistance palestinienne . Par contre dans ce cas, la direction de l’Université, sur pression de la ministre Fioraso, a retiré l’autorisation alors qu’elle avait tout le pouvoir de résister à ces pressions abjectes. Le meeting a pu se dérouler à la date prévue [4] au local toulousain du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste)
3) En déposant une plainte [5] contre une pétition de footballeurs professionnels exprimant leur « solidarité avec le peuple de Gaza qui vit depuis trop longtemps en état de siège, et dont on refuse les droits humains les plus fondamentaux »
L’UJFP qui compte en son sein de nombreux rescapés ou descendants de victimes du génocide nazi est scandalisée en constatant qu’une officine raciste puisse récupérer et instrumentaliser l’antisémitisme au profit d’un soutien sans faille à une politique d’un Etat voyou.
L’UJFP dénonce la complaisance dont jouit le BNVCA au plus haut niveau des autorités de l’Etat et appelle tous les démocrates à réagir et à dénoncer le BNVCA pour ce qu’il est : un instrument de pression et d’intimidation au service exclusif de la destruction de la société palestinienne qui est à l’œuvre.
Le bureau national de l’UJFP le 11-12-2012
http://www.ujfp.org/spip.php?article2508
Quand on double le même texte dans un seul message, effectivement il apparaît plus long. Mais ça ne change RIEN au vide du commentaire, ni à la réalité, qui est têtue comme disait Lénine. La France a été l’un des premiers pays à annoncer qu’elle voterait l’accession de la Palestine au statut de pays observateur de l’ONU, alors que d’autres, comme l’Allemagne, annonçaient au départ qu’ils allaient s’abstenir. Et il y a le reste, dont notre nationaliste pathologique ne veut évidemment pas entendre parler. On peut sans crainte persister et signer : la France soutient diplomatiquement la Palestine et une partie de ses alliés. Et le calomniateur de 01h14 n’a pas l’ombre d’une démonstration pour montrer le contraire !
Tout comme ce personnage douteux n’a pas la plus petite preuve à avancer pour expliquer que, comme il l’écrit, « le CCI, […] rejoint les 9 Etats qui ont voté contre dans sa haine de tout ce qui peut porter préjudice à l’Empire !». Le CCI a depuis longtemps dénoncé la politique impérialiste de l’État capitaliste d’Israël, ce que l’on peut lire ici :
http://fr.internationalism.org/book/export/html/3644
Mais il a tout autant dénoncé ce que soutient le commentateur précédent, la répression par la bourgeoisie palestinienne – Hamas et OLP – des mouvements sociaux en Palestine :
http://fr.internationalism.org/icconline/2012/sur_les_m….html
Le commentateur précédent, qui fait le boulot d’un provocateur, a depuis longtemps montré qu’il est du côté de l’ordre capitaliste en Palestine : il continue à dénoncer les grèves de septembre 2006 à Gaza, mais aussi les tentatives de manifestations de janvier 2011 en soutien aux printemps arabes, réprimées par la flicaille du Hamas – soi-disant d’après lui parce que le Hamas « aurait eu peur des représailles » s’il se produisait des manifs en soutien aux mouvements sociaux du Maghreb ; où et quand les bourgeois obscurantistes du Hamas, qui se sont toujours foutu des conséquences de leur politique sur la population palestinienne, ont jamais eu peur des « représailles », on aimerait le savoir !
On constatera tout cela dans la prochaine logorrhée en copié-collé du « commentateur » précédent, bien sûr… Comme pour tous les bourgeois, les grèves sont forcément toujours d’après lui « une manœuvre de l’ennemi » ici « raciste » ou « sioniste », comme il dit…
Comme dans toutes ses analyses, le CCI retarde de 50 ans sur l’actualité. Souvent même d’un siècle ! C’est dire si ses affirmations sur le soutien de la France aux Arabes en général et aux Palestiniens en particulier peuvent déclencher autre chose que l’hilarité générale !
S’ils lisaient autre chose que leur propagande poussiéreuse et dépassée, les idéologues du CCI s’éviteraient bien des occasions d’être ridicules.
« Le CRIF écrit-il les discours de Hollande sur la Palestine ?
Finalement, le gouvernement français votera en faveur de la reconnaissance de l’Etat palestinien. A reculons, après avoir longtemps hésité, en demandant mille et une garanties à l’Autorité palestinienne. Il est loin le temps où la France défendait une position originale, appelait à l’autodétermination des Palestiniens et au dialogue avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), passant outre aux injonctions des Etats-Unis et d’Israël.
L’information de l’hebdomadaire L’Express ne semble pas avoir suscité de fortes réactions. Dans un article du 8 novembre de Marcelo Wesfreid, « Paul Bernard, la plume de l’ombre de François Hollande », on apprend en quoi consiste le travail de Paul Bernard :
« De l’ouverture de la conférence sociale à l’anniversaire de la Libération de Paris, de la commémoration du Vél’ d’Hiv à celle de la tuerie de Toulouse, du discours sur l’école à celui sur la mutualité française, il est celui qui rédige les premières trames, amendées ensuite par son supérieur hiérarchique, le conseiller politique Aquilino Morelle, puis remodelées par le président lui-même. Paul Bernard planche aussi sur les interviews télévisées et les Légions d’honneur, quand il ne s’occupe pas d’une préface de livre. »
Qui est donc cet homme de l’ombre ?
« Les plumes ne ressemblent jamais aux technocrates qui peuplent les cabinets. Et Paul Bernard n’a pas le parcours type d’une plume. En sortant de Normale-Sup, un DEA sur la littérature de l’époque napoléonienne en poche, il entre chez Publicis comme chargé de mission auprès du magnat de la publicité Maurice Lévy. Il participe pour le compte de l’homme d’affaires à la rédaction du rapport commandé en 2006 par le ministre des finances Thierry Breton, sur l’“économie de l’immatériel”, cosigné avec Jean-Pierre Jouyet.
Parallèlement, il rejoint le Mouvement juif libéral de France (MJLF), un courant du judaïsme progressiste qui s’est notamment illustré en menant campagne pour l’accès des femmes aux fonctions du culte. Le touche-à-tout a récemment intégré le comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). »
Rappelons que parmi les objectifs du CRIF figure celui de soutenir l’Etat d’Israël. Et que, depuis des années, cette organisation a toujours soutenu toutes les aventures militaires israéliennes, de la guerre contre le Liban en 2006 à celle contre Gaza en 2012.
Mais ne croyez surtout pas que l’homme est de parti pris. Il explique : « Il faut oublier ce qu’on pense et ne pas chercher à peser dans le sens de ses propres idées. »
Imagine-t-on un instant un citoyen français de confession musulmane, engagé dans une association de soutien au peuple palestinien, chargé d’écrire les discours du président de la République ?
Je ne sais pas si M. Bernard cherche ou non à imposer ses propres idées sur le conflit, mais comment ne pas remarquer ce que le président français a dit lors de la conférence de presse avec le premier ministre Netanyahou : « Il y a aussi la tentation pour l’Autorité palestinienne d’aller chercher à l’Assemblée générale de l’ONU ce qu’elle n’obtient pas dans la négociation (…). Seule la négociation pourra déboucher sur une solution définitive à la situation en Palestine. » (Lire, par exemple, « Sur la Palestine, Hollande conforte Netanyahou », L’Humanité, 2 novembre.)
Or c’est, au mot près, ce que disent les dirigeants israéliens depuis des mois (« Statements by Israeli leaders », ministère israélien des affaires étrangères), et qui est repris par le CRIF. On peut aussi se reporter à la déclaration de M. Netanyahou l’an dernier (« B. Netanyahu : “La vérité c’est que les Palestiniens bloquent les négociations” », RTBF, 18 septembre 2011) :
« Mon voyage [aux Nations unies] a un double objectif : faire en sorte que la tentative [des Palestiniens] de contourner des négociations directes échoue (…) La vérité, c’est qu’Israël veut la paix et que les Palestiniens font tout leur possible pour bloquer des négociations directes (…). Ils doivent comprendre que la paix ne peut être obtenue que par des négociations, et non en essayant de les contourner par la voie de l’ONU. »
Une simple coïncidence ? Sans doute, et le réalignement de la politique française sur la Palestine dépasse, bien évidemment, le travail de tel ou tel homme de l’ombre.
M. Bernard a aussi rédigé, si l’on en croit L’Express, le discours de Hollande du 1er novembre, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat du 19 mars 2012 (Ecole Ohr Torah – Toulouse). La cérémonie s’est tenue en présence de M. Netanyahou.
« Ces enfants de la France reposent aujourd’hui à Jérusalem. Nos deux pays, nos deux peuples, sont réunis autour de leur souvenir. Monsieur le Premier Ministre, vous représentez un pays créé, au lendemain de la Shoah, pour servir de refuge aux juifs. C’est pourquoi chaque fois qu’un juif est pris pour cible parce que juif, Israël est concerné. C’est le sens de votre présence. Je la comprends, je la salue, je vous accueille. »
Il est donc normal qu’Israël soit concerné par la situation des juifs de France ? A-t-on demandé leur avis aux juifs de France qui ne veulent rien avoir à faire avec Israël et qui ne se reconnaissent pas dans cet Etat ? A-t-on demandé leur avis aux juifs de France qui ne se reconnaissent pas dans un premier ministre qui mène une politique d’oppression des Palestiniens ?
Il est paradoxal que ceux-là même qui dénoncent l’importation du conflit israélo-palestinien en France invitent le premier ministre d’Israël à une telle cérémonie, favorisant les amalgames nauséabonds entre juifs, sionistes et Israël. Les mêmes qui dénoncent la mobilisation des banlieues ou des musulmans de France en faveur des Palestiniens soutiennent celle des juifs de France (ou de certains d’entre eux) en faveur d’Israël.
Ce « deux poids deux mesures » encourage la montée d’un antisémitisme stupide, qui veut faire croire que les juifs de France disposent d’un statut différent de celui des autres citoyens.
Dans une déclaration du 22 novembre, l’Union française juive pour la paix (UJFP) s’interrogeait aussi pour savoir « Qui représente les Juifs et la “communauté juive” en France ? » et s’inquiétait du soutien inconditionnel du CRIF à l’Etat d’Israël dans son attaque contre Gaza. Cette prise de position contribue davantage à la lutte contre l’antisémitisme en France que toutes les déclarations du CRIF ou de certains de nos responsables politiques (lire aussi la lettre du grand rabbin à l’organisation et la réponse de celle-ci).
Lorsque l’on a un ministre de l’intérieur, Manuel Valls, qui peut proclamer que, par sa femme,« il est lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », nous pouvons nous inquiéter. Valls a tenté d’obtenir la suppression de cette citation, notamment dans sa biographie sur Wikipedia et en demandant à la radio de Strasbourg, sur laquelle il a proféré ces insanités, de les retirer au nom du droit d’auteur. Mais la censure ne peut rien contre Internet.
Dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Marianne (22 novembre), « Un citoyen étonné », Pierre Conesa s’étonne que le président français n’accorde aucune place à certaines des victimes non juives de Merah.
« Avant les assassinats de l’école juive, Mohamed Merah avait exécuté de sang-froid trois parachutistes (le maréchal des logis Imad Ibn Ziaten, 30 ans, et deux militaires du rang, Abel Chennouf, d’origine algérienne, 26 ans, et Mohamed Legouad, Français musulman d’origine algérienne, 24 ans) et avait blessé grièvement à la tête un quatrième (Loïc Liber, 28 ans) les 11 et 15 mars à Toulouse et à Montauban. Aucun membre de ces familles n’a été associé à la visite présidentielle à Toulouse. Qu’en est-il de ces victimes aujourd’hui ?
Le ministre de l’Intérieur avait reçu en octobre, à la préfecture de Haute-Garonne, Hatim Ibn Ziaten, frère aîné du premier soldat tué, à Toulouse, la sœur de Mohamed Legouad et le père d’Abel Chennouf, et leurs avocats. L’avocate Me Maktouf a évoqué “un ras-le-bol, un mal-être insupportables”. L’un de ses clients, Albert Chennouf, perçoit 700 euros de retraite et a déjà dû faire l’avance de 1 700 euros de frais en tant que partie civile. Les avocats de ces soldats veulent avec raison faire reconnaître que les quatre militaires visés sont “morts pour la France”, permettant ainsi une prise en charge partielle de leurs frais de justice et une aide à leurs familles. Ce serait là un signe à l’égard de la communauté maghrébine qui, à travers ces jeunes engagés, a démontré son attachement à la France et a payé un très lourd tribut.
Pour l’heure, le président Hollande n’a pas jugé bon de les recevoir, leur faisant répondre par un courrier d’un conseiller. Sarkozy s’était au moins senti obligé de leur adresser une lettre manuscrite… »
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