La guerre d’algérie n’est pas finie
Catégorie : Global
Thèmes : Médias
La guerre d’Algérie n’est pas finie. Si elle était finie, il n’y aurait personne, en tout cas à gauche, pour justifier qu’on aille encore « civiliser les peuples inférieurs ».
Il n’y aurait pas d’ingérence au nom des droits de l’homme, il n’y aurait pas de bombes pour installer la démocratie, il n’y aurait pas cette huile « humaniste » jetée sur le feu de l’impérialisme.
Il n’y aurait pas cette lecture biaisée, ces postures morales, cette incantation du droit qui va droit à la barbarie. Il n’y aurait personne pour jeter la pierre aux Palestiniens, personne pour faire une équation entre occupant et occupé.
Il n’y aurait pas cette bienveillante neutralité quand l’armada impérialiste se met en marche contre quelque pays de « l’Axe du Mal ». Il n’y aurait personne pour tomber dans le panneau médiatique de la menace iranienne ou syrienne. Il y aurait d’autres paires de lunettes sur le nez des « intellectuels ».
Face à la guerre coloniale, il n’y aurait pas cette posture du « ni-ni » si largement condamnée par l’Histoire. Il y aurait Lénine, Fanon, Memmi, Saïd. Pas BHL. Ni le silence qui le suit à gauche et qui, de fait, est toujours du BHL.
Il n’y aurait pas non plus cette volonté d’intégrer le barbare des banlieues comme on dévoilait l’Algérienne en place publique autrefois.
Il n’y aurait pas ces sempiternels débats sur la « repentance », et cette prudence calculée consistant à mettre dos à dos le colonisateur et le colonisé, histoire de reporter toujours le procès du colonialisme. Il y aurait, à gauche – et pas celle de Ferry, Mollet et Hollande, une analyse politique et pas une position morale.
Face à la guerre permanente que le capitalisme porte partout où l’orage du profit le conduit, face à cette politique de la canonnière qui, aujourd’hui comme hier, écrase Bagdad, Tripoli, Damas ou Gaza, avec toujours la Chine au bout du viseur, face à cette répétition des mêmes crimes, il y aurait un parti pour mettre en cause la domination du capital financier et des monopoles – plutôt que de fantasmer sur la bombe nucléaire iranienne ou les frasques de Kadhafi.
Il y aurait une conscience nette du danger qui nous menace tous, et qui derrière les fausses barbes des nouveaux bachagas du sionisme, a gardé son funeste nom : colonialisme.
Il y aurait un internationalisme concret, si la guerre d’Algérie était finie.
50 ans ont passé depuis que le peuple algérien s’est glorieusement libéré de la domination coloniale. Mais les cicatrices sont encore vives. L’association 4acg, qui regroupe d’anciens appelés, ne se contente pas de regretter la « guerre sale » et de panser les blessures des conscrits emmenés malgré eux dans la guerre coloniale. Elle ne se contente même pas de pacifisme. Elle combat, encore aujourd’hui, le colonialisme, où qu’il sévisse. Nous recevrons cette association mercredi dans nos studios. Et auparavant, dans notre « ¼ d’heure en Palestine », nous nous entretiendrons, en direct de Gaza, avec Shahd Abou Salama.
http://palestinefrommyeyes.wordpress.com/tag/shahd-abus…lama/
Il semble bien que les gens qui ont écrit ce texte n’ont aucune idée de ce qu’est l’internationalisme !
L’internationalisme prolétarien est la défense de l’unité de la classe ouvrière contre la bourgeoisie, quelle que soit sa nation. Lénine, auquel ce texte fait allusion, a TOUJOURS DÉFENDU le slogan marxiste : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Il y a même ajouté : l’ennemi est dans votre propre pays ! Transformation de la guerre impérialiste en guerre civile !
JAMAIS, à aucun moment, le FLN qui est un parti nationaliste et par conséquent bourgeois n’a défendu ces mots d’ordre d’unité des exploités, français, algériens et autres. Bien au contraire : il n’a fait que développer la xénophobie la plus abjecte parmi les exploités pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire prendre le pouvoir.
Ce texte nous met en avant que les pays « impérialistes » ont « toujours la Chine au bout du viseur ». C’est vrai, mais en quoi la Chine ne serait-elle pas aussi impérialiste que ses ennemis ? Ses revendications territoriales, sa nature d’État capitaliste – elle n’a jamais été autre chose -, son armement à marche forcée devraient pourtant expliquer à chacun que ce pays est un petit pion impérialiste qui entend devenir grand…
Il y a un internationalisme concret, contrairement à ce que dit ce texte : il est dans le refus de tous les nationalismes, le combat contre toutes les bourgeoisies nationales, unis au-delà des frontières et des divisions culturelles et politiques que la bourgeoisie essaie d’opposer aux exploités et opprimés.
Effectivement, hors de ce cadre, il n’y a que le soutien au nationalisme, c’est-à-dire à une fraction bourgeoise contre une autre. Qu’est-ce que les exploités et opprimés algériens ont bien pu gagner sur le fond à s’être « glorieusement libérés de la domination coloniale »?…
« Qu’est-ce que les exploités et opprimés algériens ont bien pu gagner sur le fond à s’être « glorieusement libérés de la domination coloniale »?…
C’est pas de leur faute, ils n’avaient pas lu les thèses du CCI et ne savaient donc pas qu’ils étaient bien mieux au temps de l’Algérie française.
Comme d’habitude avec ce genre de réflexion, ça ne répond aucunement à la question : qu’est-ce que les exploité-e-s et opprimé-é-s d’Algérie ont gagné à soutenir l’indépendance de leurs exploiteurs ?
Question à cent sous, et réponse plus difficile qu’il n’y paraît, surtout du point de vue des exploités, qui n’est semble-t-il pas celui de 12h37 ! Personne n’a dit ou écrit que c’était mieux sous l’ère coloniale ; la question est : en quoi était-ce mieux après ?
Il n’a pas dit que c’était mieux avant, mais il a dit que c’était pire après ! C’est pas que pour l’Algérie, ça vaut aussi pour l’Afrique du Sud, la Palestine, et même l’occupation nazie, belle constance !
« qu’est-ce que sa lutte contre « l’apartheid, l’occupation et le colonialisme » pourrait bien apporter aux exploités de Palestine et d’Israël ? La réponse est simple : rien du tout ! L’exploitation continuerait, TOUJOURS PLUS FORTE »
« La « solution d’un seul État » en Palestine ferait « que l’exploitation continuerait comme avant, MAIS EN PIRE » ! »
Aux dernières nouvelles, la crise ne laisse aucun autre choix à la bourgeoisie que d’intensifier l’exploitation partout sur terre. Et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé ; il semblerait que le commentateur précédent ne vive pas sur la bonne planète…
Donc, quoi qu’il se passe, tant qu’on n’a pas renversé le capitalisme, l’exploitation ne peut que s’intensifier. La situation actuelle des prolétaires algériens est-elle meilleure aujourd’hui qu’en 1962 ?
Et l’individu – il est tout seul ! – qui ne signe pas le commentaire précédent n’a TOUJOURS PAS répondu à la question posée : qu’est-ce que les prolétaires et opprimés ont gagné à l’indépendance de la bourgeoisie algérienne ? Qu’est-ce que les mineurs de Marikana ont gagné à la fin de l’apartheid ? Qu’est-ce que les Palestiniens ont gagné jusqu’ici à soutenir le Hamas et l’OLP ? Et que gagneraient-ils à la construction d’un hypothétique État palestinien – ou à la constitution d’un seul État avec Israël, utopie invraisemblable soutenue sans trop le dire – il ne doit pas en être fier – par l’individu auteur du commentaire précédent ?
Pas de réponse, et il n’y en aura pas ! Ça fait déjà deux commentaire que ce stalinien belliciste – il partage tant de choses avec le PCF ! – évite soigneusement de se confronter à la réalité, celle du capitalisme et de la lutte de classe, vu que son but est avant tout de polluer toute réflexion et discussion sur ce site…
On sait bien que pour les intellectuels idéologues, qui parlent à la place des Noirs, des colonisés ou des Palestiniens, le nettoyage ethnique est une broutille qui ne les concerne pas.
Ils oublient quelques questions à leur bêtisier :
Qu’ont gagné les Noirs à la fin de l’esclavage ? Qu’ont gagné les juifs à la suppression des camps ? Que gagneraient les Palestiniens à avoir un statut supérieur à celui des animaux israéliens ? Rien, bien sûr, « l’exploitation continuerait comme avant, MAIS EN PIRE » !
Une dernière question, mais la réponse a déjà été donnée par les questions précédentes : pourquoi les idéologues de l’ordre établi sont-ils aussi universellement méprisés ?
Le CCI est contre deux Etats en Palestine. Il est aussi contre un seul Etat où la hiérarchie raciale serait abolie.
Il ne reste plus que la continuation de l’apartheid, de l’occupation et du nettoyage ethnique. Merci pour la clarté de la démonstration.
Merci au Troll toulousain de nous écrire aussi clairement qu’il défend la machine d’oppression que constitue l’État, la domination de la bourgeoisie sur « son » prolétariat et condamne la lutte de classe et la révolution, dont le but est de détruire l’État et les conditions d’exploitation qui mènent à la guerre.
Son opposition forcenée à la lutte de classe le place parmi les défenseurs du système capitaliste, ce que personnellement je sais depuis longtemps. Ce RÉFORMISTE belliciste a choisi son camp : celui de la continuation de la guerre et de l’exploitation. Les révolutionnaires ont choisi le leur : la lutte de classe pour détruire tous les États, l’exploitation et l’oppression de la bourgeoisie, les intérêts des exploités contre ceux de la classe dominante, la lutte contre la guerre impérialiste.
En tout cas, ce réformiste n’a plus aucune raison, après une déclaration pareille, de se dire révolutionnaire. Ça devait de toute façon lui écorcher la bouche…
Ah, la nostalgie de l’Algérie française, de l’occupation allemande, des camps de concentration, de Franco et de Mussolini, de l’apartheid WASP ou sioniste et de la traite des Noirs.
En ce temps béni, le prolétariat ne se laissait pas distraire par les contre-révolutionnaires qui disaient qu’il fallait en finir avec tout ça ! Il savait que si ça changeait, ce serait BIEN PIRE !
Pour honorer les algériens du 17 octobre 1961
par le Bureau National de l’UJFP
Il y a cinquante ans, le 17 octobre 1961, à l’appel du Front de Libération Nationale algérien (FLN), 20 000 à 30 000 Algériens de Paris manifestent contre la terreur d’ Etat et le couvre-feu qui leur est imposé, contre les violences policières qu’ils subissent quotidiennement et pour affirmer la revendication d’indépendance nationale de l’Algérie, à cette époque acquise de manière certaine. Disposant d’un permis de tuer, la police se déchaîne sur les manifestants, les arrête, les tabasse, les tue, jette leurs corps dans la Seine. Aucun chiffre précis ne peut être avancé à ce jour, du fait de l’opacité et des négations de l’État français, mais il est admis par les études les plus sérieuses que, en septembre et octobre 1961, plusieurs centaines d’Algériens ont été tués par la police parisienne.
Si les finalités n’étaient pas les mêmes, comment ne pas établir un parallèle entre les techniques de police utilisées par Vichy et celles utilisées pour traquer les militants algériens de Paris dans les années 1950 et au début des années 1960 ? Les deux systèmes ont en effet plusieurs points communs. Soumis à une législation d’exception, traqués, raflés, transportés dans des véhicules mis à dispositions de la police par la RATP, les Algériens étaient conduits dans des camps et des « centres de tri » où ils étaient parfois détenus de longues semaines, recensés, questionnés, passés à tabac, torturés, quand ils n’étaient pas tués à la sauvette, le tout sous la direction de Maurice Papon, passé de la traque des juifs et des résistants en France à celle des anticolonialistes dès 1945 en Algérie et au Maroc, pour enfin diriger, à partir de mars 1958, une Préfecture de Police de Paris rapidement transformée en machine de guerre contre le FLN et l’ensemble des Algériens.
Comment ne pas voir que ce qui se joue dans le souvenir d’octobre 1961 a des résonances profondes aujourd’hui ?
En Palestine, soumise au joug colonialiste, l’armée israélienne recycle et perfectionne les méthodes répressives « contre-insurrectionnelles » inventées par les militaires français après leur cinglante défaite à Diên Biên Phu, mises en oeuvre en Algérie et transposées à Paris à la fin des années 1950.
En France, si les conditions ne sont pas les mêmes, la police continue à jouir d’une impunité lorsqu’elle cause la mort de jeunes hommes, le plus souvent basanés, le plus souvent habitants des quartiers populaires, au nom du prétendu combat de l’Etat contre « l’ennemi intérieur » .
A l’heure où l’Etat organise la réhabilitation du colonialisme, l’UJFP – qui compte dans ses rangs de nombreux camarades qui ont lutté dans ou avec le mouvement de libération algérien – soutient toutes les manifestations organisées en France à l’occasion du cinquantième anniversaire du 17 octobre 1961. Que ce soit pour l’ histoire de la destruction des juifs en Europe ou celle de la guerre d’Algérie, nous préférons la vérité des faits et la compréhension des engrenages qui ont conduits à ces crimes, aux reconnaissances étatiques derrière lesquelles se cachent des instrumentalisations malhonnêtes de nos histoires.
Octobre 1961 est la date d’un massacre d’ Etat faisant suite à un long cycle de violences et d’assassinats qui s’est étendu sur plusieurs semaines. Mais le 17 octobre 1961 est aussi la date d’un combat : celui de femmes et d’hommes dressés dans les rues contre le racisme, contre les violences policières et contre le colonialisme. À nous de continuer dignement leur combat.
http://www.ujfp.org/spip.php?article2012
Le CCI avait publié dernièrement l’article “Massacre des manifestants algériens le 17 octobre 1961 : l’hypocrisie des bourreaux !”, qui a été diffusé sur les Indy, mais notre charlatan de la politique et calomniateur nationaliste, le Troll toulousain, n’a rien vu… A moins qu’il ne sache pas lire ?
Voici le lien du texte : http://fr.internationalism.org/icconline/2011/massacre_….html
Un texte pour « dénoncer » les massacres de manifestants algériens et dix textes pour dénoncer la lutte de ces mêmes manifestants, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle était à l’opposé des consignes du CCI.
Les trolls n’ont vraiment pas peur des contradictions.