Elections présidentielles au venezuela: le “chavisme” et les partis d’opposition
Catégorie : Global
Thèmes : Elections
Nous publions ci-dessous la traduction d’un article écrit par Internacionalismo, notre section au Venezuela.
Les élections présidentielles du 7 octobre au Venezuela représentent un moment de tension maximale entre les fractions bourgeoises que sont les chavistes et les partis d’opposition. Ces derniers, regroupés dans la Mesa de la Unitad Democrática () (MUD), ayant choisi Henrique Capriles pour candidat, comme le pouvoir officiel misant sur son candidat à perpétuité, Hugo Chàvez, qui dispose de l’appareil de son parti et de centaines de millions de bolivars (), tentent de mobiliser et de gagner des voix, principalement parmi les masses ouvrières épuisées depuis l’arrivée du régime chaviste au pouvoir, par treize années d’affrontements politiques.
Décomposition et crise en toile de fond de la “bataille finale”
L’ascension de Chavez fut le produit de la décomposition de la bourgeoisie vénézuélienne, principalement des forces politiques qui ont gouverné le pays jusqu’à son accession au pouvoir en 1999. En raison de sa forte popularité, divers secteurs du capital l’ont appuyé avec, alors, pour objectif de lutter contre le niveau élevé de corruption, de rétablir la crédibilité des institutions et, par dessus tout, celle du gouvernement, c’est-à-dire d’améliorer le système d’oppression et d’exploitation dans l’intérêt de la nation et de la bourgeoisie. Les forces d’opposition, bien qu’affaiblies, sont rapidement entrées dans un rapport de force avec le régime, notamment lors du coup d’Etat en 2002 () et l’arrêt de la production pétrolière à la fin de la même année, ce qui s’avéra finalement infructueux et renforça le pouvoir de Chavez, se traduisant par sa réélection en 2006.
Après plus d’une décennie de chavisme, la crise a poussé les différentes fractions de la bourgeoisie à se disputer le pouvoir central de l’Etat. Les forces d’opposition bénéficient en effet de la baisse de popularité du régime liée à deux causes principales :
• La décomposition croissante du régime chaviste, que nous caractérisions ainsi dans un précédent article d’Internacionalismo : “De nouvelles élites civiles et militaires se sont constituées et trustent les postes au sommet de la bureaucratie Etatique. Elles ont échoué dans leur objectif de surmonter les problèmes accumulés par les gouvernements précédents bien plus occupées par leurs intérêts personnels et le partage du butin de la manne pétrolière, provoquant une croissance exponentielle de la corruption et un abandon progressif de la gestion de l’Etat. Cette situation, doublée de la mégalomanie du régime chaviste et de sa prétention d’étendre la “révolution bolivarienne” au niveau de tout le continent latino-américain, a peu à peu vidé les caisses de l’Etat. Elle a également exacerbé les antagonismes politiques et sociaux qui ont élevé l’incapacité de gouverner à un niveau bien pire que dans les années 90.”
• L’intensification de la crise du capitalisme en 2007 a joué contre les aspirations du régime chaviste d’implanter son projet de “socialisme du xxi siècle”. Bien que Chavez, comme les autres gouvernements, ait déclaré que l’économie vénézuélienne était “blindée”, la réalité est que la crise mondiale du capitalisme a permis de redécouvrir la fragilité historique de l’économie nationale : elle varie en fonction des prix du pétrole. A cela s’ajoute le fait que les plans populistes ont été possibles grâce aux attaques sur les salaires et à la réduction ou à la suppression des “acquis” comme les conventions collectives que le chavisme avait pourtant octroyé comme “pourboire” aux travailleurs.
La stratégie du candidat d’opposition, Henrique Capriles, basée sur des tournées quotidiennes sillonnant les villes et les villages du pays, “maison par maison”, cherchant à exploiter l‘abandon social des laissés-pour-compte et les échecs du chavisme, ont permis, selon certaines enquêtes d’opinion, une remontée en flèche dans les sondages de sa candidature. Sa tactique consistant à proposer des programmes sociaux, populistes et semblables à ceux du chavisme, tout en évitant la confrontation directe, a donné des résultats. Cependant, Hugo Chavez insiste sur les pseudo-réussites de son projet en direction des pauvres et sur sa qualité de “gardien de l’ordre nécessaire” contre l’anarchie qui pourrait frapper le capital vénézuélien dans son ensemble.
Le chavisme, malgré toutes ses faiblesses (perte de gouvernements de province, conflits d’intérêts dans ses propres rangs, maladie de Chavez, etc.), n’envisage pas d’abandonner le pouvoir et, ces derniers mois, n’a négligé aucun détail dont l’opposition pourrait tirer avantage : inscription obligatoire des employés du secteur public au Parti Socialiste Uni du Venezuela (), obstacles dressés contre le vote des résidents à l’étranger, particulièrement à Miami et en Espagne, neutralisation des partis qui soutiennent l’opposition (PODEMOS, PPT, COPEI) à travers des condamnations prononcées par le Tribunal supérieur de justice, etc. A cela s’ajoute le contrôle exercé sur les médias et les moyens de communications qui offrent à Chavez un avantage décisif sur le plan de la propagande électorale.
Chavez a également élaboré d’autres stratégies pour l’emporter en cas d’échec aux élections. Il a notamment déjà annoncé que l’opposition prépare un plan pour dénoncer une fraude électorale… Pour mener à bien cette stratégie, il s’appuie comme toujours sur le pouvoir d’Etat et particulièrement sur l’armée, qui a abandonné son statut de “force professionnelle au service de la nation, non décisionnelle et apolitique” pour se convertir en “force patriotique, anticapitaliste, anti-impérialiste et chàviste”. En ce sens, on comprend la fréquence des menaces de Chavez et de son entourage contre les opposants.
Le parti au pouvoir accuse également l’opposition de refuser de reconnaître dès maintenant les résultats qui seront proclamés par le Conseil national électoral (CNE) ; c’est pour cela que le gouvernement prétend donner l’alerte afin d’éviter que les opposants excitent la population quand le CNE annoncera le triomphe de Chavez. Pour sa part, l’opposition explique qu’elle ne peut pas donner un chèque en blanc au CNE, à la fois juge et partie, qui a sanctionné l’opposition mais qui n’a pas sanctionné les arrangements du pouvoir avec les règles qu’il avait pourtant imposées. En somme, il s’agit simplement d’un affrontement entre partis bourgeois où chaque clan utilise les ruses propres à sa classe pour assurer le meilleur rapport de forces possible à sa candidature.
Les travailleurs doivent rejeter toute division en leur sein
Le prolétariat vénézuélien doit rester sur ses gardes pour ne pas être la victime de cette “bataille finale” que se livrent les forces du capital national et dans lequel elles vont chercher à l’entraîner.
Le chavisme dispose d’armes idéologiques très puissantes pour mobiliser “les pauvres” et “les exclus” qui ont encore l’espoir que Chavez tiendra ses promesses, surtout celles sur les “Missions”, théoriquement dirigées “contre la bourgeoisie prédatrice, qui veut un retour au passé”. Mais, Chavez se prépare également à un affrontement armé en cas de nécessité. Il sait pouvoir compter sur la milice bolivarienne et sur les troupes de choc qui se sont constituées en différents “collectifs” aussi bien à Caracas qu’à l’intérieur du pays, armés par l’Etat lui-même.
Les forces d’opposition, de leur côté, bien qu’elles n’aient pas de stratégie publique en cas d’épreuve de force, ne vont pas rester les bras croisés. Parmi celles-ci, on trouve des partis traditionnels comme celui de la social-démocratie, Action démocratique, qui ont des décennies d’expérience dans l’organisation de “collectifs” armés. Dans les rangs de l’opposition, on trouve également des organisations de gauche qui ont soutenu le chavisme à ses débuts et qui connaissent parfaitement les méthodes d’affrontement.
Les travailleurs doivent avoir conscience qu’il est impossible de lutter contre la précarité et l’exploitation en changeant de gouvernement. La crise du capitalisme demeure et s’approfondira quel que soit le vainqueur, Chavez ou Capriles. Ce sont les mesures d’austérité et la précarité qui l’emporteront finalement.
Nous ne devons pas tomber dans le piège idéologique que nous tendent ceux qui prétendent que la confrontation électorale oppose le “communisme” et la démocratie, “le peuple” et la bourgeoisie. Chavez et Capriles défendent deux programmes capitalistes d’Etat, qui chacun s’appuie sur la même exploitation de la force de travail du prolétariat vénézuélien.
La dispute électorale est seulement un moment de la confrontation entre les différentes fractions du capital national. Le prolétariat doit éviter de se laisser prendre au jeu des conflits entre fractions bourgeoises. Il doit plutôt rompre avec l’idéologie démocratique, tirer les leçons de ses propres luttes, poursuivre son effort pour retrouver son identité de classe, son unité et sa solidarité.
Internacionalismo – Courant Communiste International
(1) Plateforme de l’Unité démocratique.
(2) Monnaie locale.
(3) Du 11 au 13 avril 2002, un coup d’Etat, mené par Pedro Carmona, a vainement tenté de destituer Chàvez.
(4) Le parti chaviste.
Coup de gueule d’une française de Caracas (Vénézuéla) suite au JT de F2 le 3 Octobre à 20h sur Hugo Chavez
Pour voir le JT en question (sujet à la 25e minute) :
http://www.pluzz.fr/jt-20h-2012-10-03-20h00.html
Propos (édulcorés) reçus par mail d’une française vivant au Vénézuéla :
Sur France 2, le journalisme c’est du sérieux, surtout à 2 jours des élections !
« Chavez élu président de la république en 1994 » ??? Merci, mais c’était en decembre 1998…
« candidat unique de l’opposition » ??? Ils sont 5 !
« L’unique train du pays » ??? : l’unique train qu’ils ont filmé peut-être !
« 80% de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté » ??? Presque ! C’est 27 en fait… (http://donnees.banquemondiale.org/pays/venezuela )
Reste l’incontestable poids des images : une vieille dame trainant sa bouteille de gaz dans un dangereux quartier de Caracas. C’ est une voisine. L’année suivante le gaz de ville etait installé sur l ensemble du quartier : toutes ces images ne datent que de 2006.
Voila, les mêmes JT avec les mêmes (…) journalistes qui nous parleront peut etre demain de fatalité économique, de monde globalisé, de banques et de banlieues.. ou peut etre meme du droit a une information juste et equilibrée ?
Nous réfléchissons aux démarches à faire suite à ce « reportage d’information ».
Les Indignés du PAF
Merci à M. pour sa réactivité !
http://lesindignesdupaf.org/
Chavez est réélu et alors ? En quoi son élection changera quoi que ce soit à l’exploitation des prolétaires au Venezuela et à la paupérisation grandissante de la population (83 % au dessous du seuil de pauvreté) ? Au Venezuela les électeurs avaient le choix entre le capitaliste Chavez et le candidat libéral lui aussi capitaliste. Il était aussi possible de désavouer le système en refusant les élections bourgeoises. C’est ce que de nombreux prolétaires ont fait, n’étant pas dupe de la teneur du régime et recherchant la solidarité de classe…
En bon laquais servile de l’Empire, le cécéiste de service nous ressort sa rengaine habituelle : Chávez et l’opposition de droite c’est la même chose. Sauf que son empressement à dénoncer principalement les uns prouve que ce n’est pas tout à fait la même chose et montre le camp qu’il s’est choisi.
« 83 % au dessous du seuil de pauvreté »
Mais où le bouffon va-t-il chercher ses sources ? Ben voyons, chez ses amis des médias de la pensée dominante. Du coup, il ne lit même pas les commentaires :
« Chavez élu président de la république en 1994 » ??? Merci, mais c’était en decembre 1998…
« candidat unique de l’opposition » ??? Ils sont 5 !
« L’unique train du pays » ??? : l’unique train qu’ils ont filmé peut-être !
« 80% DE LA POPULATION VIT TOUJOURS SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ » ??? PRESQUE ! C’EST 27 EN FAIT…
http://donnees.banquemondiale.org/pays/venezuela
Mais bon, c’est des broutilles, indiquer la juste ligne pour le prolétariat vaut bien un peu de langue de bois.
CE MERCREDI 10 OCTOBRE 2012
A 18H30
C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »
Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6
En direct et en archives sur www.campuslille.com
Il y a une différence notable entre le peuple français et le peuple vénézuélien : le premier d’abord, est tellement plus apte à la démocratie, les choix qui lui sont proposés sont si clairement identiques dans leur perfection libérale, qu’il ne juge que moyennement intéressant de se déplacer à des urnes quasiment superflues. Ceci est un signe de maturité démocratique que le Vénézuélien moyen ne peut encore exprimer.
Par ailleurs, le Français, rompu à l’exercice électoral autant qu’au PMU, est joueur. En effet, dès qu’il élit un nouvel attelage, il n’a plus qu’une seule idée en tête : changer de canassons au plus vite. Ça fait des courants d’air. Ça change l’ambiance. Que fait le Vénézuélien ? Il élit toujours le même ! Cela témoigne d’un manque d’esprit ludique caractéristique des peuplades métissées et pour tout dire, dégénérées, d’Outre-chez nous.
D’aucuns, toujours les mêmes, prétendraient que les classes populaires du Vénézumachin éliraient à intervalles réguliers leur dictateur préféré sous prétexte que ce dernier pratiquerait une politique allant dans leur intérêt. Joker ! A ceci, le modèle français réplique, du tac-au-tac : c’est de la triche ! Faire une politique qui satisfait les électeurs, ce n’est pas de la démocratie, c’est du populisme ! Et toc !
L’indigène mal dégrossi par un colonialisme imparfait prétend s’exprimer, à partir de son village ou de son barrio comme on dit là-bas, comme si la politique d’un pays se faisait à la corbeille de la paysanne. Erreur ! Le Français, habitué des joutes électorales et de leurs subtilités, connaît la musique. Parfois, on lui demande de dire oui, et bien sûr il répond non. Il sait qu’on va lui redemander. C’est quand même plus marrant. Là, rebondissement ! La Compagnie Démocratique de l’Europe qui T’Emmerde met le holà : c’est que la démocratie n’est pas un jeu pour tout le monde. C’est une affaire sérieuse, trop sérieuse pour être confiée à des électeurs. Ce sera oui. Mais on a quand même bien rigolé. Démocratiquement.
Au pays des Picaros, pas pareil… Là-bas, c’est la dictature de l’électorat ! On leur demande toujours leur avis, ils ont toujours leur mot à dire, ce qui, d’après nos experts les mieux payés, banalise évidemment le concours démocratique. Quand un peuple se prend au sérieux, quand il est pris au sérieux, eh bien c’est tout l’esprit olympique qui est perdant. Comme on dit en France, le pays du fair-play et des Luminaires, comme on dit en France donc, après chaque élection : l’important, c’est de participer… Le reste appartient à qui vous savez…
Thierry Deronne connaît bien le Venezuela. Trop bien. D’ailleurs il est là-bas, ce qu’aucun reporter au monde ne ferait jamais. Par conséquent, il ne pollue pas les colonnes du Monde, ne fait pas de concurrence à Bernard Guetta sur France-Inter, n’est pas cité par BHL dans ses éditoriaux, et ne dîne pas avec Alexandre Adler. Non, Thierry Deronne (tiens, regardez par là : http://venezuelainfos.wordpress.com/ ), lui, il passe sur Radio Campus, ce mercredi, en direct de Caracas. Il a des goûts simples Thierry…
Après lui et La Semaine à Cuba, vous retrouverez notre « ¼ d’heure en Palestine », et Tawfiq Tahani et Yves Quetin. Le premier, membre de l’AFPS, familier de la Palestine et du village résistant de Bilin, évoquera la résistance non-violente. Le second, de l’association Afran Saurel, les camps palestiniens au Liban. On a enregistré ça le 1er septembre à Roubaix.
Comment on dit « c’est l’heure de l’mettre ! » en bolivarien ?
« l’heure de l’mettre »
radio campus lille 106,6
en direct sur www.campuslille.com
Pour ceux qui voudraient un autre son de cloche, celui des révolutionnaires, et qui refusent de soutenir le stalinisme à la sauce bolivienne du « socialisme du XXI » siècle », on peut aussi lire ça :
http://www.nodo50.org/ellibertario/PDF/fr_interviewsEl%…9.pdf
http://www.nodo50.org/ellibertario/descargas/f_Intervie…8.txt
Ces gens-là bouffent à tous les râteliers ! Comme les cécéistes ne savent plus quoi dire pour expliquer leur soutien indirect à l’Empire, ils essaient de se raccrocher aux branches de leurs pires ennemis, les anarchistes ! Il faut être tombé bien bas… Pourtant, ils ont déjà assez de mal à s’entendre entre sectes du même tonneau sans faire appel aux anarchistes.
L’opportunisme serait-il le moteur de la révolution ? Laissons les bouffons se mordre le nez entre eux,
« Mais, ce qui nous paraît le plus positif, c’est que l’axe même de la critique porte sur un thème que notre fraction juge crucial aujourd’hui : la question de la dérive opportuniste du CCI. »
http://fractioncommuniste.org/ficci_fra/b42/b42_9.php
Notre calomniateur et charlatan de la politique n’a pas compris que le texte est celui de la section du CCI au Venezuela, et que cette dite section connaît très bien les anarchistes internationalistes d’El libertario. Les uns comme les autres luttent contre le régime étatiste et capitaliste de Chavez et ce pour l’auto-organisation du prolétariat.
Par ailleurs, les anarchistes ne sont pas les ennemis du CCI, seuls les nationalistes, étatistes et, de fait, capitalistes, le sont !
Un commentaire a été caché : il s’agissait d’une reprise in extenso (et donc sous copyright) d’une interview de Manu Chao sans aucun rapport avec l’article.
En quoi Chavez menace en quoi que ce soit les États-Unis, on se pose la question : le plus gros client et le plus gros fournisseur du Venezuela, c’est l’économie américaine !
Et le dénommé Ni Dieu ni maître, qui usurpe complètement ce pseudo attendu qu’il a visiblement bien un maître chaviste, n’a pas démontré une seconde que ce que disent les compagnons d’El Libertario sur la situation et les luttes au Venezuela est faux ! Quant à citer ses pires ennemis, je retourne la formule à Ni Dieu ni maître : il faut être tombé bien bas pour reprendre la prose de la secte gangstérisée qui s’auto-proclame Fraction communiste !
Puisqu’il y a des soutiens de l’Union sacrée au Venezuela qui interviennent sur ce texte, qu’ils nous expliquent la différence sociale, de classe, qui existe entre Chavez et Obama. On jugera alors sur pièces…
Business as usuel, même quand on recycle les vieilles lunes du capitalisme d’État stalinien comme Chavez !
Les mêmes ennemis héréditaires, la même haine de toute résistance, ça crée des liens. Ou alors c’est une pure coïncidence :-)))
Mais faudrait peut-être arrêter de parler à la place des anarchistes pour se donner des alibis, et arrêter de nous raconter des sornettes : « les anarchistes ne sont pas les ennemis du CCI » ! ! La bonne blague ! il suffit de lire leurs textes pour s’en rendre compte :
L’antifascisme, la voie de la trahison de la CNT (1934-1936)
http://fr.internationalism.org/rint133/l_antifascisme_l….html
La participation des anarchistes à la Seconde Guerre mondiale (les anarchistes et la guerre, 2e partie)
http://fr.internationalism.org/icconline/2009/la_partic….html
Les anarchistes et la guerre (3e partie) : de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui
http://fr.internationalism.org/icconline/2009/les_anarc….html
Comble de l’ironie, ce ne sont pas n’importe quels anarchistes que courtise une partie du CCI, mais la tendance « historique » de la CNT, la plus montsenyste, celle des ministres anarchistes du gouvernement Caballero. Merci pour la leçon de radicalisme révolutionnaire, qui s’arrête aux tentatives de racolage d’alliés provisoires !
VÉNÉZUÉLA : QUE LA BÊTE MEURE
La réélection d’Hugo Chavez à la tête du Vénézuela ne charme pas la presse française.
Ils sont sûrement très sympas, hein, les Vénézuéliens. Mais vient le moment où on est quand même obligés de se demander s’ils ne seraient pas aussi – et surtout – un peu cons. (À l’inverse de leurs voisins du Honduras , qui ont véritablement le sens de la démocratie.)
Parce que bon : ça fait quand même dix ans qu’on leur explique ce qu’ils doivent faire quand ils vont aux urnes, aux Vénézuéliens.
Hugo Chavez, on leur a dit : faut pas voter pour lui. C’est un « gorille » (Alexandre Adler ), c’est un nazi (Bernard-Henri Lévy) – et en plus : il n’est pas gentil (Franz-Olivier Giesbert, Philippe Val, etc.).
La honte soit sur Chavez
Pas plus tard qu’il y a deux jours : Le Nouvel Observateur, où l’on a le sens des convenances, a redit qu’« au nom de son anti-impérialisme, le président vénézuélien entretient des amitiés gênantes, voire impardonnables ».
Par exemple : « En plein confit libyen, début 2011, il clame son admiration pour Kadhafi, et dénonce la « guerre civile » subie par son « ami fidèle » ». Après quoi, non content – et manifestement décidé à se mettre à dos l’humanité : « Quelques mois plus tard, Hugo Chávez récidive avec Bachar al-Assad, qu’il assure de son soutien indéfectible, quoique beaucoup plus discrètement… »
Mais pour sidérant que ça puisse paraître (vu de chez nous, qu’on est quand même un peu moins compromis dans la fréquentation de méprisables tyrans) : les Vénézuéliens n’ont tenu aucun compte de nos éclairées mises en garde – et ils ont encore voté, hier, pour Hugo le « caudillo » (Alexandre Adler) – qui avait naturellement (et par un surcroît de précaution), selon Michel Onfray (2), « truqué » l’élection.
Guerre au « gorille »
Mais heureusement – c’est du moins ce que pressent l’élégant prédicateur mondique Paulo A. Paranagua, qui a de la difficulté à complètement dissimuler son impatience démocratique : Chavez va bientôt mourir – sans avoir convenablement organisé sa succession. Car en effet : il est « malade d’un cancer ». Et du coup : « Ses forces sont diminuées ». Si ses métastases veulent bien se bouger un peu le cul : le simiesque mec ne sera donc bientôt plus qu’un mauvais souvenir (anti-impérialiste).
Et là, ces pauvres cons de Vénézuéliens seront bien obligés de voter où on leur aura dit de le faire.
(1) Il voudrait pas non plus faire des papouilles au roi du Bahreïn , tant qu’il y est ?
(2) Philosophe émérite (on lui doit notamment une éblouissante exégèse de la pensée de Maryse Joissains) et spécialiste mondialement reconnu de l’émancipation des plèbes latino-américaines, Michel Onfray dispose là, semble-t-il, de bien plus d’informations que l’adversaire de droite de d’Hugo Chavez, qui a, de son côté, reconnu sa défaite.
http://www.bakchich.info/international/2012/10/08/venez…61775
La « pensée dominante », c’est qu’il faut aller voter. Ça nous est assez répété dans les médias !
Ce que dit le CCI, c’est que les élections ne concernent que la bourgeoisie : elle ne déterminent que le rapport de force entre les exploiteurs. Dans les élections, il n’est jamais question du sort des exploités que pour les envoyer voter pour l’un ou l’autre des exploiteurs en place, et surtout pour leur dire que leur sort dépend non de leurs luttes, mais des élections.
Le commentaire précédent est donc dans son titre un mensonge patent.
Mieux : ce que certains « anarcho-nationalistes » comme le commentateur précédent dénoncent en France (les élections) devient au Venezuela un processus démocratique où les Vénézuéliens feraient soi-disant un véritable choix ! En France, élections piège à cons ! Mais au Venezuela, les élections donnent la parole au peuple !
Il s’agit donc là encore d’un mensonge patent ; les élections bourgeoises sont PARTOUT un piège pour enchaîner les exploités à des choix qui ne sont pas les leurs et ne peuvent pas l’être : en l’occurrence, qui va les exploiter pour les six ans qui viennent ! (changez la durée selon le pays). Et ainsi, pour l’« anarcho-étatiste » du commentaire précédent, défendre l’État au Venezuela, ce n’est pas la même chose que le défendre en France ! Pourquoi ? Ça reste à expliquer…
Qui défend la « pensée dominante » démocratique ? Le CCI ou l’« anarcho-démocrate » qui ne signe pas le commentaire précédent ? Les révolutionnaires qui dénoncent les élections, quels qu’en soient les résultats, ou les staliniens et leurs imitateurs qui appellent à alimenter le mensonge démocratique ?
Merci pour la leçon, mais tu ferais mieux de t’occuper des différentes tendances de ton groupuscule « internationaliste », il y a déjà du pain sur la planche.
Les anarchistes conséquents ne passent pas leur temps à donner des leçons aux peuples de la planète et à leur dire ce qu’il faut faire, à la différence des professionnels de la politique. Que je sache, jamais les anarchistes n’ont appelé à voter pour Chavez, mais ils ne s’acharnent pas tout spécialement (sauf certains, qu’il convient de dénoncer) contre les pays du tiers monde désignés par l’axe du Bien.
Il n’est donc pas étonnant de retrouver dans la même coalition contre le monstre Chavez tous les théoriciens de la pensée dominante. Plus spécialement en France, comme énuméré ci-dessus : Alexandre Adler, Bernard-Henri Lévy, Franz-Olivier Giesbert, Philippe Val, Le Nouvel Observateur, l’inénarrable Michel Onfray, et naturellement le CCI, qui pour rien au monde n’aurait voulu manquer ce rendez-vous des nouveaux réacs.
Le mauvais propagandiste nous prend pour des cons quand il nous assène que « La « pensée dominante », c’est qu’il faut aller voter » ! Ça, c’est bon pour le « Monde libre » occidental. Bien au contraire, dans le cas du tiers-monde, la pensée dominante, c’est celle du CCI : le vote peut réserver de mauvaises surprises, on l’a vu au Liban, où le Hezbollah est le parti majoritaire, ou en Palestine, où le Hamas a remporté les élections (et ses élus se sont retrouvés dans les geôles de l’occupant). Et naturellement au Venezuela.
Dans ces cas précis, le CCI nous ressort fort à propos le slogan « élections piège à cons » avec appel du pied aux anarchistes. Comme le CCI est contre les élections, mais aussi contre toute résistance (armée, non violente ou boycott) et contre les luttes unitaires, ça revient tout simplement à soutenir et conforter la domination actuelle.
Qu’est-ce qu’on dit ? Merci, le CCI !
Selon le commentateur précédent, il paraîtrait que les élections au Venezuela, ce n’est pas pareil qu’en Europe ; que la propagande démocratique de la bourgeoisie n’est pas mensongère au Venezuela, mais qu’elle l’est en Europe ; que l’État vénézuélien et la clique bourgeoise qui le dirige, ça n’est pas pareil que l’État capitaliste français et la fraction de Gôche qui y est au pouvoir. La démonstration de tout cela ? Il n’y en a pas ! On est aimablement priés d’avaler ce tissu de mensonges staliniens sans protester !
Jamais les anarchistes n’ont appelé à voter Chavez ? Encore heureux ! Mais que ceux qui trouvent que Chavez élu, c’est mieux que Capriles, expliquent un peu pourquoi ! Capriles au moins n’a jamais caché la couleur de ce qu’il est, il n’a jamais mis en avant un soi-disant « socialisme du XXIe siècle » qui n’est qu’un tissu de mensonges et une resucée du stalinisme le plus crasse ! Tout le monde sait que c’est un bourgeois ! Mais Chavez ne s’est jamais présenté en représentant de la bourgeoisie, alors qu’il l’est, et plutôt deux fois qu’une : c’est un bon gestionnaire du Capital vénézuélien, qui casse les grèves à coups d’interventions policières musclées et sait très bien vendre son pétrole aux Américains. Business as usual !
Tous les partisans de l’Union sacrée sont bien les mêmes ! Déjà, en 1914, Rosmer expliquait que la bourgeoisie française assimilait toute propagande contre la guerre à un soutien à l’Allemagne. On a dans le commentaire précédent la même chose : si on ne soutient pas Chavez, c’est qu’on défend son adversaire électoral et les États-Unis qui le soutiennent. Quelle foutaise ! Les révolutionnaires n’ont qu’un camp : celui des exploités, et ni Chavez et sa clique, ni Capriles et la sienne n’en font partie !
Quelle « surprise » les élections peuvent bien réserver aux exploités, bonne ou mauvaise, on aimerait également le savoir ! Le sous-entendu présent dans le commentaire précédent, mais évidemment jamais explicité, c’est que Chavez, ça vaut mieux pour les exploités que la « Droite ». Tout comme Hollande, c’est mieux que Sarko ? Ou le Hamas, mieux que l’OLP ? Même logique, même mensonge ! Et à la base, ceux qui le propagent ne sont pas les anarchistes : ce sont les staliniens du Front de Gauche !
Donc, on veut la preuve que la gestion et la répression de Gôche, ce serait mieux que celles de Droite ! Et si Chavez est un meilleur choix pour les exploités que Capriles – qui n’a quant à lui jamais raconté qu’il défendait le « socialisme du XXIe siècle – il va falloir le démontrer !
Ce qui ne va pas être simple : la classe ouvrière a sévèrement morflé face à l’État chaviste depuis qu’il est en place…
Essayer de convaincre les masses ignares que Chavez et la droite impérialiste pro-américaines c’est la même chose, et en même temps s’acharner à développer les mêmes arguments que les plus réacs des soutiens de l’Empire, devrait amener les professionnels de la révolution à un peu plus de réflexion.
Tant de temps perdu pour un si piètre résultat, les temps sont durs pour les « internationalistes »…
C’est pour ça les appels du pied aux anarchistes ? Des fois, on est amené à se contenter de ce qu’on trouve. Il y a bien un ancien anar reconverti pour se retrouver sur ces positions, mais manque de pot, celui-là n’est pas dans les relations privilégiées du CCI, et même à l’inverse dans la CGT espagnole, « l’extrême gauche du capital » selon le CCI, et ennemie héréditaire de l’AIT. Mais bon, faute de grives on mange des merles.
Chomsky, le bouffon de Chavez
http://nantes.indymedia.org/article/18219
A force de devenir raisonnable par rapport à la pensée dominante, on finit par devenir son fidèle allié et défendre n’importe quoi :
Camus, Onfray et les libertaires
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126290
Bel exemple pour le CCI !
Pas l’ombre d’un argument dans le commentaire précédent ! Visiblement, justifier les calembredaines staliniennes sur le « socialisme du XXIe siècle » est un peu au-dessus des forces du commentateur précédent !
Donc, Chavez et Capriles, il paraît que ce n’est pas pareil. Pourquoi ? Pas de réponse.
Il paraît que le « socialisme du XXIe siècle », c’est autre chose que le mensonge du « socialisme réel » soviétique de sinistre mémoire ; pourquoi ? On ne sait pas non plus !
Il paraît que Chavez et la clique chaviste au pouvoir n’appartiennent pas à la même classe sociale qu’Obama, Merkel & co. Pourquoi ? Silence radio !
Il paraît que le choix électoral en France, c’est de la propagande mensongère, mais qu’au Venezuela, c’est un choix offert aux exploités. Pourquoi ? Pas plus ! Au passage, quand on dit qu’on n’appelle pas à voter pour un candidat ou l’autre, quelle est l’importance du résultat des élections ? Donc, le précédent commentateur n’appelle pas à voter, mais préfère un candidat à l’autre ! Comment appelle-t-on ça ? Hypocrisie ? Cynisme ? Ou bêtise ?…
Il paraît que la répression des grèves au Venezuela, ça n’existe pas. Un peu de lecture :
http://fr.internationalism.org/icconline/2011/les_ouvri….html
http://fr.internationalism.org/isme352/le_socialisme_bo….html
Ça fait beaucoup de questions sans réponses. Ça fait même trop. Donc, quand on n’a rien à dire, et surtout RIEN pour justifier ses positions politiques, c’est que le fond de sa pensée est ailleurs : le soutien à Chavez et à ses alliés, c’est uniquement un positionnement impérialiste contre les États-Unis.
Autrement dit : c’est le masque de la même politique belliciste que celle de la bourgeoisie, la défense d’un camp impérialiste contre un autre. La réponse des révolutionnaires, c’est : transformation de la guerre impérialiste en guerre civile ! L’ennemi est dans notre propre pays.
Finalement, voir des soi-disants « anarchistes » défendre un État stalinien, il y a vraiment de quoi rire !
Y’en a qui aiment bien se raconter des histoires et faire les questions et les réponses. Et en plus, quand c’est publié, quel pied ! Mais bon, faut de temps en temps arrêter la branlette et retomber sur terre.
Je ne vois pas où des soi-disant anarchistes ou des anarchistes tout court défendraient un Etat, stalinien ou pas, j’ai trouvé ça nulle part sur Indymedia. Par contre, on y voit une nuée d’articles du CCI, au point que certains Indymedia ont été obligés de les plafonner, s’abattant comme des mouches sur des Etats particulièrement abominables puisque désignés comme tels par la pensée dominante.
Le lecteur voit ce qu’il y a à voir : les obsédés « internationalistes » font une fixette sur certains Etats qui sont méchants avec l’ordre mondial, et ça les indispose tellement qu’ils sont capables de ne parler que de ça.
Tout le reste, c’est de la littérature…
Pas de chance pour les ennemis de Chavez
Ils ont tout dit sur Hugo Chavez. Un « dictateur », un « populiste », une « marionnette cubaine ». Bref, un chef d’Etat peu fréquentable dont les Vénézuéliens allaient se débarrasser sans coup férir. L’affaire était dans le sac. Et voilà que Chavez remporte confortablement l’élection présidentielle avec un score à faire pâlir de jalousie les présidents occidentaux à l’issue d’un scrutin à participation record.
Hugo Chavez a surmonté une tentative de coup d’Etat, une séquestration, le sabotage économique, des coups tordus à la pelle. Il est sorti vainqueur de trois élections présidentielles et d’un référendum révocatoire. Rien que çà. Chavez réélu à la régulière provoque de l’urticaire dans les cercles comme on dit « avertis ». En vérité, c’est la politique de Chavez qui entraîne hystérie et haine celle qui, par exemple, consacre l’essentiel de la manne pétrolière au logement, à l’éducation, à la santé et à la coopération régionale au grand dam des multinationales US et de l’oligarchie locale.
Voici Chavez aux manettes pour six ans alors que ses principaux ennemis ont sombré dans la disgrâce. L’ancien président colombien, le pervers Alvaro Uribe, aux liens connus avec les para militaires, suit un traitement psychiatrique depuis le rétablissement des relations diplomatiques et économiques entre Bogota et Caracas et alors que s’ouvrent des négociations avec les FARC. Le sinistre et ancien alcoolique George W. Bush responsable de tant de coups foireux contre Chavez verse à nouveau, dit-on, dans la bouteille et restera dans l’histoire comme le pire président nord-américain. Le roi d’Espagne qui avait voulu faire taire Chavez lors d’un sommet ibéro-latino américain encombre l’actualité espagnole avec son retour d’accident de chasse en Afrique payé par les contribuables, les frasques de sa famille et les détournements de fonds publics de son gendre. La chance ne sourit pas aux ennemis de Chavez.
José Fort
http://www.legrandsoir.info/pas-de-chance-pour-les-enne….html
« Je ne vois pas où des soi-disant anarchistes ou des anarchistes tout court défendraient un Etat, stalinien ou pas, j’ai trouvé ça nulle part sur Indymedia ».
C’est vrai, les aveugles volontaires ont quelques problèmes à comprendre ce genre de chose. Maintenant, si personne sur Indymedia ne défend quelque État capitaliste que ce soit, tout le monde sera d’accord avec ce qui suit : Chavez est un politicien bourgeois nationaliste comme les autres, son unique préoccupation est de défendre les intérêts impérialistes nationaux du Venezuela, et pour cela il a besoin d’exploiter férocement les exploités et opprimés du pays ! Son « socialisme du XXIe siècle » n’est que du stalinisme réchauffé, c’est-à-dire un mensonge hérité de la pire contre-révolution de l’histoire. Il n’est qu’un ennemi mortel de la classe ouvrière et des opprimés. Ce que dit le CCI…
Si tout le monde est d’accord avec ça, je ne vois aucunement pourquoi le texte du CCI ci-dessus a déclenché les commentaires hostiles que l’on lit ici !
Mais pour le commentateur précédent, ça n’est pas si simple ; c’est même tellement compliqué qu’il est incapable d’argumenter de quelque façon que ce soit pourquoi il n’est pas d’accord avec le texte…
Et quoi qu’en pense ce personnage – ainsi que les staliniens du Grand Soir, merci de les citer -, le soutien à un quelconque « processus électoral », à un quelconque dirigeant bourgeois « élu par le peuple », C’EST un soutien à l’État capitaliste et à la bourgeoisie qui a organisé ces élections ! On repose la question : si les élections démocratiques sont un mensonge en France, en quoi ne le sont-elles pas au Vénézuéla ? Toujours la même question, et pas de réponse pour l’instant…
L’ennemi emblématique du monde libre a enfin été identifié. Grâce à un intense travail de recherche, le CCI a pu dresser son portrait, qui correspond à un monstre sanguinaire déguisé en président réélu pour mieux tromper les foules incultes et crédules.
Nous ne serons jamais assez reconnaissants à l’avant-garde du prolétariat pour nous avoir ouvert les yeux, car sans eux nous allions à l’abîme.
Le CCI aime les comparaisons avec la France, on va lui en donner !
Hugo est un salaud (c’est pas en France qu’on verrait ça!)
« Le régime du président Hugo Chavez prend décidément des allures de tyrannie policière. C’est Le Monde qui le dit et ça doit (forcément) être vrai, parce que Le Monde est, comme on sait, un journal de référence – où chaque mot, par conséquent, est (longuement) pesé. Le Monde affirme ainsi, dans son édition d’aujourd’hui, que le président « Hugo Chavez impose une loi obligeant les Vénézuéliens à collaborer avec les services secrets ».
On lit ça, on est pris d’effroi, et on se rassure en se disant que c’est pas en France qu’on verrait ça, Dieu merci.
Que dit cette loi qui « tente d’imposer » au Venezuela « des pratiques policières ordinairement en vigueur dans les Etats autoritaires » ? Que dit cette « loi Gestapo » qui vise à « transformer tout citoyen en un délateur potentiel » ? Cette loi « contraint toute personne, entreprise ou organisation, quels que soient sa nationalité ou son statut, à collaborer, si besoin, avec les services de renseignement » – et « les récalcitrants risquent jusqu’à quatre ans de prison ».
Fichtre.
C’est pas en France qu’on verrait ça – n’en déplaise au journaliste Guillaume Dasquié, placé en garde à vue en décembre 2007 pour avoir publié des morceaux de pièces confidentielles de la DGSE, et que des barbouzes ont pressuré pour lui faire dire qui lui avait transmis ces documents, et qui, pour n’avoir pas collaboré avec les services de renseignement, a finalement écopé d’une mise en examen pour « détention de documents ayant le caractère d’un secret de la défense nationale ».
Autre exemple – autre preuve, d’après Le Monde – que le président Hugo Chavez est un natural born caudillo : désormais, « la publication d’informations considérées comme confidentielles ou secrètes entraîne », au Venezuela, « des responsabilités civiles, pénales ou administratives ».
Et là encore : c’est pas en France qu’on verrait ça.
N’en déplaise au camarade Guillaume Dasquié, mis en examen, aussi, pour « divulgation de documents ayant le caractère d’un secret de la défense nationale » : une infraction passible, au pays de Sarkozy, non de quatre ans de prison, comme dans la triste « loi Gestapo » du président Hugo Chavez, mais bien plutôt de cinq ans d’incarcération.
Enfin, et c’est pour Le Monde la mère de toutes les preuves de la brutalité mussolinienne du président Hugo Chavez : la même loi autorise « les services à agir sans ordre judiciaire, notamment en matière d’écoute téléphonique et à utiliser des « preuves secrètes », « dans l’intérêt stratégique national ».
Encore un fois : c’est pas en France qu’on verrait çà – n’est-ce pas ?
Sauf, bien sûr, dans les cas, nombreux, où des écoutes téléphoniques « administratives » sont faites sans ordre judiciaire. Et dans le cas, évidemment, où de vaillants juges antiterroristes assomment des « Français de Guantanamo » de « preuves secrètes » issues des fichiers de la DST…
On l’aura compris : dans la vraie vie, le Venezuela du président Chavez vient de se doter d’une loi qui le met, pour ces matières, (presque) au niveau de la France du président Sarkozy – et qui, naturellement, est une plaisanterie pour cour de récré de maternelle, au regard de la (très) liberticide scélératesse du « PATRIOT Act » étatsunien.
Mais du point de vue du Monde, ce n’est manifestement pas la même chose, et en effet il y a une différence de poids : c’est que jamais ce respectable journal de référence n’a dénoncé, en France, « des pratiques policières ordinairement en vigueur dans les Etats autoritaires », ou des « lois Gestapo » destinées à « transformer tout citoyen en un délateur potentiel. »
Et que, bien sûr, jamais Le Monde n’aurait osé un titre aussi impertinent que : « Nicolas Sarkozy maintient des lois obligeant les Français à collaborer avec les services secrets ».
Nicolas est sympa, Hugo est un salaud : le monde, vu par Le Monde, est d’une simplicité qui émeut… »
http://www.bakchich.info/societe/2008/06/08/hugo-est-un…52874
Bon, on sait maintenant quelles sont les sources du CCI…
Toujours aucune réponse sérieuse de la part de notre calomniateur professionnel et charlatan de la politique. Comme à son habitude il diffuse un copié/collé qui ne répond pas au sujet posé. De toute façon il est incapable d’argumenter sans donner dans l’invective stérile.
Dimanche 7 octobre, le président vénézuélien Hugo Chávez a été réélu pour la troisième fois, avec 55,14 % des suffrages, contre 44,24 % en faveur de son principal adversaire, M. Henrique Capriles Radonski (1). Le camp « chaviste » progresse d’environ 700 000 voix par rapport à 2006 mais, le nombre d’inscrits ayant augmenté de plus de 3 millions de personnes (pour atteindre 18 903 937 votants), en pourcentage, il régresse de sept points. Il n’en s’agit pas moins d’une nouvelle victoire — large — pour M. Chávez, dans un scrutin (le quinzième depuis son arrivée au pouvoir) décrit comme transparent par tous les observateurs et ayant bénéficié d’une participation de plus de 80 %. Si la population marque ainsi son refus d’un retour de la droite au pouvoir, elle espère sans doute également que la bataille électorale aura aiguillonné le camp du président en l’incitant à s’attaquer plus efficacement aux problèmes, réels, que rencontre la « révolution bolivarienne » : personnalisation du pouvoir, corruption, faiblesse de l’appareil productif, insécurité…
Présent sur place lors du vote, l’ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique raconte une campagne qui, comme bien souvent lorsqu’il s’agit du Venezuela, a conduit de nombreux « observateurs » internationaux à s’alarmer de la « dérive dictatoriale » (2) ou « despotique » (3) de M. Chávez plutôt qu’à s’intéresser à ce qui, dans son action, pouvait séduire les électeurs.
Voir la suite :
http://www.legrandsoir.info/au-venezuela-les-electeurs-….html
Chavez réélu n’en reste pas moins un capitaliste et défenseur de la forme stalinienne de l’Etat. Cela confirme qu’il n’y a pas de différence entre le capitalisme des uns et celui des autres, entre l’électoralisme bourgeois et libéral des occidentaux et celui autoritaire des partisans du « socialisme du XXième siècle ». Nous attendons que l’on nous démontre le contraire…
Venezuela : France 2 se plante et se corrige… un peu
par Nils Solari, le 11 octobre 2012
C’est suffisamment rare pour être souligné : France 2, après avoir diffusé un « sujet » éclair et truffé d’erreurs factuelles – avant la tenue du scrutin présidentiel au Venezuela – a diffusé un correctif – au lendemain des élections – suite à de nombreuses plaintes de téléspectateurs et à l’intervention des « Indignés du PAF » auprès de son médiateur. Un correctif qui, malgré tout, reste incomplet.
I. Avant le scrutin
Quelques jours avant les élections au Venezuela, quelques médias – en général peu prolixes sur la question – se sont tout de même bien sentis obligés de s’y intéresser … ou de feindre de le faire. France 2, à la différence de ceux qui ont carrément préféré occulter la chose, s’y est risqué. Sauf que…
En ouverture des titres du journal télévisé du 3 octobre 2012 [1], David Pujadas, avec la grandiloquence qu’on lui connaît, annonce : « Dans l’actualité également : modèle ou contre-modèle ? Le Venezuela, cité en référence par la gauche radicale du monde entier s’apprête à voter. Pour la première fois, Hugo Chávez, au pouvoir depuis 14 ans, n’est pas assuré d’être réélu [2] ». Grandiloquence : une « référence » planétaire ! Et une alternative sans nuance qui sera suivie de quelques autres : « modèle ou contre-modèle ». Mais puisque Pujadas le dit : nous allons voir ce que nous allons voir !
« Despote ou visionnaire ? », « Ange ou démon ? »…
Il faut attendre plus de 20 minutes pour que le sujet annoncé en sommaire soit enfin traité à une place de choix : après le « mea culpa de Valérie Trierweiler » à propos de son « tweet » [3], suivi d’un insert aguicheur sur les reportages « à suivre » (les mesures destinées à favoriser le recours aux voitures électriques, la grande fatigue des élèves, et… la zumba). Pujadas relance alors : « Mais avant cela, l’élection qui suscite l’intérêt du monde entier ». Un intérêt qui est si fort à France 2 que la chaîne y consacrera, en tout et pour tout… 2 minutes et 38 secondes tout compris : présentation et reportage, durée proportionnée à l’importance accordée à l’événement !
Le bouillonnant Pujadas est un connaisseur : « On vote au Venezuela dimanche, où le bouillonnant président Hugo Chávez, 58 ans, défenseur d’une révolution socialiste, brigue un nouveau mandat après 14 ans au pouvoir. On le voit ici en campagne. Et pour la première fois, il est bousculé dans les sondages par un jeune gouverneur de 40 ans, Henrique Capriles ». Et de poursuivre en ressassant : « Mais si ce scrutin passionne – poursuit Pujadas – c’est parce que le Venezuela incarne pour la gauche radicale européenne et mondiale, l’alternative au capitalisme ».
Suit alors une question prometteuse : « Alors, quelle est vraiment la nature du régime ? » Réponse à suivre… en une minute et 54 secondes ! Une première question sans rapport apparent avec la seconde, beaucoup plus … passionnante, puisqu’elle nous offre une nouvelle alternative dénuée de sens : « Chávez qui invoque Dieu et Marx, est-il un despote ou un visionnaire ? ». Or, Chávez qui d’ailleurs, invoque Dieu beaucoup plus souvent que Marx, n’est évidemment ni un despote ni un visionnaire.
Fin du suspense, puisque Pujadas livre alors « quelques points de repères », dit-il, d’une utile banalité : « Le pays, grand comme une fois et demie la France, est peuplé de 28 millions d’habitants, il vit en grande partie grâce à ses gisements de pétrole ». En somme, rien de nouveau !
Le « sujet » proprement dit est alors servi.
1 minute et 54 secondes… bourrées d’erreurs
En un temps record, il prétend donc « informer » sur la situation du Venezuela à la veille des élections… en 1 minute et 54 secondes dont on retrouvera la transcription en « Annexe ».
Son titre, racoleur à souhait, offre alors une troisième alternative. Nous avions déjà « modèle ou contre-modèle », suivi de « Chávez, despote ou visionnaire ? ». Nous avons désormais, dure loi de l’objectivité du néant : « Venezuela : Chávez, ange ou démon ? ». Un titre « bouillonnant ». Pour répondre à l’intérêt planétaire que susciterait cette élection, n’aurait-il pas été plus simple et plus sobre de parler d’un chef d’État dont la politique économique et sociale donne matière à controverse et divise, souvent de manière virulente, les « pros » et les « antis » ?
Qu’importe. Tout bon reportage sur la « gauche radicale latino-américaine » qui se respecte, doit commencer par l’évocation des bruits de bottes, comme nous l’avions déjà mentionné ici même à propos du Nicaragua [4]. Cette fois encore, France 2 ne déroge pas à la règle : « L’ancien colonel des commandos parachutistes vénézuéliens, 58 ans, aime toujours porter l’uniforme. Il fut en 1992 l’auteur d’un coup d’État ». Une présentation qui serait anecdotique, si le commentaire prenait soin de préciser qu’il s’agissait d’un coup d’État raté qui a valu à son instigateur d’être incarcéré pendant deux ans. Mais la mention du port de l’uniforme est ponctuée par cette explication bouleversante : « Manière virile de rassurer, lui qui l’an dernier fut transfiguré par la chimiothérapie, frappé d’un violent cancer et soigné… à Cuba. » A-t-on bien compris ? Chávez porterait l’uniforme pour rassurer sur son état de santé ?
À moins qu’il ne s’agisse d’une transition mal fichue avec la phrase suivante : « Socialiste et nationaliste bolivarien, Hugo Chávez, élu pour la première fois Président de la République en 1994 […] ». Première erreur, qui n’est peut être pas fortuite tant elle renforce l’impression de longévité au pouvoir : Chávez sort de prison en 1994 et n’accèdera au pouvoir qu’en 1998 !
Mais poursuivons : « […] ami de Fidel Castro, [Chávez] prétend aujourd’hui à un troisième mandat de 6 ans. Il est donné en tête dans les sondages. 10 points devant le candidat unique de l’opposition, ce jeune avocat et gouverneur de 40 ans, Henrique Capriles Radonski ». Deuxième erreur ou approximation : si Capriles est à la tête d’une coalition d’opposition, la « Mesa Unitaria Democrática » (MUD), la table unitaire démocratique, il n’est en revanche pas le seul à disputer la présidence, puisque quatre autres candidats n’ont rejoint ni l’une, ni l’autre des deux principales coalitions [5].
« Sur quoi repose le système Chávez ? », s’interroge ensuite le journaliste, qui ne trouve rien de mieux pour illustrer sa réponse qu’une troisième erreur (assortie d’une nouvelle approximation) : « Cinquième pays producteur de pétrole au monde, le Venezuela tire toute sa richesse de l’or noir, devenu le nerf de la guerre de la politique sociale… du président. Exemple ? Voici l’unique train du pays, un train de banlieue, qui transporte les habitants des barrios, les bidonvilles, au cœur de la capitale ». Un seul train ? Comme s’il n’en existait pas d’autres au Venezuela, comme à Maracaibo, à Valencia, etc. ? Ajoutons que, s’il est vrai que le vocable « barrio » est souvent associé chez les Vénézuéliens aux quartiers populaires, il désigne globalement les « quartiers ». Et donc pas uniquement les « bidonvilles ».
Après l’unique train, un autre exemple des effets bénéfiques de l’or noir : « Ou encore, ce jeune chef d’orchestre, Gustavo Dudamel, enfant des bidonvilles, un prodige du cru, qui dirige désormais l’Orchestre philarmonique de Los Angeles ». Heureusement, comme on peut l’entendre (et le lire ici) peu après, ce ne seront pas les seuls effets des politiques sociales favorisées par le pétrole à être fugitivement mentionnées !
Le sujet s’achève en effet sur un « bilan » tenant en deux phrases qui, prononcées sur un fond sonore tonitruant, comportent une erreur tellement improbable que l’on se demande dans quel état d’inconscience ou d’épuisement se trouvait celui qui a cru l’avoir collectée : « Un bilan, après 14 années d’un pouvoir sans partage : 78 % des habitants du Venezuela vont à l’école, et la gale et la tuberculose ont été vaincues. En revanche, 80 % de la population vit toujours sous le seuil… de pauvreté ». Alors que ces pauvres qui représentaient 43,7 % de la population en 2005, n’en représentaient plus que 28,5 % en 2009 selon les chiffres de la Banque Mondiale.
II. Après le scrutin
Au lendemain du scrutin, le JT du lundi 8 octobre, dont la transcription peut être également consultée en « Annexe » [6], informe… David Pujadas, fidèle à lui-même, rappelle la victoire de Chávez et nous gratifie d’une nouvelle présentation, à peine moins grandiloquente que la précédente : « L’actualité à l’étranger. Et d’abord la victoire de celui qui veut incarner la révolution socialiste en Amérique du Sud : Hugo Chávez a été réélu avec un peu plus de 54 % des voix au Venezuela ».
Un correctif qui ne corrige pas tout
Mais, comme ils ont été interpellés par de nombreux téléspectateurs, les journalistes de France 2 reviennent, pour les corriger, sur les erreurs factuelles les plus grossières de la semaine précédente. Au passage, le commentaire précise, sans dire qu’il s’agit d’une rectification que « Quatre autres petits candidats de l’opposition se sont partagé 0,6 % des suffrages », et que Capriles constituait donc « le candidat unique de la droite », et non le « candidat unique de l’opposition », comme il avait été dit précédemment.
Mais explicitement :
« Par ailleurs, contrairement à ce que nous affirmions la semaine dernière par erreur, le taux de la population vivant sous le taux de pauvreté au Venezuela n’est pas de 80 %. Selon l’Organisation des Nations Unies, il est passé de 49,04 % à l’arrivée de Chávez au pouvoir il y a 14 ans à 27,8 % l’année dernière. Enfin, concernant le réseau ferroviaire du pays, il était faux de dire qu’il y a une unique ligne de train pour voyageurs au Venezuela, mais bel et bien plusieurs autour des grandes villes ».
Et Pujadas, puisque l’on est jamais si bien servi que par soi même, de se féliciter aussitôt de ce louable mea culpa : « Voilà qui est dit ».
Louable, mais incomplet, puisque l’erreur selon laquelle Hugo Chávez aurait été « élu pour la première fois Président de la République en 1994 », comme cela avait également été avancé précédemment, n’est pas corrigée.
Louable, mais partiel, puisqu’il ne sera pas mentionné, au sujet des images illustrant le taux de population sous le seuil de pauvreté ou encore celle du train de banlieue [7], que celles-ci ne datent pas d’hier, puisqu’elles ont été tournées… en 2006, à l’occasion de la réalisation d’une autre émission du service public [8] !
D’ailleurs, la rectification des erreurs ne suffit pas à corriger la désinvolture repérable dans ces précisions savoureuses : « 54,66 % des suffrages, cela valait bien un feu d’artifice, tant en raison d’une participation de 80 %, que de la présence d’observateurs neutres et conquis. Le Venezuela serait-il en passe de se pacifier ? ». Des observateurs conquis par quoi ? On croit deviner – mais est-ce certain ? – qu’ils ont été conquis par le caractère démocratique du scrutin. Un Venezuela pacifié ? Comme si le pays souffrait de la même situation interne que le voisin colombien…
On attend la suite !
Nous l’avons dit, il est rare qu’une rédaction d’une chaîne de télévision accepte de reconnaître ses erreurs en direct. Des erreurs qui en disent peut-être long sur les difficultés des journalistes à informer sur un pays lointain : exigence de l’urgence, contraintes financières qui interdisent le déplacement, etc. On peut, par ailleurs, légitimement se demander si un tel mea culpa serait survenu sans la protestation de téléspectateurs attentifs.
Informer, de loin en loin, en moins de 2 minutes sur la situation d’un pays comme le Venezuela est une gageure quasiment intenable. De quoi méditer sur la composition des JT, qui se prétendent de service public ! Nul doute que la rédaction de France 2 prendra acte de cet épisode et ne tardera pas à nous proposer, prochainement, un reportage digne de ce nom sur la situation économique, sociale et politique au Venezuela, au lieu de simuler une impossible exhaustivité et de gaver les téléspectateurs d’informations sans importance.
Nils Solari, grâce à une correspondante française ayant vécu à Caracas (avec Henri Maler, ainsi que Benjamin Accardo pour l‘une des transcriptions)
Annexes : transcriptions
I. France 2 JT 20h du 3 octobre 2012
Consultable sur Pluzz.fr (Attention ce lien peut ne pas être durablement actif.)
Timecode : 25’14 à 27’08, soit 1min. 54 secondes, et 2 minutes 38 avec l’introduction de Pujadas à 24’32 : http://www.pluzz.fr/jt-20h-2012-10-…
Transcription : Nils Solari
Annonce des Titres :
« Dans l’actualité également : modèle ou contre-modèle ? Le Venezuela, cité en référence par la gauche radicale du monde entier s’apprête à voter. Pour la première fois, Hugo Chávez, au pouvoir depuis 14 ans, n’est pas assuré d’être réélu. »
25e minute du JT :
David Pujadas : « Mais avant cela, l’élection qui suscite l’intérêt du monde entier. On vote au Venezuela dimanche, où le bouillonnant président Hugo Chávez, 58 ans, défenseur d’une révolution socialiste, brigue un nouveau mandat après 14 ans au pouvoir. On le voit ici en campagne. Et pour la première fois, il est bousculé dans les sondages par un jeune gouverneur de 40 ans, Henrique Capriles. Mais si ce scrutin passionne, c’est parce que le Venezuela incarne pour la gauche radicale européenne et mondiale, l’alternative au capitalisme. Alors quelle est vraiment la nature du régime ? Chávez qui invoque Dieu et Marx, est-il un despote ou un visionnaire ? Quelques points de repères d’abord. Le pays, grand comme une fois et demie la France, est peuplé de 28 millions d’habitants, il vit en grande partie grâce à ses gisements de pétrole. Bernard Lebrun ».
[Le sujet est sous-titré : Venezuela : Chávez, ange ou démon ? ]
« L’ancien colonel des commandos parachutistes vénézuéliens, 58 ans, aime toujours porter l’uniforme. Il fut en 1992 l’auteur d’un coup d’État. Manière virile de rassurer. Lui qui l’an dernier fut transfiguré par la chimiothérapie, frappé d’un violent cancer et soigné… à Cuba. Socialiste et nationaliste bolivarien, Hugo Chávez, élu pour la première fois Président de la République en 1994, ami de Fidel Castro, prétend aujourd’hui à un troisième mandat de six ans. Il est donné en tête dans les sondages. 10 points devant le candidat unique de l’opposition, ce jeune avocat et gouverneur de quaranteI. ans, Henrique Capriles Radonski, descendant d’une famille d’émigrés polonaise.
Sur quoi repose le système Chávez ? cinquième pays producteur de pétrole au monde, le Venezuela tire toute sa richesse de l’or noir, devenu le nerf de la guerre de la politique sociale… du président. Exemple ? Voici l’unique train du pays : un train de banlieue, qui transporte les habitants des barrios, les bidonvilles, au cœur de la capitale. Ou encore, ce jeune chef d’orchestre, Gustavo Dudamel, enfant des bidonvilles, un prodige du cru, qui dirige désormais l’Orchestre philarmonique de Los Angeles.
Mais cette politique a un prix et un revers. Le secteur pétrolier nationalisé embauche à tour de bras et épuise les recettes. Idem pour les fonctionnaires. Le clientélisme politique se paye en embauches. Pourtant, grand bénéficiaire du bond du prix du baril, le Venezuela de Chávez n’investit pas assez dans le secteur, d’où cette incroyable baisse… de la production du pétrole.
Un bilan, après 14 années d’un pouvoir sans partage : 78 % des habitants du Venezuela vont à l’école, et la gale et la tuberculose ont été vaincues. En revanche, 80 % de la population vit toujours sous le seuil… de pauvreté ». [avec une musique classique de fond d’un ton assez dramatique]
II. France 2 JT 20h du 8 octobre 2012
Transcription : Benjamin Accardo
[24’44] David Pujadas :
« L’actualité à l’étranger. Et d’abord la victoire de celui qui veut incarner la révolution socialiste en Amérique du sud : Hugo Chávez a été réélu avec un peu plus de 54 % des voix au Venezuela. Bernard Lebrun ».
[Images de manifestants en liesse] L’un d’entre eux : « Ici, nous avons une vraie démocratie et nous avons gagné dans la légalité. Au revoir les perdants ! ». La liesse après la victoire dans le camp des militants du parti socialiste bolivarien d’Hugo Chávez. 54,66 % des suffrages, cela valait bien un feu d’artifice, tant en raison d’une participation de 80 %, que de la présence d’observateurs neutres et conquis. Le Venezuela serait-il en passe de se pacifier ? Hier soir, le candidat unique de la droite, issu des primaires, Henrique Capriles Radonski, a lui-même annoncé sa défaite. Il progresse tout de même de deux millions de voix. Quatre autres petits candidats de l’opposition se sont partagé 0,6 % des suffrages. Qu’importe, au balcon de son palais, « El Comandante », au pouvoir depuis 1998, triomphait avec une copie du sabre de Bolivar. [Hugo Chávez à l’image] : « Vous avez voté pour le socialisme, pour l’indépendance et la grandeur du Venezuela ! » Par ailleurs, contrairement à ce que nous affirmions la semaine dernière par erreur, le taux de la population vivant sous le taux de pauvreté au Venezuela n’est pas de 80%. Selon l’organisation des Nations unies, il est passé de 49,04 % à l’arrivée de Chávez au pouvoir il y a 14 ans à 27,8 % l’année dernière. Enfin, concernant le réseau ferroviaire du pays, il était faux de dire qu’il y a une unique ligne de train pour voyageurs au Venezuela, mais bel et bien plusieurs autour des grandes villes.
David Pujadas : « Voilà qui est dit ».
Notes
[1] Que l’on peut revoir ici.
[2] C’est nous qui soulignons, ici et par la suite.
[3] Voir ici même « Un tweet s’est abattu sur la France », 25 juin 2012.
[4] Lire : « Loin du Nicaragua… où l’on informe d’une seule voix (ou presque) » Nils Solari, 19 janvier 2012.
[5] Il s’agit de Luis Reyes, Orlando Chirino, Maria Bolivar, Reina Sequera, comme on peut le vérifier sur le site dédié aux éléctions ou dans cet article… des Echos : « Venezuela : derrière Chavez et Capriles, quatre candidats en quête de lumière ».
[6] Et que l’on peut revoir ici.
[7] Présentes dans les deux sujets.
[8] Un œil sur la planète, « Chávez : Viva la revolución ? », diffusée le 18 décembre 2006 (on les retrouve à la soixantième minute environ).
http://www.acrimed.org/article3906.html
Notre calomniateur professionnel et charlatan de la politique ne répond toujours pas aux questions posées. il nous ressort un copié/collé sans intérêt (on s’en fout de France télévision) et botte de fait en touche. En dehors de ses invectives et calomnies liées à ses positions nationalistes, qu’il n’assume pas par ailleurs, notre charlatan de la politique n’a rien à dire…
« un copié/collé sans intérêt (on s’en fout de France télévision) »
Pas tellement sans intérêt vu que le CCI va pêcher ses (dés)informations dans les médias du pouvoir, France Télévision ou autres, qui distillent les mêmes mensonges :
« 80% de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté »