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traduit par Info-Palestine Naguib

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FOOTBALL : NON À L’INVITATION DE GILAD SHALIT PAR LE BARÇA !

Les footballeurs gazaouis s’adressent à l’équipe de Barcelone, qui a annoncé accueillir Gilad Shalit, à l’occasion du Clasico, Barcelone contre Madrid, le 7 octobre.

Lettre Ouverte des footballeurs gazaouis au « Futbol Club Barcelona » : Ne vous rangez pas du côté de l’Oppresseur !

Jeudi, 27 septembre 2012, 14h 46

Gaza assiégée, la Palestine Occupée

Monsieur le Président, cher Sandro Rossell,

Nous, footballeurs, athlètes et organisations et officiels sportifs palestiniens, sommes consternés d’apprendre que la grande équipe de Barcelone va accueillir Gilad Shalit à l’occasion du Clasico, Barcelone contre Madrid, le 7 octobre, alors que plus de 5.000 prisonniers politiques palestiniens croupissent toujours, beaucoup d’entre eux en isolement, ou sans visites, ou en grève de la faim sans que personne ne s’occupe d’eux ou de leur libération.

L’arrestation arbitraire de milliers de Palestiniens, y compris la vedette de l’équipe Nationale de football gazaouie, Mahmoud Sarsak qui a été incarcéré sans procès et même sans explication officielle pour son arrestation, est l’instrument habituel de l’occupation israélienne. Mahmoud n’a été libéré qu’après 95 jours de grève de la faim. Beaucoup d’autres sont en grève de la faim dans des prisons israéliennes au moment où nous écrivons, certains proches de la mort. Mahmoud Sarsak a perdu 3 ans de sa carrière de footballeur et a presque perdu la vie en protestant par les seuls moyens à sa disposition. Il mérite qu’on l’invite !

Joseph S. Blatter, Président de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), s’est dit « très inquiet » au sujet des pratiques israéliennes et des restrictions imposées sur les joueurs palestiniens, en particulier ceux qui sont incarcérés dans des prisons israéliennes ou empêchés de rejoindre l’équipe nationale. C’est ainsi que Michel Platini a dit : « Israël doit choisir – permettre au sport palestinien de continuer et de prospérer, ou être forcé à faire face aux conséquences de sa conduite ».

L’occupation militaire et illégale de la Palestine par Israël et les cinq années du siège de Gaza ont étouffé les aspirations des sportifs palestiniens – hommes, femmes et enfants – depuis des dizaines d’années. Quelles sont donc les conséquences ? Soutien politique d’un des plus grands clubs du monde aux pratiques israéliennes, en invitant un des soldats des Forces israéliennes d’Occupation ?!

Les Palestiniens de Gaza soutiennent Barcelone plus que tout autre club, en particulier les enfants qui forment la majorité de la population. Nous à Gaza, avons tant souffert, soumis à ce siège hermétique, à des bombardements réguliers et à de fréquentes incursions. L’emploi d’une force fulgurante au cours de l’Opération Plomb Durci pendant l’hiver 2008-2009, a eu pour conséquence le rasage d’une grande partie de Gaza, y compris le Stade National de football de Rafah, et le meurtre des joueurs de football Ayman Alkurd, Shadi Sbakhe et Wajeh Moshate, et celui d’au moins 1.400 Gazaouis. Le gardien de but de l’équipe nationale, Omar Abu Rwayyis, a été arrêté par la police israélienne en 2012 sous « l’inculpation de terrorisme », étiquette utilisée pour ceux dont la vie est le football, non la politique. Bien des fois, l’équipe palestinienne n’a pas pu se réunir, s’entraîner, ni participer aux tournois, à cause des restrictions illégales israéliennes sur les déplacements des joueurs.

On refuse constamment à nos footballeurs l’entrée ou la sortie du territoire que les principales organisations des Droits Humains appellent la plus grande prison à ciel ouvert. Vous vous souvenez sans doute de cet exemple l’année dernière, lorsqu’ Israël a empêché les six membres de l’équipe nationale palestinienne de se rendre de Gaza en Cisjordanie pour le match contre la Mauritanie. Comme pour tous ceux qui sont bloqués à Gaza, les porte-paroles israéliens ont affirmé qu’on avait refusé l’accès aux joueurs pour des « raisons de sécurité », déclarant qu’ils n’avaient pas le bon permis – ce qui nous rappelle le racisme notoire des « Pass Laws » en Afrique du Sud. C’est pour nous tous une politique systématique et constante qui a décimé notre participation dans le sport international. Les incertitudes dues aux refus de permissions de sortie ou d’entrée de la Bande de Gaza et la sévérité variable du Siège et de l’Occupation israéliens sont un obstacle majeur et, en conséquence, la Fédération de football d’Asie de l’Ouest ne programme pas toujours des matchs auxquels nos équipes peuvent participer.

En 2007, l’équipe nationale a été dans l’impossibilité d’aller à Singapour et de se qualifier pour la Coupe du Monde. Elle a donc été éliminée. De même en mai 2008, pour la coupe d’Asie de l’AFC, ce qui les a empêchés de se qualifier pour la Coupe d’Asie. On a interdit aux joueurs olympiques gazaouis d’entrer en Cisjordanie et les équipes de jeunes se sont souvent vues refuser la sortie et la rentrée.

Pendant les attaques criminelles d’Israël contre Gaza en 2009, notre stade national a été visé et détruit, de même que le bâtiment de l’Association palestinienne de football. La construction d’un nouveau stade pour Gaza, à Bet Lahiya, s’est arrêtée à cause du siège israélien ininterrompu qui empêche toujours le ciment et d’autres équipements sportifs d’entrer dans la Bande de Gaza. De plus, quelque temps auparavant, le seul terrain en herbe de Gaza avait été dévasté par un missile israélien, ce qui avait forcé l’équipe nationale à jouer des matchs dans un stade du Qatar pratiquement vide.

Comme l’a montré le boycott réussi des équipes sportives du régime d’Apartheid d’Afrique du Sud, on ne peut pas séparer la vie sportive de la vie politique. Nous vous demandons de ne pas exprimer de solidarité avec l’armée qui opprime, emprisonne et tue des sportifs palestiniens – hommes et femmes. Tendez plutôt la main à ces footballeurs palestiniens dont les rêves sont détruits et les perspectives d’avenir en ruines : Cette situation est entièrement imputable à la politique d’Apartheid du régime israélien envers eux.

Déclaration de Mahmoud Sarsak :

En tant que prisonnier libéré, footballeur de l’équipe nationale palestinienne et grand fan du « Futbol Club Barcelona », je condamne vigoureusement la décision du club d’inviter le soldat israélien Gilad Shalit à l’un de ses matchs et je leur demande d’annuler cette décision. Il y a environ 5.000 prisonniers politiques en captivité dans les geôles israéliennes, et qui subissent quotidiennement les pratiques atroces des prisons israéliennes qui violent la loi internationale humanitaire et les accords internationaux.

Nos prisonniers dont beaucoup sont footballeurs ou athlètes, sont confrontés à certaines méthodes et pratiques de torture psychologique et physique parmi les plus brutales. Seuls les anciens prisonniers comme moi connaissent toute l’histoire de l’oppression qui va nous hanter pendant de nombreuses années.

Je prie le F C Barcelona de boycotter la participation des équipes sportives israéliennes et je fais appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël jusqu’à ce qu’il accorde aux Palestiniens leurs droits fondamentaux, y compris le droit de prendre librement part au sport et aux compétitions sportives.

N’invitez pas Gilad Shalit, soldat des Forces d’Occupation israéliennes, alors que tant de Palestiniens croupissent dans des prisons israéliennes pour le crime d’être des Palestiniens qui veulent jouer au football et faire d’autres sports.

Inviter Gilad Shalit, c’est comme si on avait fait défiler un soldat du SADF dans les années 80 à un match de football européen. Auriez-vous fait ça, F C Barcelona ?

http://www.europalestine.com/spip.php?article7653