Donc, hier matin [mardi 25 septembre 2012], à 6h, la police en nombre –
PAF et CRS – est arrivée sur le lieu de distribution de nourriture, et a
poussé tout le monde dehors sous la pluie. Beaucoup de personnes ont été
arrêté-es, autour de 50(?). Elles n’étaient pas autorisées à prendre
leurs couvertures ou sacs de couchage (qui venaient d’être distribués
deux jours avant par Médecins du Monde), mais elles ont pu prendre
quelques affaires personnelles…

Elles ont été libérées dans la journée – mais pas tous, certain-es sont
encore au Centre de Rétention.

Après la distribution de nourriture par l’association Salam à 18h00 des
couvertures supplémentaires ont été distribuées. Beaucoup de membres des
associations se sont réuni-es sur le lieu de distribution et il a été
décidé collectivement par de nombreuses communautés d’organiser faire un
barrage routier pour protester contre l’expulsion du matin.

C’était très beau à voir : 100 personnes, ou peut-être moins, se sont
assises, ou sont restées debout, sur la route qui mène au port et ont
bloqué la circulation. Des bâches en plastique a été amenées et elles
ont fabriqué des tentes de fortune à travers la route. Sur des feuilles
de carton ont été écrits des slogans comme « Où sont nos droits de
l’homme ? » et « Nous ne sommes pas des criminels ! ».

Les slogans, les chants et les danses ont créé une atmosphère festive un
peu sur-réelle. Il y avait beaucoup de police – nationale, PAF, BAC. Ils
sont restés présents un couple d’heures, regardant la scène de loin et
faisant le trafic. Une énorme tempête est arrivée au dessus des
manifestant-es, avec du tonnerre, de la foudre et une pluie diluvienne.
Les personnes sont restées dans la rue sous cette pluie terrible jusqu’à
ce qu’il fasse totalement noir, puis se sont dispersées pour chercher
dans la nuit des endroits pour dormir.

Ce matin [mercredi 26 septembre 2012], à 6h30, la police est venue à
nouveau en très grand nombre. PAF et CRS. Ils ont expulsé la zone située
à proximité du lieu de distribution de nourriture et ont arrêté tout le
monde. Ils n’étaient pas très violents, mais vraiment désagréables…
Ils ont réveillé les gens en coupant les tentes au dessus de leurs têtes
et en donnant des coups de pied dans les bâches en plastique sous
lesquelles certain-es dormaient. Il faisait très froid, et les CRS ont
trouvé amusant que tant de gens tremblent et s’enveloppent dans des
couvertures.

La traductrice qu’ils ont amenée avec eux ne parlait ni pashtoune, ni
dari – seulement l’arabe. 95% des personnes arrêtées étaient Afghanes et
donc la femme qui tournait en rond en criant en arabe que tout le monde
devait aller au poste de police pour montrer ses papiers, et pourrait
prendre ses affaires, n’était pas comprise.

Au poste de police, les personnes arrêtées ont été réparties en groupes
linguistiques – pashtoune / dari / persan / arabe / ourdou – et placées
dans des cellules. La police appelait la « portacabine », où la plupart
des cellules se trouvaient, « La Maison Afghanistan ».

Nous ne savons pas à l’heure actuelle combien de personnes sont encore à
l’intérieur – mais il semblerait que la plupart ont été libérées.

J’ai été libérée il y a une heure et j’ai été la dernière à partir de
« La Maison Afghanistan », mais je ne sais pas ce qu’il en est pour les
autres cellules.

Ça ressemble un peu à une mauvaise blague ici en ce moment. Avec la
pluie constante et ce qui ressemble de plus en plus à une entreprise
d’expulsion généralisée les journées sont très longues et
inconfortables. Nous avons désespérément besoin de davantage de tentes /
sacs de couchage / couvertures / manteaux imperméables / etc.

Bientôt plus d’informations sur
https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

Contact :

Téléphone à calais (prévenez si vous arrivez dans les jours qui
viennent) : 06 45 46 59 86 (depuis la france) / 00 33 6 45 46 59 86 (depuis l’étranger)

Mail : calais_solidarity@riseup.net

PS : La mairie de Calais fait ce qu’elle peut pour faire fermer notre
local à Calais. Les soutiens sont nécessaires pour cela également.